1 E. N. S. I. de Sidi-Be`-Abbès. Cycle Préparatoire Intégré Première année Responsables du module : A. E. K. Gheriballah, M. M echab Module : Algebre1 . Fiche de T . D. N o 4 2014/15 Structures Algebriques Exercice 1. Soit ∗ et ? les l.c.i. définies dans R par : ∀ x, y ∈ R, x∗y = xy + (x2 − 1)(y 2 − 1) x3 + y 3 si (x, y) 6= (0, 0) x ? y = x2 + y 2 0 si (x, y) = (0, 0) i) Vérifier que les lois ∗ et ? sont commutatives, admettent un élément neutre chacune et qu’elles ne sont pas associatives. ii) Résoudre les équations suivantes 2 ∗ x = 5 ; x ∗ x = 1, x ? x = 1, x ? 1 = 0. Réponse : i) i)a ∗ est commutative car la multiplication est commutative dans R, et ? est commutative car l’addition est aussi commutative dans R. i)b L’élément neutre de ∗. Soit e ∈ R ; ∗ étant commutative ; alors : e est l’élément neutre de ∗ donc l’élément neutre de ∗ est i)c e=1 ∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R, ∀ x ∈ R, e=1 x∗e=x xe + (x2 − 1)(e2 − 1) = x xe + (x2 − 1)(e2 − 1) − x = 0 x(e − 1) + (x2 − 1)(e2 − 1) = 0 (e − 1)[x + (x2 − 1)(e + 1)] = 0 (e = 1) ∨ [x + (x2 − 1)(e + 1) = 0] . L’élément neutre de ?. Soit e ∈ R, alors e est l’élément neutre de ? =⇒ ∀ x ∈ R\{0}, =⇒ ∀ x ∈ R\{0}, =⇒ =⇒ =⇒ =⇒ ∀ x ∈ R\{0}, ∀ x ∈ R\{0}, ∀ x ∈ R\{0}, e=0 et il est facile alors de vérifier que i)d ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ e=0 x?e=x x3 + e3 =x x2 + e2 x3 + e3 = x3 + xe2 e3 − xe2 = 0 e2 (e − x) = 0 est effectivement l’élément neutre de ?. ∗ n’est pas associative, car pour x = 2, y = 2 et z = 0, on a : (x ∗ y) ∗ z = (2 ∗ 2) ∗ 0 = 13 ∗ 0 = −168 et donc : ∃ x = 2, y = 2 et z = 0; (x ∗ y) ∗ z 6= x ∗ (y ∗ z), ce qui montre que ∗ n’est pas associative. x ∗ (y ∗ z) = 2 ∗ (2 ∗ 0) = 2 ∗ (−3) = 18 2 i)f ? n’est pas associative, car pour x = −1, y = 1 et z = 2, on a : (x?y)?z = ((−1)?1)?2 = 0?2 = 2 et 3 −1 + 59 9 604 x?(y?z) = (−1)?(1?2) = (−1)? = 6= 2 2 = 9 5 5.106 1+ 5 donc : ∃ x = −1, y = 1, z = 2 ∈ R; (x ? y) ? z 6= x ? (y ? z) ce qui montre que ? n’est pas associative. ii) On a : 4 ) ∨ (x2 = −2) 3 2 2 2 2 2 x ∗ x = 1 ⇐⇒ x + (x − 1)(x − 1) = 1 ⇐⇒ (x − 1)x ⇐⇒ (x = −1) ∨ (x = 0) ∨ (x = 1) x3 + x3 x ? x = 1 ⇐⇒ 2 = 1 ⇐⇒ x = 1 x + x2 x3 + 1 x ? 1 = 0 ⇐⇒ 2 = 0 ⇐⇒ x3 + 1 = 0 ⇐⇒ x = −1 x +1 2 ∗ x = 5 ⇐⇒ 2x + (4 − 1)(x2 − 1) = 5 ⇐⇒ 3x2 + 2x − 8 = 0 ⇐⇒ (x1 = Exercice 2. Etant donnée ? une l.c.i. commutative ; dans un ensemble E ; telle que : ∀ x, y, z ∈ E, x ? (y ? z) = z ? (x ? y). Montrer que ? est associative. Réponse : Si on suppose que : ∀ x, y, z ∈ E, x ? (y ? z) = z ? (x ? y). ?étant commutative, alors z ? (x ? y) = (x ? y) ? z, donc : ∀ x, y, z ∈ E, x ? (y ? z) = (x ? y) ? z. ce qui montre que ? est associative. Exercice 3. Étudier la loi T définie dans ]0, +∞[ par : ∀ x, y ∈]0, +∞[, xT y = p x2 + y 2 . n Calculer T x = xT | xT{z. . . T x}. n fois Réponse : i) T est une l.c.i. dans ]0, +∞[. ii) T est commutative, car la somme est commutative dans R. iii) T est associative, car : ∀ x, y, z ∈]0, +∞[, r p 2 p p xT (yT z) = x2 + (yT z)2 = x2 + y 2 + z 2 = x2 + y 2 + z 2 r 2 p p = x2 + y 2 + z 2 = x2 + y 2 T z = (xT y)T z ce qui montre que T est associative. iv) L’élément neutre de T . Soit e ∈]0, +∞[, alors e élément neutre de T ce qui montre que n e=0 ⇐⇒ ∀ x ∈]0, +∞[, ⇐⇒ ∀ x ∈]0, +∞[, ⇐⇒ ∀ x ∈]0, +∞[, ⇐⇒ e = 0 est l’élément neutre de T . Calcul de T x. √ √ 2 On a : T x = xT x = 2x2 = x 2, car x > 0. eT car T commutative √x=x e2 + x2 = x e 2 + x2 = x2 3 r √ 2 √ x 2 + x2 = x 3, car x > 0. T x = (T x)T x = De proche en proche, on voit que : ∀ n ∈ N∗ \{1}, ∀ x ∈]0, +∞[, 3 2 n √ Tx = x n Exercice 4. Soit ? la loi de composition interne dans R définie par : ∀ x, y ∈ R, x ? y = x + y − xy. 1. Étudiez la commutativité, l’associativité, l’existence de l’élément neutre de la loi ?. 