Dossier thématique D ossier thématique Mémoire épisodique dans la schizophrénie Illustration d’une prise en charge en remédiation cognitive Episodic memory in schizophrenia – presentation of a cognitive remediation therapy IP I. Offerlin-Meyer1, J.M. Danion1, 2 rÉSumÉ Les troubles cognitifs constituent incontestablement une des caractéristiques les plus invalidantes de la schizophrénie. Ces troubles sont fortement corrélés aux perturbations de la vie quotidienne et de l’insertion socioprofessionnelle des patients. Au vu des résultats observés avec quelques patients, une remédiation cognitive fondée sur un programme ciblé et sur une approche “sur mesure” tenant compte du profil cognitif propre à chaque patient et se focalisant directement sur les situations de vie quotidienne semble être particulièrement prometteuse et appropriée aux patients schizophrènes. mots-clés : Schizophrénie – Remédiation cognitive –Approche “sur mesure” – Vie quotidienne – Insertion socioprofessionnelle. SUMMARY. Cognitive impairments are undeniably one of the most disabling characteristics of schizophrenia. These impairments are strongly correlated with everyday life disturbances and with the patient’s social and professional outcome. A form of cognitive remediation, grounded on a specific program and on a “made-to-measure” approach, that takes into account the cognitive profile and is adjusted to each patient, and that is specifically focalized on everyday life situations, seems to be a particularly promising and appropriate approach for schizophrenic patients, as shown by preliminary results obtained with some patients. Keywords: Schizophrenia – Cognitive remediation – “Madeto-measure” approach – Everyday life – Social and professional outcome. 1 Service de psychiatrie I, les hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg. E-mail : isabelle.off[email protected] 2 Unité Inserm 666, physiopathologie clinique et expérimentale de la schizophrénie, Strasbourg. 138 I l est aujourd’hui bien établi que les perturbations cognitives observées chez un grand nombre de patients schizophrènes, avec notamment des déficits dans des domaines tels que la mémoire, l’attention, la vigilance ou encore les fonctions exécutives, sont considérées comme l’une des raisons centrales de l’incapacité des patients à réintégrer une vie sociale et professionnelle satisfaisantes (1). Ces perturbations cognitives, vraisemblablement présentes dès avant le déclenchement de la maladie, perdurent pendant les périodes de rémission des symptômes cliniques de la pathologie (2) et s’expriment avec une grande diversité d’un patient à l’autre, tant sur le plan de leurs manifestations dans la vie quotidienne qu’en ce qui concerne les niveaux de fonctionnement, qui peuvent être altérés. À ce jour, plusieurs pistes d’intervention et d’approches méthodologiques (approche de groupe, utilisation d’un outil unique pour l’entraînement et la mesure de l’efficacité d’une remédiation, ou encore utilisation d’exercices de type drill) visant à remédier aux déficits cognitifs relevés dans la schizophrénie ont été expérimentées (2, 3). Les effets obtenus par ces interventions appliquées chez des patients schizophrènes sont modestes voire minimes (4). Cette absence d’effets convaincants peut sans doute être attribuée au manque de contrôle de certains facteurs tels que l’utilisation de tâches et/ou d’outils multidéterminés ou encore à la non-mise en rapport entre le profil cognitif propre à une personne et le programme proposé (5). Ces résultats préliminaires insatisfaisants soulignent en tout cas toute la nécessité d’aller au-delà des “approches de groupe” (6), en privilégiant la méthodologie du cas unique, et une approche “sur mesure” qui tienne compte du profil cognitif et des capacités déficitaires et préservées de chaque individu. Nous présentons ici un cas concret de remédiation cognitive d’un patient schizophrène. L’étude effectuée dans le cadre d’un réseau européen (Interreg IIIB) de collaboration entre les hôpitaux universitaires de Strasbourg, Liège et Luxembourg est centrée sur la remédiation cognitive des patients schizophrènes à des fins de réinsertion socioprofessionnelle. Cette approche préconise d’adopter une démarche individualisée dans laquelle des stratégies de remédiation “taillées sur mesure” sont élaborées afin de traiter directement certaines difficultés concrètes de la vie quotidienne des patients. La Lettre du