Incontinence urinaire Nom du présentateur Affiliation Pourquoi avons-nous créé cette présentation ? Le généraliste joue un rôle dans la prise en charge de l'incontinence urinaire (IU) • IU • Très fréquente • Grand impact sur la qualité de vie • Mais... encore un sujet tabou • Généralistes • Doivent (pouvoir) aborder ce tabou • Sont en 1re ligne pour diagnostiquer et prendre en charge l'IU Nous allons nous intéresser à la manière dont vous pouvez prendre en charge l'IU et des cas où vous devez orienter le patient vers un spécialiste et ce que vous pouvez attendre de ce dernier Structure de la présentation • Basée sur des cas de patients • Brève introduction • Types d'IU • Prévalence • Impact sur la qualité de vie • Diagnostic • Traitement • Format interactif Introduction Types d'IU - prévalence – impact sur la qualité de vie (QdV) Vos patients Lesquels sont atteints d’IU ? Présentent-ils 54 ans 45 ans tous le même type d’IU ? 82 ans 40 ans 60 ans 80 ans Types d'IU et lien avec l'hyperactivité vésicale (HV) • L’IU concerne toute perte involontaire d’urine • L’IU est un trouble de la phase de stockage de la vessie HV : syndrome de troubles du stockage : « Un besoin imprévisible et irrépressible d’uriner, avec ou sans incontinence urinaire d’urgence (IUU), généralement accompagnée d'une augmentation de la fréquence diurne et de nycturie », en l'absence d'infection avérée ou de toute autre pathologie évidente. HV IUU « HV humide » D'après Wein AJ et al. J Urol 2006;175:S5-10; Abrams P et al. Neurourol Urodyn 2002;21:167-78 « HV sèche » Incontinence urinaire d'urgence IUU Perte involontaire d’urine accompagnée ou précédée immédiatement d’une urgence mictionnelle Urgence mictionnelle : besoin irrépressible et soudain d’uriner, difficile à différer - Le patient éprouve des difficultés à retenir l’urine et à terminer une tâche avant d’aller aux toilettes Urgence mictionnelle soudaine et imprévisible Parfois évoquée : - Chaud/froid - Bruit de l’eau qui coule - Arrivée à la maison, clé sur la porte D'après Abrams P et al. Urology 2003;61:37-49 Types d'IU et lien avec l'hyperactivité vésicale (HV) • Il existe d'autres types d'IU, non liées à l'HV IUE HV Effort IUU D'après Wein AJ et al. J Urol 2006;175:S5-10; Abrams P et al. Urology 2003;61:37-49 Incontinence urinaire d'effort IUE Perte involontaire d’urine lors d’un effort, d’un éternuement ou d’une toux Légère : éternuement, toux, rire, coït Modérée : marche, montée d'un escalier Sévère : passage de la position assise à la position debout D'après Abrams P et al. Urology 2003;61:37-49 Incontinence urinaire mixte • IUM : Perte involontaire d’urine associée à une urgence mictionnelle et à un effort, un éternuement ou une toux IUE HV Effort IUU IUM D'après Wein AJ et al. J Urol 2006;175:S5-10; Abrams P et al. Neurourol Urodyn 2002;21:167-78 Vos patients Quel est le risque qu’ils soient atteints 45 ans 54 ans 82 ans d’IU ? 40 ans 60 ans 80 ans Prévalence chez les hommes ≥ 40 ans en Belgique • Données de 5 890 hommes (âge moyen : 61,2 ans) collectées par 124 généralistes en Belgique, lors d’une consultation ordinaire pour une raison quelconque en 2012 % d’hommes présentant des symptômes Toute présence d'IUU Présence d'IUU modérée/sévère 60 49 40 50 33 30 40 29 20 11 0 1 2 10 3 7 2 0 31 28 30 22 10 0 60 56 50 20 Toute présence d'IUE Présence d'IUE modérée/sévère 12 7 0 1 19 17 1 2 4 1 40-50 50-60 60-70 70-80 >80 Total 40-50 50-60 60-70 70-80 >80 Total Groupes d’âge (années) De Ridder D et al. Int J Clin Pract 2015;358-65 Différence de la prévalence de l'IUE chez les hommes et les femmes ≥ 40 ans en Belgique • Données de 7 193 femmes (âge moyen : 61,0 ans) collectées par des généralistes en Belgique, lors d’une consultation ordinaire pour une raison quelconque en 2011 % présentant des symptômes Femmes 70 40 66 70 57 60 50 65 63 Hommes 60 50 43 58 40 30 30 20 20 10 10 0 Toute présence d'IUE Présence d'IUE modérée/sévère 10 15 18 23 32 18 40-50 50-60 60-70 70-80 >80 Total 0 31 28 12 7 0 1 19 17 1 2 4 1 40-50 50-60 60-70 70-80 >80 Total