2. Déterminer les éléments inversibles et les éléments absorbants 1 de R. n fois }| { z n 3. Pour n ∈ N∗ , calculer x = x ? x ? · · · ? x. Réponse : 1)i 1)ii ? est commutative, car le produit et l’addition sont commutatives dans R. ? est associative, car : ∀ x, y, z ∈ R, x ? (y ? z) (x ? y) ? z = = = = x + (y ? z) − x(y ? z) = x + (y + z − yz) − x(y + z − yz) x + y + z − yz − xy − xz + xyz (x ? y) + z − (x ? y)z = (x + y − xy) + z − (x + y − xy)z x + y + z − xy − xz − yz + xyz donc ∀ x, y, z ∈ R, 1)iii x ? (y ? z) = (x ? y) ? z L’élément neutre de ?. Soit e ∈ R, alors e élément neutre de ? ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ e = 0 d’où on déduit que 2)a e=0 x ? e = x, car ? commutative. x + e − xe = x e(1 − x) = 0 est l’élément neutre de ?. Les éléments inversibles. Soit x ∈ R, on résout l’équation “x ? x0 = e”. On a : x ? x0 = e ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ x + x0 − xx0 = 0 x0 (1 − x) = −x x x0 = si x 6= 1 x−1 donc, l’ensemble des éléments inversibles est R\{1} et comme ? est commutative, on déduit : x−1 = ∀ x ∈ R\{1}, 2)b x ∈R x−1 Les éléments absorbants. Soit a ∈ R, alors : a élément absorbant donc le seul élément absorbant de ? est ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ⇐⇒ a = 1 x?a=a x + a − xa = a x(1 − a) = 0 a=1 . n 3) Calcul de x. Pour n = 2, 2 x = x ? x = x + x − x2 = 2x − x2 = 1 − (1 − 2x + x2 ) = 1 − (x − 1)2 . 1. a est absorbant si : ∀ x ∈ E a ? x = x ? a = a. 4 Pour n = 3, n 2 x = x ? x = x + [1 − (x − 1)2 ] − x[1 − (x − 1)2 ] = 1 − (x − 1)2 + x(x − 1)2 = 1 + (x − 1)2 (x − 1) = 1 + (x − 1)3 Pour n = 4, n 3 x = x ? x = x + [1 + (x − 1)3 ] − x[1 + (x − 1)3 ] = 1 + (x − 1)3 − x(x − 1)3 = 1 − (x − 1)3 (x − 1) = 1 − (x − 1)4 . On remarque que pour n = 2, 3 et 4, on a la formule : n x = 1 + (−1)n+1 (x − 1)n (Hn ) Supposons que (HN ) est vraie et montrons que (HN +1 ) est alors vraie. On a : N +1 N x = x ? x = x + [1 + (−1)N +1 (x − 1)N ] − x[1 + (−1)N +1 (x − 1)N ] = 1 + [(−1)N +1 (x − 1)N ](1 − x) = 1 − (−1)N +1 (x − 1)N +1 = 1 + (−1)N +2 (x − 1)N +1 ce qui montre que (HN +1 ) est vraie et du théorème de récurrence on déduit que : ∀ n ∈ N∗ \{1}, n x = 1 + (−1)n+1 (x − 1)n Remarque : On a : (−1)n+1 (x − 1)n = (−1)n+1 (−1)n (1 − x)n = −(1 − x)n donc ∀ n ∈ N∗ \{1}, n x = 1 − (1 − x)n Exercice 5. Soit E = [0, 1]. On définit une loi de composition ? par : ∀ x, y ∈ E, x ? y = x + y − xy. a) Montrer que ? une loi de composition interne commutative et associative dans E. b) Montrer que ? possède un élément neutre. c) Quels sont les éléments symétrisables et les éléments réguliers de E, par rapport à ?. Réponse : a)1 ? est une l.c.i. dans E, car ∀ x y, x, y ∈ E =⇒ (0 ≤ x ≤ 1) ∧ (y ≥ 0) =⇒ (xy ≤ y) ∧ (0 ≤ x) =⇒ (y − xy ≥ 0) ∧ (x ≥ 0) =⇒ x + y − xy ≥ 0 =⇒ x ? y ≥ 0 De même, on a : x ? y − 1 = x + y − xy − 1 = x − 1 + y(1 − x) = (1 − x)(y − 1) donc, si x, y ∈ E, alors (1 − x ≥ 0) ∧ (y − 1 ≤ 0), par suite : ∀ x, y ∈ E, 0≤x?y ≤1 ce qui montre que ? est une l.c.i. dans E. a)2 ? est commutative, car la somme et le produit sont commutatives dans R. a)3 ? est associative, car : ∀ x, y, z ∈ E, x ? (y ? z) (x ? y) ? z = = = = x + (y ? z) − x(y ? z) = x + (y + z − yz) − x(y + z − yz) x + y + z − yz − xy − xz + xyz (x ? y) + z − (x ? y)z = (x + y − xy) + z − (x + y − xy)z x + y − xy + z − xz − yz + xyz d’où on déduit que ∀ x, y, z ∈ E, x ? (y ? z) = (x ? y) ? z 5 donc ? est associative. b) L’élément neutre de ?. Soit e, alors : e élément neutre de ? ⇐⇒ ∀ x ∈ E, ⇐⇒ ∀ x ∈ E, ⇐⇒ e = 0 ce qui montre que c)1 e=0 x ? e = x, car ? est commutative x + e − xe = x ⇐⇒ ∀ x ∈ E, e(1 − x) = 0 est l’élément neutre de ?. Les éléments symétrisables. Soit x ∈ E, on résout l’équation “(x ? x0 = e)”. On a : x ? x0 = e ⇐⇒ x + x0 − xx0 = 0 ⇐⇒ x0 (1 − x) = −x ⇐⇒ x0 = x x−1 si x 6= 1 reste à vérifier si x0 ∈ E, or ∀ x ∈ / {0, 1}, x ∈ E =⇒ (0 < x < 1) =⇒ (x > 0) ∧ (x − 1 < 0) =⇒ x x < 0 =⇒ x0 = ∈ /E x−1 x−1 donc le seul élément symétrisable dans E est x0 = 0 (l’élément neutre de ?). c)2 Les éléments réguliers. Soit x0 ∈ E, ? étant commutative, alors : x0 élément régulier ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ∀ x, y ∈ E, ∀ x, y ∈ E, ∀ x, y ∈ E, ∀ x, y ∈ E, 1 − x0 6= 0 (x0 ? x = x0 ? y) =⇒ (x = y) (x0 + x − x0 x = x0 + y − x0 y) =⇒ (x = y) (x − x0 x = +y − x0 y) =⇒ (x = y) (x − y)(1 − x0 ) = 0 =⇒ (x = y) donc l’ensemble des éléments réguliers de ? est E\{1}. Remarque : On sait que tout élément inversible est régulier, cette loi nous donne un exemple où des éléments sont réguliers sans qu’ils soient inversibles. Exercice 6. Soit C > 0. Sur G =] − C, +C[, on définit une loi de composition ? par x?y = x+y . 1 + xy c2 Montrer que (G, ?) est un groupe abélien. Réponse : i) ? est une l.c.i. dans G ? Soit x, y ∈ G, montrons que x ? y ∈ G. On a : ∀ x, y ∈ G, x?y = x+y 2 x+y xy = C C 2 + xy 1+ 2 C et x, y ∈ G =⇒ (|x| < C) ∧ (|y| < C) =⇒ |xy| < C 2 =⇒ C 2 + xy > 0 car C 2 + xy ≥ C 2 − |xy| donc : x ? y ∈ G ⇐⇒ 2 x+y C C 2 + xy < C C|x + y| < C 2 + xy, car C 2 + xy > 0 2 −(C + xy) < Cx + Cy <C 2+ xy ⇐⇒ Cx + Cy + C 2 + xy > 0 ∧ Cx + Cy − C 2 − xy < 0 ⇐⇒ C(x + C) + y(C + x) > 0 ∧ C(x − C) + y(C − x) < 0 ⇐⇒ (x + C)(C + y) > 0 ∧ (x − C)(C − y) < 0 ⇐⇒ ⇐⇒ (H) 6 comme on a : x, y ∈ G ⇐⇒ − C < x < C ∧ − C < y < C =⇒ (x + C > 0) ∧ (C + y > 0) ∧ (x − C < 0) ∧ (C − y > 0) on déduit que (H) est vraie pour tout x, y ∈ G, donc ∀ x, y ∈ G, x?y ∈G ce qui montre que ? est une l.c.i. dans G. ii) ? est commutative car l’addition et la multiplication sont commutatives dans R. iii) ? est associative ? Soit x, y, z ∈ G, alors : x+y x+y +z +z C2 2 2 x+y C 2 (x + y + z) + xyz C + xy C + xy (x ? y) ? z = C 2 2 ? z = C2 = = x+y x+y C + xy C 2 + xy + zx + zy C 2 + zC 2 2 1+ 2 z C + xy C + xy C2 et on a : y+z y+z x + C2 2 x + C2 2 C 2 (x + y + z) + xyz C + yz C + yz 2 2 y+z =C = = x ? (y ? z) = x ? C 2 y+z y+z C + yz C 2 + yz + xy + xz C 2 + xC 2 2 1+x 2 C + yz C + yz donc ∀ x, y, z ∈ G, x ? (y ? z) = (x ? y) ? z ce qui montre que ? est associative. iv) L’élément neutre de ?. Soit e, alors e élément neutre de ? ⇐⇒ ∀ x ∈ G, ⇐⇒ ∀ x ∈ G, ⇐⇒ ∀ x ∈ G, ⇐⇒ ∀ x ∈ G, ⇐⇒ ∀ x ∈ G, ⇐⇒ e = 0 ce qui montre que v) e=0 x?e=x car ? commutative x+e C2 2 =x C + xe C 2 (x + e) = (C 2 + xe)x C 2 − x2 e = 0 e(C 2 − x2 ) = 0 est l’élément neutre de ?. Les éléments inversibles. Soit x ∈ G, on résout alors l’équation x ? x0 = e . On a : x ? x0 = e ⇐⇒ C 2 x + x0 = 0 ⇐⇒ x + x0 = 0 ⇐⇒ x0 = −x C 2 + xx0 Comme G =] − C 2 , C 2 [ est symétrique par rapport à l’origine, on déduit que x0 ∈ G et comme ? est commutative, on déduit que tous les éléments de G sont inversibles et on a : x−1 = −x ∀ x ∈ G, De i)-v) on déduit que (G, ?) est un groupe abélien. Exercice 7. Soient G = R∗ × R et ∗ la l.c.i. dans G définie par : ∀ (x, y), (x0 , y 0 ) ∈ G, (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (xx0 , xy 0 + y) 1. Montrer que (G, ∗) est un groupe non commutatif. 