
AMBASSADE DE FRANCE AU MEXIQUE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
Situation du commerce extérieur : le déficit courant augmente et passe de 2,1% du PIB en 2013 et 2014 à 2,9% sur les 3 premiers
trimestres de 2015. En effet, la balance commerciale était déficitaire de 2,84 Mds USD en 2014 mais a atteint 13,53 Mds USD sur les
11 premiers mois de 2015.
Flux d’IDE : le Mexique jouit toujours d’une attractivité certaine comme en témoignent les flux d’IDE en 2014 :
25,14 Mds USD (+27,4% par rapport à 2012
). Cette attractivité ne s’est pas démentie durant les 9 premiers mois de 2015
avec 21,58 Mds USD d’IDE, soit une hausse de 18,3% (g.a.). Les IDE sont largement destinés à alimenter la machine
exportatrice mexicaine et participent à faire du pays la « base-arrière » industrielle des Etats-Unis.
Dépendance aux financements externes : le Mexique est l’un des pays émergents les plus dépendants aux financements
externes. La dette externe totale est relativement stable à 420 Mds USD à fin septembre 2015 (-0,4% g.a., 32,8% du PIB à
fin 2014), en lien avec une diminution de l’endettement du secteur privé. A fin novembre 2015, la dette externe brute du
secteur public représentait 161,2 Mds USD, soit 32,5% de la dette brute du secteur public (22,3% du PIB fin 2014). Signe
de la confiance des investisseurs, le gouvernement a réalisé avec succès en 2015 plus de 19,7 Mds USD d’émissions
obligataires sur les marchés internationaux, malgré l’approche de la décision de la FED ; ce montant est quasiment équivalent
à celui pour 2014 (19,9 Mds USD). De plus, 98% de la dette externe du secteur public est de long terme.
Politique économique
Policy mix : la Banque centrale a acquis une grande crédibilité ces 20 dernières années, et son mandat comme son
indépendance sont parfaitement respectés. De manière plus générale, les autorités sont parvenues à créer une certaine
résilience aux crises financières et aux turbulences des marchés financiers par des efforts constants de maîtrise de l’inflation,
quitte à sacrifier le rythme de croissance. La maîtrise des déficits budgétaires et de l’endettement public est aussi relativement
bonne sur le moyen terme, même si la dette publique brute augmente plus fortement ces dernières années (+13,6% entre
décembre 2014 et novembre 2015 si la dette est calculée en pesos et +1% si elle est calculée en dollars – fin 2014, 25% de
la dette publique brute est en dollars, soit 12,5% du PIB).
Pro ou contra cyclicité de la politique budgétaire : comme vu plus haut, d’importants progrès ont été réalisés afin de
renforcer la stabilité macroéconomique via un policy mix conservateur. Depuis fin 2014, la politique budgétaire a été plutôt
pro-cyclique : le gouvernement a cherché à consolider les finances publiques en parallèle des difficultés liées à la baisse des
prix du pétrole, au lieu d’annoncer une politique de relance pour accompagner la mise en œuvre des réformes structurelles
engagées depuis 2012. Ainsi, des coupes budgétaires ont été annoncées en 2015 afin de tendre vers une consolidation
budgétaire complète en 2017 hors investissements de PEMEX. Cela se traduit par une baisse de 9.9% (g.a.) en termes réels
de l’investissement public sur les 11 premiers mois de 2015 ; en revanche, les effets sur la dépense publique se font attendre :
la dépense publique représentait 26,4% du PIB en 2014 contre 26% en 2013 et a augmenté de 3,4% (g.a.) en termes réels
sur les 11 premiers mois de 2015. La faiblesse des cours du pétrole et l’appréciation du dollar risquent de compromettre
l’équilibre des comptes publics pourtant fixé comme objectif par le gouvernement pour 2017.
Inflation et politique monétaire / de change : l’inflation annuelle a baissé de manière régulière en 2015 et a fini l’année à
2,13%, soit son plus faible niveau depuis 1970
, la cible de la Banque centrale étant à 3% +/- 1%. A partir de 2008/2009, les
autorités monétaires ont mené une stratégie d’accumulation de réserves de change, qui ont atteint 195,5 Mds USD en mars-
avril 2015 (soit 15,1% du PIB). Depuis lors, elles n’ont cessé de diminuer et ont atteint 172 Mds USD en décembre 2015,
en raison des mécanismes de défense du peso mis en œuvre par la Banque centrale
. En novembre 2014, le FMI a accordé
au pays une 5ème Ligne de Crédit Flexible de 73 Mds USD pour 2 ans. Enfin, suite à la normalisation de la politique monétaire
américaine et la hausse de 0,25 points par la FED, la Banque centrale a augmenté le 16/12/2015 son taux d’intérêt directeur
dans la même proportion, le portant à 3,25% ; les mouvements de ce taux devraient désormais accompagner ceux du principal
taux directeur de la FED.
Dette externe/publique : la dette publique brute représentait 49,8% du PIB fin 2014 et la dette publique externe brute 22,3%
du PIB (FMI, +9,2% sur les 9 premiers mois de 2015 - cf. pour compléments : « Dépendance aux financements externes »
et « Policy mix »).
Secteur bancaire
Taille du secteur et structure : la banque commerciale regroupe 44 institutions dont les principales sont étrangères ; les
banques étrangères continuent à s’intéresser à ce marché, souvent pour accompagner leurs clients industriels, notamment
dans l’automobile ; les dernières à avoir obtenu une licence sont Sabadell (Espagne), Shinhan (Corée), ICBC (Chine), Bank
of Tokio-Mitsubishi (Japon). Le crédit bancaire progresse mais reste en retrait par rapport au reste de l’Amérique latine, au
détriment du crédit-fournisseur. Ainsi, le ratio crédit au secteur privé/PIB est de 31,1% au Mexique en 2014 contre environ
L’année 2013 a représenté une année exceptionnelle du fait du rachat du groupe brassicole Modelo par le groupe belgo-brésilien Anheuser-Busch InBev
pour plus de 20 Mds USD.
Première année rendue disponible par la Banque centrale.
La Banque centrale a vendu quotidiennement 200 MUSD entre juillet et novembre. Par ailleurs, elle vend 200 MUSD depuis juillet 2015 chaque jour où
le dollar s’apprécie de plus de 1% en une séance (et 200 MUSD par 0.5 pdp supplémentaire) – le seuil était de 1,5% jusqu’en novembre 2015.