Transformations chimiques en solution aqueuse Chapitre SA_2 : réactions d’oxydo-réduction Oscillations de la réaction de Belouzov et Zhabotinski Cours de chimie de seconde période de PCSI PC 1 Equilibre en solution aqueuse Le Plan du cours Chapitre SA-2 Oxydo-réduction I. LE COUPLE OXYDANT-REDUCTEUR 4 1. OXYDANT ET REDUCTEUR 1.1. DEFINITION : LE COUPLE OX/RED ET LA DEMI-EQUATION ELECTRONIQUE 1.2. L’ECHANGE D’ELECTRON IMPLIQUE DEUX COUPLES D’OXYDO-REDUCTION 2. NOMBRE D’OXYDATION, OU DEGRE D’OXYDATION 2.1. DEFINITION 2.2. REGLES UTILISEES 2.3. VARIATION DU NOMBRE D’OXYDATION D’UN ELEMENT CHIMIQUE DE LA CLASSIFICATION 3. UTILISATION : EQUILIBRAGE DES REACTIONS D’OXYDOREDUCTION 3.1. DEMARCHE GENERALE 3.2. DISMUTATION ET MEDIAMUTATION 4. LES COUPLES D’OXYDOREDUCTION DE L’EAU 4.1. L’EAU REDUCTRICE 4.2. L’EAU OXYDANTE 5. QUELQUES OXYDANTS ET REDUCTEURS DU LABORATOIRE DE CHIMIE 4 4 4 5 5 5 7 8 8 8 8 9 9 10 II ELECTRODES ET ASSOCIATIONS D’ELECTRODES ; POTENTIEL D’ELECTRODE 10 1. DEFINITION D’UNE ELECTRODE ; ANODE ET CATHODE D’UNE PILE 2. POTENTIEL D’OXYDOREDUCTION, OU POTENTIEL D’ELECTRODE. 2.1. L’ELECTRODE STANDARD A HYDROGENE (E.S.H) 2.2. CALCUL DU POTENTIEL D’ELECTRODE : RELATION DE NERNST 2.3. EXEMPLES D’ EXPRESSIONS DU POTENTIEL D’ELECTRODE 10 13 13 13 14 III L’ECHANGE DIRECT D’ELECTRONS EN SOLUTION AQUEUSE 15 1. CALCUL DE LA CONSTANTE D'EQUILIBRE D'UNE REACTION D'OXYDOREDUCTION 1.1. EN UTILISANT L’UNICITE DU POTENTIEL D’ELECTRODE A L’QUILIBRE 1.2. EN MANIPULANT UNE GRANDEUR ASSOCIEE A CHAQUE DEMI-EQUATION ELECTRONIQUE 2. CLASSEMENT DES DIFFERENTS COUPLES OXYDANT/REDUCTEUR 15 15 16 18 2 3. DETERMINATION DE POTENTIEL STANDARD E° 3.1. PAR UNICITE DU POTENTIEL D’ELECTRODE A L’EQUILIBRE 3.2. PAR COMBINAISON DES DEMI-EQUATIONS ELECTRONIQUES 19 19 19 IV UTILISATION DES PILES 20 1. PREVISION DES REACTIONS 2. LAISSONS LA PILE DEBITER… 3. CAPACITE D’UNE PILE 20 20 21 V DIAGRAMME DE PREDOMINANCE ET DIAGRAMME D’EXISTENCE 21 VI TITRAGES EN OXYDO-REDUCTION 23 1. EN PRESENCE D’UN INDICATEUR COLORE D’OXYDO-REDUCTION 2. PAR UN SUIVI POTENTIOMETRIQUE 3. LES DIFFERENTS TYPES D’ELECTRODES 3.1. ELECTRODE DE PREMIERE ESPECE 3.2. ELECTRODE DE SECONDE ESPECE : L’ELECTRODE AU CALOMEL SATUREE PAR EXEMPLE 3.3. ELECTRODE DE TROISIEME ESPECE 23 24 24 24 25 26 3 I. Le couple oxydant-réducteur 1. Oxydant et réducteur 1.1. Définition : le couple Ox/Red et la demi-équation électronique Un oxydant Ox est une espèce chimique qui peut accepter (capter) un ou plusieurs électrons. Un réducteur Red est une espèce chimique qui peut céder (donner) un ou plusieurs électrons. Ox et Red sont des espèces conjuguées. Ox et Red constituent un couple d’oxydo-réduction Red Donneur Ox = Accepteur + n eParticule échangée 1.2. L’échange d’électron implique deux couples d’oxydo-réduction L’électron n’existe JAMAIS libre en solution aqueuse : il ne peut être qu’échangé entre un donneur et un accepteur ; ainsi, toute réaction d’oxydoréduction implique donc toujours deux couples d’oxydoréduction : Illustration : expérience deBelouzov et Zhabotinski 4 Elle implique les deux couples d’oxydoréduction suivants : BrO3-/BrCO2(g)/HOOC-CH2-COOH Autres oscillations Bilan : 2. Nombre d’oxydation, ou degré d’oxydation 2.1. Définition Dans une réaction d’oxydoréduction, un élément chimique perd (oxydation) ou gagne (réduction) des électrons. Le nombre d’oxydation d’un élément dans un édifice polyatomique est égal au nombre de charge (purement formel) qu’il porte si on attribue les doublets électroniques des liaisons aboutissant à cet élément à l’élément le plus électronégatif. 