2. Montrer que R∗+ × R est un sous groupe de G. 7 Réponse : 1) On montre d’abord que ∗ n’est pas commutative. Pour cela on donne un exemple de deux couples dans G qui ne commutent pas. Soit (1, 2), (2, 1) ∈ G, alors : (1, 2) ∗ (2, 1) = (1.2, 1.1 + 2) = (2, 3) =⇒ (1, 2) ∗ (2, 1) 6= (2, 1) ∗ (1, 2) (2, 1) ∗ (1, 2) = (2.1, 2.2 + 1) = (2, 5) ce qui montre que ∗ n’est pas commutative. Montrons maintenant que (G, ∗) est un groupe. i) ∗ est associative. Soit (a, b), (c, d), (f, g) ∈ G, alors [(a, b) ∗ (c, d)] ∗ (f, g) = (ac, ad + b) ∗ (f, g) = (acf, acg + ad + b) (a, b) ∗ [(c, d) ∗ (f, g)] = (a, b) ∗ (cf, cg + d) = (acf, a(cg + d) + b) = (acf, acg + ad + b) ce qui montre que ∀ (a, b), (c, d), (f, g) ∈ G, [(a, b) ∗ (c, d)] ∗ (f, g) = (a, b) ∗ [(c, d) ∗ (f, g)] donc ∗ est associative. ii) L’élément neutre de ∗. Soit e = (e1 , e2 ) ∈ G, alors ∀ (x, y) ∈ G, (x, y) ∗ (e1 , e2 ) = (x, y) ⇐⇒ ∀ (x, y) ∈ G, (xe1 , xe2 + y) = (x, y) xe1 = x, ⇐⇒ ∀ (x, y) ∈ G, xe2 + y = y ⇐⇒ (e1 = 1) ∧ (e2 = 0) ⇐⇒ e = (1, 0) ce qui montre que e = (1, 0) est l’élément neutre à droite de ∗. Comme ∗ n’est pas commutative, on doit vérifier si e est aussi un élément neutre à gauche de ∗. Soit (x, y) ∈ G, alors (1, 0) ∗ (x, y) = (1.x, 1.y + 0) = (x, y) ce qui montre que (1, 0) est aussi un élément neutre à gauche de ∗, donc l’élément neutre de la loi ∗. Les éléments inversibles. Soit (x, y) ∈ G, on résout l’équation (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = e. On a : 0 xx = 1 (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = e ⇐⇒ (xx0 , xy 0 + y) = (1, 0) ⇐⇒ 0 xy + 1y = 0 x0 = car x 6= 0 x ⇐⇒ y 0 y = − = 0 car x 6= 0 x 1 y 0 0 ⇐⇒ (x , y ) = ,− x x 1 y 0 0 ce qui montre que tout élément (x, y) ∈ G admet un inverse à droite (x , y ) = ,− ∈ G. Reste à x x vérifier que (x0 , y 0 ) est aussi inverse à gauche. On a : 1 1 y (x0 , y 0 ) ∗ (x, y) = (x0 x, x0 y + y 0 ) = x, y − = (1, 0) x x x iii) ce qui montre que tous les éléments de G sont inversibles et on a : 1 y ∀ (x, y) ∈ G, (x, y)−1 = ,− . x x De i), ii) et iii) on déduit que (G, ∗) est un groupe, donc un groupe non commutatif. 8 2) R∗+ × R est un sous groupe de G. Pour cela, on montre que : a) e ∈ R∗+ × R b) ∀ X, Y ∈ R∗+ × R, X ∗ Y −1 ∈ R∗+ × R a) Il est claire que e = (1, 0) ∈ R∗+ × R. b) y0 1 , − 0 et Soit X = (x, y), Y = (x , y ) ∈ × R, alors Y = x0 x 1 y0 1 y0 X ∗ Y −1 = (x, y) ∗ , − = x , −x + y ∈ R∗+ × R, x0 x0 x0 x0 0 0 −1 R∗+ car x, x0 > 0 de a) et b) on déduit que R∗+ × R est un sous groupe de R∗ × R. Exercice 8. Soient G = R∗ × R et ∗ la l.c.i. dans G définie par : y ∀ (x, y), (x0 , y 0 ) ∈ G, (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = xx0 , xy 0 + 0 . x 1. Montrer que (G, ∗) est un groupe. 2. Quel est le centre de G ? 2 3. Montrer que R∗ × {0}, Q∗ × Q sont des sous groupes de G. 1 4. Montrer que, pour tout k ∈ R, l’ensemble Hk = x, k x − ; x ∈ R∗ est un sous groupe de x G. Réponse : 1) (G, ∗) est un groupe. Il est à remarquer que la loi ∗ n’est pas commutative, pour s’en convaincre il suffit de considérer les deux couples (2, 1) et (1, 2), on trouve : 2 1 (1, 2) ∗ (2, 1) = 1.2, 1.2 + = (2, 3) et (2, 1) ∗ (1, 2) = 2.1, 2.2 + = (2, 5) 2 1 1)1 ∗ est Associative. Soient (a, b), (c, d), (g, f ) ∈ G, alors : ! ad + cb b ∗ (g, f ) = acg, acf + [(a, b) ∗ (c, d)] ∗ (g, f ) = ac, ad + c g adc + b = acg, acf + cg d d b (a, b) ∗ [(c, d) ∗ (g, f )] = (a, b) ∗ cg, cf + = acg, a cf + + g g cg ad b adc + b = acg, acf + + = acg, acf + g cg cg ce qui montre que ∗ est associative. 