UE 3 – Biochimie clinique, Nutrition, Métabolisme Lambert Date : 19/09/16 Promo : DFGSM3 Plage horaire : 8H30-12H Enseignant : Dr. Lambert Ronéistes : Farah AHMADALLI Léa DER KASBARIAN Emile BARRUOL Nina BENAVENTE Métabolisme des lipides et des lipoprotéines Partie 1 I. Classification simplifiée [Début de la ronéo] 1. Acides gras 2. Stérols II. Digestion et absorption des lipides alimentaires 1. Lipase pancréatique et Orlistat 2. Transporteurs membranaires 3. Les stérols végétaux III. Métabolisme 1. Hydrolyse 2. Biosynthèse des AG IV. Apport nutritionnel conseillé [Fin de la ronéo] V. Les lipoprotéines 1. 2. 3. 4. 5. 6. Structure des lipoprotéines Classification L’apoprotéine ApoB Absorption et transport des lipides alimentaires : voie exogène Pathologies liées aux chylomicrons Transport des lipides du foie vers les tissus périphériques : voie endogène 7. Transport inverse du cholestérol (HDL) But du cours : Aller à l’essentiel ! Il ne va pas nous demander quelque chose "qu'on peut trouver en 2 secondes sur internet", comme le nom précis d'une enzyme etc. . Il pointe ce qui est important de savoir pour l'ECN. A notre niveau, il faut être capable de différencier ce qui est très important, ce qui l'est moins, et ce qui est anecdotique. Page 1 sur 19 Question : Qu’est-ce qu’un lipide ? Réponse des étudiants : une longue chaîne carbonée, un substrat énergétique, Réponse du prof : Chez les végétaux, la forme de réserve d’énergie c’est les glucides : un végétal stocke de l’amidon. Nous quand on stocke de l’énergie on stocke de la graisse. Classification : 5 éléments à retenir La Base : un Acide Gras (AG) : longue chaine carbonée + COOH Phospholipide : 2 AG Triglycérides : 3AG Cholestérol (27 carbones) stocké sous forme d’ester de cholestérol (cholestérol estérifié avec un AG) I. Classification simplifiée 1. Acides gras Voilà comment on note en biochimie (à la façon de M. Lambert) un acide gras (AG), un phospholipide (PL) ou un triglycéride (TG) : Un acide gras, avec le cercle pour la tête polaire (la fonction -COOH), et la chaîne carbonée. C'est une molécule amphiphile. Un phospholipide, avec une tête polaire et 2 chaînes carbonées, constituant essentiel des membranes biologiques. Molécule amphiphile. Un triglycéride, 3 chaînes carbonées reliées par un pont glycérol. C'est la forme de stockage des graisses (de réserve d'énergie) dans l'organisme humain, et c'est une molécule hydrophobe. Ces lipides sont des lipides simples. Saturation/Instauration Les lipides peuvent être saturés (pas de double liaison) ou insaturés (avec des doubles liaisons : mono ou polyinsaturés) : dans ce dernier cas, on aura des doubles liaisons au lieu de liaisons simples. Un acide sans double liaison est appelé "saturé", et un AG avec une ou des doubles liaisons et dit "insaturé". (Aparté : Il prend l’exemple d’un Homme de 20 ans de taille moyenne de 70kilos, il a entre 10 et 15 kilos de graisse dont environ 200g de cholestérol° Ces lipides ont donc un rôle de stockage de l’énergie dans le tissu adipeux (contrairement au cholestérol). L’autre forme de stockage de l’énergie est le glycogène (environ 1kg de glycogène dans le foie+++) L’homme ne sait pas désaturer un AG après le 9e Carbone (il nous manque des enzymes). En effet les animaux ne possèdent pas de désaturase capable d'insérer une double liaison après le 9e carbone. Page 2 sur 19 Or on a besoin de certains Acides Gras qui sont polyinsaturés après le 9e Carbone. Ces AG doivent donc être amenés par l’alimentation. Ces AG sont dits essentiels pour l'Homme : ce sont l'acide linoléique (C18:2 9,12, aussi appelé oméga 6) et l'acide alpha-linolénique (C18:3 9, 12, 15, aussi appelé oméga 3). Les AG insaturés à longue chaîne sont donc essentiels. Remarque : selon le prof, connaître l'endroit des doubles liaisons n'a aucun intérêt clinique. Rappel : Un nutriment essentiel est un nutriment indispensable à la survie de l’organisme à long terme mais celui-ci étant incapable de les synthétiser, ils doivent être apportés par l’alimentation. Dans les nutriments essentiels on trouve : aucun glucide, 2 AG, 9 AA, toutes les vitamines et tous les minéraux. Ainsi que le premier élément essentiel : l’eau Question : L’acide arachidonique est-il essentiel ? Réponse : Il est conditionnellement essentiel