2.2. Règles utilisées Le calcul du nombre d’oxydation (“n.o” on dit aussi degré d’oxydation) d’un élément repose sur quelques règles énoncées ci-dessous, et que nous illustrerons au fur et à mesure de l’avancement du cours. Le n.o est noté en chiffre romain. - Règle 1 : Dans tout corps simple, le n.o de l’élément est égal à 0. Ex : Na(s), Hg(l), Fe(s), H2(g), F2(g), Cl2(g)… : le nombre d’oxydation de l’élément vaut toujours 0. Règle 2 : A l’état d’ion monoatomique, le nombre d’oxydation de l’élément est égal à la charge de l’ion. Ex 5 Na+ : n.o(Na) = +I Mg2+ : n.o(Mg) = +II Br- : n.o(Br) = -I O2- : n.o(O) = -II Règle 3 : Dans un ion polyatomique, la somme des nombres d’oxydation des éléments est égale à la charge que porte l’ion. Pour une molécule neutre, la somme est donc nulle. Pour attribuer le n.o à un élément, on attribuera : H- le n.o +I à H dans tous les composés sauf dans H2 (0) et dans l’ion hydrure (ion dans NaH par exemple). le n.o -II à O dans tous les composés sauf dans O2 (0) et dans les composés contenant la structure -O-O-, les peroxydes, où l’oxygène est au degré d’oxydation -I. Remarquons cependant que O est l’élément le plus électronégatif de la classification periodique après le fluor, et qu’il sera donc toujours à un n.o négatif sauf dans quelques composés fluorés comme OF2. Exemples : n.o(N) dans NH3 ? - III dans NH4+ ? - III n.o(Hg) dans HgCl2 ? + II n.o(Hg) dans Hg2Cl2 ? + I n.o(Fe) dans Fe(CN)64-? + II n.o(U) dans UO22+? + VI n.o(Ag) dans AgI ? - I n.o(O) dans H2O2 ? H O O H Avec les exemples qui suivent, on constate que la détermination du n.o d’un élément dans un édifice n’est pas toujours facile et qu’il faut, dans tous les cas, connaître la structure de Lewis de cet édifice pour donner un n.o correct. Ex ? Ion dichromate : O n.o (Cr) = ……… Ex Ion peroxodisulfate S2O82- ? O n.o(Cr) dans Cr2O72- : O Cr O Cr O O - II - II O O O n.o(S) dans n.o (S) = + VII douteux…parce que S ne possède que 6 électrons de valence. Comme 2 « O » sont au degré – I, alors on calcule n.o (S) = ……….. - II O S O - II O O -I -I S O - II O - II 6 Résultat important Au cours d’une oxydation, le nombre d’oxydation de l’élément augmente. Ex : Oxydation du fer métallique en ions ferreux Fe2+ : passage du n.o 0 au n.o +II. Au cours d’une réduction, le nombre d’oxydation de l’élément diminue. Ex : Réduction des ions nitrate NO3- en monoxyde d’azote NO : N passe du n.o +V au n.o +II. 2.3. Variation du nombre d’oxydation d’un élément chimique de la classification Envisageons l’élément azote N Configuration électronique fondamentale de l’atome d’azote N : 1s2 2s2 2p3 L’atome N perd ses 5 électrons de valence : il est au degré d’oxydation +V Ou l’atome d’azote complète sa couche de valence : il capte 3 électrons de valenceet se trouve au degré d’oxydation –III. -III à V : nous retrouvons une amplitude de 8 électrons, celle des 8 électrons peuplant ou non, totalement ou non, les sous-couches nsnp, « de ns2np6 à ns0np0 formellement ». Ceci est valable pour les autres éléments de la classification : Configuration électronique externe Nombre d’oxydation maximal Exemple Nombre d’oxydation minimal Exemple Configuration électronique externe Nombre d’oxydation maximal Exemple Nombre d’oxydation minimal Exemple 7 B 2p1 2s2 C 2p2 2s2 Elément chimique N O 2 3 2 2s 2p 2s 2p4 F 2p5 2s2 Ne 2s2 2p6 + III + IV +V « + VI » * 0 BF3 -V CO2 - IV HNO3 - III * - II * -I * 0 CH4 NH3 H2O ; ClO- F- * Al 3p1 3s2 Si 3p2 3s2 Elément chimique P S 2 3 2 3s 3p 3s 3p4 Cl 3p5 3s2 Ar 3p6 3s2 + III + IV +V + VI + VII 0 AlF3 -V SiO2 - IV H3PO4 - III H2SO4 ;SO3 - II HClO4 - * 0 SiH4 PH3 H2S ; S2- HCl ; Cl- * 3. Utilisation : équilibrage des réactions d’oxydoréduction 3.1. Démarche générale Oxydation de l’acide oxalique H2C2O4 par les ions permanganate MnO4Couples en jeu dans la réaction de Belouzov et Zhabotinski : BrO3-/Br- et CO2(g)/HOOC-CH2-COOH 1ère demi-équation électronique :________________________________________________________________________ 2nde demi-équation électronique : _______________________________________________________________________ Equation-bilan : 3.2. Dismutation et médiamutation Une dismutation est une réaction au cours de laquelle un même composé est à la fois oxydé et réduit (espèce amphotère du point de vue rédox, appelé aussi ampholyte oxydoréducteur). Ex : Exemple : 2 Cu+(aq) dismutation médiamutation Cu2+(aq) + Cu(s) la réaction dans le sens direct s’appelle une dismutation : une espèce seule peut se dismuter. Dans le sens indirect, la réaction est une médiamutation ou rétrodismutation : il faut être deux pour faire une médiamutation. 4. Les couples d’oxydoréduction de l’eau 8 L’ « eau solvant » participe à deux couples d’oxydoréduction courants : elle y est ou bien réductrice, ou bien oxydante (elle participe à d’autres couples comme dans le couple H2O2(aq) / H2O(l) mais elle n’intervient là que s’il y a de l’eau oxygénée utilisée). 4.1. L’eau réductrice couple O2(g) / H2O(l) en milieu acide : …………………………………………………………………………………. ou bien : …………………………………………………………………………………. en milieu basique : …………………………………………………………………………………. 4.2. L’eau oxydante couple H2O(l) / H2(g) en milieu acide : forme acide de l’eau : ion oxonium H3O+(aq) On utilisera la demi-équation : …………………………………………………………………………………. qu’on pourra écrire en utilisant l’écriture …………………………………………………………………………………. Le couple H+(aq) / H2(g) représente le couple H2O(l) / H2(g) : c’est le même. en milieu basique : forme basique de l’eau : ion hydroxyde OH-(aq) On utilisera la demi-équation : …………………………………………………………………………………. 9 5. Quelques oxydants et réducteurs du laboratoire de chimie Ces oxydants et réducteurs sont utilisés fréquemment au laboratoire, que ce soit en chimie inorganique ou bien organique. Formule chimique nom Produit le contenant Espèce conjuguée (le plus souvent) Dichromate de potassium Cr3+ Permanganate de potassium Mn2+ = peroxyde d’hydrogène O2(g) Eau de Javel Cl- Thiosulfate de sodium S4O62- Sulfite de sodium SO42- oxydant Cr2O72- Ion dichromate MnO4- Ion permanganate H2O2 Eau oxygénée ClO- Ion hypochlorite réducteur S2O32- Ion thiosulfate SO32- Ion sulfite Le dichromate de potassium doit être manipulé avec beaucoup de précautions : il est classé CMR II Electrodes et associations d’électrodes ; potentiel d’électrode 1. Définition d’une électrode ; anode et cathode d’une pile Une électrode désigne un conducteur électronique (le plus souvent un métal) qui est en contact avec un électrolyte (le plus souvent une solution aqueuse) contenant les formes Ox et Red d’un couple d’oxydoréduction. Une anode est une électrode à laquelle a lieu une oxydation Une cathode est une électrode à laquelle a lieu une réduction 10 Demi-pile : association d’un conducteur électronique (l’électrode) et d’un conducteur ionique (la solution auqueuse), impliquant un couple oxydantréducteur. Le conducteur électronique est l’électrode ; par exemple, on parlera de l’électrode d’argent, ou de l’électrode de platine. Il est cependant courant que le terme « électrode » désigne aussi la demi-pile elle-même. Exemple de pile : La pile Daniell autre