Groupes d’âge (années) De Ridder D et al. Int J Clin Pract 2013;67:198-204; De Ridder D et al. Int J Clin Pract 2015;358-65 Impact élevé de l'IU sur la qualité de vie, par rapport à d'autres maladies chroniques 0.00 -0.05 -0.10 Grave impact -0.15 -0.20 -0.25 -0.30 -0.35 -0.40 Schultz SE et al. Health Rep. 2003;14:41-53 Hommes Femmes Hypertension artérielle Asthme Migraine Épilepsie Bronchite/ Emphysema Diabète Troubles cardiaques Ulcères de l’estomac/ intestin Troubles du dos Arthrite/ Rhumatisme Troubles intestinaux IU Différence de ‘Health utility index score’ moyen Maladie d’Alzheimer Consequences d’accident vasculaire cérébral • Impact de maladies chroniques sur la QdV liée à la santé de 73 402 Canadiens ≥ 12 ans (données de 1996-1997) Impact de l'IU sur la qualité de vie • Impact sur diverses facettes de la vie1 Conséquences émotionnelles Arrêt d’activités de la vie quotidienne Conséquences économiques • Gêne / honte • Importance de la proximité • Baisse de la • Isolement social • Estime de soi • Dépression associée des toilettes (localisation des toilettes) • Consommation réduite de liquides • Évitement de l’intimité productivité au travail • Coût des protections anatomiques / blanchisserie • Chutes associées chez sexuelle les personnes âgées • Perte d’indépendance • En général, le fardeau de l’IUU s’avère supérieur à celui de l’IUE2 - % de personnes atteintes du trouble qui indiquent en éprouver une gêne modérée / sévère % - Étude de population en Finlande 40 30 20 10 0 31 20 UUI SUI 1. Coyne KS et al. Int J Clin Pract 2013;67:1015-33; 2. Agarwal A et al. Eur Urol 2014;65:1211-7 La proactivité du médecin est indispensable ! • La majorité des patients atteints d'IU ont des difficultés à en parler spontanément à leur médecin « Honte/gêne » « Normal lorsqu’on vieillit » « Il n’existe probablement pas de traitement efficace » « Conséquence de la grossesse/de l’accouchement, il faut apprendre à vivre avec » • La plupart des patients atteints d'IU peuvent être traités en première ligne • Un diagnostic et un traitement précoces sont importants pour améliorer la QdV → Interrogez vos patients ≥ 40 ans sur l’incontinence. Ne les laissez plus souffrir en silence. Mieux sensibiliser vos patients dans la salle d'attente • ICIQ-UI SF : questionnaire validé (disponible en français/néerlandais) Fréquence Score 0-21 Quantité Impact sur la vie quotidienne Moment http://www.iciq.net/ICIQ-UIshortform.html Diagnostic Rita, 50 ans (cas de patient 1) Quels tests diagnostics pratiqueriez-vous ? • Vous consulte depuis plusieurs années • Bibliothécaire à temps partiel • Mère de 2 enfants (22 et 24 ans) • Vous consulte pour son vaccin annuel contre la grippe • À la fin de la consultation, elle vous dit avec réticence qu'il lui arrive d’avoir des fuites urinaires Processus diagnostic • Quoi ? • Déterminer le type d'incontinence : • Exclure les symptômes alarmants pour lesquels l'orientation vers un spécialiste est nécessaire • Déterminer le traitement optimal • Comment ? • Tests recommandés pour toutes les femmes présentant de l'incontinence : Anamnèse / antécédents Examen physique, y compris examen vaginal Bandelette urinaire Journal des mictions test supplémentaire qui peut contribuer à objectiver les troubles (abordé plus tard au cours de cette présentation) Symptômes alarmants durant l'anamnèse • Incontinence associée à : • Hématurie • Douleur • Infection des voies urinaires (IVU) récurrente • Chirurgie pelvienne radicale ou irradiation pelvienne • Troubles mictionnels significatifs (voiding) • Perte d'urine continue, sans urgence mictionnelle → probabilité d’une fistule • Incontinence récurrente • Signes d'atteinte neurogène Ces symptômes nécessitent de considérer une orientation vers un urologue 1. Anamnèse • Déterminez le type d'incontinence • • • • • • Perte lors de la toux, du rire, du soulèvement de charges ? Peur/impression de ne pas atteindre les toilettes à temps ? Arrêt de certaines activités ? Indique l’ IUE Pollakiurie ? Indique l’IUU Nycturie ? Sensation de vidange