Source : Commission européenne

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Chapitre 4
La cohésion économique et sociale dans
l’Union européenne1
1Ce
chapitre est construit à partir des documents de la Commission européenne
La politique de cohésion européenne  correction des
déséquilibres économiques et sociaux communautaires pour
assurer une répartition plus équilibrée de la population et des
activités économiques. Elle recouvre le champ des actions sociales
et régionales, la politique sociale en Europe relevant pour l'essentiel
des politiques nationales.
Avec les différentes adhésions, l'Union est devenue plus
hétérogène et a été confrontée à des problèmes régionaux plus graves.
L'entrée de la Grèce en 1981, de l'Espagne et du Portugal en 1986 ont
accru le poids des régions en retard, et l'adhésion des pays de l'Est
contribue à accentuer ces disparités.
Parallèlement à son élargissement, l'Union s'est insérée
dans la globalisation des activités, soumettant son économie à
une concurrence plus forte. Son effort de cohésion économique et
sociale, qui s'est intensifié et diversifié avec le développement des
disparités intra-communautaires, s'est réorienté depuis l'Agenda 2000,
vers le financement prioritaire d'une croissance polarisée spatialement
pour adapter l'économie européenne à l'internationalisation des
marchés.
Section 1 - L’hétérogénéité économique et sociale de l’espace
communautaire
La politique régionale de l'Union européenne (UE) est une politique
d'investissement. Elle soutient la création d'emplois, la compétitivité et la croissance
économique, l'amélioration de la qualité de vie et le développement durable. Ces
investissements favorisent la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020.
A – L’existence de disparités justifiant l’intervention communautaire
La politique régionale permet également à l'UE d'exprimer sa solidarité envers
les pays et régions moins développés. Elle vise à réduire les disparités
économiques, sociales et territoriales importantes entre les régions d'Europe. Le
maintien de ces déséquilibres affaiblirait plusieurs piliers de l'UE, notamment son
marché unique et sa monnaie, l'euro.
Les disparités intra-UE sont
importantes et peuvent être
mesurées
selon
divers
critères. Par exemple le PIB
par habitant. Les cartes ciaprès et ci-dessous montrent
une périphérie européenne à
l’Est, au Sud et à l’Ouest en
difficulté croissante.
Disparités régionales dans l’UE-27
PIB par habitant (en SPA), 2005
Source : Eurostat
Année 2003
Année 2011
Au cours de la période 2007-2013, l'UE a investi un total de 347
milliards d'euros dans les régions d'Europe.
Ces fonds ont été destinés à améliorer les liaisons de transport et
les connexions internet vers les régions éloignées, à promouvoir les PME
dans les régions défavorisées, à investir dans un environnement plus
propre et à améliorer l'éducation et les compétences.
Ils ont été également investis dans l'innovation, l'élaboration de
nouveaux produits et de nouvelles méthodes de production, l'efficacité
énergétique et la lutte contre le changement climatique.
La politique régionale soutient la stratégie Europe 2020 pour la
croissance et l'emploi et contribue de façon importante aux solutions mises
en œuvre par l'UE en réponse à la crise économique actuelle. Cela dit, cet
effort ne sera peut-être pas suffisant pour modifier significativement la
tendance
à
l’appauvrissement
durable
des
territoires
périphériques
européens.
Depuis 2008, la politique régionale a dû s'adapter à des besoins fluctuants et à
des conditions financières plus rudes.
Examinons de façon plus précise les modalités d’intervention communautaires.
B - Les modalités d’intervention de l’Union européenne
Pour la période 2007 - 2013, la politique de cohésion s’articule autour de trois
grands objectifs:
1 - Convergence - solidarité entre les régions ;
2 - Compétitivité régionale et emploi ;
3- Coopération territoriale européenne.
Quels Fonds soutiennent quels objectifs?
Le 1er objectif vise à réduire les disparités régionales en Europe, en
aidant les régions dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant est < à 75 %
de la moyenne de l’UE à rattraper les autres.
