Après un retour furtif de Christoph au foyer conjugal en octobre 1812, Josephine déclare être
enceinte. Un grand mystère entourera la naissance de cette enfant qui vient au monde en avril
1813 et à qui on donne le prénom bizarre de Minona. Deux questions se posent. La fillette
était-elle prématurée où sa mère était-elle déjà enceinte lors de la visite de son époux ? Et
dans cette hypothèse pourquoi le choix de cet étrange prénom dont des spécialistes
découvriront qu'il s'agit d'un mot anacyclique (qui peut se lire aussi de droite à gauche).
MINONA apparaît en effet comme l'acronyme de ANONIM. Anonim ! … A-t-on voulu
signifier que le baron estonien n'était pas le père biologique ? Qui était alors ce père ?
BEETHOVEN dont on s'est plus à remarquer la ressemblance physique avec l'enfant ?
Giulietta GUICCIARDI (1782-1856)
La famille de Giulietta est originaire de Galicie, à la frontière
de la Pologne et de l'Ukraine, mais elle a émigré pour s'établir à
Trieste. Giulietta est la cousine des enfant BRUNSWICK.
Elle ne sera que brièvement l'élève de BEETHOVEN, mais
suscitera en lui un bonheur sans pareil, au point qu'il finira par croire
un mariage possible. Giulietta et Ludwig n'appartiennent pas, hélas,
à la même classe sociale, de sorte que la demoiselle préférera à son
éphémère amoureux un compositeur certes médiocre et sans avenir
musical, un de ces aligneurs de notes comme il en existe beaucoup,
mais qui présentait cet avantage d'être titré (c'est un comte) et surtout
fortuné.
L'idylle aura duré le temps d'un échange de présents. Elle lui offrira un portrait miniature
d'elle, qu'il conservera précieusement jusqu'à sa mort ; il écrira pour elle deux Rondos pour
le piano-forte. Mais au moment de les lui remettre, il substituera à l'un d'eux la célèbre Sonate
n° 14 en ut # mineur, dite « quasi una fantasia », affublée par l'éditeur du sous-titre « Clair
de lune » (cf. compte-rendu n° 2).
Vers le XIIIe siècle naît une forme littéraire appelée rondeau, récitée, parfois chantée.
Elle se caractérise par la reprise de certains vers, comme le montre cet exemple
Or est Baiars en la pasture, hure !
Des deus piés defferrés. (Bis)
Il porte souëf l'ambleüre. [Il porte doucement l'amble]
Or est baiars en la pasture.
Avoir li ferai couverture, Hure !
Au repairier des prés. (Bis)
Or est Baiars en la pasture, hure !
Des deus piés defferrés. (Bis)
Adam de la halle
Les compositeurs, quant à eux, mettront au point une forme musicale vocale ou plus
souvent encore instrumentale fondée sur ce principe de la répétition. Dans le cas, plus fréquent,
un refrain alterne avec trois couplets ou plus. Ces pièces seront désignées du nom de
« rondo (s) », l'orthographe « rondeau » étant plutôt réservée aux écrits littéraires. La
construction en rondo est fréquente dans la musique folklorique. Ce sera aussi la forme
fréquemment adoptée pour le mouvement final des œuvres orchestrales et de la musique de
chambre.