représentation de la pile Daniell Les deux demi cellules sont en reliées par une paroi poreuse. Représentation schématique : Zn(s) Zn2+(aq) , SO42- changement de phase 11 Cu2+(aq) , SO42- jonction électrolytique Cu(s) changement de phase (paroi poreuse ou pont salin) Dans une pile, les électrons produits par l’oxydation à l’anode « - » voyagent à travers le circuit extérieur et entre dans la cathode « + » où ils provoquent la réduction. Le circuit est complété à l’intérieur de la cellule par la circulation des ions à travers le pont salin. A l’anode, a lieu une oxydation A la cathode, a lieu une réduction Pile : deux demi-piles constituent une cellule galvanique. Une cellule galvanique qui fonctionne en générateur est appelée « pile ». Quand elle fonctionne en récepteur, c’est une « cellule d’électrolyse ». Rem : Cathode : « kata » : descendre Anode : « ana » : monter Cations : « ions qui descendent » : ions qui se dirigent vers la cathode Anions : « ions qui montent » : ions qui se dirigent vers l’anode Les deux demi cellules sont en reliées par un électrolyte retenu par un gel d’agar-agar dans un pont salin. Le sel utilisé pourrait être aussi NH4+, NO3- par exemple. 12 2. Potentiel d’oxydoréduction, ou potentiel d’électrode. 2.1. L’électrode standard à hydrogène (E.S.H) courant gazeux de H2 sous p = p° = 1 bar plaque de platine platiné solution de pH = 0 : a(H+) = 1 Représentation schématique de l’électrode standard à hydrogène, notée E.S.H Couple : 2.2. Calcul du potentiel d’électrode : relation de Nernst Prix Nobel en 1920 Hermann Walther Nernst En reconnaissance de ses travaux en thermochimie. (Briessen, 1864 – Bad Muskau, 1941) A chaque couple d’oxydo-réduction, il est associé un potentiel d’électrode noté EOx/Red, ou parfois plus simplement E, qui s’exprime en volt et dont l’expression est la suivante : 13 Ox + n e- + A’ = Red + ’B’ A 298 K, relation de Nernst : EOx/Red = E°Ox/Red + (0,059/n)*Log(aOx.aA’’/aRed.aB’’) Rem : on prend souvent 0,06 V à la place de 0,059 V 2.3. Exemples d’ expressions du potentiel d’électrode Couple Fe3+(aq) / Fe2+(aq) : Couple MnO4-(aq) / Mn2+(aq) : Couple O2(g) / H2O : Couple Hg2Cl2(s) / Hg(l) : Remarque : 14 III L’échange direct d’électrons en solution aqueuse Réaction directe d’échange d’électrons Même réaction d’oxydoréduction mais indirecte, par l’intermédiaire d’une pile. 1. Calcul de la constante d'équilibre d'une réaction d'oxydoréduction 1.1. En utilisant l’unicité du potentiel d’électrode à l’quilibre On utilisera le résultat précédent : A l’équilibre, les potentiels d’électrode des deux couples mis en jeu dans la pile sont égaux : à l’équilibre (chimique), il y a unicité des potentiels d’électrode. 15 Cela permet de calculer la constante d’équilibre K° de la réaction d’oxydo-réduction. Exemple 1 : Oxydation des ions Fe2+ par les ions dichromate Cr2O72Couples en jeu : Cr2O72- / Cr3+ E°1 = 1,33 V à pH = 0 ; Fe3+ / Fe2+ E°2 = 0,77 V à pH = 0 Exemple 2 : Oxydation de l’argent Ag(s) par les ions dichromate H+ : Couples en jeu : Ag+ / Ag(s) E°1 = 0,80 V à pH = 0 ; H+ / H2(g) E°2 = 0,00 V à pH = 0 1.2. En manipulant une grandeur associée à chaque demi-équation électronique 16 17 2. Classement des différents couples Oxydant/Réducteur Comme nous le verrons pour les autres échanges de particules, les accepteurs sont à gauche et les donneurs à droite : 18 3. Détermination de potentiel standard E° Comment déterminer un potentiel standard lorsqu’on en connaît d’autres ou que l’on connaît certaines constantes d’équilibre ? 