
30    Bulletin épidémiologique, santé animale et alimentation no72 – Décembre 2015
Le dispositif de surveillance mis en place lors de la saison 2014/2015 
avait pour objectif de déterminer si le virus circulait en France sans 
avoir l’objectif de quantifier l’intensité de cette circulation. Étant 
donné le faible nombre de suspicions déclarées dans les départements 
participants (même s’il est fort probable qu’un certain nombre de cas 
suspects n’ont pas fait l’objet d’une déclaration), confortées par les 
informations remontées par les acteurs locaux (très peu de naissances 
d’animaux malformés lors de l’automne/hiver 2014/2015), il semblerait 
que le nombre de cas cliniques dus au virus SBV ait été faible sur 
le territoire en 2014/2015. Au vu de la répartition géographique de 
ces départements, on peut émettre l’hypothèse que le virus a très 
probablement circulé à bas bruit en 2014 dans une grande partie du 
territoire métropolitain. Après une circulation massive en 2011 et 2012, 
il semble donc que le virus ait circulé de façon moins intense en 2013 
et 2014.
Ceci peut s’expliquer par une proportion actuellement élevée d’animaux 
devenus immuns à la suite d’une infection naturelle en 2011 ou 2012 
(le recours à la vaccination est resté limité). En effet, même si la durée 
d’immunité post-infectieuse est encore mal connue, les données de 
surveillance des animaux précédemment atteints et les connaissances 
sur les virus proches du virus Schmallenberg incitent à supposer que 
l’immunité est longue (EFSA, 2013).
Cela fait maintenant quatre années que le virus SBV est présent sur 
le territoire et il est probable que le virus continue de circuler à bas 
bruit. Cette circulation a également été objectivée dans d’autres pays 
européens ((Balmer et al., 2015 ; Veldhuis et al., 2015 ; Wernike et al., 
2015). Similairement à ce qui est observé pour le virus Akabane en 
Australie (virus proche du SBV), il n’est pas exclu que des flambées 
épizootiques pluriennales surviennent dans les prochaines années, si 
une grande partie de la population réceptive est de nouveau naïve 
au virus SBV (fonction de la durée de l’immunité des animaux, de 
la vitesse de renouvellement des populations et de l’intensité de la 
circulation virale). Des conditions météorologiques particulières 
entrainant une augmentation de l’abondance et/ou de la survie des 
vecteurs pourraient également favoriser l’apparition de ces flambées 
épizootiques.
Conclusion et perspectives
Le SBV congénital est aujourd’hui considéré comme une maladie 
d’élevage et ne fait pas, à ce titre, l’objet d’une réglementation. De ce 
fait, sa surveillance est basée sur la déclaration volontaire des éleveurs 
et des vétérinaires. Les caractéristiques du SBV congénital, à savoir un 
tableau clinique très évocateur et l’absence de solution thérapeutique, 
n’incitent pas les éleveurs et les vétérinaires à déclarer cette maladie 
désormais bien connue. Dans ce cadre, des réflexions sont en cours 
sur les modifications à apporter au dispositif de surveillance pour 
2015/2016 pour améliorer sa capacité à détecter si le virus continue 
de circuler et s’il y a une augmentation massive de la survenue de cas 
cliniques. Une des pistes envisagées est de s’appuyer sur un réseau 
de vétérinaires sentinelles, à raison d’un vétérinaire par région. Il 
serait demandé à ces vétérinaires de faire part des suspicions de SBV 
congénital observées dans leur clientèle, en renseignant une fiche de 
commémoratifs et en envoyant une photographie des malformations 
observées.
Remerciements
Les auteurs remercient l’ensemble des partenaires impliqués dans la 
surveillance du SBV congénital, ainsi que les membres du groupe de suivi 
de cette thématique au niveau de la Plateforme ESA.