Certaines régions de l’Union telle qu’elle était constituée avant les deux
derniers élargissements se situent désormais au-dessus du seuil de 75 % pour
la simple raison que le PIB moyen de l’Union a reculé depuis les nouvelles
adhésions. Ces régions ont toujours besoin de l’aide de la politique de
cohésion. Elles ont bénéficié d’une aide dégressive jusqu’en 2013.
Nombre de régions concernées: 99
Nombre d’Européens concernés : 170 millions
Montant total: 283,3 milliards d’euros (81,5 % du budget total)
Type de projets financés: amélioration des infrastructures de base, aide aux
entreprises, traitement des déchets et des eaux usées, connexion à l’internet à
haut débit, formation, création d’emplois, etc.
Le 2ème objectif a pour but de créer des emplois en favorisant la
compétitivité et en renforçant l’attrait des régions concernées pour les
entreprises et les investisseurs. Cet objectif couvre toutes les régions d’Europe
non concernées par l’objectif «convergence».
Il s’agit :
* d’aider les régions les plus riches à faire encore mieux afin de provoquer une
réaction en chaîne dans l’ensemble de l’UE ;
* d’encourager un développement plus équilibré dans ces régions en éliminant
les poches de pauvreté qui y existent encore.
Nombre de régions concernées: 172
Nombre d’Européens concernés: 330 million
Montant total: 55 milliards d’euros (16 % du budget total)
Type de projets financés: développement des transports propres, aide aux
centres de recherche, aux universités, aux petites entreprises et aux nouvelles
entreprises, formation, création d’emplois, etc.
Par le 3ème objectif, Il s’agit d’encourager la coopération
transfrontalière entre pays ou régions, qui n’existerait pas sans l’aide
de la politique de cohésion. Du point de vue financier, les sommes en jeu
sont faibles par rapport aux 2 autres objectifs, mais nombre de pays et de
régions souhaitaient que cela change à l’avenir.
-
Nombre
Nombre
de
régions
d’Européens
concernées
concernés
:
:
toutes;
500
millions;
- Montant total : 8,7 milliards d’euros (2,5 % du budget total).
Type de projets financés: innovation et économie de la connaissance,
environnement et prévention des risques, qualité de vie, attractivité, services,
etc.
Zones éligibles dans l’UE au titre des objectifs "convergence"
et "compétitivité européenne et emploi"
Source : Union européenne
La politique de cohésion repose sur quatre grands principes:
1 - Concentration. Ce principe revêt 3 aspects:
* concentration des ressources: la majeure partie des ressources des Fonds
structurels (81,9 % pour la période 2007-2013) se concentre sur les régions et
les pays les plus pauvres;
* concentration de l’effort: l’effort d’investissement se concentre sur des
aspects spécifiques. Pour la période 2007-2013, il est axé sur l’économie de la
connaissance: RDT, innovation, transfert de technologies, technologies de
l’information et de la communication, mise en valeur des ressources humaines et
développement des entreprises.
* concentration des dépenses: au début de chaque période de programmation,
un financement annuel est alloué à chaque programme. Ces fonds doivent être
dépensés avant la fin de la deuxième année suivant la date à laquelle ils ont été
alloués (règle T+2).
2 - Programmation
La politique de cohésion ne finance pas les projets individuels. Elle finance
des programmes nationaux pluriannuels en lien avec les objectifs et les priorités de
l’Union européenne.
3 - Partenariat
Chaque programme est élaboré dans le cadre d’un processus collectif
associant des autorités européennes, régionales et locales, les partenaires sociaux
et des organisations de la société civile.
Ce partenariat s’applique à tous les stades du processus de programmation,
depuis la conception jusqu’au stade du suivi et de l’évaluation, en passant par la
gestion et la mise en œuvre. Cette démarche contribue à garantir que l’intervention
est adaptée aux priorités et aux besoins locaux et régionaux.
4 - Additionnalité
Les financements alloués par les Fonds structurels européens ne peuvent
remplacer les dépenses nationales des États membres.
La Commission fixe avec chaque pays le niveau des dépenses publiques
(ou équivalentes) éligibles à maintenir pendant toute la période de programmation,
et vérifie si ce niveau est bien respecté au milieu et à la fin de la période de
programmation.
