La diététique facteur de prévention
I
l est acquis que mieux se nour-
rir est un facteur déterminant
tive puis il est transporté vers le
foie où il est rapidement utilisé.
Il existe une relation entre le
taux sanguin de cholestérol et
la consommation en cholesté-
rol. S’il faut diminuer l’apport
de celui-ci, cette diminution ne
représente pas la part principale
du régime car son influence reste
modeste par rapport à celle des
graisses saturées comme le cho-
colat, par exemple, qui ne
contient pas de cholestérol. D’une
manière générale, l’alimentation
actuelle est trop riche en graisses,
notamment celle à base de friture.
Il faut donc favoriser la consom-
mation d’huiles végétales poly- et
mono-insaturées. « Mais il n’existe
pas de données scientifiques pour re-
commander de façon prioritaire telle
huile végétale par rapport à telle
autre », souligne le Pr Éric Bruc-
ker. Certaines margarines sont en-
richies en phytostérols que sont
les stérols végétaux. Ces compo-
sés naturels remplissent la même
fonction chez les plantes que le
cholestérol chez les hommes,
c’est-à-dire qu’ils empêchent l’ab-
sorption du cholestérol dans le
tube digestif. Cette diminution
d’absorption entraîne une baisse
du LDL-cholestérol d’environ
10 % avec un effet maintenu ou
augmenté sous hypolipidémiants.
Mais, pour obtenir ce résultat,
la quantité de stérols végétaux
consommée doit être de 1,6 g/jour,
soit cinq fois supérieure à la
quantité moyenne consommée. La
consommation de soja est aussi
une mesure efficace pour dimi-
nuer le cholestérol. De leur côté,
les légumes doivent être consom-
més sans restriction, notamment
quand il existe un problème de
surpoids. Ils ne constituent pas
une source énergétique impor-
tante tout en apportant fibres,
potassium et de nombreux an-
tioxydants. Des données épidé-
miologiques montrent que leur
consommation amoindrit le risque
cardiovasculaire.
Préserver les équilibres
Les produits céréaliers sont inté-
ressants du fait de leur utilité
dans l’équilibre nutritionnel, de la
source en fibres qu’ils représen-
tent, et du fait d’autres bénéfices
comme l’apport en vitamines du
groupe B associé à une baisse du
taux d’homocystéine. Cependant,
l’ensemble des évidences scienti-
fiques est fragile en ce qui les
concerne compte tenu de l’ab-
sence d’études d’intervention et de
la difficulté d’analyser séparément
l’effet de l’ensemble de ces pro-
duits. Ils sont riches en protéines,
pauvres en lipides et donc très
adaptés pour les sujets dont le cho-
lestérol ou les tryglicérides sont
élevés. L’étude de certaines popu-
lations a montré que les huiles de
poisson ont des effets bénéfiques
chez le coronarien. Ces graisses
contenues dans le poisson atté-
nuent les risques de thrombose et
la consommation accrue du pois-
son diminue indirectement la
consommation de viandes. Quant
à l’alcool, il reste un danger à fortes
doses mais les données actuelles
indiquent que, consommé très
modérément, il exerce un effet pro-
tecteur dans les maladies cardio-
vasculaires, sauf dans les cas où les
triglycérides sont élevés et ceux où
il existe une obésité, autre source
d’ennuis pour le patient atteint de
maladies cardiovasculaires.
Aujourd’hui, la diététique s’ingé-
nie à se traduire dans un langage
simple, accessible pour le patient.
Et chacun doit bénéficier d’un ré-
gime adapté autour d’un équilibre
qui lui convient.
A.-L.P.
12
Maladies cardiovasculaires
La diététique est devenue un facteur important de prévention des
maladies cardiovasculaires et accompagne les traitements pres-
crits lors de l’installation de la pathologie. Elle permet d’aborder
la question des régimes d’antan de façon plus conviviale.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No44 - mars 2003
pour la qualité de vie et une
meilleure santé. A fortiori pour les
malades à risque comme ceux
atteints de pathologies cardio-
vasculaires.
Lors de la Journée annuelle de nu-
trition et de diététique, certaines
recommandations simples ont été
édictées.
Des interactions complexes
La limitation en sel reste de mise,
même si son bénéfice est plus im-
portant pour certains que pour
d’autres. Cependant, sa consom-
mation ne se limite pas à la seule
salière de table, elle se fait aussi
dans les aliments à forte teneur en
sel, la charcuterie par exemple.
Les graisses sont à surveiller par-
ticulièrement. S’il est reconnu
que certaines viandes sont plus
grasses que d’autres, le morceau
et la façon de le cuisiner ont une
influence certaine. Ainsi, un mor-
ceau de porc peut être plus
maigre qu’un morceau de bœuf,
et la peau du poulet, viande ré-
putée maigre, est à proscrire.
La viande et les charcuteries ainsi
que les laitages non écrémés
contiennent environ 70 à 110 mg
de cholestérol pour 100 g de pro-
duit. En France, la plus grande
partie des graisses saturées vient
du beurre (et des aliments riches
en beurre) et des fromages. Il faut
favoriser la consommation de fro-
mages blancs, de yaourts et de lait
demi-écrémé.
Le jaune d’un œuf apporte envi-
ron la moitié du cholestérol ali-
mentaire que l’on retrouve égale-
ment dans le beurre et les abats.
Le cholestérol provenant des ali-
ments passe par la barrière diges-
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