c'est-à-dire qu’on arrive à le synthétiser à partir des 2 autres AG essentiels mais souvent de façon insuffisante. Il est essentiel pour les prématurés, les nouveaux nés, la femme enceinte et certaines pathologies (grands brulés) Page 3 sur 19 2. Stérols Le cholestérol est un hétérocycle à 27 carbones. Ici le cholestérol estérifié est lié à un AG polyinsaturé. On les notera comme suit : Le cholestérol libre (C) avec un groupement -OH et une longue chaîne hétérocyclaire. C'est une molécule amphiphile. Le cholestérol estérifié (CE), avec un acide gras qui s'estérifie avec la fonction alcool. C'est une molécule hydrophobe. La majorité du cholestérol dans l'organisme est sous forme estérifiée. Tout le cholestérol nécessaire est fabriqué par l'organisme, ce n'est pas un nutriment essentiel. En comparaison, on peut stocker 5kg de graisses, voire beaucoup plus, mais on ne stocke que 100 à 200g de cholestérol. C'est donc un lipide mineur par la quantité dans l'organisme, mais majeur par les conséquences cardiovasculaires qu'entraîne une hypercholestérolémie. Une grosse différence entre ces différentes classes de lipide est leur polarité : les AG et PL ont une partie polaire et sont donc amphiphiles alors que les TG et le Cholestérol sont complètement hydrophobes. Les TG ont donc une capacité différente par rapport aux protéines et glucides dans la digestion. Rôle des lipides : - stockage énergétique Comparaison réserves énergétiques glucides/lipides En situation physiologique, on a dans notre sang un peu plus d'1g/L de glucides, donc 5g dans l'organisme, ce qui équivaut à un morceau de sucre. La glycémie est parfaitement régulée quand l'insuline et le glucagon fonctionnent. Cette réserve énergétique nous permet d'assurer nos fonctions physiologiques pendant 20 secondes seulement. Les glucides sont stockés sous forme de glycogène dans les muscles et le foie, ce qui représente quelques centaines de grammes, jamais plus d'1 kilo. Sur ces réserves de sucre, on va tenir quelques heures selon le stock de glycogène (chez les sportifs d'endurance, on essaie de garnir ces stocks car c'est là-dedans qu'ils vont puiser). Mais les graisses constituent la majorité de nos réserves énergétiques. Chez un homme de 70 kg, on compte en moyenne 10-15 kg de graisses (mais on peut en stocker bien davantage). Ces réserves énergétiques permettent de tenir des semaines. On a ici deux images d'un foie, à gauche des granules de glycogène et à droite des gouttelettes lipidiques (en rouge à cause de l'huile rouge employée). En regardant l’échelle, on se rend compte de la différence de taille des formes de stockage et de l'importance des stocks; les gouttelettes lipidiques sont beaucoup plus grosses (pas besoin du microscope électronique) et représentent la majorité des réserves énergétiques. Page 4 sur 19 Dans ces gouttelettes lipidiques, on trouve des TG (ci-contre : leur structure). On stocke du gras dans nos adipocytes sous forme de TG, on les hydrolyse sous l'action du glucagon, ce qui libère des AG. Ceux-ci passent dans le plasma et vont dans le foie ou du muscle s'oxyder et permettre la production d’ATP. Un homme-type de 70kg fabrique 85kg d’ATP/jour. Cet ATP est produit au niveau du cycle de Krebs dans la mitochondrie, et on part soit des glucides (glucose → pyruvate → acétyl-CoA), soit d'acides gras et on arrive aussi à l’acétyl-CoA. - Structural : les bicouches lipidiques, structure des cellules et des tissus - Signalisation (signaux moléculaires) : Les stérols donnent naissance aux hormones stéroïdiennes donc hormonal et à l’acide biliaire dans la digestion ; L’acide arachidonique pour les prostaglandines. II. Digestion et absorption des lipides alimentaires Rappel énergétique : - les lipides = 9cal/g - Les glucides et les protéines = 4cal/g. Le gras alimentaire c’est principalement des TG : l’huile = 100% de TG ; le beurre = 80% de TG ; le gras dans la viande etc. Les TG sont accompagnés d’un peu de PL, CE, et AG libres ainsi que des vitamines liposolubles : A, D, E, K. (Les autres vitamines : B, C sont hydrosolubles). On a 13 vitamines en tout Meilleur sucre lent : pâtes pas trop cuites (ce que mangent les marathoniens avant de courir). Sucres rapides : riz blanc bien cuit, pain blanc par rapport au pain complet, sucreries, sodas, tout ce qui a un goût sucré Question du prof : Le lait contient-il du sucre ? Oui, du lactose. Dans les produits laitiers, il y a du sucre en plus, c'est moins bon. Dans le lait entier on a plus de gras que dans le demi-écrémé, et notamment des graisses saturées. 