Métiers de la petite enfance
• n° 199-200 • juillet-août 2013 •
16
dossier
Bien-être au travail
© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS
http://dx.doi.org/10.1016/j.melaen.2013.04.004
Bien-être: considérer l’être entier
Corps, pensée et psyché sont intrinsèquement liés. Ces trois paramètres interagissent:
le mal-être de l’un influe sur celui de l’autre. Ainsi, pour qu’une personne jouisse du bien-
être, il faut la considérer en son entier.
Le bien-être est employé dans toutes les conver-
sations, car il est le reflet d’un phénomène de
société démontrant, par là même, un état de mal-
être existant dans nos vies qu’elles soient familiales ou
professionnelles.
Corps, pensée et psyché
intrinsèquement liés
L’homme sait, par l’histoire de la philosophie et des
sciences, que le bien-être n’est pas exclusivement un
état mental. Au contraire, il traite de la personne dans son
ensemble: corps, pensée, psyché. L’être humain pos-
sède ces trois aspects
qui doivent tous être
pris en compte afin de
croître dans le bien-
être durable, car le
bien-être de chacun
des aspects est étroi-
tement lié à celui des
deux autres. La santé du corps peut affecter l’état de la
pensée et vice versa. Par exemple, le stress psycholo-
gique1 peut induire un certain nombre de conséquences
biologiques comme un système immunitaire affaibli,
des difficultés digestives, ou encore, par exemple, de la
rétention d’eau. De même, les problèmes biologiques
peuvent causer du stress psychologique. Face à ces
interactions, la médecine moderne est de plus en plus
intéressée à reconnaître l’importance de considérer le
spirituel, le mental et les aspects physiques de la santé
et de la maladie.
Des milliers d’années de pensées philosophiques et
culturelles ont conditionné les individus à une pensée
dualiste sur le corps et l’esprit, et par conséquent à
ignorer en partie l’interaction corps-esprit. Les penseurs
de la Grèce antique, comme Aristote, se sont demandés
si corps et esprit étaient séparés. Plus récemment, le
philosophe français René Descartes a argumenté qu’il
doit y avoir un esprit immatérielle séparé et distinct du
cerveau et du corps. Des milliers d’années de pensées
religieuses ont également renforcé cette notion que le
corps est séparé de l’esprit ou de l’âme. Plus difficile
était la notion que le corps était mauvais et que l’âme
était bonne. Ce type de pensée dualiste rationnelle
est un obstacle potentiel au bien-être. En résumé, la
recherche moderne a définitivement montré les liens
entre états mentaux et maladies cardiaques, les diffi-
cultés digestives, l’obésité et même certains cancers.
Le simple fait est que le corps et l’esprit ne sont pas
déconnectés ou séparés, ils sont intrinsèquement liés.
Il est important maintenant de ne plus considérer seu-
lement les pensées dans le but de faire l’expérience du
bien-être durable. Il faut considérer l’être humain tout
entier: corps, pensée et psyché.
Apprendre à permettre au corps, à la pensée et à la psy-
ché à fonctionner en harmonie est un élément essentiel
dans la voie du bien-
être durable.
Répondre aux
enjeux
de la petite
enfance
Dans un environne-
ment où les outils techniques sont de plus en plus per-
formants, où les mutations sont de plus en plus rapides,
les organisations peinent à répondre aux enjeux du
moment.
Augmentation du turn-over, perte d’efficacité du person-
nel, manque de motivation, de repères, absentéisme,
manque de créativité et d’adhésion au projet de l’or-
ganisation ou à sa mission, difficultés à respecter les
prévisions ou les budgets, manque d’adaptation à un
environnement de plus en plus complexe et mouvant,
à un nouveau poste ou aux mutations en cours, stress,
pressions psychologiques, etc. sont autant de symp-
tômes qui appellent de nouvelles réponses dans les
organisations et en particulier entre les individus, les
fonctions, les services et la direction.
C’est pourquoi au sein de toute structure et plus parti-
culièrement des structures Petite Enfance dont l’objectif
est la bientraitance des tout-petits, il est nécessaire pour
le personnel d’encadrement de trouver et de maintenir
en soi des équilibres fondamentaux (personnels, cor-
porels et relationnels). Cette démarche constitue un
moyen efficace de prévention de risques tels que stress
excessif, relations conflictuelles et spirale de l’épuise-
ment professionnel. w
Mots clés
• Bien-être
• Corps
• Pensée
• Psyché
• Stress
© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS
Marc Louis CASBOLT
Déclaration d’intérêts:
l’auteur déclare diriger la
société Lauriane Formations,
spécialiste du bien-être en
milieu professionnel, de la
coopération en institution et de
la gestion du stress, intervenant
auprès de professionnels de la
petite enfance.
L’auteur
Marc Louis CASBOLT
Formateur, directeur de
Lauriane Formations
Espace Descartes,
18 rue Albert Einstein,
77420 Champs-sur-Marne,
France
ml.casbolt@lauriane-
formations.com
Note
1 www.inrs.fr/accueil/
header/sujets-az_parindex.
html?rechercheIndexAZ=stress___
stress
Le stress psychologique peut induire
des conséquences biologiques comme
des difficultés digestives, des maladies
cardiaques ou même certains cancers