Il s’agit de fixer des objectifs réalistes mais ambitieux pour les dépenses
structurelles publiques afin de garantir que l’intervention des Fonds structurels
apporte une vraie valeur ajoutée.
Remarque :
La politique régionale suppose une participation à tous les niveaux, de
l’échelon européen à l’échelon local, car elle a pour fondement juridique le traité
sur l’Union européenne, ses priorités sont définies par l’Union et elle est
appliquée par des acteurs nationaux et régionaux en partenariat avec la
Commission européenne.
Le cadre de la politique régionale est défini pour une période de sept ans.
La Commission européenne a présenté le 31/3/2010 un bilan d’étape de la
mise en œuvre de la politique de cohésion pour la période 2007-2013. Ce rapport
présente une évaluation de la situation et des tendances économiques, sociales et
environnementales dans les régions de l’UE.
Il montre comment la politique de cohésion a profité à toutes les régions, à
la fois grâce à des investissements directs et à des avantages commerciaux
indirects, et comment elle a soutenu l’investissement public dans des priorités
européennes comme la protection de l’environnement ou la recherche et
l’innovation.
Toutefois, de profondes disparités économiques subsistent entre les régions.
Le rapport révèle des différences régionales spectaculaires (productivité, taux de
mortalité infantile, vulnérabilité au changement climatique, etc). Depuis 2008, la crise a
ralenti le processus de cohésion.
Ainsi, si les taux régionaux d’emploi avaient augmenté et les taux de
chômage diminué entre 2000 et 2008, la crise a interrompu ce processus. Il ressort
du rapport que la pauvreté et l’exclusion ont une forte dimension régionale: elles se
concentrent dans les régions moins développées et dans les zones urbaines (UE-15)
et rurales (UE-12).
Les investissements dans les réseaux de transport ont mis en place une
infrastructure suffisante dans l’UE-15, mais des lacunes importantes subsistent dans
l’UE-12. Des investissements supplémentaires s’imposent pour assurer la conformité
à la législation européenne en matière d’environnement, en particulier dans l’UE-12.
Enfin, le rapport souligne que le changement climatique aura une incidence majeure
sur de nombreuses régions (méridionales et montagneuses surtout).
C – La politique de cohésion 2014 -2020
Section 2 - Le financement de l’intégration de l’Union
européenne
En 2012, le budget général communautaire a atteint 147,5 milliards
d'euros (crédits d’engagement), soit 1,12 % du PNB de l'UE. En 2014, les
crédits d'engagement s’abaissent pour atteindre 142,5 milliards d'euros
(1,06 % du RNB des Etats membres). Ce montant est modeste par rapport à
celui des budgets centraux des fédérations existantes (Etats-Unis, Canada,
Suisse, etc) mais les interventions du budget européen, à l'exception des
dépenses agricoles, ne servent que de complément à l'allocation des
ressources par le marché. Depuis 1988, la Communauté européenne a
établi une programmation budgétaire pluriannuelle.
Le budget de l’UE doit être obligatoirement équilibré en
recettes et en dépenses. L’Union n’est pas autorisée à recourir à l’emprunt
pour couvrir ses dépenses. Afin d’éviter tout dérapage, depuis 1988, des
«perspectives financières» fixent un plafond et la composition des dépenses
pour plusieurs années.
Les quatrièmes perspectives adoptées par l’Union ont couvert la
période 2007-2013 et prévu 974,7 milliards d’euros de crédits d’engagement.
Le traité de Lisbonne de 2009 prévoit que le cadre financier pluriannuel est établi
par un règlement européen pour une période d’au moins cinq années. Le budget
annuel doit respecter ce cadre. Pour la période 2014-2020, le cadre financier
pluriannuel (CFP) fixe un plafond de 960 milliards d'euros pour les crédits
d’engagement (un chiffre en baisse par rapport à la période précédente).
Notons que le budget de l'Union comporte deux types de montants: d’une part, les engagements
(décisions d'allouer des fonds à des initiatives spécifiques) et, d’autre part, les paiements (prévisions des
paiements à effectuer au cours de l'exercice d'une année budgétaire).