Psychiatre - Vol. III - n° 7 - juillet-août 2007 prÉSeNtatioN De WL - CoNteXte GÉNÉraL WL est un homme célibataire âgé de 36 ans. Il est titulaire du brevet des collèges. Bon élève jusqu’en classe de seconde littéraire, sa maladie s’est déclarée franchement en novembre 1983 et l’a alors contraint à abandonner son cursus scolaire. Toutefois, le patient fait part de signes précurseurs de sa pathologie, avec notamment des difficultés d’adaptation sociale et d’autres troubles du comportement, dès l’âge de 7-8 ans. La dernière hospitalisation du sujet remonte au mois de mars 2005 (soit environ un an et demi avant le travail de remédiation qui lui a été proposé). Le diagnostic retenu est celui de “schizophrénie paranoïde” (selon les critères du DSM-IV). Avant que ce patient n’entre dans le dispositif de remédiation cognitive, son traitement consistait en deux neuroleptiques (2 prises quotidiennes de rispéridone [Risperdal®] 4 mg et 4 prises de cyamémazine [Tercian®] 25 mg), un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (2 x 20 mg/j de paroxétine [Deroxat®]), et une benzodiazépine (2 prises quotidiennes de bromazépam [Lexomil®]). En accord avec le patient et son médecin psychiatre référent, la décision a été prise de réduire la dose de bromazépam, compte tenu de ses effets délétères sur la mémoire, et de respecter un certain délai d’adaptation à cette nouvelle posologie (2 mois) avant de débuter la remédiation cognitive. À son entrée dans le dispositif d’évaluation, WL évoluait en milieu de travail protégé (centre d’aide par le travail [CAT]) depuis déjà deux ans. Néanmoins, supportant de plus en plus difficilement les contingences d’horaires et de productivité auxquelles il se sentait soumis, WL a pris la décision de démissionner pour bénéficier d’un suivi en hôpital de jour, ce qui lui permit de se consacrer à des activités plus récréatives et occupationnelles telles que faire du jardinage, ou participer à des ateliers de bricolage, tout en entretenant une vie sociale. Actuellement, il vit en appartement associatif, bénéficie d’un encadrement social et éducatif et d’un suivi en hôpital de jour à raison de trois jours et demi par semaine. De L’ÉvaLuatioN à La remÉDiatioN Bilan neuropsychologique préthérapeutique Le bilan neuropsychologique préthérapeutique (deux séances d’une durée respective d’une heure et demie) a évalué la mémoire de travail, la mémoire épisodique, différentes composantes attentionnelles, la vitesse de traitement de l’information, les fonctions exécutives et le fonctionnement cognitif général. Ce bilan a mis en évidence des performances déficitaires en mémoire épisodique verbale, flexibilité, inhibition, attention et planification. Des questionnaires d’auto-évaluation de la mémoire, de l’attention, de la cognition et de l’estime de soi ont également été administrés. Identification des processus cognitifs perturbés L’étape suivante a consisté en une analyse des processus cognitifs impliqués dans les situations de la vie quotidienne pour lesquelles le patient éprouvait des difficultés. En effet, invité La Lettre du Psychiatre - Vol. III - n° 7 - juillet-août 2007 à évoquer les obstacles qu’il rencontre au quotidien, WL fait état de difficultés particulières pour retenir l’histoire d’un livre, pour se souvenir d’articles faisant pourtant référence à son sport favori, ou encore pour se rappeler le contenu du journal télévisé. Les résultats mis en évidence par le bilan cognitif ont permis de confirmer les plaintes du sujet, en objectivant en particulier des difficultés à organiser l’information à l’encodage, qui se traduisent notamment par des difficultés à mémoriser et à restituer des récits, indépendamment de la modalité de présentation (écrit, oral). Ces observations ont mené à l’élaboration d’une intervention focalisée sur la mémoire épisodique verbale, plus précisément sur les processus d’organisation de l’information à l’encodage. À l’issue du bilan cognitif et de l’analyse des processus cognitifs impliqués dans les situations de vie quotidienne, et avant d’entamer la remédiation cognitive, le patient a bénéficié d’une séance d’information générale. Cette séance avait pour but de lui transmettre des informations concernant ses capacités altérées et celles qui restaient préservées. Lors de cette séance, nous avons également établi avec le sujet, en tant que partenaire à part entière, le contrat de remédiation qui mentionnait, entre autres, le