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Université Claude Bernard Lyon 1
MASTER M1-G
Algèbre
CORRECTION DE L’EXAMEN
Problème 1
A. Préliminaires.
1. Voir le cours.
2. Voir le cours.
3. Les inversibles de Z[i]sont les éléments a+bi tels que a2+b2= 1. On trouve donc, 1=13,
i= (i)3,1 = (1)3,i=i3.
4. Le lemme du cours dit que, dans un anneau factoriel, si zet z0sont premiers entre eux,
et zz0est un cube, alors zet z0sont des cubes modulo un élément inversible. Comme Z[i]
est euclidien, il est factoriel, et comme tous ses inversibles sont des cubes, zet z0sont des
cubes.
B. Réduction du problème.
1. On a y+i= (m+ni)3=m33mn2+i(3m2nn3). Donc, par identification, y=
m(m23n2)et 1 = n(3m2n2). La seconde égalité dit que ndivise 1, donc n=±1.
2. Si n= 1, alors 3m212= 1, et donc mn’est pas entier. Si n=1, alors m= 0, et on
obtient bien y= 0 et x= 1.
C. Cas où yest impair.
Le but de cette section est de montrer que si yest pair, alors (y+i)est bien un cube. On
suppose ici que yest pair et que dZ[i]divise (y+i)et (yi).
1. Si ddivise (y+i)et (yi), alors ddivise 2iet (y+i). Comme Nest multiplicative, à
valeur dans N, il vient que N(d)divise N(2i) = 4 et N(y+i) = y2+ 1 dans N.
2. Comme N(d)divise une puissance de 2,N(d)vaut 1ou est pair. Or, N(d)divisey2+ 1,
qui est impair. Donc, N(d)=1et dest inversible.
3. On a montré que (y+i)et (yi)étaient premiers entre eux et donc (y+i)est un cube,
par la partie A.
D. Cas où yest impair.
1. On a comme ci-dessus N(d)divise N(2i)=4et N(y+i) = y2+ 1. Or, yétant impair, y
est congru à ±1modulo 4, donc, y2+ 1 est congru à 2modulo 4. Conclusion, N(d)divise
2. Si N(d)=2, avec d=a2+b2, alors a2+b2= 2 implique que a, b =±1, donc d= 1 + i
modulo les inversibles. Si N(d) = 1, alors dest inversible.
2. (a) Soit edans Z[i]divisant Zet Z. On note que iZ(1 + i) = Z(1 i) = yi. Alors,
e(1 + i)divise y+iet yi. Donc, N(e(1 + i)) divise 2par ce qui précède. Donc
N(e) = 1 et eest inversible.
(b) Comme yest impair et y2+ 1 = x3, il vient que x3est pair, donc, xest pair. De plus,
ZZ =(y+i)(yi)
(1+i)(1i)=x3/2 = 4X3.
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(c) On a donc que 1 + idivise le membre de droite et donc le membre de gauche. Or,
1 + iest irréductible (et non inversible) puisque sa norme l’est dans Z. Dans l’anneau
factoriel (puisque euclidien) Z[i], cela veut dire que 1 + iest premier. Il divise donc,
soit Z, soit Z. Supposons qu’il divise Z, alors 1idivise Z, et donc 1 + idivise Z.
En contradiction avec le fait que Zet Zsont premiers entre eux.
3. Si yest impair, alors c’est impossible.
Problème 2
A. Factorisation de XqnXsur Fq.
1. Si αest une racine de Palors αest aussi une racine de XqnXet donc, αFqn.
Or, comme Pest irréductible de degré d, on sait que Fq[alpha], le corps de rupture de P
sur Fqest de degré dsur Fq. Par unicité, on sait que Fq[alpha] = Fqd. Donc, d’après ce qui
précède, FqdFqn, ce qui implique que ddivise n.
2. (a) Comme Pannule α, il est multiple du polynôme minimal de αet comme Pest
irréductible, on a égalité.
(b) Comme αest dans Fqdet que ddivise n, il vient que αFqn. Donc, XqnXannule
αet ainsi, P, le polynôme minimal de α, divise XqnX.
3. Posons Q=XqnX. Si βest une racine multiple de Q, alors βannule Qet Q0=1.
Absurde car 16= 0. Donc, Qn’a que des racines simples.