1. Lipase pancréatique et Orlistat La digestion des lipides commence très légèrement dans la bouche, elle est très modeste : une lipase salivaire va digérer quelques TG (anecdotique), essentiellement les AG à chaîne courte (< à 14C). On consomme très peu d’AG à chaîne courte (ils sont très odorants). Les AG à chaîne courte sont surtout présents dans le lait des nourrissons. Ils ont toutefois un intérêt thérapeutique pour les personnes qui ne digèrent pas les AG à longue chaîne. Ceux-ci seront absorbés directement dans la circulation veineuse gastrique, ce qui permet d'épargner le pancréas du nouveau-né qui n'est pas encore entièrement fonctionnel (il n'aura pas besoin de synthétiser des enzymes pour digérer ces AG). Si ce n’est ces AG particuliers : tout le reste sera absorbé dans l’intestin grêle. Les sucs digestifs sortent du pancréas exocrine. Masse totale du pancréas endocrine (cellules B+++ = quelques grammes). La vésicule biliaire est un stock de bile. Une enzyme qui digère un lipide est une lipase. La principale zone de digestion des lipides est le duodénum. Page 5 sur 19 Dans le duodénum, le mélange avec les sels biliaires (la bile venant de la vésicule biliaire contient des acides, du cholestérol et des phospholipides) permet l'émulsification des gouttelettes lipidiques pour former une émulsion fine sous forme de micelles. Les lipases pancréatiques (venant du pancréas exocrine) vont digérer les TG de ces micelles (aux sites SN1et SN3), générer des AG libres (et des monoglycérides qui se comportent comme des AG) et qui vont être absorbés par la barrière intestinale (entérocytes). Les sels biliaires et le cholestérol sont aussi absorbés. Cette lipase pancréatique est activée par un cofacteur, la colipase qui est sécrétée par le pancréas sous forme de précurseur et qui n’est activée que par contact avec l’acide biliaire (par la trypsine). Si elle était active dans le pancréas, elle commencerait à le digérer; les enzymes digestives sont donc activées au niveau de leur site d'action. La fixation de la colipase permet l'ancrage de la lipase pancréatique et la pénétration du site de l'enzyme dans la gouttelette lipidique. Rappel anatomique : le canal cholédoque en provenance de la vésicule biliaire et le canal pancréatique se rejoignent au niveau du duodénum, et y déversent l'acide biliaire (contient acides biliaires, formés à partir de cholestérol) et le suc pancréatique via le sphincter de Oddi. Remarque : au niveau de la bordure en brosse, on ne peut pas absorber les TG ou le CE, on absorbe les AG et le C. On consomme des molécules complexes qu’on digère en molécules simples complexes. L'exemple de l'Orlistat (Alli, Xenical) : inhibiteur de la lipase pancréatique Hypothèse des labos pharmaceutiques : si l’on inhibe la lipase pancréatique, on diminue l'absorption et on ne grossit pas : remède contre l'obésité ? Une des deux spécialités est délivrée sur ordonnance (120 mg) et l'autre est en automédication (60 mg)… sans ordonnance, il suffit de prendre 2 pilules pour avoir la même dose qu'avec ordonnance. "Mais alors, pourquoi ai-je encore des kilos en trop ??" Attention aux effets secondaires ! Si vous mangez votre pizza 4 fromages puis prenez Alli (le médicament), vous allez le payer : tâches lipidiques, flatulences avec décharges, selles huileuses, incontinence, et surtout, diminution de l'absorption des vitamines liposolubles. Donc, à ne prendre que dans le cadre d'un régime équilibré ne dépassant pas 35% d'apports lipidiques : ça marche quand on fait un régime, et encore mieux avec de l'exercice ! En gros, ça ne sert pas à grand-chose. Ce médicament est utilisé par certains médecins pour faire prendre conscience à leurs patients qu'ils mangent trop gras. Juste pour le plaisir, imitation de patients par M. Lambert : "Mais non docteur, je n'ai mangé Page 6 sur 19 qu'un petit bout de pizza… 4 fromages, croûte fourrée.", "Mais non, j'ai pris le menu enfant… de mon fils en plus du hamburger que j'avais pris pour moi !" Un petit coup d'Alli : "Oui docteur, effectivement, j'ai mangé un peu trop gras ce week-end…" En résumé pour l'Orlistat : à prendre avant le repas, respecter le pourcentage de lipides alimentaires. (- de 35% de lipides). Danger de ne pas absorber les vitamines liposolubles. Si on le prend dans le cadre d'un régime approprié, ça va un peu accélérer les effets du régime. C'est le seul médicament autorisé en France pour traiter l'obésité, avec les régimes, l'exercice physique, et la chirurgie bariatrique pour les obésités morbides (on ne laisse qu'un petit bout d'estomac, mais ce geste peut entraîner beaucoup de complications, dont une baisse de l'absorption des nutriments). On trouve d'autres enzymes de digestion des lipides dans l'intestin : des estérases du cholestérol, qui transforment le cholestérol estérifié en cholestérol libre absorbable, des phospholipases qui hydrolysent les PL (le glycérol est absorbé car c’est une petite molécule). Les gouttelettes lipidiques dont on hydrolyse le contenu vont peu à peu devenir plus petites. L'absorption des lipides alimentaires (AG et cholestérol) se fait au niveau des entérocytes par des transporteurs membranaires. 2. Transporteurs membranaires Au niveau de la bordure en brosse, on trouve 2 transporteurs des lipides alimentaires : - FABP (Fatty Acid Binding Protein) : transport des AG, - NPC1L1 : transport du cholestérol → implication thérapeutique (hypolipémiant) à voir plus loin dans le cours Page 7 sur 19 3. Les stérols végétaux Stérol que l’on retrouve dans toutes les cellules animales Stérol des plantes (CH2-CH3 en plus) Le Cholestérol est le stérol des animaux mais il existe d’autres stérols pour les végétaux. Parmi les animaux (mollusques) et les champignons on a des stérols particuliers. Normalement nous absorbons le cholestérol mais pas les stérols végétaux (nous n’avons pas les transporteurs pour les absorber au niveau de la bordure en brosse de l’entérocyte). Dans le beurre, produit d’origine animale (lait de vache), on retrouve du cholestérol. Dans l’huile de colza, produit d’origine végétale, pas de cholestérol mais dans les membranes des plantes, il y a quand même des stérols, des stérols végétaux. La bêta-sitostérolémie C’est une maladie génétique (monogénique autosomique récessive) rarissime (les chances que vous en diagnostiquez une un jour sont quasi nulles). Les patients ayant une bêta-sitostérolémie absorbent massivement le cholestérol et absorbent les stérols végétaux (on en retrouve dans leur plasma). Ces stérols végétaux et le cholestérol se déposent sur les parois, les patients se retrouvent alors avec une athérosclérose carabinée et une hypercholestérolémie familiale assez particulière, car répond à la nutrition. → Ce n’est pas qu’ils fabriquent plus de cholestérol ou qu’ils l’épurent moins bien mais c’est qu’ils en absorbent beaucoup plus (avec en plus des stérols végétaux). Comment détecte-t-on ces patients ? En général, ils ont fait leur 1e infarctus vers 5-6 ans et ils ont des dépôts de cholestérol derrière le tendon d’Achille. . Page 8 sur 19 Etude faite dans les années 2000 Voici 9 familles répertoriées dans le monde. En réunissant tous les patients, les chercheurs ont trouvé dans 1 des 9 familles une mutation (codon stop prématuré) sur un transporteur ABC G5 qu’on retrouvait chez les individus malades de cette famille, mais pas chez les individus sains ou les patients hétérozygotes. On sait que ces transporteurs ABC font passer des petites molécules de part et d’autre des membranes notamment des molécules lipophiles Voici le gène du transporteur ABC On a remarqué qu’à côté de la séquence codant pour le transporteur ABC G5, il y avait un autre gène codant pour un autre transporteur ABC G8. Il y a donc 2 gènes en tandem sur le même chromosome, séparés par quelques centaines de bases avec le même promoteur. Les chercheurs ont alors trouvé que chez toutes les autres familles il y avait une mutation sur le gène d’ABC G8. En conclusion, on constate que tous les patients atteints de bêta-sitostérolémie avaient une mutation soit sur ABC G5 soit sur ABC G8. Science 290:1771-1775 -Berge et al. (Dec2000) Accumulation of Dietary Cholesterolin Sitosterolemia Caused by Mutations in Adjacent ABC Transporters. In healthy individuals, acute changes in cholesterol