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DANS LA VILLE,
DES CRÉATIONS
CONTEMPORAINES
Des édifices
modernes signés
par des architectes
guadeloupéens sont
venus enrichir
le patrimoine
architectural
de Basse-Terre.
Ainsi, le marché
intercommunal,
la gare routière et
la promenade du
littoral, avec son
kiosque et la statue
de Gerty Archimède,
première Antillaise
avocate et députée,
sont dus à Pascal
Berthelot et Jean-
Michel Mocka-
Célestine. Tandis que
L’Artchipel, scène
nationale de la
Guadeloupe, a été
conçu et réalisé par
Alain Nicolas en
1995. Cet espace
polyvalent, dont
la forme rappelle
le dôme du volcan
de la Soufrière,
s’intègre parfaitement
à son environnement.
L
’archipel guadeloupéen, situé dans l’arc des Petites
Antilles, est formé des îles de la Grande-Terre, de la
Basse-Terre, des Saintes, de Marie-Galante et de la Désirade.
La ville de Basse-Terre, qui tire son nom d’un terme de marine
du
XVII
esiècle désignant les terres et les côtes abritées des
alizés, figure dans le sud-ouest de la Basse-Terre, au pied du
massif volcanique de la Soufrière (1 467 mètres). Face à la mer
des Antilles, le site s’étend sur une rade ouverte aux vents du
large et s’organise sur un important réseau hydrographique.
Chef-lieu de région, capitale administrative, la cité tente
depuis quelques années de revitaliser ses centres anciens.
HISTOIRE D’UNE VILLE
C
HRISTOPHE
C
OLOMB OUVRE LA VOIE
.Les premiers
contacts entre Européens et Caraïbes ont lieu en 1493.
Christophe Colomb, ouvrant la voie aux galions espagnols,
parvient alors à ce site, occupé par les Précolombiens vers
500 av. J.-C. Les Français, menés par L’Olive et Du Plessis,
débarquent dans le nord de l’île en 1635, et le gouverneur
Charles Houël construit son «chasteau» sur la rive droite
de la rivière du Galion en 1650. C’est dans cet édifice,
principal poste de défense insulaire, qu’Européens et
Caraïbes signent un traité de paix en 1660.
L’
ESSOR DU XVIII
e
SIÈCLE
. La culture et la transformation
de la canne à sucre stimulent le développement du «bourg
de la Basseterre». À la fin du
XVII
esiècle, toutes les fonctions
politiques, militaires, religieuses et économiques y sont
concentrées. Au
XVIII
esiècle, tandis que le conflit franco-
anglais fait rage (la Guadeloupe est occupée de 1759 à 1763),
l’essor de l’industrie sucrière favorise l’intensification de la
traite négrière et de l’esclavage, codifié dès 1685. Encouragés
par cette prospérité, des aménagements urbains sont réalisés,
notamment en 1749 avec le tracé en damier du bourg Saint-
François, relié au bourg principal par un pont en pierre.
Entre 1765 et 1780 sont créés la promenade du cours Nolivos,
le Champ-de-Mars et la «nouvelle ville », établie au-dessus
du «bourg de la Basseterre».
L
ES CONVULSIONS DU XIX
e
SIÈCLE
. En 1794, les événements
révolutionnaires aboutissent à la première abolition
de l’esclavage. Il sera rétabli, en 1802, quand la rébellion
menée par le colonel Delgrès aura été écrasée sur ordre du
Premier consul, Napoléon Bonaparte. À ces troubles
intérieurs s’ajouteront les cyclones de 1825 et 1865, l’incendie
de 1844 et les épidémies de choléra de 1865 et 1866.
L’esclavage est définitivement aboli en 1848, conduisant les
«nouveaux libres» à s’installer sur les mornes non urbanisés.
U
N ÉLAN DE MODERNITÉ
.Le
XX
esiècle est marqué par l’élan
bâtisseur qui suit le cyclone de 1928 et par la requalification
des centres anciens à partir des années 1960. Dans les années
1930, l’architecte du ministère des Colonies, Ali-Georges Tur,
reconstruit les bâtiments publics dévastés, appliquant à son
vaste chantier les principes architecturaux issus du courant
moderniste. La technique du béton armé lui permet de
réaliser des édifices majeurs tels que la préfecture, le palais
de justice et le conseil général de Basse-Terre.
V
ERS UN RENOUVEAU
.En 1960, l’exportation de la banane est
source d’un nouvel essor économique. On édifie
des infrastructures portuaires ainsi que le boulevard
maritime. Mais, dès 1974, le transfert de la Compagnie
guadeloupéenne maritime vers le port de Jarry, plus adapté
pour la conteneurisation de la banane, provoque le déclin
économique de Basse-Terre. L’évacuation de la population vers
la Grande-Terre lors de l’éruption de la Soufrière,
en 1976, accentue encore ce phénomène. Le contrat de Plan
1994-1999 s’efforce d’y remédier en prévoyant le rééquilibrage
du territoire comme axe majeur du développement de la
Guadeloupe. Basse-Terre se tourne alors vers le tourisme et la
valorisation de son patrimoine historique.
BASSE-TERRE
À L’ABRI DES ALIZÉS
OUTRE-MER
Guadeloupe
Ville d’art
et d’histoire (1995)
12 410 habitants
600 hectares
LA CATHÉDRALE
Les Capucins, établis
dès 1673, sont
à l’origine du quartier
de Saint-François,
sur la rive droite de
la rivière aux Herbes,
et de la paroisse du
même nom, fondée
en 1713. L’église
Notre-Dame-
de-Guadeloupe y fut
construite en 1736 et
érigée en cathédrale
après la création
de l’évêché en 1850.
La façade ouest,
entièrement bâtie
en pierre de taille
volcanique, emprunte
son vocabulaire
à l’architecture
classique.
Au XIXesiècle,
l’édifice connaît
plusieurs
transformations –
agrandissement
des collatéraux,
adjonction de trois
chapelles : celles
du Sacré-Cœur,
de la Sainte-Vierge-
Notre-Dame- de
Guadeloupe
et du Saint-Sépulcre.
La cathédrale et
le clocher de 1837,
classés monuments
historiques, ont fait
l’objet de plusieurs
campagnes
de restauration.
Ci-dessus, la Soufrière,
l’un des neuf volcans
actifs des Petites
Antilles.
Page de gauche,
une maison
traditionnelle
en bois, aux couleurs
solaires.