L’analyse s’appuiera ensuite sur l’analyse de l’attaque du pas (par la plante du pied chez
l’enfant de moins de deux ans, par le talon ensuite, jamais par la pointe), du ballant des bras,
du polygone de sustentation, de la flexion des genoux au passage du pas. L’examinateur
pourra alors « récolter » les différents symptômes (embardées, steppage, cisaillement, une
marche en flexion ou en extension exagérée, marche digitigrade…) et tenter de les regrouper
en syndrome : myopathique, neuropathique, ataxique, spastique et dystonique.
2. TYPES D’ANOMALIES DE LA MARCHE D’ORIGINE NEUROLOGIQUE
Parmi les causes de retard ou de troubles de la marche d’origine neurologique, on retient
classiquement cinq syndromes reconnaissables cliniquement et qui permettent d’orienter le
bilan étiologique et la prise en charge thérapeutique.
2.1. Type myopathique
Description clinique
Dans ce contexte de maladie proprement musculaire, les troubles de la marche de type
myopathique sont la conséquence d’une faiblesse musculaire. La marche de type
myopathique est généralement dandinante, avec une boiterie des épaules, souvent en
hyperlordose. Le relever du sol est caractéristique et nécessite parfois l’aide des membres
supérieurs (signe de Gowers ou signe du tabouret). Dans certaines maladies musculaires
progressives accompagnées de rétractions musculo-tendineuses (typiquement dans la
dystrophie musculaire de Duchenne), cette démarche peut être digitigrade en raison de
l’équin dû à la rétraction des mollets. Dans des formes modérées de troubles de la marche
d’origine myopathique, c’est la course et la montée des escaliers qui sont perturbés en
premier.
Démarche étiologique
En cas d’installation aiguë de troubles de type myopathique, un diagnostic de myosite
aiguë peut être évoqué et devra être confirmé par un dosage des CPK. Le tableau
s’accompagne alors toujours de myalgies associées. Le virus grippal notamment, peut être à
l’origine « d’épidémies » de myosites hivernales chez l’enfant. L’évolution est très
généralement favorable et les seules complications peuvent provenir de l’importance de la
rhabdomyolyse (répercussions rénales). Les causes génétiques/métaboliques doivent être
recherchées en cas d’atteintes aiguës récidivantes.
En cas d’installation progressive des troubles de la marche d’origine myopathique, la
démarche étiologique s’orientera vers une maladie musculaire constitutionnelle. L’EMG