REPRESENTATIONS LITTERAIRES ET THEORIES ECONOMIQUES

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REPRESENTATIONS LITTERAIRES ET THEORIES ECONOMIQUES
THEORIES COMPAREES
23 et 24 mai 2013
Maison des Sciences Economiques
Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Colloque organisé par le PHARE (Pôle d’Histoire de l’Analyse et des Représentations
Economiques, Université Paris I), FoRell (Formes et Représentations en Linguistique et Littérature,
Université de Poitiers) et la Middle East Technical University (Ankara, Turquie), avec le soutien de
l’Association Charles Gide pour l’Etude de la Pensée Economique.
Présentation
Le rapport entre littérature et économie est loin d’être une évidence, pour les deux disciplines.
Du côté de la littérature, où toute une tradition dans le roman et la théorie littéraire ignore
l’économie ou la considère comme hors du champ de la littérature, voire inamicale à l’esthétique
(le roman sentimental anglais, le roman psychologique, le roman dit « décadent », le symbolisme).
Si d’autres traditions existent (réalisme balzacien, mise en perspective de l’économie comme
savoir chez Flaubert, « romans du capitalisme » comme The Big money de Dos Passos), moins
hostiles à l’univers de l’économie, elles souvent lues comme des explications ou représentations
des relations économiques alternatives plutôt que complémentaires de celles proposées par les
économistes : Balzac plus que les économistes classiques aurait instruit Marx des réalités du
capitalisme, Dos Passos et Steinbeck mieux que Veblen ou Keynes auraient fait le récit de la
grande dépression, Perec mieux que Galbraith aurait su décrire l’émergence de la consommation
de masse.
Cette réticence est partagée par la théorie économique, plus encline au dialogue avec la
philosophie politique et morale, l’histoire, la psychologie, qu’avec la littérature. L’une des
principales raisons en est sans doute le désir de construire un concept d’individu en le dégageant
des singularités mises en scène dans le roman : le roman ne peut alors être que l’illustration d’une
pensée dont la théorie économique dirait la vérité.
Comment peut-on dépasser ce rapport inerte de la théorie économique au roman et à la
théorie littéraire, rapport selon lequel soit le texte ne serait que l’ « illustration » de faits, par des
situations qu’il contribue à « décrire », ou de concepts généraux et abstraits, soit le texte littéraire
serait seul à pouvoir exprimer une vérité économique que l’économiste poursuivrait vainement ?
C’est ce qui sera l’enjeu de ce colloque.
Programme
Jeudi 23 mai 2013
9h. Accueil des participants. Café
9h30. Présentation
9h45-10h55. Conférence plénière. Jean-Joseph Goux (Université de Rice, Houston, USA) : « A
partir du réel: conceptualisations économiques et fictions littéraires ».
Présidente : Christine Baron
11h-13h. Sessions parallèles
A1. Romans des XIXe et XXe siècles. Présidente : Nathalie Sigot
Cinla Akdere (METU, Ankara, Turquie), Christine Baron (Université de Poitiers) : « Gide au
miroir de l’économie : une relecture des Faux monnayeurs sur les traces de Jean-Joseph Goux »
Michel Herland (Université des Antilles et de la Guyane, Martinique) : "Economie politique de
la Recherche du temps perdu".
Christophe Reffait (CERR / CERCLL, Université d’Amiens) : « Division du travail et restriction
de champ : Les Cinq cents millions de la Bégum (1879) de Jules Verne »
A2. Defoe. Président :
Claire Pignol (PHARE, Université Paris I) : « Quel agent économique Robinson Crusoë incarne-til ? »
Jean-Paul Engélibert (Telem, Université de Bordeaux III) : « Avant l'économie, le siècle des
projets. Les essais économiques et sociaux de Daniel Defoe ».