contenu du programme, la durée et la fréquence des séances (encadré 1). Le patient a signifié son accord et son engagement en signant ce contrat, qui lui permet en outre de savoir, à tout moment, où il se situe par rapport au déroulement initialement prévu. Dossier thématique D ossier thématique Participant : WL 1) Modalités pratiques – La remédiation s’étendra du mardi 4 avril 2006 au mardi 4 juillet 2006 à raison de trois fois par semaine : le mardi de 10 h 30 à 12 heures ; le mercredi de 15 h 30 à 17 heures et le jeudi de 13 heures à 14 h 30. – Du 17 au 21 juillet 2006, l’efficacité de la remédiation sera évaluée (post-test des lignes de base, évaluations via questionnaires, évaluations subjectives et éventuellement par des tests cognitifs). – La durée des séances de remédiation sera de 1 h 30, adaptable en fonction du niveau de fatigue. – Les séances se feront exclusivement de manière individuelle. – La revalidation impliquera également des exercices à faire “à domicile”. 2) Contenu du programme de remédiation – Au début, exercices divers de mémoire de travail dans le but d’améliorer la gestion immédiate de diverses informations présentées rapidement (dans les conversations, à la télévision, etc.). – Apprentissage de stratégies (structuration de l’encodage) afin de pouvoir mémoriser le contenu d’une nouvelle. Encadré 1. Exemple de contrat de remédiation. Nature de l’intervention cognitive spécifique mise en œuvre Le travail préconisé consistait en l’apprentissage d’une stratégie (structuration de l’encodage) par l’intermédiaire de l’utilisation d’une macrostructure (encadré 2), afin de pouvoir mémoriser 139 Dossier thématique D ossier thématique un matériel cohérent et significatif comme le contenu d’un livre ou d’articles de journaux. L’objectif était d’augmenter les opérations de compréhension et de structuration des informations. Le genre littéraire ayant servi de support à cet apprentissage est celui de la nouvelle (7), qui offre l’avantage d’être relativement concis. Nous avons déterminé un certain nombre d’informations signifiantes par chapitre, de manière à réaliser une grille d’analyse et de cotation du rappel fourni par le patient. Par ailleurs, alors que nous ne développerons pas cet aspect dans le présent article, nous avons également proposé des exercices de mémoire de travail à ce patient afin de lui apprendre des stratégies à appliquer dans les situations de la vie quotidienne telles que les conversations ou encore l’écoute du journal télévisé. En matière de remédiation cognitive, la macrostructure fait partie des méthodes de facilitation et fait appel à une technique d’apprentissage actif. Pouvant être qualifiée de véritable trame de lecture, la macrostructure permet au sujet de se servir d’un schéma général pour repérer les éléments pertinents d’un texte, les comprendre, les organiser chronologiquement et logiquement, et identifier les liens pouvant exister entre les différentes informations. Il s’agit en fait d’un support papier (feuille format A4) comportant différents espaces ou rubriques, tels que le titre de la nouvelle, le contexte général (quand et où se déroule l’intrigue), l’identification des personnages principaux, les actions, le dénouement de l’histoire. Ce support permet incidemment de distinguer l’essentiel de l’accessoire, ce qui, en retour, permet de prioriser l’information et, par conséquent, de réduire le nombre d’informations à stocker. En outre, l’utilisation d’une macrostructure permet de systématiser la méthodologie. Encadré 2. Macrostructure. Lignes de base avant remédiation On désigne par “lignes de base” la (ou les) mesure(s) que prend le thérapeute au seuil, à mi parcours et au terme d’une remédiation afin de mettre en évidence les différences qu’il y a entre les performances et les capacités du sujet, entre l’avant et l’après intervention. Il s’agit généralement d’exercices succincts de contrôle qui sont appliqués de façon strictement identique dans leur structure, mais qui portent sur des contenus évidemment différents, pour éviter d’éventuels effets test-retest. Dans le cadre de notre étude, un prétest a été administré avant de commencer le travail de remédiation proprement dit, afin de disposer de mesures de base auxquelles se référer (avant toute mise en place de stratégie). Au cours de ce prétest, WL a été invité à lire un court article et à en restituer ensuite le plus d’informations possibles. En outre, la première partie de la nouvelle étudiée a également tenu lieu de ligne de base. Ces premières mesures nous ont permis d’identifier le nombre moyen d’informations signifiantes restituées spontanément par le patient en dehors de toute stratégie. La ligne de base post-test a consisté à inviter WL à lire une autre nouvelle d’une longueur et d’une difficulté équivalentes à celles de la première. 