intake produce modest changes in plasma cholesterol levels. A striking exception occurs in sitosterolemia, an autosomal recessive disorder characterized by increased intestinal absorption and decreased biliary excretion of dietary sterols, hypercholesterolemia, and premature coronary atherosclerosis. We identified seven different mutations in two adjacent, oppositely oriented genes that encode new members of the adenosine triphosphate (ATP) –binding cassette (ABC) transporter family (six mutations in ABCG8 and one in ABCG5) in nine patients with sitosterolemia. The two genes are expressed at highest levels in liver and intestine and, in mice, cholesterol feeding up – regulates expressions of both genes. These data suggest that ABCG5 and ABCG8 normally cooperate to limit intestinal absorption and to promote biliary excretion of sterols, and that mutated forms of these transporters predispose to sterol accumulation and atherosclerosis Traduction : Chez des individus en bonne santé, les changements profonds de prise de cholestérol provoquent des changements modestes dans les niveaux plasmatiques de cholestérol. Il y a une exception : la sisterolémie caractérisée par une augmentation de l’absorption intestinale et une diminution de la sécrétion biliaire des stérols alimentaires : cela se traduit par une hypercholestérolémie et des maladies cardiovasculaires prématurées carabinées. Nous avons identifié 7 différentes mutations dans 2 gènes adjacents et orientés de manière opposée qui codent pour 2 nouveaux membres de la famille ABC (6 mutants sur ABC G8 et 1 sur ABC G5) chez 9 patients atteints de la sistérolémie. Les 2 gènes sont exprimés à très haut niveau dans le foie et l’intestin grêle (détection d’ARNm de ces gènes dans ces organes) et répondent à une alimentation riche en cholestérol. Ils limitent l’absorption intestinale et promeuvent l’excrétion biliaire. Ainsi leur mutation prédispose à l’accumulation des stérols et à l’athérosclérose. Page 9 sur 19 Ces données suggèrent que G5 et G8 coopèrent pour limiter l’absorption intestinale des stérols végétaux Quand on est dans le tube digestif, on a des esters de cholestérol digérés par une cholesterolester lipase, qui donnent du cholestérol libre. Ce cholestérol est absorbé par NPC1L1 de l’entérocyte puis va aller dans le plasma. NPC1L1 est également capable de faire pénétrer du stérol végétal, du bêta-sitostérol… Donc on absorbe tous les stérols libres. Mais chez l’homme, il existe 2 pompes : transporteur ABC G5 et G8 (qui marchent ensemble) qui prennent spécifiquement les stérols végétaux et les remettent à l’extérieur de la cellule dans la lumière intestinale les empêchant donc de passer dans le plasma. On peut donc dire qu’ils sont absorbés par l’entérocyte mais pas par la personne. Voilà ce que ça a donné au niveau diététique : Puisqu’on n’absorbe pas les stérols végétaux, remplaçons le cholestérol par des stérols végétaux ! D’où le développement de yaourts et margarine enrichis en stérols végétaux. L’intérêt supplémentaire (autre que de pouvoir remplacer le cholestérol par les stérols végétaux) est, qu’au niveau de la cellule, il va y avoir une compétition entre le cholestérol et les stérols végétaux. Les stérols vont entrer en priorité et le cholestérol reste dehors. Il y aura donc une diminution de l’absorption du cholestérol. En plus, notre bile (qui se jette au niveau du sphincter d’Oddi) contient du cholestérol. Normalement on en réabsorbe 95%. Si on consomme des stérols végétaux on en réabsorbera un peu moins. Ces produits sont très bien en prévention et dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré. Les stérols végétaux (cytostérols) on en absorbe 0.5 à 2%. Les stanols < 0.1%. Question : Est-ce que ça va modifier le gout des aliments ? Si tu mets de la margarine sur du pain ça n’aura pas tout à fait le même gout que le beurre mais le gout reste quelque chose de très subjectif ! Page 10 sur 19 A retenir : la lipase pancréatique et les transporteurs ABC III. Métabolisme 1. Hydrolyse 1e étape : glycolyse dans le cytoplasme On part d’un glucose = C6H12O6 +6O2 → 6CO2 + 6H2O + 38ATP (-2ATP à réinvestir) L'acétyl CoA est le bloc de base d'énergie de la cellule. Le pyruvate est transformé en acétyl CoA, c'est irréversible, on ne peut pas fabriquer de glucose à partir d'Acétyl CoA, « ça a une importance capitale ». 