Ahmet Arif Eren, Ahmet Deniz Bozkurt, Leyla Gizem Kasap (Artvin Coruh University, Ankara,
Turquie) : « The Economics of Daniel Defoe »
A3. Economie & littérature : influences réciproques (1). Président :
Ramon Tortajada (Université de Grenoble II) : « La Grande transformation : de l’économie
patriarcale à la logique capitaliste dans l’odeur du pétrole au sud du Rio Grande avant la Grande
crise »
Ludovic Frobert (ENS Lyon, CNRS) : « Cachez-moi ce socialisme que je ne saurais voir ; Mario Vargas
Llosa lecteur des utopistes français du premier 19e siècle ».
Gilles Jacoud (Université Saint-Etienne, GATE LES) : « Littérature et économie politique : une
analyse comparée des approches de Saint-Simon et de Jean-Baptiste Say »
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13h00-14h30. Déjeuner
14h30-16h30. Sessions parallèles B
B1. Littératures contemporaines
Laure Bonvalot (Université Montpellier III) : « Le discours romanesque face au capitalisme
cognitif : l’économie des affects dans le roman espagnol contemporain »
Amélie Paquet (Université de Montréal, Canada) : « L’étude de la mobilité sociale chez
Annie Ernaux et Virginie Despentes »
Marianne Noujaim (Holy Spirit Université de Kaslik, Liban): « L'amour et l'art au temps du
capitalisme: Par-dessus bord de Michel Vinaver ».
B2. Romans européens au XIXe siècle.
Nathalie Sigot (PHARE, Université Paris I) & Cinla Akdere (METU, Ankara) : “L’imagination,
la création, l’innovation dans la dynamique économique benthamienne : revisiter la critique
exposée dans Hard Times de C. Dickens”
Miguel-Angel Galindo (University of Castilla-La Mancha, Espagne) et María Teresa Mendez
Picazo (University Complutense of Madrid, Espagne): “In search of economic prosperity: Wealth
and poverty in some XIX Century novels”
Annette Disselkamp (CLERSE, Université de Lille I) : « « Le cœur froid » : un conte économique
du romantisme allemand »
B3. Romans et théâtre aux XVIIe et XVIIIe siècles. Président : André Lapidus
Patrick Mardellat ( IEP de Lille) : « La pensée économique de Goethe dans le Faust »
Urs Urban (Université de Strasbourg) : « Romans d'apprentissage. Compétence performative et
réussite économique dans le roman 'réaliste' francais et dans la théorie de l'homme économique
du XVIIe siècle ».
Béatrice Schuchardt (Université de Siegen, Allemagne) : « Économie et discours amoureux dans
le théâtre espagnol et français du XVIIIe siècle. Une étude comparée »
Pierre Crétois (Université de Tours) : « Une mise en scène de l’individualisme possessif ? La
figure de la Marquise de Merteuil dans Les liaisons dangereuses de Laclos ».
B4. Economie et littérature : influences réciproques (2). Présidente : Cinla Akdere
Deniz Kilinçoglu (METU-Northern Cyprus Campus): “The Neuroscience of Changing Popular
Economic Mentality through Literature: The Case of Late Ottoman Prose Fiction”
Laura Key (University of Liverpool, Grande Bretagne) : ““I Always Wanted to Have Earned My
First Dollar But I Never Had”. Gertrude Stein and Money”.
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Reyhan Tutumlu (School of Languages, Sabancı University, Istanbul, Turkey), Ali Serdar (Faculty
of Arts and Sciences, Özyeğin University, Istanbul, Turkey): “Transforming Relations: Modern
Economy in Novels of Uşaklıgil”.
16h30-17h00. Pause café
17h00-18h15. Conférence plénière. Bruna Ingrao (université La Sapienza, Rome): “Passions and
Finance in Economics and Literature”.
Présidente: Claire Pignol
20h00. Dîner de gala
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Vendredi 24 mai 2013
9h00-11h00. Sessions parallèles C
C1. Néo-libéralisme (1). Président : Martial Poirson
Sonya Florey (Haute Ecole Pédagogique Lausanne, Suisse) : « Dialogue, confrontation, lutte ?