Examinons tout d'abord les modalités de financement du processus intégrateur
européen avant d’analyser la structure du financement communautaire.
A - Les modalités de financement du budget de l'UE
Le budget de l'UE est financé par les ressources propres
et d'autres recettes. Il repose sur un principe d'équilibre entre recettes
et dépenses et comporte des mécanismes de compensation.
Les ressources propres représentent 99% du budget. Elles ne
peuvent excéder 1,23% du revenu national brut (RNB) de l'UE. Les
ressources diverses s'élèvent donc à environ 1% du budget.
Les ressources propres sont les recettes de l'UE et sont
de trois types en 2011 :
- les ressources propres traditionnelles (RPT). Il
s’agit principalement des droits de douane perçus sur les
importations de produits en provenance des pays extérieurs
à l'UE et des cotisations «sucre».
- la ressource fondée sur la TVA. Il s'agit d'un taux de
pourcentage uniforme appliqué à l'assiette TVA harmonisée
de chaque EM. Cette ressource TVA représente quelque 14
milliards d'euros. L'assiette de TVA à prendre en compte est
limitée à 50 % du RNB de chaque État membre.
Cette règle vise à éviter que les EM les moins
prospères ne paient une part disproportionnée par rapport
à leur capacité de contribution. En effet, la consommation,
et donc la TVA, tendent à représenter un pourcentage plus
élevé du revenu national des pays moins prospères.
- la ressource fondée sur le revenu national brut
(RNB). Il s'agit d'un taux de pourcentage uniforme
appliqué au RNB de chaque EM. Il sert à équilibrer les
recettes et les dépenses budgétaires, c'est-à-dire à
financer la partie du budget qui n'est pas couverte par
d'autres recettes. Bien qu'il s'agisse d'un élément
d'équilibrage, cette ressource constitue aujourd'hui la
source de revenu la plus importante. Elle représente 92,7
milliards d'euros.
Source : Commission européenne
Quelles sont les autres recettes ?
Le budget est également alimenté par
d'autres recettes, telles que : les taxes
prélevées sur les rémunérations du
personnel des institutions européennes ; les
contributions de pays tiers à certains
programmes européens; les amendes
infligées aux entreprises enfreignant les
règles de concurrence ou d'autres règles.
Remarque : Les mécanismes de compensation
Les différences de contribution au budget entre les EM ont été
jugées excessives par certains pays, qui estimaient payer trop en regard
de ce qu’ils recevaient du budget européen. Des mesures ont été prises
pour corriger ces déséquilibres. Ces mécanismes de compensation incluent :
* la «correction britannique»: la différence entre ce que le Royaume-Uni
verse et reçoit est compensée à 66 % ;
* le versement de montants forfaitaires aux Pays-Bas et à la Suède ;
* les taux d’appel réduits de la TVA pour les Pays-Bas, la Suède,
l'Allemagne et l’Autriche.
La charge financière que représente la correction britannique est répartie
entre les EM au prorata de leur part dans le RNB de l'UE. Néanmoins,
depuis 2002, elle est limitée à 25 % pour l'Allemagne, les Pays-Bas,
l'Autriche et la Suède, pays qui estimaient que leur contribution au
budget de l'UE était excessive.
B - La structure des dépenses budgétaires
Le cadre financier définit les différentes priorités. Ce cadre pluriannuel définit des
montants maximaux (appelés «plafonds») pour chaque grande catégorie de dépenses
(appelées «rubriques»), pour une période clairement délimitée. Il vise à assurer l'évolution
ordonnée des dépenses de l'UE dans la limite des ressources propres. 3 grandes priorités
ont été retenues pour 2007-2013 :
- intégrer le marché unique dans un objectif plus large de croissance durable, en
mobilisant les politiques économiques, sociales et environnementales. Cette priorité
regroupe plusieurs objectifs: compétitivité, cohésion, ainsi que conservation et gestion des
ressources naturelles. Cette priorité correspond aux rubriques 1 et 2.
- renforcer la citoyenneté européenne en mettant en place un espace de liberté, de
justice, de sécurité et d'accès aux biens publics de base. Cette priorité correspond à la
rubrique 3.