incomplète de la vessie ? • Interrogez sur la sévérité de l'incontinence et l'impact sur la QdV Quand l’IU a-t-elle commencé ? À quelle fréquence ? Volume de la perte d'urine (quelques gouttes, jet, miction complète) ? Utilisation de protections anatomiques, autre matériel de protection contre l'incontinence, combien ? • Conséquences sur la vie quotidienne (conduites d’évitement : travail, les activités physiques ou sociales, vie sexuelle, estime de soi, confiance en soi) ? • • • • Anamnèse de Rita • Perte d'urine pendant son cours d'aérobic, ou lorsqu'elle soulève des sacs de courses trop lourds • Pas pendant la nuit, pas en montant un escalier • Pas d'urgence mictionnelle, impression de devoir aller aux toilettes souvent, mais pas trop souvent, 1x par nuit • Le problème dure depuis 1 an mais s'intensifie, presque chaque jour • Quelques gouttes • Utilise des protège-slips au cours d'aérobic, demande à son mari de sortir les bouteilles d'eau de la voiture • Pas d'impact majeur sur le travail, envisage d'arrêter l'aérobic, grand impact sur l'estime de soi et peur que le problème ne s'aggrave → Signes d’IUE avec impact sur l’estime de soi 1. Anamnèse • Déterminez l'existence éventuelle d'un trouble sous-jacent • Fréquence accrue des mictions ? (IVU, diabète) • Douleur ? (IVU) • Hématurie ? (tumeur, IVU, lithiase) • Demandez si d'autres facteurs pourraient contribuer aux fuites urinaires • Médicaments : antipsychotiques, antidépresseurs, diurétiques de l’anse • Consommation d'alcool et de boissons contenant de la caféine • Consommation totale de liquides (significativement) différente de 1,5 l/jour • Obésité • Antécédents et comorbidités : antécédents obstétricaux, parité, toux chronique, chirurgie pelvienne, constipation, maladie neurologique, radiothérapie Cette question doit être posée à tous les patients atteints d’IU Anamnèse de Rita • Pas de douleur, pas d’hématurie • Médication : cétirizine (10 mg) au printemps/en été • Boit 4 grandes tasses de thé par jour, un verre de vin parfois le soir et toujours le week-end • Consommation estimée de liquides : 2 l/jour • IMC : 27,1 (1,64 m, 73 kg) • 2 accouchements voie basse (3,5 kg et 3,7 kg), pas de complications majeures • Constipation légère (si elle ne mange pas de céréales/fruits très régulièrement) • Pas de chirurgie pelvienne, pas de maladie neurologique → Pas de signes de vessie neurogène ni d’infection ou d’autres troubles sous-jacents 2. Examen physique • Examen de l'abdomen : • Cicatrices chirurgicales • Masse • Globe vésical • Examen pelvien, y compris examen vaginal : • Masse pelvienne • Tonus des muscles pelviens • Fuite urinaire visible lors de la toux ou de la manœuvre de Valsalva • Prolapsus • Atrophie vaginale • Hypermobilité urétrale (évaluation visuelle) Symptômes durant l'examen physique • Prolapsus significatif des organes pelviens (≥ stade III) Stade 0 : pas de prolapsus Stade I : la partie la plus distale du prolapsus est > 1 cm au-dessus de l'hymen Stade II : la partie la plus distale du prolapsus est ≤ 1 cm au-dessus ou en dessous du niveau de l'hymen Stade III : la partie la plus distale du prolapsus est > 1 cm en dessous du niveau de l'hymen Stade IV : éversion complète de toute la longueur de l'appareil génital inférieur Prolapsus ≥ stade III (ou stade II si gêne) est une indication pour une orientation vers un spécialiste Haylen BT et al. Neurourol Urodyn 2010;29:4-20 Examen physique de Rita • Examen de l'abdomen : • Pas de cicatrices chirurgicales • Pas de masses • Pas de globe vésical • Examen pelvien, y compris examen vaginal: • Pas de masse pelvienne • Présence d’une hypermobilité urétrale • Diminution du tonus des muscles pelviens • Fuite urinaire visible lors de la toux • Prolapsus : stade II asymptomatique → Rita est atteinte d’IUE associée à un prolapsus de stade II asymptomatique 3. Analyse d'urine : bandelette urinaire Test • • • • • érythrocytes leucocytes nitrites glucose protéines Si positif, envoyer pour culture Analyse d'urine : élément standard de l'évaluation de base de