22 | 13 janvier 2011 | Le Point 2000
LE POINT DE LA SEMAINE SCIENCES
L. BRIAN STAUFFER/UNIVERSITY OF ILLINOIS BOARD OF TRUSTEES - WHEEME/DREAMBOTS - MAX WILSON
Cerveau en direct
Deux nouvelles technologies
développées par des cher-
cheurs de Berkeley et d’Ox-
ford multiplient par sept la
vitesse de l’imagerie magnéti-
que (IRMf). En créant une
image du cerveau en moins
de 0,5 seconde contre 2 à 3 se-
condes actuellement, elles
permettent de mieux obser-
ver son activité en continu.
L’avantage de ces procédés,
c’est d’être très facilement
installables sur n’importe
quel appareil IRMf existant.
Sous-marin invisible. Une
première cape d’invisibi-
lité destinée à rendre tout
objet immergé indétecta-
ble par un sonar vient
d’être testée avec succès
par Nick Fang (photo),
professeur à l’université
de l’Illinois. Cette cape se
présente comme un cylin-
dre plat composé de
16 anneaux concentriques
et acoustiques, qui s’em-
parent des ondes du sonar
pour leur faire contourner
l’objet sans en renvoyer
une seule vers l’émetteur.
Au cœur de la Lune
Comme la Terre, la Lune cache
en son centre un noyau solide
constitué principalement de
fer, d’un rayon de 240 kilomè-
tres. La preuve vient d’en être
administrée par Patty Lin
(université d’Arizona) après
qu’elle a analysé les anciens
relevés sismiques des
missions Apollo au moyen
d’une nouvelle technique.
Q U I D N O V I
Précieux lièvre tibétain
Le destin de la Chine repose
sur les frêles épaules du pika
tibétain. Considéré comme
nuisible pour les cultures par
les Chinois, il est systémati-
quement empoisonné, alors
que ce cousin du lièvre appa-
raît comme une espèce clé, se-
lon des études récentes. Ses
nombreux terriers, qui ralen-
tissent l’écoulement des eaux
d’orage, constituent un frein
efficace à l’érosion. Partout où
le pika a disparu, les inonda-
tions se multiplient. Ce qui,
selon Andrew Smith (univer-
sité d’Arizona), a des consé-
quences parfois néfastes sur
les six grands fleuves asiati-
ques qui prennent naissance
sur le plateau tibétain et irri-
guent 40 % de la population
mondiale.
Les habits ont 180 000 ans
Les êtres humains auraient
commencé à enfiler des ha-
bits voilà 180 000 ans, lors de
l’avant-dernière glaciation.
Des chercheurs de l’univer-
sité de Floride ont abouti à
cette conclusion après une
étude génétique du… pou de
corps (Pediculus humanus cor-
poris), vivant dans le repli des
habits. En effet, celui-ci aurait
divergé génétiquement de
son cousin, le pou de tête (Pe-
diculus humanus capitis) , voilà
180 000 ans. Ce qui fait penser
aux chercheurs que les hom-
mes auraient commencé à se
vêtir à cette époque. Aupara-
vant, ils se baladaient donc
nus. Même s’ils avaient perdu
leur fourrure naturelle de-
puis 1 million d’années.
PAGE DIRIGÉE PAR FRÉDÉRIC LEWINO
L’INVENTION
Robot masseur
Désormais, même les célibataires ont droit à un massage le
soir à la maison grâce à WheeMe, le premier robot masseur
totalement autonome. Comme un petit char d’assaut monté
sur roues crantées en Nylon, il évolue sur le dos ou le ventre
de son maître pour dénouer ses muscles tendus. Son inven-
teur, Eyal Avramovich,
de la société DreamBots,
ingénieur israélien issu de
l’industrie de l’armement,
explique que son WheeMe
se déplace sans tomber
grâce à la présence d’un
capteur d’inclinaison lui
permettant de changer de
direction dès que la pente
devient trop abrupte. Pesant
moins de 300 grammes, le robot masseur n’a aucunement
l’ambition de délivrer des massages thérapeutiques, mais bien
d’offrir des moments agréables aux individus stressés, comme
ça a été le cas ces derniers jours au CES 2011, célèbre rendez-
vous des geeks de la planète à Las Vegas
§
G. D. S.
Vers une bactérie Frankenstein
Pour la première fois, un chercheur est parvenu à fabriquer des
protéines synthétiques, totalement absentes dans la nature,
qui manifestent une fonction biologique. A long terme, cette
recherche pourrait déboucher sur la création d’organismes en-
tièrement artificiels sans passer par les fourches Caudines de
l’évolution. Excitant et inquiétant ! Cet exploit vient d’être réa-
lisé par Michael Hecht, chimiste à Princeton. Pour l’accomplir,
il a commencé par fabriquer des gènes introuvables dans la na-
ture, capables de générer des protéines totalement inconnues
jusque-là. Pour tester leur activité biologique, il les a injectées
dans des bactéries E. coli modifiées génétiquement pour les
rendre incapables de se développer sur un milieu pauvre en
nutriments. Si certaines de ces bactéries devenaient soudaine-
ment capables de proliférer, cela montrait que les protéines
injectées possédaient bien une activité biologique. C’est ce qui
s’est passé. Le but de cet apprenti Frankenstein est de fabriquer
un cocktail suffisamment étoffé de protéines synthétiques
pour créer des organismes vivants totalement inédits
§
F. L .
Bactérie
ADN
détérioré
Protéines
artificielles
L’ADN de la bactérie
a subi une mutation létale
L’ajout de gènes
synthétiques… … permet la production
de protéines artificielles La bactérie se développe
en culture malgré la mutation
La bactérie ne se développe
donc pas en culture
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