- construire un rôle cohérent pour l'Europe en tant qu'acteur mondial, à partir des
valeurs européennes, concernant ses responsabilités régionales, son rôle de promoteur du
développement durable et sa contribution à la sécurité civile et stratégique. Cette priorité
correspond à la rubrique 4.
La structure et les plafonds du cadre financier 2007-2013
Le diagramme ci-contre
montre
chaque
grande
catégorie de dépenses.
Détaillons les rubriques du cadre financier pluriannuel 2007-2013.
1. Croissance durable
a- La compétitivité pour la croissance et l'emploi
Cette rubrique regroupe les dépenses consacrées à la recherche et à l'innovation, à l'éducation et à
la formation, aux réseaux de l'UE, à la politique sociale, au marché intérieur et à ses politiques associées.
b- La cohésion pour la croissance et l'emploi
Cette rubrique vise à soutenir la convergence des EM et des régions les moins développés, la
stratégie de l'UE pour un développement durable en dehors des régions les moins prospères, et la
coopération interrégionale.
2. Préservation et gestion des ressources naturelles
Cette rubrique inclut la politique agricole commune, la politique commune de la pêche, le
développement rural et les mesures environnementales.
3. Citoyenneté, liberté, sécurité et justice
a- Liberté, sécurité et justice
Justice et affaires intérieures, protection des frontières, politique d'immigration et d'asile
b- Citoyenneté
Santé publique, protection des consommateurs, culture, jeunesse, information et dialogue avec les
citoyens
4 - L'Union européenne en tant qu'acteur mondial
Cette rubrique couvre toutes les actions extérieures. La Commission
avait proposé d'intégrer le Fonds européen de développement (FED) dans
le budget de l'Union, mais cette proposition n'a pas été retenue par le
Conseil européen et le Parlement européen.
5 - Administration
Cette rubrique comprend les dépenses administratives pour toutes les
institutions, les pensions et les écoles européennes.
6 - Compensations
Cette rubrique est provisoire et inclut des montants compensatoires
relatifs au dernier élargissement de l'UE (secteur agricole concerné).
Remarques :
1 - Les instruments de flexibilité
Un certain nombre d’instruments permettent de rendre le cadre financier plus
flexible:
- la réserve pour aides d'urgence (interventions dans des pays tiers);
- le Fonds de solidarité de l'UE (actions dans l’UE en cas de catastrophes
naturelles, par exemple);
- l'instrument de flexibilité (dépenses additionnelles non prévues dans le cadre
des rubriques du budget);
- le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (adaptation des travailleurs
à la mondialisation).
La gestion de ces instruments et la procédure à suivre pour les mobiliser sont
définies dans l'Accord interinstitutionnel sur la discipline budgétaire et la
bonne gestion financière.
2 - Le cas particulier du Fonds européen de développement
Le Fonds européen de développement (FED), créé en 1958, finance la
coopération entre l'UE et des pays et territoires en voie de développement ayant
des liens particuliers avec certains EM. Il s’inscrit dans le cadre plus large de la
coopération au développement avec les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique (dits «ACP»).
Le FED n'est pas financé par le budget général de l'UE. Il est alimenté
par des contributions directes des EM, dont le montant est fixé lors de
négociations. Il est généralement renouvelé tous les 5 ans. Le FED actuel (11ème
FED) couvre la période 2014 à 2020 avec un budget global de 30, 506 milliards
d'euros.
Chaque FED a son propre règlement financier. Le FED ne figurant pas
dans le budget de l'UE, il n'est pas soumis au principe d'annualité (c'est-à-dire au
vote annuel des recettes et des dépenses).
Pour les rubriques du cadre financier pluriannuel 2014-2020, on note six
catégories de dépenses («rubriques») correspondant à différents domaines
d'activité de l'UE:
1 - Croissance intelligente et inclusive
a- Compétitivité pour la croissance et l’emploi: cette sous-rubrique
comprend la recherche et l'innovation, l'éducation et la formation, les réseaux
transeuropéens d'énergie, de transport et de télécommunications, la politique
sociale, le développement des entreprises, etc.
b- Cohésion économique, sociale et territoriale: cette sous-rubrique
couvre la politique régionale qui a pour objectif d'aider les pays et les régions
de l'UE les moins développés à rattraper leur retard, de consolider la
compétitivité de toutes les régions et de développer la coopération
interrégionale.