2e étape : cycle de Krebs dans la matrice de la mitochondrie L’acétyl CoA va entrer dans le cycle de Krebs. Il se lit avec l’oxaloacétate. Des transporteurs de protons sont générés, 2 CO2 sont relargués. 3e étape : chaîne respiratoire Transport des protons dans l’espace inter-membranaire mitochondrial, qui redescendent par leur gradient de concentration grâce à l’ATP synthase (formation d’ATP à partir d’ADP+Pi). On génère 1GTP (dans le foie, dans les autres tissus c'est de l'ATP) et on revient à l'oxaloacétate. On a fabriqué un peu d'énergie sous forme de GTP ou ATP. On a des transporteurs de protons, transporteurs d''électrons, coenzyme Q cytochrome, les protons sont pompés à l'intérieur, ça fait tourner l'ATPsynthase à partir d'ADP+Pi pour donner l'ATP, c'est là qu'est consommé l'O2 avec de l'eau. On obtient 34 ou 36 ATP ça dépend de la taille de l'ATP synthase. Page 11 sur 19 Pour faire simple, l'ATP synthase a un certain nombre de sous unités, elle tourne d'un certain angle quand un proton passe. Suivant les tissus, il n'y a pas le même nombre de sous unités, donc pour faire tout le tour il ne faut pas le même nombre de protons pour fabriquer l'ATP, ce qui dépend des tissus. La moyenne c'est 37,1. En gros, tout ce que vous avez appris en PACES est faux, il n'y a ni 34 ni 36 ATP. On peut former de l’acétylCoA à partir de glucose mais également à partir des AG par oxydation et décarboxylation, on a 2 carbones par 2 carbones un Acétyl CoA qui apparaît à chaque fois (hélice de Lynen). Ces AG sont stockés dans les adipocytes sous forme de TG. Quand tu manges du saucisson c'est le gras du porc que tu stockes, là moi *se tapote les fesses* j'ai ma réserve de graisse pour l'hiver. On consomme des AG, là on est en milieu de la matinée j'ai commencé à brûler des AG par hydrolyse des TG dans mes adipocytes pour les injecter dans la circulation et fournir l'énergie au corps. Pour fabriquer un AG il faut une lipase. La lipase pancréatique permet l’hydrolyse des TG dans le tube digestif, elle permet la digestion. Dans l’adipocyte, il y a une autre lipase : la lipase hormonosensible qui fait le même travail : elle prend les TG et les transforme en AG. Elle permet donc le déstockage. Elle est sensible au glucagon : on stocke donc les AG non pas après un repas mais en période de jeûne. On retrouve une autre enzyme : la lipoprotéine lipase, qui elle se trouve dans le plasma (on la verra plus tard). Il y a donc 3 TG lipases principales dans l’organisme : Lipase pancréatique (intestin>digestion), Lipase hormono-sensible du tissu adipeux, Lipoprotéine lipase (plasma). Prenons comme exemple notre étalon de service (Virgile Gokalsing), on va dire qu'il pèse 70kilos, chaque jour il fabrique 85kilos d'ATP pour une journée normale. On est donc une machine à fabriquer de l'ATP, on stocke on déstocke de l'énergie en permanence. Page 12 sur 19 Toutes ont un même type d’action : hydrolyse des acides gras en position 1 et 3. Lipase hormono-sensible - Enzyme responsable de la libération des AGNE par le tissu adipeux (lipolyse) - C’est une réaction génératrice de flux : Pour l’oxydation des acides gras par les tissus, Pour la cétogenèse dans le foie. - Active durant le jeûne (glucagon) et inactive après les repas (insuline) - Activée par les hormones (glucagon), le stress (adrénaline) et l’anoxie (manque d’oxygène) Catabolisme des acides gras - dans les tissus utilisant l’oxygène, il assure une couverture énergétique - dans les organes qui n'utilisent pas d'AG (cerveau, hématies et tous les tissus qui fermentent du glucose → les muscles lors de l'effort violent 100m d'Usain Bolt, glycolyse anaérobie) - dans le foie +++ Ces AG vont être activés dans la cellule hépatique, pénétrer dans la mitochondrie et être oxydés lors de la βoxydation. /!