l'IU, indépendamment du sexe, de l'âge et de l'étiologie MAIS : • une bactériurie asymptomatique chez un patient âgé ne doit pas être traitée • Si l'IU est présente depuis longtemps et n'a pas évolué récement (« IU établie »), l'analyse d'urine peut être omise Bandelette urinaire de Rita • Test négatif → Pas de signes d’infection ni d’hématurie • En résumé : Anamnèse Examen physique Bandelette urinaire Rita est atteinte d’IUE + prolapsus asymptomatique de stade II sans pathologie sous-jacente Traitement de l'IU Du diagnostic au traitement Quelles options thérapeutiques trouvez-vous appropriées pour Rita ? • Conseils sur le mode de vie • Thérapie comportementale/entraînement de la vessie • Physiothérapie • Agent anticholinergique • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques • Œstrogènes vaginaux • Orientation vers un urologue Quelles options thérapeutiques trouvez-vous appropriées pour Rita ? • Conseils sur le mode de vie Toujours recommandé • Thérapie comportementale/entraînement de Moins recommandé pour une IUE pure, plus pour la vessie une IUU ou une IUM • Physiothérapie Recommandé • Agent anticholinergique Pas indiqué • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques Pas indiqué • Œstrogènes vaginaux Option, en cas d’atrophie vaginale • Orientation vers un urologue Option,mais pas d’indication immédiate Rita commence la physiothérapie + signale que son problème a diminué de manière significative Conseils sur le mode de vie • Limiter la consommation de liquides à des moments précis (p. ex. pendant la nuit, lors d'activités hors de chez soi) ; toutefois, boire ≥ 1,5 l/24h • Arrêter de fumer peut réduire la toux et l'irritation de la vessie + réduire le risque de cancer de la vessie • Limiter la consommation d’alcool et de boissons contenant de la caféine → peut atténuer l'urgence mictionnelle • Perdre l’excédent de poids moins d'épisodes d'incontinence urinaire et meilleure QdV • Éviter les aliments épicés, les boissons gazeuses peuvent irriter la vessie • Consommer des fibres afin d’éviter la constipation la constipation peut aggraver l'IU • En cas de prise de médicaments influençant les symptômes urinaires* : vérifier s'ils sont pris au meilleur moment ou s'ils peuvent être remplacés par des médicaments ayant moins d'impact sur les troubles urinaires *p. ex. : antihistaminiques (classiques), opiacés, diurétiques de l'anse, inhibiteurs calciques Orientation vers un physiothérapeute spécialisé dans la rééducation pelvienne • La physiothérapie est remboursée en cas d'IU : • 18 séances/an (code 560011) • puis remboursement réduit si nécessaire • Association • http://www.bgkvgpr.be/ • http://www.pelvired.be/ Orientation vers un physiothérapeute spécialisé dans la rééducation pelvienne • Le traitement inclut : • Formation sur le bassin, les organes et les muscles • Thérapie comportementale • Comportement aux toilettes : position, vidange complète, pas d'effort • Conseils nutritionnels • Exercices de stabilisation du tronc • Entraînement des muscles du plancher pelvien (EMPP) • Taux de réussite subjectif en cas d'IUE1 : 53-97% • Taux de réussite objectif en cas d'IUE1 : 5-49% • Schémas thérapeutiques sous supervision, de plus forte intensité, et ajout du biofeedback : plus grand bénéfice chez les femmes suivant un EMPP • Électrostimulation • Biofeedback • Journal des mictions 1. Labrie J et al. N Engl J Med 2013;369:1124-33 Journal des mictions : peut avoir une action thérapeutique propre • Complété par le patient, de préférence pendant 3 jours • Image objective de la fréquence et du volume des mictions • Informations sur les mictions (nocturnes) et la capacité fonctionnelle de la vessie Peut être pondéré afin d’évaluer la sévérité ou la réponse au traitement Collecter Meilleure connaissance de la consommation Codes de la sensibilité vésicale : 0 – Pas de sensation ni de besoin d’uriner, mais miction pour des « raisons sociales » 1 – Besoin normal d’uriner et absence d’urgence mictionnelle 2 – Urgence mictionnelle mais elle disparaît avant que vous alliez