
Étant donnée une k-algèbre Ade dimension net un entier d≤n, on considère l’application
ϕd:A→ ∧d+1Adonnée par a7→ 1∧a∧a2∧ · · · ∧ ad. On dit que le degré d’algébricité de Aest
≤dssi ϕd= 0. On écrit deg(A)≤d.
Pour l’instant je n’ai pas parlé de la base k. Si c’est un corps il n’y a pas de problème, et dans
ce cas on dit que deg(A) = dssi ϕd= 0 et ϕd−16= 0. Sinon, on demande que Asoit localement
libre de rang n, et on dit que deg(A) = dssi c’est vrai pour toutes ses fibres. Par exemple A0
est de degré 2quelque soit la base, mais pour une déformation de A0dans Algcomm
3on ne peut
pas définir deg(A).
La condition deg(A)≤ddéfinit un fermé Algn,≤d⊂Algnet dedans on a un ouvert Algn,d.
4 Le déterminant II
J’énonce le théorème dans le cadre des schémas car j’aime bien voir l’algèbre commutative comme
de la géométrie :
Théorème : Soit Sun schéma normal intègre et A/S une algèbre de dimension n≥2. Soit
d≥2le plus petit entier tel que ϕd= 0. Alors il existe une unique section de Symd(A∨)appelée
déterminant et notée det, t.q.
(1) det : A→Gaest un morphisme de monoïdes multiplicatifs unitaires,
(2) le S-morphisme A→Adéfini en évaluant en a∈Ale polynôme det(T−a)est nul.
Le déterminant satisfait les propriétés supplémentaires :
(3) le schéma en groupes des unités de Aest la préimage de Gmpar det,
(4) si S0est normal intègre et S0→Sest plat alors detA0/S0= detA/S ×SS0.
(expliquer ce qu’est une algèbre sur S, et le point (2))
Remarque : en fait si deg(A/S)l’hypothèse de platitude dans (4) est inutile.
Preuve.
On définit det.Par unicité il suffit de le faire pour S= Spec(R)avec Alibre sur R. On considère
RA= Sym(A∨), l’anneau des fonctions de A, et αl’élément universel. Si on fixe une base
e1= 1, e2, . . . , ende A/R et qu’on pose ti=e∗
ialors RA=R[t1, . . . , tn]et α=t1e1+· · · +tnen.
On appelle Ple polynôme minimal de αsur KA= Frac(RA). J’affirme que P∈RA[T]. La
raison est que via le plongement
A →EndR(A),
αest annulé par son polynôme de Cayley-Hamilton CH. Donc Pdivise CH, lequel est à coefs
dans RA. Les racines de Psont donc racines de CH, donc entières sur RA, donc dans RA, donc
les coefs de Paussi, cqfd. On pose :
det := (−1)dP(0) .
On montre qu’il est multiplicatif et on n’en fera pas plus. On peut remplacer Rpar
K, une clôture algébrique de son corps des fractions. On prend une suite de composition
0 = V0⊂V1⊂ · · · ⊂ Vd=A, c’est-à-dire que Wi=Vi/Vi−1est A-module simple. On sait
qu’alors son commutant EndA(Wi)est une algèbre à division, donc =Kcar Kest alg. clos. Un
théorème de Burnside (qu’on peut voir comme un corollaire du théorème de densité de Jacobson ;
cf Bourbaki sur les modules et anneaux semi-simples) dit que le morphisme de Avers le bicom-
mutant EndK(Wi)est surjectif. Donc l’image αide αdans EndK(Wi)est l’élément universel de
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