Une base de Riesz d`un espace de Hilbert H est l`image d`une base

QUASI-CRISTAUX, ´
ECHANTILLONNAGE IRR´
EGULIER ET
TH´
EORIE DU CONTR ˆ
OLE
YVES MEYER
Une base de Riesz d’un espace de Hilbert Hest
l’image d’une base hilbertienne de Hpar un isomor-
phisme (non n´ecessairement isom´etrique) T:H 7→ H.
Soit KRnun ensemble compact de mesure de
Lebesgue positive et H=L2(K) l’espace de Hilbert des
fonctions d´efinies sur Ket de carr´e int´egrable pour la
mesure de Lebesgue sur K. Soit Λ Rnun ensemble
discret.
D´efinition 1. Les ensembles Λet Ksont en dualit´e
de Fourier si toute fonction fL2(K)s’´ecrit, de
fa¸con unique,
(?)f(x) = X
λΛ
c(λ) exp(2π·x)
avec
X
λΛ|c(λ)|2' kfk2
2.
C’est le cas si et seulement si les fonctions
(? ?) exp(2π·x), λ Λ,
constituent une base de Riesz de L2(K).
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Une version ´equivalente de cette propri´et´e est l’´etude
du cas critique de l’´echantillonnage irr´egulier.
On ´ecrit FP WKsi FL2(Rn) et si le support de
la transform´ee de Fourier fde Fest inclus dans K. On
d´efinit l’op´erateur d’´echantillonnage S:P WK7→ l2(Λ)
par S(F) = F(λ), λ Λ.Alors Λ et Ksont en dualit´e
de Fourier si et seulement si Sest un isomorphisme
entre P WKet l2(Λ).Cela entraˆıne que la mesure |K|
de Ksoit ´egale `a la densit´e de Λ mais cette condition
(´echantillonnage critique de Shannon) n’est ´evidemment
pas suffisante.
Lemme 0.1. Si Λet Ksont en dualit´e de Fourier,
il existe un  > 0tel que si
Λ0={λ+(λ), λ Λ,|(λ)| ≤ }
alors Λ0et Ksont aussi en dualit´e de Fourier.
Lemme 0.2. Si Λet Ksont en dualit´e de Fourier,
alors, pour tout τRnet tout yRn,Λ+τet K+y
sont aussi en dualit´e de Fourier. De mˆeme pour toute
matrice n×ninversible A, A(Λ) et (A)1(K)sont
en dualit´e de Fourier.
Les seuls exemples qui ´etaient connus en dimension
1 sont K= [0,1],Λ = Z,(s´eries de Fourier usuelles)
et ceux qui s’en d´eduisent en appliquant le lemme 0.1
(en fait des versions am´elior´ees, comme le th´eor`eme de
Kadec) et le lemme 0.2. En dimension n, si l’on excepte
le cas des r´eseaux que nous allons rappeler, on ne savait
rien avant les travaux de Nir Lev.
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D´efinition 2. Soit ΓRnun r´eseau. Un domaine
fondamental Vpour ce r´eseau est d´efini par la con-
dition qu’`a des ensembles de mesure nulle pr`es, les
translat´es V+γ, γ Γ,constituent une partition de
Rn.
Le r´eseau dual ΓRNest d´efini par
Γ={y; exp(2πi y ·x) = 1 (xΓ)}
Lemme 0.3. Si Vest un domaine fondamental pour
le r´eseau Γ,alors Γet Vsont en dualit´e de Fourier.
Une am´elioration spectaculaire du lemme 0.3 a ´et´e obtenue
par Nir Lev et ses collaborateurs. Ils d´emontrent la du-
alit´e de Fourier si
(a) le r´eseau Γest remplac´e par un quasi-cristal
(simple et coh´erent) Λ
(b) le domaine fondamental Vest remplac´e par un en-
semble `a reste born´e Krelativement `a Λ
(c) |K|= dens Λ.
Ingr´edients:
(a) Un th´eor`eme de H. Kesten en r´epartition modulo 1
(b) un th´eor`eme de S. Avdonin motiv´e par la th´eorie
du contrˆole.
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1. La discr´
epance et le th´
eor`
eme de Kesten
Soit αun nombre irrationnel, modulo 1. Pour tout
intervalle IT=R/Zde longueur |I|<1,on d´esigne
par ν(α, n, I) le nombre d’entiers k[0, n 1] tels que
kα I:
(1) ν(α, n, I)=#{k;kα I, 0kn1}
Les points kα, k N,sont ´equir´epartis sur le cercle T
et l’on a, pour tout intervalle I,
(2) lim
n→∞
ν(α, n, I)
n=|I|
Une mesure quantitative de cette ´equidistribution est
donn´ee par la discr´epance
(3) D(α, n, I) = ν(α, n, I)n|I|
On a D(α, n, I) = o(n), n → ∞,et cette estima-
tion est uniforme en I. Si pn/qnsont les r´eduites du
d´eveloppement en fraction continue de α, on a
(4) |D(α, qn, I)| ≤ 2
Il en r´esulte que D(2, n, I) = O(log n) et que cette
estimation est uniforme en I.
D’autre part, pour tout α, il existe une constante c > 0
telle que l’on ait
(5) sup
IT|D(α, n, I)|> c log n
pour une infinit´e de valeurs de n.
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Pour certains intervalles particuliers Ila discr´epance
est born´ee. Erich Hecke (1887-1947) a observ´e que, si
|I| ∈ Zα+Z,alors D(α, n, I) = O(1) quand n→ ∞.
Voici la preuve si I= [0, α].On transforme le probl`eme
en introduisant l’´equation aux diff´erences:
(6) g(x+α)g(x) = f(x)
o`u fL(T) est donn´ee et gL(T) est l’inconnue.
Lemme 1.1. Soit fL(T).Les deux propri´et´es
suivantes sont ´equivalentes
(a) Il existe gL(T)telle que g(x+α)g(x) =
f(x)
(b) Il existe une constante Ctelle que pour tout n
on ait
(7) kf(x) + f(x+α) + ···+f(x+ (n1)α)kC
L’implication (a)(b) est triviale et l’on a C
2kgk.En effet, le membre de gauche de (7) est une
s´erie t´elescopique dont les termes se d´etruisent deux `a
deux, sauf le premier et le dernier. Le fait que (b)(a)
est plus subtil. Tout d’abord (7) entraˆıne que l’int´egrale
de fest nulle. Soit
(8) f(x) =
X
ckexp(2πikx)
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