Terminale L Spécialité Musique Année 2015/2016
La Forme Sonate
Cette structure « forme-sonate », bithématique et en trois parties, est née à l’époque préclassique
et s’impose à l’époque classique comme une structure emblématique de l’esprit des Lumières où les
conversations entre intellectuels et personnes cultivées ont remplacé les discours des grands orateurs.
Cette forme se caractérise en effet par l’exposé de deux thèmes, qui sont comme deux idées différentes
que le compositeur va confronter et développer dans un dialogue musical.
A l’origine, la « forme-sonate » était monothématique, les autres motifs musicaux découlant du thème
initial (conséquent, variations, etc.). C’est sous l’impulsion de Carl Philipp Emmanuel Bach qu’un second
thème ayant une personnalité propre est introduit. Avec Beethoven, le contraste entre les deux thèmes
ira croissant.
La structure générale d’une forme-sonate est la suivante :
- Exposition : deux thèmes (A et B) sont exposés successivement. Ils sont souvent contrastés (par
ex. : A est plus rythmé, B est plus mélodique). Un « pont » assure la transition entre premier thème, dans
le ton principal, et le second thème, au ton de la dominante ou du relatif. (// introduction d’un discours :
on expose les idées qu’on désire développer).
- Développement : le compositeur joue sur les thèmes, en développe des cellules, les transforme,
module... (// argumentation du discours, à partir des idées exposées dans l’introduction).
- Réexposition : les thèmes initiaux sont exposés à nouveau, mais cette fois, les deux thèmes sont
dans le ton principal. Il n’y a donc plus de modulation assurée par le pont. (// conclusion où les
questions posées dans l’introduction sont rappelées et résolues : l’hypothèse de départ est confirmée).
Cette forme est donc typique de l’âge des Lumières, où les philosophes exposent leurs idées,
discutent, s’écoutent, le tout de façon rationnelle et posée.
Haydn, Mozart et Beethoven seront des maîtres de ce genre musical. Mais ils appliquent la
structure de la forme-sonate dans leurs compositions, non pas de manière servile et mécanique, mais de
façon à canaliser le jaillissement de leur inspiration. Ils n’hésiteront pas à s’écarter, dans certains cas,
d’un schéma trop strict qui figerait l’expression sonore.
Exemple : W. A. Mozart, Allegro de la Sonate pour piano en Do majeur, K. 545
C
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