2 - Croissance durable: ressources naturelles: cette rubrique comprend la
politique agricole commune, la politique commune de la pêche, le
développement rural et les mesures environnementales.
3 - Sécurité et citoyenneté: cette rubrique couvre la justice et les affaires
intérieures, la protection des frontières, la politique d’immigration et d’asile, la
santé publique, la protection des consommateurs, la culture, la jeunesse,
l’information et le dialogue avec les citoyens.
4 - L'Europe dans le monde: cette rubrique couvre toutes les actions
extérieures («politique étrangère») de l'UE, telles que l'aide au
développement ou l'aide humanitaire, à l'exception du Fonds européen de
développement (FED) qui soutient la coopération au développement avec les
pays ACP, ainsi qu'avec les pays et territoires d'outre-mer. N'étant pas
financé par le budget de l’UE, mais par les contributions directes des États
membres de l’UE, le FED ne relève pas du CFP.
5- Administration: cette rubrique couvre les dépenses administratives de
toutes les institutions européennes, les retraites et les écoles européennes.
6- Compensations: il s'agit des paiements provisoires destinés à garantir que
la Croatie, qui a adhéré à l'UE en juillet 2013, ne contribue pas plus au
budget de l’UE qu'elle n'en bénéficie, au cours de la première année suivant
son adhésion.
En plus des instruments existants, de nouvelles mesures de flexibilité ont été
introduites dans le CFP 2014-2020:
- Flexibilité en matière de paiements: dans certaines conditions, et sous les plafonds
globaux fixés dans le CFP, les marges et les crédits de paiement non utilisés peuvent être
reportés d'un exercice à l'exercice suivant. Le plafond des paiements des années durant
lesquelles des marges non utilisées subsistent sera réduit en conséquence afin que le plafond
global reste inchangé.
- Flexibilité pour les engagements en faveur de la croissance et de l’emploi: les
crédits d'engagement non utilisés pendant la période 2014-2017 constitueront une réserve pour
des dépenses supplémentaires au cours de la période 2016-2020 dans les domaines de la
croissance et de l'emploi (notamment l'emploi des jeunes).
- Flexibilité spéciale pour l'emploi des jeunes et la recherche: afin de concentrer un
maximum de fonds là où les besoins sont les plus importants, le plus vite possible, jusqu'à 2,1
milliards d'euros peuvent être avancés à la période 2014-2015 en faveur de l'initiative pour
l'emploi des jeunes, et jusqu'à 400 millions d'euros en faveur de la recherche, d'Erasmus et des
PME.
- Flexibilité pour l'aide aux plus démunis: sur une base volontaire, les EM peuvent
augmenter leur allocation de fonds en faveur de l'aide aux plus démunis jusqu'à 1 milliard d'euros.
- Marge pour imprévus: il s'agit d'un instrument de dernier recours pour réagir aux
circonstances imprévues; elle s'élève à 0,03 % du revenu national brut de l'UE (RNB).
Conclusion : L’Union européenne se trouve à l’heure actuelle dans une
phase décisive de son histoire en raison de l’existence d’une double crise
financière (problème de l’endettement d’Etats membres et des bilans bancaires
non encore suffisamment assainis) et productive (paradigme productif moins
innovant et ne créant plus suffisamment de croissance économique et d’emplois).
Cette situation génère un accroissement des disparités économiques et sociales
entre les régions européenne riches et celles qui sont moins développées,
notamment au sein de la zone euro. La voie optimale de sortie de crise réside
dans des solutions fédérales fortes (budget fédéral, politiques communes pour
toutes les activités productives, gouvernement supranational, etc). Mais pour
l’heure, les Etats membres de l’Union européenne ne semblent pas vouloir
l’emprunter…
FIN DU COURS
ANNEXE
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