3.1. Par unicité du potentiel d’électrode à l’équilibre 3.2. Par combinaison des demi-équations électroniques 19 IV Utilisation des piles 1. Prévision des réactions Lorsque l’on connaît la polarité d’une pile, il est possible d’écrire la réaction de fonctionnement de cette pile, en combinant les deux demi-équations électroniques mises en jeu à chacune des électrodes : Au pôle « - » de la pile, a lieu une oxydation, c’est l’anode Au pôle « + » de la pile, a lieu une réduction, c’est la cathode Appelons E1 le potentiel de Nernst de la demi-pile (1) Appelons E2 le potentiel de Nernst de la demi-pile (2) Si E1 > E2 : la demi-pile (1) est la cathode et il s’y déroule une réduction : Ox1 + n1 e- = ’ Red1 la demi-pile (2) est l’anode et il s’y déroule une oxydation : ’ Red2 = Ox2 + n2 ela réaction spontanée est la suivante : n2 Ox1 + ’n1 Red2 = ’n2 Red1 + n1 Ox2 Evidemment, si la polarisation initiale est l’opposée, E1 < E2, les conclusions sont opposées des précédentes. 2. Laissons la pile débiter… Que se passe-t-il lorsque la pile débite ? Les électrons circulent dans le conducteur extérieur du pôle « - » vers le pôle « + » ; donc de l’anode vers la cathode. Ainsi le potentiel de l’anode diminue, et celui de la cathode augmente : La fém e de la pile diminue, et elle débite jusqu’à ce que potentiels finaux E1,f et E2,f soient égaux donc jusqu’à s’annuler : e = 0, si aucun réactif des demi-piles n’est limitant. A l’équilibre (chimique), la force électro-motrice de la pile est nulle et il y a égalité des potentiels d’électrode des deux couples Ox/Red. 20 3. Capacité d’une pile Souvent exprimée en Ah (ampère-heure) , la capacité d’une pile est la quantité maximale d’électricité qu’elle peut fournir lors de sa décharge. La capacité est une quantité d’électricité : elle s’exprime donc en Coulomb, mais on utilise souvent l’ampère-heure. Le lien entre les deux grandeurs est : 1 Ah = 3 600 C Exemple : voici ce que l’on peut lire sur le site d’un vendeur de téléphone portable. V Diagramme de prédominance et diagramme d’existence 1. Ox et Red sont tous les deux en solution : 1er cas : Fe3+ / Fe2+. Si on impose E> E0Fe3+/Fe2+, alors [Fe3+1 > [Fe2+] : c’est le domaine de prédominance de Fe3+. 2nd cas : Cr2O72- / Cr3+ l’élément chrome n’a pas la même atomicité dans les deux espèces. Plusieurs conventions pour délimiter les domaines de prédominances des deux espèces sont utilisées. 1ère convention : la frontière qui délimite les domaines de prédominances de Cr2O72et de Cr3+ est celle correspondant à une équirépartition de l’élément Cr sous ses deux d.o. Ainsi, dans une solution qui contient 0,5 mol.L-1 d’élément Cr, la frontière correspondra à [Cr(+VI)] = [Cr(III)] soit 2.[Cr2O72-] = [Cr3+] et 2.[Cr2O72-] + [Cr3+] = 0,5 (conservation de l’élément chrome) ce qui conduit ici au potentiel : 21 Efr = 1,33+0,01 log(2) si on a fixé le pH 'gal à 0 dans la solution soit Efr = 1,333 V 2nde convention : elle consistera à fixer toutes les concentrations des différentes espèces en solution égales à une concentration C donnée Ainsi, si on fixe C = 0,1 mol.L1, on a une frontière Efr qui vaudra, si le pH est maintenu égal à 0 Efr = 1,33 +0,01 log(0, 1/0,01) = 1,34V. Rem : pour Fe3+/Fe2+ on peut bien sûr utiliser l’une ou l’autre des deux conventions, elles donnent le même résultat. 