1)2 L’élément neutre de ∗. Soit e = (e1 , e2 ), alors ∀ (x, y) ∈ G, (x, y) ∗ (e1 , e2 ) = (x, y) ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ∀ (x, y) ∈ G, y xe1 , xe2 + = (x, y) e1 ( xe1 = x y xe2 + =y e1 ∀ (x, y) ∈ G, e1 = 1 xe2 + y = y ⇐⇒ e2 = 0 ce qui montre que (1, 0) est l’élément neutre à droite de ∗, et comme ∗ n’est pas commutative il reste à vérifier que (1, 0) est aussi l’élément neutre à gauche de ∗. On a : 0 ∀ (x, y) ∈ G, (1, 0) ∗ (x, y) = 1.x, 1.y + = (x, y) x 2. Le centre du groupe (G, ∗) est l’ensemble des éléments de G qui commutent avec tous les autres éléments de G. 9 d’où on déduit que (1, 0) est l’élément neutre de ∗. 1)3 Les élément inversibles. Soit (x, y) ∈ G, on résout l’équation (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (1, 0). On a : y (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (1, 0) ⇐⇒ xx0 , xy 0 + 0 = (1, 0) x 0 xx = 1 y ⇐⇒ xy 0 + 0 = 0 x ( 1 x0 = , car x 6= 0 ⇐⇒ x xy 0 + xy = 0 ⇐⇒ y 0 = −y car x 6= 0 ce qui montre que tout les éléments de G sont inversibles et on a : 1 ∀ (x, y) ∈ G, (x, y)−1 = , −y x De 1)1 , 1)2 et 1)3 on déduit que (G, ∗) est un groupe. 2) Le centre de G. Par définition, le centre du groupe (G, ∗) est Z(G) = {(a, b) ∈ G; ∀ (x, y) ∈ G, (x, y) ∗ (a, b) = (a, b) ∗ (x, y)} Soit (a, b) ∈ G, alors ∀ (x, y) ∈ G, (x, y) ∗ (a, b) = (a, b) ∗ (x, y) ⇐⇒ ∀ (x, y) ∈ G, ⇐⇒ ∀ (x, y) ∈ G, b y = ax, ay + xa, xb + a x b y (H) xb + = ay + a x Pour x = 1, (H) =⇒ ∀ y ∈ R, Pour y 1 = ay ⇐⇒ = a ⇐⇒ a2 = 1 ⇐⇒ (a = 1) ∨ (a = −1) a a a = 1 , on a : (H) ⇐⇒ ∀ x ∈ R∗ , xb = b ⇐⇒ ∀ x ∈ R∗ , x (x − 1)b = 0 ⇐⇒ b = 0 donc (1, 0) ∈ Z(G). Pour a = −1 , on a : (H) ⇐⇒ ∀ x ∈ R∗ , xb − y = −y + b ⇐⇒ ∀ x ∈ R∗ , x (x − 1)b = 0 ⇐⇒ b = 0 donc (−1, 0) ∈ Z(G) et par suite : Z(G) = {(1, 0), (−1, 0)} 3) Les sous groupes de G. On sait que G0 sous groupe de G ⇐⇒ e ∈ G0 ∀ X, Y ∈ G0 , X ∗ Y −1 ∈ G0 Or, pour G1 = R∗ × {0} et G2 = Q∗ × Q on voit que : i) e = (1, 0) ∈ G1 , G2 . ii) ∀ X = (x, y), Y = (x0 , y 0 ) ∈ G, on a : 1 0 Y −1 = (x0 , y 0 )−1 = , −y x0 et 1 1 0 0 0 X ∗ Y −1 = (x, y) ∗ , −y = x , −xy + yx . x0 x0 10 il est alors clair que : ∀ X = (x, y), Y = (x0 , y 0 ), X, Y ∈ G1 =⇒ X ∗ Y −1 ∈ G1 ∧ X, Y ∈ G2 =⇒ X ∗ Y −1 ∈ G2 donc G1 et G2 sont des sous groupes de G. 1 ∗ 4) Pour k ∈ R, Hk = x, k x − ;x ∈ R est un sous groupe de G, car : x 1 , avec x = 1 ∈ R∗ , donc e ∈ Hk . i) On a e = (1, 0) = x, k x − x 1 1 ∈ Hk , on a : , Y = (x0 , y 0 ) = x0 , k x0 − 0 ii) Pour X = (x, y) = x, k x − x x 1 1 1 1 X ∗ Y −1 = x 0 , −xy 0 + yx0 = x 0 , −xk x0 − 0 + k x − x0 x x x x 1 1 x 0 , −xk x − 0 + k x − x0 = 0 x x x x x0 x , k − k = 0 0 x x x x x 1 = ,k − x ∈ Hk 0 0 x x x0 de i) et ii) on déduit que Hk est un sous groupe de G. Exercice 9. Soient H un sous groupe de (R, +) et b la borne inférieure de H ∩ R∗+ . Montrer que i) Si b > 0 alors H = bZ. ii) Si b = 0, pour tout élément x ∈ R et tout ε > 0, il existe y ∈ H tel que |x − y| < ε. On dit que H est dense dans R. √ iii) {m + n 2; m, n ∈ Z} est un sous groupe dense dans R. Réponse : Soit b = inf(H ∩ R∗+ ). i) Si b > 0, alors b ∈ H , car sinon, b = inf(H ∩ R∗+ ) ⇐⇒ ∀ ε > 0, ∃ x ∈ H ∩ R∗+ ; (x > b) ∧ (x − b < ε) b b , ∃x1 ∈ H ∩ R∗+ ; (x1 > b) ∧ (x1 − b < ) 2 2 x1 − b x1 − b Pour ε2 = , ∃x2 ∈ H ∩ R∗+ ; (x2 > b) ∧ (x2 − b < ) 2 2 b Donc il existe x1 , x2 ∈ H ∩ R∗+ tels que 0 < x2 − x1 < et comme x1 , x2 ∈ H et H sous groupe de 2 (R, +), on déduit que x1 − x2 ∈ H ∩ R∗+ avec x1 − x2 < 2b , ce qui contredit le fait que b = inf(H ∩ R∗+ ). Pour ε1 = Comme b ∈ H et H sous