CHAPITRE 10 GROUPES ET RESEAUX SOCIAUX

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CHAPITRE 10 GROUPES ET RESEAUX SOCIAUX
Partie 1 : Comment les individus s'associent-ils pour constituer des groupes
sociaux?
Notions clés
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Groupes primaires
Groupes secondaires
Groupe d'appartenance
Groupe de référence
Malgré un idéal égalitaire, les différences culturelles et économiques entre les individus
persistent et conduisent à la formation de groupes sociaux, ayant une taille plus ou moins
forte. La taille du groupe influence directement la capacité d'action et de mobilisation du
groupe, mais contrairement aux apparences, un groupe de taille importante n'est pas
nécessairement plus efficace qu'un groupe de taille plus restreinte.
I.
Les principales composantes de la structure sociale
A. La société reste régie par des hiérarchies sociales
Dans les sociétés modernes occidentales, il y a eu depuis la fin du XVIIIe siècle et le XIXe
siècle abolition des classes et des ordres. Ce sont donc normalement des sociétés égalitaires
en droit.
Néanmoins, ces sociétés demeurent structurées par la présence de différentes catégories
sociales, ayant chacune des caractéristiques marquées. Ces caractéristiques peuvent être de
nature économique, sociale ou culturelle.
B. Groupe social et catégorie sociale
1.Définitions
Le groupe social est un ensemble d'individu ayant des relations plus ou moins fortes, mais
ayant une situation et des activités communes et une conscience d'appartenir au même groupe.
La catégorie sociale regroupe un ensemble d'individu ayant des situations et des activités
communes, mais n'ayant pas réellement la conscience d'appartenir à un groupe.
2.Groupe primaire et groupe secondaire
Un groupe primaire est constitué d'un nombre réduit de personnes.
La famille est un bon exemple de groupe primaire car les individus y sont en nombre limités
et sont généralement unis par des liens de solidarité et une conscience forte.
Un groupe secondaire est constitué d'un nombre plus importants de personnes, qui partagent
toujours un sentiment d'appartenance au groupe et exercent des liens de solidarité.
3.Groupe d'appartenance et groupe de référence
Un groupe d'appartenance est le groupe d'origine d'un individu. L'individu peut par la suite
quitter ce groupe ou y rester.
Un groupe de référence est le groupe que souhaite rejoindre un individu.
Généralement, l'individu doit acquérir les normes, les valeurs et les codes du groupe de
référence, qui peuvent différer du groupe d'appartenance, pour pouvoir rejoindre ce groupe.
Merton, sociologue américain parle de socialisation anticipatrice.
On considère un fils d'ouvrier. Son groupe social d'appartenance est le groupe des ouvriers.
Si cet individu souhaite devenir cadre, le groupe de référence est celui des cadres.
C. Les Professions et Catégories Socio-Professionnelles (PCS)
Les Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) sont un outil très souvent utilisé
dans les enquêtes économiques et sociales en France. Elles ont été mises au point par l'INSEE
dans les années 1950 puis ont été redéfinies en 1982. Les individus sont classés selon
plusieurs critères comme leur poste occupé, le type d'entreprise (privée ou publique), le statut
(indépendant ou salarié), la taille de l'entreprise, etc.
En revanche, les individus ne sont pas classés selon leur revenu. On distingue aujourd'hui six
grandes catégories :
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II.
Les agriculteurs
Les artisans, commerçants et chefs d'entreprises
Les professions intermédiaires
Les cadres et professions intellectuelles supérieures
Les employés
Les ouvriers
Le fonctionnement et les capacités d'action des groupes
sociaux
A. Les relations individuelles varient selon la taille du groupe
Dans les groupes primaires, où les individus sont en nombre restreints, les liens entre les
individus sont très forts et la solidarité est très active. Les individus partagent les mêmes
valeurs et les membres s'assurent du respect des règles au sein du groupe.
Dans les groupes secondaires, comme les syndicats ou les partis politiques, les individus
sont plus nombreux et la conformité aux normes peut être plus faible. Les individus adhèrent
au groupe car ils partagent des valeurs communes mais aussi car ils espèrent en tirer des
bénéfices.
Un salarié peut adhérer à un syndicat pour mieux protéger ses droits et mieux faire connaître
ses revendications.
B. La taille du groupe influe sur l'action collective
Un individu adhère généralement à un groupe pour promouvoir ses revendications, mais
cherche dans le même temps à minimiser le temps qu'il passe et l'énergie qu'il consacre dans
le groupe.
Ainsi, dans les groupes primaires, les individus seront généralement plus efficaces et plus
actifs que dans les groupes secondaires, du fait de la taille plus faible du groupe et de la
surveillance réciproque exercée entre les membres du groupe. On peut ainsi comprendre le
succès des groupes de pression. Néanmoins les grands groupes disposent en général de
ressources financières plus fortes.
Un groupe de pression cherche à promouvoir ses propres intérêts (économiques, sociaux,
écologiques, etc.) en agissant directement auprès des gouvernants, afin qu'ils promulguent des
lois qui leur sont favorables.
Mancur Olson résume ce phénomène dans le « paradoxe de l'action collective » : plus le
groupe est grand, plus la probabilité qu'il passe à l'action est faible. Dans un grand groupe, les
membres risqueraient en effet d'agir en « passagers clandestins ».
Des individus agissent en passagers clandestins lorsqu'ils préfèrent laisser les autres porter
leurs revendications et agir à leur place, tout en cherchant à bénéficier des avantages futurs.
Ainsi, l'agrégation des comportements individuels conduit généralement à l'impossibilité
d'agir.
Afin d'éviter des comportements de passagers clandestins, les groupes peuvent chercher à
renforcer les contrôles sur leurs membres ou à mettre en place des incitations sélectives.
Les incitations sélectives sont des mesures qui visent à ne récompenser que les membres qui
participent à l'action collective, en leur accordant par exemple les bénéfices tirés de l'action. Il
peut s'agir d'incitations matérielles ou immatérielles
Partie 2 Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils?
Notions clés
 Capital social
 Sociabilité
I.
L'importance du capital social
Un réseau social est un ensemble d'individus ou de groupes, reliés entre eux par des liens
plus ou moins forts, suites à des interactions entre ces individus ou ces groupes.
Les réseaux sociaux constituent une forme spécifique de coordination entre acteurs et de
sociabilité.
Les formes de sociabilité désignent la façon dont est organisé le lien social entre les
individus.
Le capital social représente l'ensemble des relations d'un individu (carnet d'adresse) et des
informations dont il dispose, du fait de son appartenance à un groupe social.
Le capital social est un des 4 capitaux de Bourdieu avec le capital économique, le capital
culturel et le capital symbolique (capacité d'influence d'un individu).
Le capital social peut ainsi être utilisé par l'individu pour rechercher un emploi ou pour
accéder à des positions sociales élevées.
II.
La force des « liens faibles »
Le sociologue américain Granovetter oppose les liens forts et les liens faibles.
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Les liens forts sont des liens qui unissent des individus du même groupe social. Les
individus tendent ainsi à partager les mêmes normes et les mêmes pratiques.
A l'inverse, les liens faibles unissent des individus de deux groupes sociaux différents
été permettent donc de connecter ces deux groupes.
Un individu peut alors utiliser ses liens faibles, qui se révèlent généralement très efficaces,
pour rechercher un emploi. Les liens faibles permettent donc d'accéder à des positions prisées
socialement. Ils tendent aujourd'hui à se multiplier en raison des nombreuses possibilités
offertes par internet (Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo, etc.).
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