Unité mobile d`assistance circulatoire : l`expérience

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Perfusion
Unité mobile d’assistance circulatoire
V. Gariboldi et Coll.
Unité mobile d’assistance circulatoire :
l’expérience Marseillaise
Vlad Gariboldi*, Dominique Grisoli*, Nicolas Jaussaud*, François Kerbaul *, Alberto Riberi*, Virginie Chalvignac*,
Frédéric Collart*
*Service de Chirurgie Cardiaque Adulte, Hôpital de la Timone, Marseille
RESUME
Objectifs : l’ECMO est le traitement de choix du choc cardiogénique sévère réfractaire au traitement médical optimal. Le but de notre étude est
d’évaluer la faisabilité et les résultats de notre unité mobile d’assistance circulatoire (UMAC) permettant d’implanter les patients non transportables
en dehors de notre institution.
Méthodes : Entre juin 2006 et Décembre 2009 60 patients consécutifs ont été implantés par notre équipe héliportée. Nous avons analysé la logistique,
les indications, les complications, et le devenir de ces patients.
Resultats : Il n’y a eu aucun problème logistique ou technique durant le trajet ou l’implantation. La distance moyenne était de 77 Km (1-235). Le délai
maximal entre l’appel et l’implantation était de 90 min. Les indications étaient les myocardites fulminantes, les intoxications médicamenteuses, les
infarctus du myocarde aigus, les cardiopathies du post-partum, les cardiomyopathies dilatées terminales. Nous avons implanté une ECMO artérioveineuse avec reperfusion de membre. 27 patients (45%) ont été sevrés après 8.5 ± 9.3 jours d’assistance. 8 patients (13%) ont été transplantés. Un
patient (1,7%) a bénéficié d’une assistance lourde puis transplanté. 33 (55%) ont survécu et sont sortis de l’hôpital.
Conclusions : L’UMAC a permis l’implantation d’une ECMO en urgence avec 55% de survivants en état critique avant l’assistance.
Mots-clés : unité, ECMO, mobilité
ABSTRACT
Objectives: ECMO is an effective technique to provide emergency mechanical circulatory assistance for patients with cardiogenic shock refractory to
conventional medical therapies. Our study was undertaken to evaluate the feasibility of a mobile ECMO unit and the results of our experience.
Methods: Between January 2006 and December 2009 60 consecutive patients in acute cardiogenic shock were implanted with percutaneous ECMO by our
mobile team. We analyzed logistic concerns, indications, complications, and outcomes of these patients.
Results: There were no logistic or technical problems during round trip or ECMO implantation. Mean distance from our ICU was 48 miles (0.6-147).
Maximal time limit between phone call and implantation was 90 min. Indications were fulminant myocarditis, pharmacologic intoxication, acute myocardial
infarction, post-partum cardiopathy, end-stage dilated cardiomyopathy. A percutaneous veno-arterial femoral ECMO with immediate reperfusion of the limb
was inserted. Twenty-seven patients (45%) were successfully weaned from ECMO after 8.5 ± 9.3 days. Eight patients (13%) were transplanted. One patient
(1,7%) was switched to a left ventricular assist device and successfully transplanted. Thirty-three patients (55%) survived to hospital discharge.
Conclusions: The Heliported Cardiac Remote Assist unit allowed the emergent implant of ECMO support and could rescue 55% of critically ill patients in
remote institutions.
Keywords: ???????
1. Introduction
Le CPS (cardio-pulmonary system) ou ECMO (extracorporeal membrane oxygenation même si ce terme est
plutôt réservé aux assistances veino-veineuses d’oxygénation)
est devenue le traitement de choix du choc cardiogénique
sévère réfractaire à un traitement médical optimal. Son
implantation est réalisable en urgence dans un temps bref,
possible même chez les patients en arrêt cardio-circulatoire.
Elle permet également un support ventilatoire associé ou
exclusif en cas de Syndrome de Détresse Respiratoire Aigu
isolé sans défaillance cardiaque.
Le CPS autorise une durée d’assistance de quelques jours
en attendant soit la récupération myocardique, soit la
transplantation cardiaque, soit le remplacement par une
assistance de longue durée temporaire ou définitive.
Le problème est que l’utilisation du CPS reste l’exclusivité des
centres de chirurgie cardiaque. Or peu de patients en choc
réfractaire peuvent être transférés d’un hôpital périphérique
vers un centre de chirurgie cardiaque sans risque. Après
avoir constaté le décès de quelques patients jeunes en choc
cardiogénique durant le transfert vers notre institution
nous avons décidé de créer une Unité Mobile d’Assistance
Circulatoire (UMAC) permettant d’implanter le CPS dans
tous les hôpitaux et surtout de rapatrier le patient dans
notre unité de soins intensifs (USI) pour la surveillance et
le devenir. En effet la gestion médico-chirurgicale de ces
patients une fois implantés ne peut s’envisager que dans un
département de chirurgie cardiaque hospitalier coutumier
de l’assistance circulatoire et habilité à la transplantation
cardiaque.
2. Méthodes
Critères d’inclusion et d’exclusion
Il s’agit d’une étude rétrospective concernant tous les
patients traités en urgence entre janvier 2006 et décembre
2009 pour arrêt cardio-circulatoire ou choc cardiogénique
réfractaire au traitement médical conventionnel (pression
artérielle systolique <80 mm Hg, perfusion d’un ou plusieurs
inotropes ou vasopresseurs, utilisation d’un ballon de contrepulsion intra-aortique (CPIAo), avec signes de bas débit).
Tous ces patients hospitalisés en dehors de notre institution
ont été implantés puis rapatriés dans notre unité de soins
intensifs (USI) par notre UMAC. L’appel téléphonique est
géré en général par le médecin anesthésiste réanimateur en
charge de l’USI, conjointement avec le chirurgien d’astreinte
ou disponible à ce moment là.
Une brève évaluation des patients est réalisée durant la
réanimation afin de poser les contre-indications à la pose
d’une ECMO incluant une atteinte neurologique irréversible,
un arrêt cardiaque de plus de 3 min non réanimé, un âge
supérieur à 65 ans, une néoplasie terminale, une défaillance
hépatique sévère avec une bilirubinémie totale supérieure à
50 µmol/l.
Logistique
Il s’agit d’une unité mobilisable et détachable du service en
Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2010 ; 14 : 21-24
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