groupe de (R, +), on déduit que 2b = b + b ∈ H, 3b = 2b + b ∈ H, ... ∀ k ∈ N, kb ∈ H, donc bZ ⊂ H. Inversement, si H 6⊂ bZ alors il existe x0 ∈ H tel que ∀ k ∈ Z, x0 6= kb. H étant un sous groupe de (R, +), on peut supposer x0 > 0. Comme b > 0, alors il existe n ∈ N tel que nb < x0 < (n + 1)b donc 0 < x0 − nb < b et comme H est un sous groupe et bZ ⊂ H on déduit que x0 − nb ∈ H, donc : ∃y0 = x0 − nb ∈ H; ce qui contredit le fait que b = inf(H ∩ R∗+ ), donc 0 < y0 < b H ⊂ bZ H = bZ , par suite : 11 ii) Si b = 0. Soit x > 0 et ε > 0, comme b = 0 = inf(H ∩ R∗+ ) alors : ∃x0 ∈ H ∩ R∗+ ; 0 < x0 < ε si on divise x par ε0 = x0 , on obtient x = nx0 + %, où n ∈ N et 0 ≤ % < ε0 , comme H est un sous groupe de (R, +) et x0 ∈ H on déduit que ∃y = nx0 ∈ H; |x − y| = % < ε0 < ε De même, si x < 0, on refait le même raisonnement pour x0 = −x > 0 et on prend y = −y 0 , où y 0 est l’élément coorespondant à x0 . h i Exercice 10. Soit H un sous groupe de (C, +) tel que : ∀x ∈ [0, 1]; x + ix2 ∈ H . Établir que H = C. Réponse : Pour établir que H = C, on va montrer que R ⊂ C et ıR ⊂ C. ıR ⊂ C. 1 Soit x ∈ 0, , alors x + ıx2 ∈ H et comme H est un sous groupe de (C, +), on déduit que 2 I) 2x + 2ıx2 = (x + ıx2 ) + (x + ıx2 ) ∈ H De même : 1 x ∈ 0, =⇒ 2x ∈ [0, 1] =⇒ 2x + 4ıx2 = 2x + ı(2x)2 ∈ H 2 par suite : 1 ∀ x ∈ 0, , 2 donc 2ıx2 = (2x + 4ıx2 ) − (2x + 2ıx2 ) ∈ H 1 ∀ y ∈ 0, , 2 iy ∈ H et sachant que H est un sous groupe de (C, +), on déduit que : ıR ⊂ H II) R ⊂ C. Sachant que H est un sous groupe de (C, +) et ıR ⊂ H, de la définition de H on déduit que [0, 1] ⊂ H, donc R ⊂ H . Comme R ⊂ H ∧ ıR ⊂ H et H sous goupe de (C, +), on déduit que C = R + ıR ⊂ H donc : H = C. Exercice 11. Soient (G, ?) un groupe et H une partie finie non vide de G telle que : ∀ x, y ∈ G, x, y ∈ H ⇒ x ? y ∈ H Montrer que H est un sous-groupe de G. Réponse : On rappelle que : 1) H 6= ∅ H sous groupe de G ⇐⇒ 2) ∀ x, y ∈ H, x ? y ∈ H 3) ∀ x ∈ H, x−1 ∈ H dans notre cas, il nous reste à vérifier seulement la troisième condition. 12 Supposons que le cardinal de H égal à n (|H| = n). Soit x ∈ H, alors H0 = {x, x2 , ..., xn+1 } ⊆ H 0 ce qui implique que |H0 | ≤ |H| = n donc il existe k < k 0 ∈ 1, 2, ..., n + 1 tels que xk = xk . 0 Comme tous les éléments d’un groupe sont inversibles, alors xk −k = e et sachant que k 0 −k ≥ 1 on déduit que : si k 0 − k = 1, si k 0 − k ≥ 2 alors x = e donc x−1 = e ∈ H 0 k0 −k−1 alors x ? x = xk −k−1 ? x = e 0 donc x−1 = xk −k−1 ∈ H donc : ∀ x ∈ H, x−1 ∈ H. Exercice 12. Montrer que (R∗ , ·) n’est pas isomorphe à (R, +) Réponse : Supposons que (R∗ , ·) est isomorphe à (R, +), donc il existe un isomorphisme de groupes f : (R∗ , ·) −→ (R, +) Sachant que l’image de l’élément neutre de · est l’élément neutre de +, c’est à dire : f (1) = 0 , on aura f (1) = f ([−1]2 ) = f (−1) + f (−1) =⇒ 2f (−1) = 0 =⇒ f (−1) = 0 donc ∃x0 = 1, x1 = −1 ∈ R∗ ; (f (x0 ) = f (x1 )) ∧ (x0 6= x1 ) ce qui montre que f n’est pas injective, contredisant ainsi le fait que f est un isomorphisme, par suite : (R∗ , ·) n’est pas isomorphe à (R, +) . Exercice 13. Soit (G, ∗) un groupe dont l’élément neutre est noté e. Les applications suivantes sont elles des morphismes de groupes ? isomorphismes ? f : (G, ∗) −→ (G, ∗) g : (G, ∗) −→ (G, ∗) h : (G, ∗) −→ (G, ∗) ; ; (p ∈ Z∗ ) x −→ f (x) = e x −→ f (x) = x−1 x −→ f (x) = xp Réponse : 1) f : (G, ∗) −→ (G, ∗) x −→ f (x) = e i) f Homomorphisme ? Soit x, y ∈ G, alors f (x) = f (y) = f (x ? y) = e, donc : f (x) ? f (y) = e ? e = e = f (x ? y) ce qui montre que f est un homomorphisme. ii) f Isomorphisme ? On va vérifier si f est bijective. a) Si G = {e}, alors f est un isomorphisme. b) Si G 6= {e}, alors il existe x, y ∈ G tels que x 6= y et comme f (x) = f (y) = e, on déduit que : ∃x, y ∈ G; (x 6= y) ∧ (f (x) = f (y)) ce qui montre que f n’est pas injective, donc f n’est pas un isomorphisme. 