Planche d’exercices 15 Exercice 1. Soit E = {a, b} un ensemble à deux éléments. a) Définir sur E une l.c.i. associative et non commutative. b) Définir sur E une l.c.i. commutative et non associative. Exercice 2 (posé en cours). Donner un exemple d’ensemble fini E muni d’une l.c.i. ∗, avec neutre, telle qu’il existe un élément a ∈ E ayant deux symétriques distincts dans E pour ∗. Exercice 3. Si on pose ∀ (a, b) ∈ R2 , a ∗ b = ln(ea + eb ), la loi ∗ est-elle une loi de groupe sur R ? Exercice 4. Soit E = Q∗ × Q, muni de la loi ∗ définie par ∀ ((a, b), (a0 , b0 )) ∈ E 2 , (a, b) ∗ (a0 , b0 ) = (aa0 , ab0 + b). Est-ce que (E, ∗) est un groupe ? Exercice 5 (résultat de cours). Soit (G, ·) un groupe et H ⊂ G. Montrer l’équivalence entre la déf. de “H sous-groupe de (G, .) ” et la caract. : “H est non vide et ∀ (a, b) ∈ H 2 , a.b−1 ∈ H”. Exercice 6 (résultat de cours). Montrer que si (A, +, ×) est un anneau et B ⊂ A est un sousanneau de A suivant la déf. du mémento, alors (B, +, ×) est un anneau. Exercice 7 (résultats de cours). a) Montrer que (F(R, R), +, ×) n’est pas un corps. b) Soit D = {a/10n , a ∈ Z, n ∈ N} l’ensemble des nombres décimaux. (i) Montrer que D est un sous-anneau de (Q, +, ×). (ii) (D, +, ×) est-il un corps ? Exercice 8 (Jouons avec les axiomes d’anneau). Soit (A, +, ×) un anneau. On note 0 le neutre pour + et 1 le neutre pour ×. a) Montrer que ∀ a ∈ A, a × 0 = 0 × a = 0. (On dit que 0 est élément absorbant pour la multiplication). b) Pour tout élément x ∈ A, on note −x le symétrique de x pour + (appelé opposé de x). Montrer que ∀ (a, b) ∈ A2 , −(a × b) = (−a) × b. Remarque : La motivation de cet exercice est de faire comprendre qu’à l’aide des seules propriétés données dans la déf. d’un anneau, on retrouve d’autres propriétés “naturelles” du calcul avec + et × aux quelles nous sommes habitués dans (Z, +, ×) par exemple. √ √ √ Exercice 9. Soit Q( 2) := {a + b 2, (a, b) ∈ Q2 }. Montrer que l’ensemble (Q( 2), +, ×) est un corps. Exercice 10. Montrer que tout sous-corps de (R, +, ×) contient Q. MPSI 1 Semaine du 26 novembre 2013 Planche d’exercices 15 Solution 1 a) C.N. sur une telle loi : si une telle loi existe, alors : • 1er cas : a ∗ b = a. Dans ce cas, pour avoir la non commutativité, on doit avoir b ∗ a = b. En outre, pour avoir l’associativité, on doit avoir a ∗ (b ∗ a) = (a ∗ b) ∗ a. Autrement dit a ∗ b = a ∗ a autrement dit a = a ∗ a. Le même calcul avec b donne b ∗ b = b. ∗ a b Conclusion dans ce premier cas la table de la loi est : a a a b b b ∗ a b • 2ème cas : a ∗ b = b. Le raisonnement du premier cas adapté ici donne : a a b b a b Fin de la C.N. : On vient de montrer qu’ on a au plus deux l.c.i. possibles sur E candidates pour les deux propriétés du a). Récip. Soit ∗ par exemple comme dans le 1ème cas. On remarque qu’alors par construction pour tout (α, β) ∈ E 2 , α ∗ β = α. Lemme : Si une l.c.i. ∗ sur un ensemble E vérifie : ∀ (α, β) ∈ E 2 , α ∗ β = α alors ∗ est associative. Preuve du lemme : Soit (α, β, γ) ∈ E 3 . D’un côté α ∗ (β ∗ γ) = α par la prop. du lemme. De l’autre (α ∗ β) ∗ γ = α ∗ γ = α D’où la conclusion. Application du lemme à notre exercice : la première loi donnée par le tableau précédent convient. En fait la deuxième aussi convient car elle vérifie la prop. analogue : ∀ (α, β) ∈ E 2 , α ∗ β = β. Autrement dit, par notre méthode, on a trouvé toutes les lois qui répondait à la question. b) Prenons par exemple a ∗ b = b ∗ a = a, ce qui donne la commutativité. Reste à définir a ∗ a et b ∗ b pour que la loi ne soit pas associative. Par exemple si on prend b ∗ b = a et a ∗ a = b alors a ∗ (b ∗ b) = a ∗ a = b, et (a ∗ b) ∗ b = a ∗ b = a. D’où la non-associativité. Solution 2 On considère E = {e, a, b} avec trois éléments distincts. On considère une l.c.i. ∗ sur E telle que e soit neutre, et a ait pour inverse lui-même et b. C’est possible en remplissant ∗ e a b e e a b le tableau comme suit : Ensuite on donne une valeur quelconque (e, a ou b) à la a a e e b b e dernière case. Solution 3 a) Réponse rapide : non car ∗ n’a pas d’élément neutre. Par l’absurde si ∗ avait un élément neutre qu’on note ε ∈ R alors pour tout a ∈ R, a ∗ ε = a. Autrement dit ln(ea + eε ) = a i.e. ln(ea + eε ) = ln(ea ) et par injectivité du ln, ea + eε = ea et finalement eε = 0, contradiction. b) Réponse plus touristique : on commence par montrer que ∗ est une l.c.i. (évident car ln(ea +eb ) est bien défini pour tout (a, b) ∈ R et est un réel). Puis que ∗ est associative : pour tout (a, b, c) (a ∗ b) ∗ c = ln((ea + eb ) + ec ) = ln(ea + (eb + ec )) = a ∗ (b ∗ c) et ∗ est aussi commutative. MPSI 1 Semaine du 26 novembre 2013