Références bibliographiques
Anses, 2014. Évaluation de risques liés à la diffusion du virus Schmallenberg 
en France : bilan et perspectives. http://www.anses.fr/sites/default/files/
documents/SANT2013sa0047Ra.pdf
Balmer S., Gobet H., Nenniger C., Hadorn D., Schwermer H., Vögtlin A., 
2015. Schmallenberg virus activity in cattle in Switzerland in 2013. Vet. 
Rec. doi : 10.1136/vr.103238
Dominguez M., Hendrikx P., Zientara S., Calavas D., 2012. Bilan de la 
surveillance de l’infection congénitale par le virus Schmallenberg (SBV) 
chez les petits ruminants, 37pp.
http://plateforme-esa.fr/?q=filedepot_download/35495/245
Dominguez M., Hendrikx P., Zientara S., Calavas D., 2012. Bilan de la 
surveillance de l’infection congénitale par le virus Schmallenberg (SBV) 
chez les bovins, 20pp.
http://plateforme-esa.fr/?q=filedepot_download/35495/244
Efsa, 2 013. Schmallenberg virus: analysis of the epidemiological data (May 
2013) European Food Safety Authority, Parma, Italy
http://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/scientific_output/files/
main_documents/429e.pdf
Fischer M., Hoffmann B., Goller KV., Höper D., Wernike K., Beer M., 2013. 
A mutation ‘hot spot’ in the Schmallenberg virus M segment. J Gen Virol. 
94, 1161-1167.
Gache K., Dominguez M., Touratier A., Calavas D., 2013. Bilan de la 
surveillance de l’infection congénitale par le virus Schmallenberg Saison 
II, 23pp. http://plateforme-esa.fr/?q=filedepot_download/35496/246
Gache K., Hosteing S., Perrin J-B., Zientara S., Touratier A., 2015. Surveillance 
de l’infection congénitale par le virus Schmallenberg en France : une 
circulation moins intense en 2013. Bull. Epid. Santé Anim. Alim.67, 15-18.
Note de service DGAL/SDSPA/N2012-8007 du 04 janvier 2012. Emergence 
orthobunyaviridé (Schmallenberg virus) – surveillance du territoire pendant 
l’hiver 2011/2012 http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128007Z.
pdf
Van Maanen C., Van der Heijden H., Wellenberg GJ., Witteveen G., 
Luttikholt S., Bouwstra R., Kooi B., Vellema P., Peperkamp K., Mars J., 2012. 
Schmallenberg virus antibodies in bovine and ovine fetuses. Vet. Rec. 171, 
299.
Veldhuis AMB., Mars MH., Roos CAJ., Van Wuyckhuise L., Van Schaik 
G., 2015. Two years after the Schmallenberg virus epidemic in the 
Netherlands: does the virus still circulate? Transbound. Emerg. Dis. doi: 
10.1111/tbed.12349
Wernike K., Hoffmann B., Conraths FJ., Beer M., 2015. Schmallenberg virus 
recurrence, Germany, 2014. Emerg. Infect. Dis. 21(7), 1202-4.
Wernike S., Hoffmann B., Bréard E., Botnerc A., Ponsart C., Zientara S., 
Lohsec L., Pozzid N., Viarouge C., Sarradin P., Leroux-Barce C., Rioue M., 
Laloy E., Breithauptf A., Beer M. 2013 Schmallenberg virus experimental 
infection of sheep. Vet. Microbiol. 166(3-4), 461-466.
Encadré 2. Les deux formes cliniques de la maladie de 
Schmallenberg
SBV  congénital :
 manifestation différée de l’infection fœtale par 
le virus SBV conduisant à la naissance de produits le plus souvent 
non viables chez les bovins, ovins et caprins, et se traduisant par 
des avortements, de la prématurité et de la mortinatalité associés 
à des malformations congénitales diverses (arthrogrypose, 
raccourcissement des tendons du jarret, torticolis, torsion du sternum 
et du rachis, déformations de la mâchoire et de la tête) ; des troubles 
nerveux peuvent également être observés.
SBV  aigu :
 manifestation aiguë de l’infection par le virus SBV 
caractérisée chez les bovins par des épisodes de diarrhée, de baisse 
de production laitière et d’hyperthermie, associés éventuellement à 
des retours en chaleurs et à des avortements de début de gestation. 
Cette forme clinique n’a pas été rapportée chez les petits ruminants 
(Wernike et al. 2013). Le SBV aigu n’a pas fait l’objet d’une surveillance 
organisée en France.