Depression chez l`adolescent

publicité
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
D’emblée, il parait important d’insister sur :
1. le diagnostic de dépression est difficile chez l’adolescent en
raison d’une symptomatologie fluctuante et variée ;
2. les états dépressifs chez l’adolescent ne sont pas isolés et sont
souvent compliqués, infiltrés de son recours à l’agir sous forme de
tentatives de suicide, de troubles du comportement venant au
premier plan;
3. la gravité de certaines dépressions peuvent affecter le
développement affectif et compromettre l’intégration sociale du
sujet.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
Les variations de l’humeur des garçons et des filles de 13 à 20 ans ont
souvent été attribués au processus normal de l’adolescence. Aux cotés des état
dépressifs majeurs (EDM)
dont la prévalence est située entre 2 et 8%,
augmentant avec l’âge, on constate chez les adolescents une humeur dépressive
d’intensité variable dans une fréquence allant de 28 à 44 % de la population
générale (D.Marcelli, E Berthaut. 2001).
2/3 des adolescents présentant des troubles de l’humeur véritables ne sont
pas traités ni médicalement ni psychologiquement; les conséquences peuvent
être graves dans certains cas marquant les vies par des échecs scolaires, des
troubles du caractères qui s’incrustent, des conduites suicidaires et addictives ou
de dépendance. (CORCOS et coll. 2003)
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
En psychiatrie, la dépression peut être.
 Un symptôme (humeur triste) ;
 Un syndrome (état dépressif) ;
 Une psychose aigue (la mélancolie).
C’est une modification pathologique de l’humeur : dans
le sens de la douleur et du désagréable.
DIAGNOSTIC POSITIF
Dans sa forme typique, l’état
dépressif associe : une
humeur dépressive, une inhibition psychomotrice et des
symptômes associés.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
La dépression de l’adolescent pose le problème de son repérage
clinique. En pratique, il s’agit de
savoir reconnaître un état dépressif
derrière des troubles du comportement ou un changement d’attitude
générale du sujet. Il faut savoir différencier les états dépressifs vrais des
manifestations d’allure dépressive liées aux remaniements qui s’opèrent
à l’adolescence.
Ici ne peut parfois se faire de distinction évidente qu’à l’analyse fine
des symptômes et il arrive assez souvent de minimiser un état dépressif et
de le négliger pensant qu’il s’agit d’une expression banale d un processus
de deuil ou d’une situation de mise en doute sur le plan de l’image de soi,
du narcissisme ou des identifications.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
Les
filles
manifestent
leur
dépression
par
des
préoccupations sur l’image du corps, du poids, des douleurs
erratiques ou persistantes… qui s’apparentent à des signes
d’appel qu’il faut prendre en compte et évaluer.
Quand les garçons dépriment, ils le montrent plus sur le
volet comportemental de l’agressivité qui vise à décharger
des tensions et leur apparente violence cache mal la
souffrance née d’une image négative d’eux-mêmes.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
État de morosité
Situation à la lisière de la normalité, inscrit dans la
problématique et lié aux remaniements à l’œuvre chez le jeune
adolescent .
Cliniquement on retrouve un désintérêt (relatif) vis-à-vis du
monde environnant, un sentiment d’ennui (« j’en ai marre », « ça
sert à rien, je sais pas quoi faire ») et de tristesse, avec parfois des
crises de larmes réactionnelles à des frustrations minimes.
Il s’agit d’un état fluctuant, sensible aux mouvements de
l’entourage.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
Dépression juvénile d’infériorité
Appelée ainsi car inhérente à la perte de l’estime de soi,
problématique narcissique déjà décrite, autour de quoi
s’organise la symptomatologie de cet état qui va s’installer
chaque
fois
que
les
difficultés
d’identification
seront
rencontrées. Repli narcissique ou sur soi, idées de culpabilité,
d’incapacité ou d’infériorité (« je suis mal », « je n’y arriverais
pas »..) sont les expressions les plus fréquentes.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
Épisode dépressif majeur (EDM)
Syndrome constant de durée supérieure à 15 jours, il est de la même
teneure clinique que l’EDM décrit chez l’adulte avec la classique
symptomatologie comprenant tristesse, ralentissement psychomoteur et
des cognitions ou pensées mortifères et d’anhédonie (perte du sentiment
de plaisir). Cependant l’adolescent exprime plus rarement sa souffrance
dépressive de manière spontanée surtout les idées ou projets suicidaires.
L’irritabilité, l’hostilité et les conduites dites caractérielles (au sens
péjoratif) peuvent dominer le tableau et remplacer le sentiment dépressif
source de malentendus socio-familiaux et même cliniques pouvant
précipiter un acte suicidaire.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
Dépression d’abandon
Considérées par JF. Masterson comme la cause du syndrome
borderline (état limite), la dépression d’abandon est évoquée d’emblée
face à un adolescent dont l’expression symptomatique de son affection
est dominée par le passage à l’acte hétéro ou autoagréssif.
Si l’acting out est caractéristique de la réactivité des adolescents, il
ne s’inscrit pas dans un contexte dépressif avec des sentiments
d’abandon, de vide, d’ennui et les souvenirs de séparation
traumatiques tels qu’ils se retrouvent dans ces tableaux.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ASPECTS CLINIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES A L’ADOLESCENCE
Dépression psychotique ou dépression
mélancolique
Le
médecin
(généraliste
ou
pédiatre)
ou
le
psychologue (scolaire) qui connaissent l’adolescent et sa
famille sont souvent les premiers à soupçonner le
syndrome dépressif alors même que les motifs de la
consultation (à la demande de l’adolescent lui-même)
sont des troubles fonctionnels (douleurs abdominales,
céphalées,..) ou encore plus évocateurs une asthénie ou
des troubles du sommeil.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
L’ENVIRONNEMENT FAMILIAL
Les parents participent au travail de séparation et ont
personnellement à effectuer, comme l’adolescent, un travail de deuil. Les
parents, dans le cas des dépressions chez les adolescents, sont souvent
considérés comme une partie du contexte pathologique. Selon le type
de dépression le problème se posera de façon différente.
L’environnement familial peut jouer un rôle déclencheur lorsqu’une
réaction anxiodépressive est liée à un désaccord conjugal des parents, à
un divorce, à l’alcoolisme, à la mort d’un parent ou à l’inverse à un
contrôle entravant le souhait de séparation.
Les dépressions et particularités
chez l’adolescent
ROLE DE L’ENVIRONNEMENT FAMILIAL
Mais le milieu familial peut jouer également le rôle protecteur lorsque
cette réaction dépressive est liée à l’échec d’une relation sentimentale, à une
difficulté scolaire ou professionnelle ou un conflit avec un autre adolescent ou
un groupe de pairs.
Dans les dépressions d’abandon, on comprendra facilement que les
parents peuvent être directement concernés en particulier la mère d’autant
qu’elle renvoie à l’adolescence à une réviviscence de sentiments d’abandon
survenus entre 1ans ½ et 3 ans, âge où l’enfant cherche à s’individualiser et
où il a été confronté à la difficulté de la mère de supporter cette séparation,
décourageant et disqualifiant la démarche en retirant tout appui à son
enfant.
Téléchargement