\ Les schémas suivant ne sont pas à apprendre !!!! Il ne nous demandera jamais quelque chose qu’on pourrait trouver sur internet ! Il veut juste qu’on retienne le cycle dans sa globalité et non le détail de chaque réaction. Page 13 sur 19 Cas particuliers d’oxydation des lipides - AG avec un nombre impair de C, C3 restant → succinylCoA (cycle de Krebs) - α oxydation (C en position alpha) → Dégradation des AG ramifiés - ω oxydation (C en position oméga) Dégradation des AG par les 2 extrémités →C6 ou C8 → urine Dégradation péroxysomale des AG longs : Certes. Corps cétoniques - Synthèse dans le foie à partir d’acétyl-CoA issus de l’oxydation des acides gras. - Processus physiologique offrant aux tissus un dérivé hydrosoluble d’acides gras (cerveau). - Intervient majoritairement entre les repas et durant le jeûne. - S’exagère dans le diabète insulino-dépendant. A partir de 2 acétylCoA, on aura formation d’acétone, acétoacétate et bêta-hydroxybutyrate. Ce sont les 3 corps acétiques. A partir de HMG-CoA synthase on fabrique du cholestérol (cible thérapeutique des statines qui ont un effet hypocholesterolemiant en inhibant l’HMG-CoA) (voir cours de jeudi) La formation de -hydroxybutirate est réversible contrairement à la formation de l’acétone. Page 14 sur 19 Remarque : l’haleine du matin est due au corps cétoniques (et plus précisément à l’acétone). Si cette odeur persiste même en dehors du réveil, c’est un critère diagnostique de l’anorexie (jeune prolongé production de corps cétoniques ++), ainsi que les diabétiques de type 1 (production accélérée des corps cétoniques et acido cétose). Page 15 sur 19 Pour récapituler : Rôle des corps cétoniques • Energétique (épargne du glucose) - Utilisés par les tissus oxydant les acides gras, - Mais aussi par le cerveau. • Précurseurs anaboliques - Lipides du cerveau chez le nouveau-né, indispensable lors de la croissance du cerveau. - Glande mammaire en lactation. • Signal métabolique - Freine lipolyse, protéolyse et oxydation du glucose. La principale enzyme pour digérer les lipides est la lipase pancréatique. Des essais ont été faits pour l’inhiber afin de faire maigrir les gens. Malheureusement, si vous prenez Orlistat en même temps qu’une pizza 4 fromages, vous irez aux toilettes en courant. Les AG entrent dans l’entérocyte par le transporteur FABP. Le cholestérol entre dans l’entérocyte par NPC1L-1. Il existe des inhibiteurs de NPC1L-1, des hypocholestérolémiants qu’on peut prescrire actuellement. Pour les stérols végétaux, on a des transporteurs qui les excluent de l’entérocyte. Par conséquent, ces stérols végétaux vont rentrer en compétition avec le cholestérol et faire que plus de cholestérol sera relargué aux toilettes ! Intéressant au niveau vasculaire. L’acide palmitique produit 130 molécules d’ATP. Une molécule de glucose produit 38 molécules d’ATP. Le gras est beaucoup plus énergétique que le sucre. L’hydrolyse de l’acide palmitique fournit de l’acétyl-CoA. Cet acétyl-CoA : - soit rentre dans la mitochondrie et fournit de l’ATP, - soit est converti en corps cétonique pour alimenter le cerveau en période de jeûne. 2. Biosynthèse des AG Les étapes On part d’un acétyl-CoA et on arrive à un AG. La biosynthèse se fait en dehors de la mitochondrie, alors que le catabolisme se fait à l’intérieur. L’acétylCoA ressort sous forme de citrate puis malonyl-CoA, palmitate et enfin AG. Page 16 sur 19 Première étape : sortie des acétyl-CoA de la mitochondrie grâce à la navette citrate-pyruvate. Le glucose produit du pyruvate qui rentre dans la mitochondrie. Le pyruvate donne de l’acétyl-CoA. Cet acétyl-CoA ressort accompagné de l’OAA sous forme de citrate. Ce citrate sort de la mitochondrie. Vous mangez du sucre, vous fabriquez de l’acétyl-CoA, et celui-ci ressort de la mitochondrie. Le prof insiste : Il y a toujours un passage par la mitochondrie ! Et à partir de l’acétyl-CoA vous allez fabriquer les graisses. Deuxième étape : Pour cette diapo le prof dit qu’il ne rentre pas dans le détail. Il dit juste qu’en enzymologie; il y a une étape d’activation. Troisième étape : Acide gras synthétase - 1 : mécanisme : - 3 stades : initiation, élongation et terminaison - Enzyme multifonctionnelle portant 7 activités - 2 : L’enzyme : Voici le détail de la réaction qu’il ne nous demande pas d’apprendre. Globalement, que fait l’ « acide gras synthétase » ? Elle prend 2 carbones, elle les met avec 2 autres, 2 autres, 2 autres…et ainsi de suite et ça tourne. C’est l’inverse de l’hélice de Lynen. Cette réaction se passe à l’extérieur de la mitochondrie. Vous fabriquez de l’AG (acide palmitique). Page 17 sur 19 En biochimie, ne retenez que ça : l’acétyl-CoA car c’est la brique de Lego® élémentaire. A partir du