2) i) g : (G, ∗) −→ x −→ (G, ∗) f (x) = x−1 g Homomorphisme ? Soit x, y ∈ G, alors f (x) = x−1 , f (y) = y −1 , f (x ? y) = (x ? y)−1 , donc : f (x ? y) = (x ? y)−1 = y −1 ? x−1 f (x) ? f (y) = x−1 ? y −1 donc g est un homomorphisme si et seulement si ? est commutative. ii) Si ? est commutative, g est-il un Isomorphisme ? Soit y ∈ G, alors : y = g(x) ⇐⇒ y = x−1 ⇐⇒ y −1 = x−1 −1 ⇐⇒ x = y −1 13 c’est à dire : ∀ y G, ∃!x ∈ G; y = g(x) ce qui montre que g est bijective, donc g est un isomorphisme. h : (G, ∗) −→ (G, ∗), où p ∈ Z∗ p x −→ f (x) = x Cette application se traite comme g. Pour que h soit un homomorphisme il faut et il suffit que ? soit commutative. Si ? est commutative, h est bijective quand p = ±1. 3) Exercice 14. Soit E = {3n ; n ∈ Z} muni de la multiplication. Trouver tous les endormorphismes de E. Déterminer les automorphismes de E. Réponse : On va d’abord déterminer les endomorphismes de E. Soit f : (E, ·) −→ (E, ·) un homomorphisme, donc ∀ n ∈ N∗ , −n −1 etf 3−n = f (3n )−1 = f (3n ) = f (3) n f (3n ) = f (3) et P our n = 0, f (30 ) = f (1) = 1, car f homomorphisme et 1 est l’élément neutre de la multiplication. Ainsi pour déterminer un endomorphisme sur E, il suffit de déterminer f (3) = α ∈ E et f est alors défini comme suit : 1 si n = 0 ∀ n ∈ Z, f (3n ) = αn si n 6= 0 c’est à dire : Il existe N ∈ Z tel que : f: E 3n −→ −→ E 3nN Pour que f soit un automorphisme il faut que f soit bijectif, c’est à dire : ∀ k ∈ Z, ∃!n ∈ Z; Pour N = 0, ceci est faux et si N 6= 0, =˛nN ⇐⇒ n = donc E admet deux seuls automorphismes : f1 : 3n ∈ E 7−→ 3n et k N 3k = 3nN , pour que n ∈ Z il faut et il suffit que N = ±1, f−1 : 3n ∈ E 7−→ 3−n Exercice 15. Soit (A, +, ·) un anneau tel que : ∀x ∈ A, x2 = x idempotents et (A, +, .) est un anneau de Boole) (On dit que les éléments x sont 1. Montrer : ∀x ∈ A, 2x = 0A . 2. En déduire que A est commutatif. 3. Supposons que l’anneau (A, +, ·) est unitaire, montrer que pour tout (x, y, z) de A3 : x(y + 1A )z = 0 (x + y)z = 0 ⇐⇒ (x + 1A )yz = 0 Réponse : On suppose que : ∀x ∈ A, x2 = x. 1) Soit x ∈ A, montrer que “2x = 000 revient à montrer que le symétrique de x est égal à x, c’est à dire −x = x. Sachant que (−x)2 = −x et que (−x)2 = x2 = x on déduit que −x = x, donc 2x = x + x = 0A . 2) Soit x, y ∈ A, alors (x + y)2 = x + y. Comme (x + y)2 = x2 + xy + yx + y 2 et sachant que x2 = x et y 2 = y, on déduit : x + xy + yx + y = x + y 14 et comme (A, +) est un groupe abélien, on déduit que xy + yx = 0A , par suite xy = −(yx) = yx ce qui montre que l’anneau est commutatif. 3) Soit x, y, z ∈ A, alors (x + y)z = 0 ⇐⇒ xz + yz = 0 ⇐⇒ xz = −(yz) ⇐⇒ xz = yz car − X = X d0 aprs 1) x(y + 1A )z = 0 ⇐⇒ xyz + xz = 0 ⇐⇒ xyz = −(xz) ⇐⇒ xyz = xz (x + 1A )yz = 0 ⇐⇒ xyz + yz = 0 ⇐⇒ xyz = −(yz) ⇐⇒ xyz = yz donc : x(y + 1A )z = 0 (x + 1)yz = 0 =⇒ (x + y)z = 0 et on a : xz = yz =⇒ xyz = x(xz) = x2 z = xz = yz car xz=yz d’où on déduit que : (x + y)z = 0 ⇐⇒ x(y + 1A )z = 0 (x + 1A )yz = 0 Exercice 16. Soient (A, +, .) un anneau, C le centre de A. On suppose : ∀x ∈ A, x2 − x ∈ C. 1. Montrer : ∀(x, y) ∈ A2 , xy + yx ∈ C. 2. Déduire que : ∀(x, y) ∈ A2 , xy = yx. Réponse : On rapelle que le centre de l’anneau est C = {x ∈ A; Supposons que : ∀x ∈ A, x2 − x ∈ C. 1) On a : ∀ y ∈ A, x.y = y.x}. Soit (x, y) ∈ A2 et montrons que xy + yx ∈ C. (x + y)2 − (x + y) = x2 + y 2 + xy + yx − x − y = (x2 − x) + (y 2 − y) + (xy + yx) Sachant que (x + y)2 − (x + y) , x2 − x , (y 2 − y ∈ C, et que C est un sous groupe de (A, +) on déduit que xy + yx ∈ C 2) Soit x, y ∈ A, d’après 1. xy + yx ∈ C, donc y(xy + yx) = (xy + yx)y =⇒ yxy + y 2 x = xy 2 + yxy =⇒ y 2 x = xy 2 car (A, +) un groupe et comme (y 2 − y) ∈ C, on déduit que : x(y 2 − y) = (y 2 − y)x =⇒ xy 2 − xy = y 2 x − yx =⇒ xy 2 − xy = xy 2 − yx, car y 2 x = xy 2 =⇒ −xy = −yx car (A, +) un groupe donc : ∀ x, y ∈ A, xy = yx. Conséquence : L’anneau (A, +, .) est commutatif. Exercice 17. Soit A un anneau. 1. Montrer que si x, y sont nilpotents et commutent entre eux, alors x + y est nilpotent. 2. Montrer que, si x est nilpotent et xy = yx, alors xy est nilpotent. 3. Soit x ∈ A nilpotent. Montrer que 1 − x est inversible et calculer (1 − x)−1 . 15 Réponse : On dit que x ∈ A est nilpotent si ∃ n ∈ N∗ ; xn = 0A . 1. Supposons que x et y sont nilpotents et commutent entre eux, donc : ∃ n, m ∈ N∗ ; (xn = 0A ) ∧ (y m = 0A ) Comme x et y commutent, la formule du binôme nous donne : (x + y)n+m = n+m X {n+m xj y n+m−j j 0 = n X {n+m xj y n+m−j + j 0 = n X {n+m xj y m y n−j + j 0 = n X {n+m xj y m y n−j + j 0 = n X {n+m xj 0A y n−j + j n+1 n+m X n+1 n+m X n+1 n+m X {n+m xj y n+m−j j {n+m xn xj−n y n+m−j j {n+m xn xj−n y n+m−j j {jn+m 0A xj−n y n+m−j , car x et y nilpotents n+1 0 = n+m X 0A ce qui montre que (x + y) est nilpotent. 2. Supposons que x est nilpotent, donc ∃ n ∈ N∗ ; xn = 0A si xy = yx alors (xy)n = xn y n = 0A y n = 0A ce qui montre que xy est nilpotent. 3. Supposons que x est nilpotent, c’est à dire : ∃ n ∈ N∗ ; xn = 0A D’autre part, on a : (1 − x)(1 + x) = 1 − x2 (1 − x2 )(1 + x2 ) = 1 − x4 =⇒ (1 − x)(1 + x)(1 + x2 ) = 1 − x4 (1 − x4 )(1 + x4 ) = 1 − x8 =⇒ (1 − x)(1 + x)(1 + x2 )(1 + x4 ) = 1 − x8 (1 − x8 )(1 + x8 ) = 1 − x16 =⇒ (1 − x)(1 + x)(1 + x2 )(1 + x4 )(1 + x8 ) = 1 − x16 donc pour tout k ∈ N, 0 1 2 k k+1 (1 − x)(1 + x2 )(1 + x2 )(1 + x2 ) . . . (1 + x2 ) = 1 − x2 k+1 et il est claire que pour n > 1, il existe k ∈ N tel que 2k < n ≤ 2k+1 , donc x2 = 0A et on obtient : 0 1 2 k (1 − x)(1 + x2 )(1 + x2 )(1 + x2 ) . . . (1 + x2 ) = 1 ce qui montre que (1 − x) est inversible à droite et son inverse est 0 1 2 k (1 − x)−1 = (1 + x2 )(1 + x2 )(1 + x2 ) . . . (1 + x2 ) Il est claire que cet inverse à droite est l’inverse de (1 − x). Pour n = 1, on aura x = 0A donc 1 − x = 1 et (1 − x)−1 = 1. Exercice 18. Soient K un corps et x, y ∈ K\{0} tels que x + y = −1 et x−1 + y −1 = 1. Montrer que : xy = −1 et x4 + y 4 = 7. 16 Réponse : Supposons que x + y = −1 et x−1 + y −1 = 1, alors : x−1 + y −1 = 1 =⇒ x(x−1 + y −1 ) y = xy =⇒ (1 + xy −1 )y = xy =⇒ y + x = xy =⇒ xy = −1 De même, en multipliant à droite par y et à gauche par x, sachant que l’addition est commutative, on déduit que yx = −1 , en utilisant la formule du binôme (sachant que x et y commutent), on obtient : (x + y)4 = = = = = x4 + 4x3 y + 6x2 y 2 + 4xy 3 + y 4 x4 + 4x2 (xy) + 6(xy)2 + 4(xy)y 2 + y 4 x4 + 4x2 (−1) + 6(−1)2 + 4(−1)y 2 + y 4 x4 − 4x2 + 6 − 4y 2 + y 4 (x4 + y 4 ) + 6 − 4(x2 + y 2 ) Pour terminer, on va calculer x2 + y 2 . On a : (x + y)2 = x2 + y 2 + 2xy =⇒ x2 + y 2 = (x + y)2 − 2xy comme x + y = xy = −1, on déduit que x2 + y 2 = 3 par suite (x + y)4 = (x4 + y 4 ) + 6 − 4(x2 + y 2 ) =⇒ x4 + y 4 = (x + y)4 + 4(x2 + y 2 ) − 6 =⇒ x4 + y 4 = (−1)4 + 4(3) − 6 =⇒ x4 + y 4 = 7