Lorsque les textes littéraires s’emparent de la réalité néolibérale »
Angelos Triantafyllou (Université de Versailles Saint-Quentin) : « Crises économiques et
crises de style ».
Okay Gunes (Université de Paris I): “Be happy by minimizing uncertainty!: Rupture between
philosophical and behavioral economics”
C2. Identités nationales. Présidente : Cinla Akdere
Alina Coman, (Université de Cluj-Napoca, Roumanie) : « Représentation économique dans
l’imaginaire littéraire de la Transylvanie, fin du XIXème siècle – début du XXème siècle »
Selin Seçil Akin, Isil Selçuk (Faculty of Political Science, Ankara, Turquie): “Mechanization
Experience in Agriculture: “The Pomegranate on the Knoll” by Yaşar Kemal”
C3. Homo OEconomicus. Président: Samuel Ferey
Brad Tabas (Université de Lorraine): “Fables and the Homo Oeconomicus: Literature and the
Modeling of the Rational Actor”
Emmanuel Petit (Université Montesquieu, Bordeaux IV) : « La vertu existe-t-elle ? Etude des
Maximes de Monsieur de La Rochefoucauld à la lumière de l’Economie du Comportement »
Jimena Hurtado (Universidad de los Andes, Bogota, Colombie) : « Emile et Sophie ou les solitaires
and Identity Economics »
11h-11h30. Pause café
11h30-12h40. Conférence plénière. Bertram Schefold (Goethe Universität, Frankfurt am Main)
« La monnaie et la vision de l'économique chez Goethe. Le poète, l'homme privé et l'homme d'état, entre
cameralisme, libéralisme classique et école historique.
Présidente : Nathalie Sigot
13h-14h30. Déjeuner
14h30-16h30. Sessions parallèles D
D1. Naturalisme. Président :
Nicolas Gallois (Université Lyon 2) : « Au Bonheur des dames et le darwinisme social ».
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Étienne Beaulieu (CEGEP, Drummondville, Canada) : « Le magasin littéraire : régimes
d’historicité économique et littéraire chez Balzac et Zola »
Daniel Diatkine, Université d’Evry et PHARE (Paris I et CNRS) : « L’économie politique dans
Bouvard et Pécuchet de Flaubert »
D2. Néo-libéralisme (2). Présidente : Christine Baron
Laure Lévêque (Université de Toulon) : « Capital de la douleur. La « littérature industrielle » et le
marché ou la dialectique de l’usure »
Yves Citton (LIRE, Université Grenoble III): “Restructuring the Attention Economy: Literary
Interpretation as an Antidote to Mass Media Distraction"
Martial Poirson (LIRE, Université Grenoble III): « Etat de crise: dramaturgies économiques
contemporaines »
D3 : Rhétorique et fictions au 18ème siècle. Président : André Lapidus
Arnaud Orain (LED, Université Paris 8): ““They are not well educated enough in Letters”.
Rhetoric and Belles-Lettres in the Gournay’s circle economics”
Joël Thomas Ravix (GREDEG, Université de Nice) : « De la fiction orientale à l’économie
politique et retour : la démarche singulière de Jean-François Melon »
Marion Chottin (CHSPM, Université Paris I): « Usages des fictions empiristes dans l’économie
politique du XVIIIe siècle »
D4. Varia. Présidente : Jimena Hurtado
Arnaud Berthoud (CLERSE, Université Lille I) : « Caïn, travail économie »
Ragip Ege (BETA- Université de Strasbourg): « L’ici-bas de la pensée et l’approche matérialiste
du réel : une relecture de Marx »
Saskia Pieterse (Université d’Amsterdam, Pays-Bas): “Literature and economy as intertwined
technologies of the imagination: representing the nation as an economic entity; the case of the
Dutch nation”
17h. Clôture et cocktail
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