Comme Fq[X]est factoriel, Qse décompose en aQPni
i, avec Piirréductibles distincts
et adans F
q. Comme Qn’a que des racines simples, on a ni= 1. D’après les questions
précédante, les Pisont exactement les polynômes de Pd, avec ddivise n. Et comme tous
les polynômes en présence sont unitaires, on a a= 1. D’où la factorisation demandée.
B. Etude de la suite pn.
1. Les polynômes unitaires de Fq[X]de degré 1sont de la forme Xa,aFqsont tous
irréductibles. Donc,p1=q. L’égalité Pd|ndpd=qnprovient de l’égalité des degrés dans la
factorisation précédente.
2. Si on pose pi,1iν(n), les nombres premiers qui divisent n, on a Dn,k ={pi1· · · pik,1
i1<· · · < ikν(n)}. Par unicité de la décomposition en facteurs premiers, le cardinal de
Dn,k est égal à ν(n)
k.
3. On pose vn=P0kν(n)PdDn,k (1)kqn
d. Calculons rn:= Pd|nvd. Notons que rnest
une somme de puissances de qdivisant n. Le coefficient en qnest 1. Pour tout ddivisant
n, le terme en qdprovient du développement des vd0, avec d0divisant n, tels que d0
d
S. Si d0
d∈ Sk, le terme en qddans vd0est (1)k. Donc, le terme en qddans rnvaut
P0kν(n/d)(1)kν(n/d)
k= 0, si d6=net 1si d=n. Conclusion, rn=qn. Comme
r1=v1=q. On a bien que les suites vnet unsuivent les mêmes récurrences. Donc,
npn=un=vn=X
0km
X
dDn,k
(1)kqn
d.
C. Propriétés de la suite (pn).
1. La formule de la série géométrique donne 1 + q+· · · +qn1=qn1
q1qn1< qn. On a
donc, pour tout n,unqn(qn1+· · · +q+ 1) >0. Donc, pn=un
n>0.
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2. On a |qnun1|≤|qnP0<kmPdDn,k (1)kqn
d| ≤ qn+· · · +qE(n
2). Par la formule
de la série géométrique, celle-ci tend vers 0. Conclusion, pnet 1
nqnsont équivalentes quand
ntend vers l’infini.
D. Applications.
1. D’après C, pnest non nul, donc, il existe un polynôme irréductible Pde degré nsur
Fq. Le corps de rupture Kde Psur Fqest donc de degré n. On a donc un αtel que
Fq[α] = K=Fqn, puisque Kest de degré nsur Fq. Par construction, αFqn.
2. Soit q=pun nombre premier. On sait donc qu’il existe un polynôme unitaire irréductible
de degré ndans Fp[X]. On peut le relever en un polynôme Punitaire de Z[X]de degré n.
Comme Pest irréductible modulo p, il est irréductible sur Z. Comme Pest irréductible sur
Zfactoriel, il est irréductible sur Q. Le corps de rupture de Pconstitue donc une extension
de Qde degré n.
Ah ? On peut aussi faire ça avec le critère d’Eisenstein puisque Xn2est irréductible sur
Zdonc sur Q. Ok...
D. Une famille d’exemples pour les survivors.
1. (a) Puisque αest une racine de R, c’est aussi une racine de XpX1. Donc, F r(α) =
αp=α+ 1, où F r désigne l’automorphisme de Frobenius.
De plus, comme R=PiaiXiest à coefficients dans Fp, on a Piaiαi= 0 implique
X
i
aiF r(α)i=X
i
F r(ai)F r(αi) = F r(X
i
aiαi)=0.
Ce qui prouve que α+ 1 est encore racine de R.
(b) Donc, α+ 1, α + 2, . . . , α +p1sont encore des racines de R. De plus, ces racines
sont distinctes, puisque les 1,2, . . . , p 1sont distincts. Donc, Rpossède au moins p
racines distinctes, il est de degré p. Comme Rdivise Qp, il lui est égal et donc Qp
est irréductible.
2. Si Qpse réduisait sur Z, on aurait Qp=ST avec Set Tdans Z, donc unitaires de degré
>0. On aurait alors Qp=ST . Avec Set Tunitaires de même degré, respectivement que S
et T, donc non inversibles. Ce qui est en contradiction avec le fait que Qpest irréductible.
Conclusion, Qpest irréductible sur Z, et comme Zest factoriel, il est irréductible sur Q.
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