2. Ox ou Red est solide ou gazeux : La frontière correspondra cette fois à une concentration C précisée en espèces en solution et à une pression P précisée de l’autre espèce si elle est gazeuse. Ainsi, soit une solution telle que[Cl-] = 0,1 mol.L-1 et en imposant PCl2(g) = 1 bar, alors le potentiel « à la frontière » sera : Efr = 1,36 + 0,03Log(1 /(0,1)2) = 1,42 V. Dans le cas d’un solide, la frontière correspondra à l’apparition du 1er cristal de solide. Comme ce que nous avons vu dans le cas des précipités, la frontière correspond à l’apparition du solide dans une solution qui contient l’autre forme du couple. Nous aurons cette fois un domaine d’existence de l’espèce solide. Ainsi, dans une solution contenant 0,1 mol.L-1 de Fer(II), la frontière va délimiter les domaines où Fe(s) existe ou n’existe pas. A la frontière, Efr = -0,44 + 0,03Log(0,1) = -0,47V pour [Fe2+] = 0,1 mol.L-1 Efr = -0,44 + 0,03Log(0,01) = -0,50 V pour [Fe2+] = 0,01 mol.L-1 22 VI Titrages en oxydo-réduction 1. En présence d’un indicateur coloré d’oxydo-réduction EXPERIENCE DE LA BOUTEILLE BLEUE Un flacon contient 500 mL d’eau dans lesquels on a dissous 10 g de potasse et 10 g de glucose. Puis on a rajouté quelques mL de solution de bleu de méthylène. Le bleu de méthylène est un exemple d’indicateur d’oxydoréduction. Sa forme oxydée est bleue. En effet, quand on agite la bouteille, le dioxygène de l’air qui se dissous oxyde la forme réduite BMr jusqu’à épuisement du dioxygène. La bouteille prend alors une coloration bleue qui est celle de la forme oxydée BMo. Puis, ensuite, progressivement, le glucose réduit la forme BMo, ce qui se traduit par la décoloration de la solution. Une nouvelle agitation, après ouverture du flacon, permet de répéter ce cycle de couleur jusqu’à épuisement du glucose. Citons ici quelques autres indicateurs colorés d’oxydoréduction. 23 Un indicateur coloré d’oxydoréduction est un système oxydantréducteur dont les formes oxydée et réduite ont deux couleurs différentes (une des deux formes pouvant être incolore). 2. par un suivi potentiométrique Cette partie sera développée en travaux pratiques 3. Les différents types d’électrodes 3.1. Electrode de première espèce elle est constituée d'un métal qui plonge dans une solution contenant un de ses ions. Ex : Une lame de cuivre qui plonge dans une solution de cuivre(II) : E Cu E Cu 2 / Cu (s) 0,06 Log [Cu 2 ] 2 24 On les appelle aussi "électrodes indicatrices" car elles permettent d'accéder à la concentration en ions Mn+ dans la solution en contact avec le métal M. Autres exemples : Electrode d'argent indicatrice de la concentration en ions Ag+ de la solution photo ci-contre Electrode de zinc indicatrice de la concentration en ions Zn2+ de la solution. 3.2. Electrode de seconde espèce : l’électrode au calomel saturée par exemple C'est une électrode constituée d'un métal (Hg par exemple) recouvert d'un sel peu soluble de l'un de ses ions (Hg2Cl2(s) calomel) au contact d'une solution à anion commun (chlorure de potassium par exemple). La représentation de l'électrode au calomel saturée (ECS) et l’ECS du laboratoire 25 Nom de l’électrode Electrode au calomel saturée, ECS Electrode au chlorure d’argent Electrode au sulfate mercureux Demi-équation associée Hg2Cl2(s) + 2 e- 2 Hg(l) + 2 ClAgCl(s) + eHg2SO4(s) + 2 e- Ag(s) + Cl2 Hg(l) + 2 SO42- Potentiel ERéf 0,246 V à 25°C 0,197 V à 25°C 0,682 V à 25°C Ces trois électrodes sont des électrodes de référence secondaires que l'on utilise au laboratoire. 3.3. Electrode de troisième espèce C'est une électrode constituée d'un métal inattaquable (le plus souvent c'est un fil de platine) qui plonge dans une solution contenant les formes oxydée et réduite d'un couple rédox (par exemple les ions Fe3+ et Fe3+) : Il faut penser à cette électrode dès que l'on effectue un dosage des ions Fer(II), en particulier. 26