Si, en effet, rien n’est tenté pour y remédier, la Tunisie, par exemple, risque de
rester pour longtemps encore une exception, en ceci qu’elle fut le seul pays, dont la religion
est l’Islam (article 1er de la Constitution tunisienne), à s’être doté d’une législation favorable à
la régulation des naissances et à la planification démographique et à avoir élaboré une
politique cohérente de contrôle des naissances, en banalisant l’emploi des contraceptifs et en
dépénalisant l’interruption artificielle de grossesse quand elle a lieu dans l’intervalle des trois
premiers mois et après ces trois mois, s’il y a des risques graves pour la santé de la mère et de
l’enfant (article 21 du code pénal tunisien, alinéas 3 à 5).
Il est vrai que pour la plupart des pays musulmans qui ont fait l’objet d’une
investigation à ce sujet, le danger d’un divorce entre, d’une part, pratiques sociales
« tolérantes » ou « laxistes » à l’égard des contraceptifs et des abortifs et d’autre part,
institutions juridiques et éthico-religieuses plutôt réticentes et conservatrices, risque de
s’aggraver davantage, justifiant par-là même un réexamen attentif, judicieux et ouvert des
textes juridiques afin que soit rétablie une certaines concorde entre les pratiques sociales, les
Droit (positif) et les valeurs dont une société s’enorgueillit.
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