140 Remédiation cognitive La remédiation cognitive portait sur l’utilisation d’une macrostructure appliquée à la lecture d’une nouvelle littéraire. Les lignes de base utilisées dans ce cadre consistaient en : ❱ des textes organisés, c’est-à-dire structurellement proches des nouvelles littéraires : il s’agissait d’articles relativement brefs (type article de journal) et de la première partie de la nouvelle étudiée. Ces textes organisés représentent ce que l’on appelle des lignes de base spécifiques, c’est-à-dire qu’elles correspondent aux aspects qui seront directement travaillés tout au long de la remédiation ; ❱ du matériel non organisé, c’est-à-dire structurellement très distinct des nouvelles littéraires. Des listes de 15 mots abstraits ont ainsi fait l’objet d’un apprentissage en 5 essais consécutifs. Ce matériel non organisé représente ce que l’on appelle des lignes de bases non spécifiques, c’est-à-dire qu’il correspond aux aspects qui ne seront pas traités pendant la remédiation, mais auxquels la procédure entraînée est néanmoins applicable. Au cours de ce travail, et une fois l’utilisation de cette macrostructure bien intégrée, WL a progressivement été invité à se distancier du support papier, afin de ne pas créer une dépendance qui serait un frein à une application systématisée de la méthodologie en l’absence de support physique. Dans ce cadre, il est passé du rappel avec la macrostructure sous les yeux à la réalisation du rappel à l’aide d’une représentation mentale de la macrostructure. Le patient a, en outre, été incité à synthétiser l’information sous forme de mots-clés, afin d’organiser le matériel et de s’approprier l’information avec son propre vocabulaire, ce qui facilitera le rappel ultérieur. Les facteurs clés de cette stratégie de facilitation reposent sur l’organisation explicite de l’information et une progression étape par étape. L’intervention s’est déroulée au rythme de trois séances hebdomadaires, à raison de 1 h 30 par séance. Le tout s’est échelonné sur trois mois. Évaluation postremédiation L’évaluation postremédiation a consisté en un bilan cognitif, des lignes de base cognitives spécifiques en rapport avec les objectifs ciblés, des lignes de base non spécifiques et plusieurs questionnaires d’auto-évaluation. La comparaison des bilans cognitifs réalisés en phases pré- et postremédiation a mis en évidence une normalisation des performances dans les tâches de mémoire épisodique verbale, avec notamment une normalisation de la quasi-totalité des scores au sous-test Mémoire Logique (8). On relève en outre une amélioration de la planification, assortie d’une progression plus discrète de la flexibilité et de l’attention divisée. De même, les performances de WL sont globalement meilleures dans les épreuves attentionnelles, ce qui se traduit par une diminution des erreurs après la remédiation cognitive. Quant aux lignes de base cognitives spécifiques, elles témoignent également des progrès de WL, alors que les lignes de base non spécifiques, elles, ne bougent pas : à l’issue de la remédiation, elles sont équivalentes à ce qu’elles étaient avant de commencer ce travail. Enfin, en ce qui concerne la mémorisation d’un texte organisé, WL rappelle La Lettre du Psychiatre - Vol. III - n° 7 - juillet-août 2007 près de 85 % d’informations après la revalidation, alors que son score n’était que d’environ 30 % avant la remédiation. La confrontation des réponses aux questionnaires pré- et post­ remédiation a également objectivé des progrès chez ce patient. WL affirme à présent être en mesure de mieux organiser son travail et, par conséquent, de mieux se souvenir de ses actes ou lectures. Ces progrès sont également observés et confirmés par ses parents. Arrêt sur images et réflexion clinique À ce jour, deux patients ont achevé le cycle de remédiation et deux autres projets sont en cours. Les deux premiers travaux (patients WL et GC) ont tous deux été à l’origine d’une amélioration assez spectaculaire du fonctionnement cognitif des patients (9). Ces changements fort