Bayreuth après la réunification : aubaine ou paupérisation ?
Introduction :
ela fera bientôt vingt-cinq ans qu’il est possible de parler d’Allemagne au singulier. Ce changement a
marqué l’histoire économique récente outre-Rhin.
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Mais si un mur est tombé à Berlin, il existe encore un mur dans la tête des Allemands. Ainsi les Allemands
sont mutuellement persuadés que c’est de l’autre côté du mur qu’on a le plus profité de la réunification.
Cette question d’incompréhension et de relation avec ce qui a été un adversaire idéologique n’est pas
inintéressante lorsqu’on s’intéresse aux relations franco-allemandes.
L’histoire de la réunification allemande est d’abord l’histoire d’une frontière. Une frontière tracée par les
Alliés durant l’été 1945, lors de la conférence de Potsdam. Celle-ci, à l’origine ne devant être que temporaire,
est une simple ligne de démarcation entre des zones d’occupation.
Les premières années d’après-guerre sont marquées en Allemagne par de nombreuses pénuries. Très vite,
les Occidentaux prennent conscience de la nécessité d’un développement industriel allemand (le
communisme selon eux se développant « seulement sur des tissus malades »). Pour y parvenir, ils estiment
nécessaire, en 1947 d’unir les zones d’occupation américaine et britannique pour former la « Bizone » ; puis
l’année suivante la « Trizone », avec le rattachement de la zone française. Mais dans le même temps, les
Soviétiques refusent d’adopter la même politique économique que les Occidentaux. Staline, souhaitant
étendre sa domination vers l’Ouest, met en place le blocus de Berlin. Toutes les voies de communication en
direction de Berlin-Ouest sont coupées. Si cette opération se révèle un échec pour les Soviétiques, du fait du
formidable pont aérien mis en place par les Alliés, le blocus consomme le divorce entre les deux Allemagnes.
Le 23 mai 1949 la République Fédérale d’Allemagne est déclarée, et le 7 octobre 1949 la République
démocratique allemande est proclamée.
L’Allemagne est donc divisée entre une « économie sociale de marché » capitaliste à l’Ouest et une économie
collectivisée et communiste à l’Est. Les premières années de ces deux régimes furent marquées par le
développement d’un antagonisme de plus en plus profond entre les deux Allemagnes. A l’Est le SED, à grand
renfort de propagande, présentait la RFA comme un pays
fasciste. A l’Ouest, une économie sociale de marché se
développe et la CDU, alors au pouvoir, refuse toute relation
avec le communisme. Le miracle économique allemand (de
l’Ouest) contraste alors avec les difficultés que rencontre la
RDA, engendrant un déplacement massif de population d’Est
en Ouest, via Berlin, seul point de passage encore ouvert sur le
rideau de fer. Pour arrêter cette hémorragie de travailleurs, le
plus souvent qualifiés, l’Allemagne de l’Est décide en 1961,
sous l’impulsion de son président Walter Ulbricht, de
construire un « mur antifasciste » autour de Berlin-Ouest.
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