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Introduction : motivation et objectifs de l’étude
L’économie sociale et solidaire (ESS) se distingue par les principes spécifiques régissant le fonctionnement des
entreprises qui la compose, à savoir les coopératives, les mutuelles, les associations et les fondations. Les
principes en question sont, pour l’essentiel, les suivants :
- Processus de gestion démocratique : « une personne = une voix ».
- But non lucratif.
- Indivisibilité des réserves : patrimoine collectif et impartageable.
- Finalité au service de la collectivité : intérêt général ou utilité sociale.
La présente étude répond à une motivation première : déterminer l’impact que peuvent avoir ces particularités
sur le cycle de vie des entreprises de l’ESS, depuis leur création jusqu’à leur disparition. Plus précisément, les
objectifs poursuivis sont les suivants :
- Identifier les principales étapes constitutives du cycle de vie des entreprises de l’ESS et en comprendre
la dynamique.
- Identifier les principaux facteurs susceptibles de favoriser (leviers) ou de bloquer (freins) la trajectoire
de développement des entreprises de l’ESS.
- Déterminer des préconisations visant à conforter le modèle de développement des entreprises de
l’ESS.
A notre connaissance, ce sujet est assez peu documenté, ce qui renforce évidemment l’intérêt de l’étude ici
présentée. Les travaux que nous avons pu repérer en la matière ne portent d’ailleurs pas sur le champ de l’ESS
dans son ensemble, mais uniquement sur certaines de ses composantes. A ce titre, nous mentionnerons en
particulier :
- Les recherches sur les trajectoires associatives conduites par le laboratoire Matisse (Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne et CNRS), sous la direction de Viviane Tchernonog. Dans ce cadre, en
collaboration avec le cabinet Deloitte, ce laboratoire a publié, en mars 2006, les résultats d’une
enquête sur les facteurs de fragilité des associations
.
- Les travaux menés sur les transformations que connaissent depuis plusieurs années les coopératives
agricoles et agro-alimentaires, entre disparitions, fusions et consolidations. Il est à noter que plusieurs
de ces travaux, réalisés en particulier par des chercheurs de l’Inra Montpellier Sup Agro, portent sur le
cas spécifique des coopératives viticoles en Languedoc-Roussillon
.
Cette étude exploratoire a constitué une première pour l’Observatoire régional de l’économie sociale du
Languedoc-Roussillon (Ores LR, dispositif interne à la Cres LR), qui avait jusqu’alors uniquement produit des
travaux de nature statistique, reposant sur l’exploitation de données recueillies auprès de l’Insee ou d’autres
« Trajectoires associatives. Enquête sur les facteurs de fragilité des associations » - Deloitte et Associés et CNRS Université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Mars 2006.
« Grandir, oui ! Mais comment ? Analyse de la concentration par fusions des coopératives vinicoles du Languedoc-
Roussillon », Louis-Antoine Saïsset et Foued Cheriet, Inra-Montpellier Supagro - Communication présentée le 24 janvier
2012 dans le cadre du 24ème colloque de l’Association pour le Développement des Données sur l’Economie Sociale (Addes),
sur le thème : « La course à la taille dans l’économie sociale est-elle inéluctable ? ».
« Stratecoop LR 2013 : un outil de pilotage des caves coopératives du Languedoc-Roussillon », Louis-Antoine Saïsset - Coop
de France. Infos n° 59, octobre 2011.
« Les mutations de l’organisation coopérative à travers l’évolution de ses règles, la rémunération de la vendange dans les
caves coopératives du Midi », Françoise Jarrige et Jean-Marc Touzard - Recma n° 280, 2001.