Cet article paraîtra dans le prochain numéro d’Inform’ACTION (no 32).
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Inform’ACTION est le bulletin d’information bilingue du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP)
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Évaluation des tests de détection de l’antigène NS1
au cours de l’épidémie de DEN-4 en Polynésie française
Introduction
Un diagnostic rapide et spécifique de la dengue est essentiel tant à la
prise en charge clinique des patients infectés qu’à la surveillance et au
contrôle de la diffusion de la maladie.
Durant la phase fébrile de la maladie, cette confirmation est
traditionnellement réalisée par isolement viral ou par Reverse
Transcription PCR (RT-PCR). Cependant, ces méthodes, coûteuses et
techniquement difficiles à mettre en place, sont généralement réservées à
des laboratoires spécialisés. Depuis 2002, la détection de la protéine
NS1, protéine non structurale sécrétée par le virus de la dengue,
représente une nouvelle approche dans le diagnostic de la phase aiguë
de la maladie (principalement dans les cinq premiers jours) [1]. Plusieurs
kits commerciaux de détection de l’antigène NS1 (Ag NS1) par des
techniques immunoenzymatiques, ELISA ou immunochromatographiques
(tests rapides) sont désormais disponibles, permettant ainsi sa mise en
œuvre par la plupart des laboratoires de biologie médicale.
Ces tests possèdent une excellente spécificité, mais leur sensibilité varierait selon le sérotype viral [2-4]
et le type d’infection (primaire vs secondaire) [5, 6].
En Polynésie française, contrairement à d’autres zones de transmission, la dengue se transmet sur un
mode endémo-épidémique. Les épidémies liées à l’introduction
d’un nouveau sérotype sont suivies de périodes de faible
circulation virale, sans cocirculation pérenne de plusieurs
sérotypes. Dans ce contexte, les tests servant conjointement
au diagnostic et à la surveillance doivent se montrer à la fois
spécifiques, sensibles, tout en restant abordables et faciles à
mettre en œuvre pour de grandes séries.
L'épidémie de dengue 4 (DEN-4) qui a touché la Polynésie
française en 2009 nous a donné l'opportunité d'évaluer les
performances pour ce sérotype de trois kits commerciaux
(Biorad Platelia™ Dengue NS1 Ag ELISA, Panbio® Dengue
Early ELISA – seconde génération et Standard Diagnostics
Dengue NS1 Ag ELISA), en nous basant sur la RT-PCR
comme technique de référence.
L'étude
Entre février et avril 2009, 181 patients consécutifs présentant
un syndrome dengue-like en phase aiguë, originaires des îles
de Taha'a et Bora-Bora (Polynésie française), ont été inclus
Définition de cas :
syndrome dengue-like
La définition clinique d’un cas suspect
(syndrome dengue-like) est
l’association au minimum :
• d’une fièvre élevée (≥ 38,5 ºC), de
début brutal, évoluant depuis
moins de huit jours,
• d’un syndrome algique : céphalées
(en particulier douleurs rétro-
orbitaires), arthralgies ou myalgies,
et
• de l’absence de tout autre point
d’appel infectieux (en particulier
respiratoire ou ORL).
Source : Bureau de veille sanitaire, Direction
de la santé, Polynésie française.