encourageants observés chez les patients schizophrènes à l’issue d’une remédiation cognitive ne doivent toutefois pas nous empêcher de mener une réflexion clinique de fond. En effet, cette expérience préliminaire en matière de remédiation cognitive nous a permis d’observer des réactions très diverses chez les patients engagés dans ce type de thérapie. Ainsi, le programme de remédiation et ses effets positifs sur le parcours professionnel d’un de nos patients (GC) lui ont finalement permis d’accepter et d’aborder avec réalisme et de façon positive des difficultés cognitives initialement déniées, sans doute dans un élan de désirabilité sociale. WL, quant à lui, nous a fait part de l’inconfort dans lequel l’ont tout d’abord mis ses capacités de mémorisation retrouvées. En effet, cette situation lui rappelait son état d’avant la déclaration de la maladie, quand il était au lycée. Il s’est alors posé la question de son évolution possible : allait-il repasser par les difficultés qu’il avait connues par le passé ? Bien entendu, de nombreuses séances d’échange avec le patient ont été consacrées à ces questionnements. Ces deux exemples illustrent à quel point il est important que les patients entrant dans ce type de dispositif soient stabilisés du point de vue clinique, qu’ils aient conscience de leurs difficultés et aient une bonne nosognosie. Conclusion Ce résultat préliminaire indique qu’une remédiation de la mémoire épisodique verbale taillée sur mesure en fonction des difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne par les patients souffrant de schizophrénie, et élaborée spécifiquement sur la base d’une exploration individualisée du fonctionnement cognitif, constitue une approche prometteuse. La Lettre du Psychiatre - Vol. III - n° 7 - juillet-août 2007 Cette approche tout à fait essentielle qu’est la remédiation cognitive, en favorisant l’amélioration des performances cognitives et le transfert de ces performances à d’autres domaines de la vie quotidienne, favorise également la réinsertion sociale et professionnelle du patient. Toutefois, il convient d’évaluer aussi le poids des autres variables, non cognitives, impliquées dans les difficultés d’adaptation que rencontrent les patients schizophrènes, ainsi que les effets “collatéraux” que peut induire la remédiation cognitive. Ces effets, comme l’illustre notre étude de cas, sont susceptibles d’entrer en résonance avec la psychopathologie particulière de la schizophrénie. En effet, ces résultats fort prometteurs pour le patient, et gratifiants pour les chercheurs et les cliniciens, ne doivent pas faire perdre de vue l’impact psycho-affectif que peuvent avoir ces changements sur la vie du patient, et doivent susciter la curiosité et l’intérêt permanents des cliniciens afin de détecter rapidement le moindre mal-être, ou la moindre erreur d’interprétation ou d’attribution causale de la part du patient quant à ses progrès et à leurs conséquences sur sa vie quotidienne et/ou professionnelle. ■ Dossier thématique D ossier thématique R é F é R ENCES b i b l i o g r a p h i q u e s 1. Green MF, Kern RS, Braf, DL, Mintz J. Neurocognitive deficits and functional outcome in schizophrenia: Are we measuring the “right stuff”? Schizophr Bull 2000;26:119-36. 2. Kurtz MM, Moberg PJ, Gur RC, Gur RE. Approaches to cognitive remediation of neuropsychological deficits in schizophrenia: a review and meta-analysis. Neuropsychol Rev 2001;11:197-210. 3. Erlenmeyer-Kimpling L, Cornblatt B. High-risk research in schizophrenia: a summary of what has been learned. J Psychiatr Res 1987;21(4):401-11. 4. Twamley EW, Jeste DV, Bellack AS. A review of cognitive training in schizophrenia. Schizophr Bull 2003;29(2):359-82. 5. Larøi F, Van der Linden M. Revalidation cognitive et schizophrénie : pour une approche individualisée et centrée sur les activités de la vie quotidienne. La ­Lettre du Psychiatre 2007;3. In press. 6. Lapasset JA, Silverstein SM. Réhabilitation cognitive de la schizophrénie ; une approche pragmatique du processus d’intégration pour lutter contre les symp­ tômes réfractaires. Santé Mentale au Québec 2004;XXIX(2):89-116. 7. Aymé M. Le Passe-muraille. Paris: Gallimard, 1943. 8. Wechsler D. MEM-III : Manuel de l’échelle clinique de mémoire (3e éd.) Paris : Les éditions du centre de psychologie appliquée, 2001. 9. Offerlin-Meyer I, Larøi F, Van der Linden M, Danion JM. 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