sucre, vous faites de l’acétyl-CoA. A partir de l’acétyl-CoA vous faite du gras, que vous re-déstocker sous forme d’acétyl-CoA. Quatrième étape : La diversification : à partir d’un AG saturé (acide palmitique à 16 carbones), on peut fabriquer des doubles liaisons. Sur le schéma, on fabrique de l’oléate à partir du stéarate. On ne sait pas désaturer en amont du carbone 9 ! En présentiel sur le schéma, le prof compte les carbones de la gauche vers la droite. Les AG qui ont des insaturations en amont du C9, on ne sait pas les fabriquer. Il faut donc les amener par notre alimentation, sous forme d’oméga 3 ou d’oméga 6. N’oubliez pas que les graisses transportent aussi des vitamines liposolubles : ADEK. Il faut les apporter, car on ne sait pas les fabriquer. A partir d’AG poly-insaturés, par exemple l’oméga 6 acide linoléique, on peut fabriquer d’autres oméga 6. Donc l’acide linoléique est un précurseur, voilà pourquoi il est essentiel. L’acide arachidonique, qui est un oméga 6, peut être fabriqué à partir de l’acide linoléique. Sauf pour les nourrissons, car la femme enceinte ne fabrique pas assez d’acide arachidonique, donc il faudra l’apporter. Idem. A partir de l’acide α-linoléique, un oméga 3, on va faire du DHA. Ce sont des AG à très longue chaîne qui sont nécessaires à plusieurs fonctions cognitives au niveau de cerveau. Il faut donc apporter des précurseurs d’AG essentiels par l’alimentation pour qu’on puisse les diversifier. L’insaturation trans, au lieu de former un bateau, forme une chaise. Les AG trans sont obtenus par désaturation d’un AG saturé. Ceux sont des AG obtenus industriellement pour la plupart. C’est donc un processus de fabrication qui n’est pas issu d’un végétal. Ils ne sont pas mauvais en petite quantité et on en trouve dans les donuts, dans toutes les pâtisseries industrielles. Page 18 sur 19 Si les industriels utilisent ces AG trans, c’est parce qu’ils sont beaucoup moins sensibles à l’oxydation. Donc la galette bretonne bas de gamme fabriquée avec ces AG trans plutôt qu’avec du beurre; le croissant ou le pain au chocolat industriel; ils mettent 7 semaines pour venir par bateau. Et quand on ouvre le paquet, le croissant n’a pas ranci. C’est un processus de conservation, et ce n’est pas parce qu’ils sont méchants et qu’ils veulent nous empoisonner. Donc c’est mieux de manger une brioche qui a été préparée dans une boulangerie, plutôt qu’une brioche industrielle. La pâtisserie industrielle utilise beaucoup ça, les plats cuisinés aussi. IV. Apport nutritionnel conseillé (ANC) (Non traité l’année dernière) Ration alimentaire équilibrée : - Eau : seule boisson indispensable pour l’homme - Lait : boisson indispensable pour le nourrisson (en plus de l’eau) : le lait possède presque tous les nutriments utiles (glucides, lipides, protides, la plupart des vitamines) sauf le fer. - Environ 50-55% de l’apport alimentaire doit être des glucides (lents si possible : amidon). Concernant les sucres lents, le riz n’en fait pas partie et les pâtes en sont uniquement si elles sont cuites al dente (si on laisse les pates cuire trop longtemps ça dégrade l’amidon et au moment du repas ce sont juste des molécules de sucres que l’on ingère). Pour les sucres rapides, il faut privilégier les fruits (apports de vitamines, fibres ...) aux sucreries industrielles. - Environ 35% de l’apport alimentaire doit être des lipides Pour les AG polyinsaturés : huile de tournesol, maïs, soja, colza (ou isio4) 6 : 10gr/jour (hommes), 8gr/jour (femmes) (4% des lipides) 3 : 1% des lipides (à oublier : les 3 n’ont pas d’effet positif sur l’appareil cardio vasculaire) - Environ 10-12% de l’apport alimentaire doit être des protéines - Attention : sachant que les lipides sont beaucoup plus énergétiques que les protéines et les glucides ça ne veut pas dire qu’on doit manger 3x plus de lipides que de protéines en poids mais bien en apport énergétique. - Alcool : avec modération. Le corps n’a pas besoin d’alcool de base. - Autres : 5 fruits et légumes par jour, manger équilibré La diversification alimentaire se fait entre 3 et 6 mois pour l’enfant (diffère selon les époques, les écoles, les pédiatres etc). La diversification alimentaire est le passage d’un régime « tout lait » à un régime de plus en plus diversifié. Page 19 sur 19