aux toilettes 3 – Urgence mictionnelle mais vous parvenez à atteindre les toilettes ; l’urgence mictionnelle est toujours présente mais vous n’avez pas eu de fuite urinaire 4 – Urgence mictionnelle et vous n’avez pas pu atteindre les toilettes à temps ; vous avez eu une fuite urinaire Œstrogènes vaginaux • Le traitement par œstrogènes vaginaux améliore l'IU chez les femmes post-ménopausées • peut être utile chez les femmes post-ménopausées avec l'IUU • moins recommandé avec l'IUE vu son effet limité • Proposez un traitement par œstrogènes vaginaux aux femmes post-ménopausées atteintes d'IU, en particulier si signes d'atrophie vulvo-vaginale sont présents Ne proposez pas de traitement par œstrogènes oraux afin d'améliorer l'IU Linda, 54 ans (cas 2) • Secrétaire du directeur d'une entreprise du secteur automobile • Depuis quelques mois, se plaint de devoir courir aux toilettes 5 à 6 fois par jour et, en général, n'y arrive pas à temps • Utilise deux protections anatomiques par jour et a peur de se rendre dans des lieux publics • Anamnèse : pas de douleur, pas de signes d'hématurie, pas de signes d'IUE • Examen physique : aucune anomalie • Bandelette urinaire : pas d'infection, pas d'hématurie Linda est atteinte d’IUU Quelles options thérapeutiques trouvez-vous appropriées pour Linda ? • Conseils sur le mode de vie Toujours recommandé • Thérapie comportementale/entraînement de Recommandé la vessie • Physiothérapie Recommandé • Agent anticholinergique Recommandé • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques Recommandé* • Œstrogènes vaginaux Option, en cas d’atrophie vaginale • Orientation vers un urologue Option,mais pas d’indication immédiate *Il n’existe pas encore d’études à long terme (> 1 an) de l’efficacité et de la sécurité du mirabegron Thérapie comportementale/réentraînement de la vessie • Le réentraînement de la vessie pendant au moins 6 semaines doit être proposé en 1re intention • Vidange programmée : mictions programmées, plutôt que selon le besoin • « Freeze & squeeze » : arrêtez-vous et concentrez-vous sur ce que vous ressentez dans votre vessie, contractez votre plancher pelvien 2 à 3 fois → doit contribuer à réduire l'urgence mictionnelle et laisser plus de temps pour atteindre les toilettes • Techniques de diversion : exercices respiratoires, pression sur le périnée et « trucs » mentaux → ne pensez pas à votre vessie/aux toilettes → contrôle des troubles de remplissage Anticholinergique – Mécanisme d’action • Récepteur muscarinique3 activé → contraction du détrusor • L’anticholinergique bloque l’activation du récepteur muscarinique → inhibition des contractions involontaires de la vessie pendant la phase de stockage • Faible dose → l’anticholinergique n’est pas en compétition pour la libération d’acétylcholine pendant la phase de miction Pas d’inhibition de la contraction de la vessie pendant la miction Muscarinic receptors - contraction Anticholinergique – Efficacité • Efficacité supérieure par rapport au placebo en ce qui concerne : • Nombre d’épisodes d’incontinence : diminue • Nombre de mictions par jour : diminue • Volume émis par miction : augmente Chapple CR, et al. Eur Urol 2008;54:543-62 Anticholinergique – Sécurité Distribution des récepteurs muscariniques SNC : Vertiges, somnolence, baisse de la mémoire et déficit cognitif Glandes lacrymales : Sécheresse oculaire Cœur : Tachycardie Côlon : Constipation effets indésirables / action souhaitée Chapple CR, et al. Eur Urol 2008;54:543-62 Iris/corps ciliaire : Vision floue Glandes salivaires : Sécheresse buccale Estomac/œsophage : Dyspepsie Vessie (détrusor) : Inhibition des contractions musculaires involontaires Types d’anticholinergiques Dose/jour Darifénacine Fésotérodine Oxybutynine ER Propivérine ER Solifénacine Toltérodine ER 7,5-15 mg 4-8 mg 5-30 mg 30 mg 5-10 mg 4 mg • L’efficacité des différents anticholinergiques est comparable* (et limitée) • Effet placebo important: réduction de ~30% d’épisodes d’incontinence1 • L’observance thérapeutique diffère fortement selon la formulation • D’abord une dose basse, évaluation après 4-6 semaines *Il y a des différences entre agents tant en ce qui concerne l’efficacité que les effets indésirables Buser N, et al. Eur Urol 2012;62:1040-60 1. Lee S, et al. BMC Med Res methodol 2009;9:55 (Contre)-indications et suivi d’anticholinergiques • Indication : vessie hyperactive avec ou sans incontinence (traitement symptomatique) • Contre-indications : • Antécédents de rétention urinaire • Rectocolite hémorragique sévère • Myasthénie grave • Glaucome à angle étroit • Après 4-6 semaines : • Contrôle des effets indésirables • Contrôle de l’effet du traitement • Amélioration des symptômes et pas d’effets secondaires gênants : • Poursuite du traitement • Pas d’amélioration après 6 semaines : • Change de traitement (switch vers mirabegron ou orientation vers un urologue) Mécanisme d'action des agonistes des récepteurs β3 adrénergiques • Les agonistes des récepteurs β3 adrénergiques relâchent le détrusor : Augmentation de la capacité de la vessie sans modification de la pression de miction Augmentation de l’intervalle de temps entre les mictions • Développé en vue du traitement de l’HAV active les récepteurs β3 adrénergiques stimulation du relâchement Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques - efficacité et sécurité • Efficacité supérieure au placebo : • Nombre d’épisodes d’incontinence : réduit • Nombre de mictions par jour : réduit • Efficace, chez les patients naïfs aux anticholinergiques et chez les patients qui ont arrêté leur traitement anticholinergique • Le nombre de patients atteints de sécheresse buccale était similaire dans les groupes mirabegron et placebo et nettement inférieur au groupe toltérodine ER 4 mg • Contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle sévère non contrôlée (pression artérielle systolique ≥ 180 mm Hg et/ou pression artérielle diastolique ≥ 110 mm Hg) • Prudence chez les patients ayant des antécédents d’allongement de l’intervalle QT et chez les patients qui prennent des médicaments connus pour allonger l’intervalle QT Posologie de mirabegron, agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques • Posologie recommandée chez les adultes (y compris les personnes âgées) : 50 mg 1x/jour avec ou sans nourriture • Populations spéciales Inhibiteurs puissants du CYP3A* Insuffisance rénale Insuffisance hépatique Sans inhibiteur Avec inhibiteur DFG: 60 - 89 ml/min/1,73 m2 50 mg 25 mg DFG: 30 - 59 ml/min/1,73 m2 50 mg 25 mg DFG: 15 - 29 ml/min/1,73 m2 25 mg Pas recommandé Child-Pugh-classe A 50 mg 25 mg Child-Pugh-classe B 25 mg Pas recommandé *tels que la clarithromycine (antibiotique), l’itraconazole, le kétoconazole (antifongiques), le ritonavir (antiviral) Suivi de beta-3 adrénergique mirabegron • Après 4-6 semaines : • Contrôle des effets indésirables • Contrôle de l’effet du traitement • Amélioration des symptômes et pas d’effets secondaires gênants : • Poursuite du traitement • Pas d’amélioration après 6 semaines : • Change de traitement (ou orientation vers un urologue) Et si... • Linda était atteinte d'IU mixte au lieu d'IUU ? • Durant l'anamnèse, déterminez le type dominant d'IU • Traitez d'abord le type dominant • Évaluez après 4 à 6 semaines : • Vérifiez l’efficacité • Vérifiez les effets secondaires • Symptômes résiduels d’un autre type d’IU ? • Amélioration des symptômes et effets secondaires tolérables : • Continuez le traitement • Pas d'amélioration des symptômes du type d'IU traité et/ou symptômes résiduels d'un autre type d'IU • Orientation vers un urologue Walter, 60 ans (cas 3) • Travaille à temps plein dans une agence bancaire, en plus de sa fonction de conseiller municipal dans sa commune (beaucoup de réunions), vit seul • Depuis quelques années, connaît des troubles de miction (augmentation de la fréquence, plus petites quantités, gouttes post-mictionnelles , réveil nocturne avec l’envie d'uriner) • A présent, il rapporte ses troubles parce qu’il souffre depuis peu d'épisodes d'incontinence • Tests diagnostics initiaux chez les hommes : Anamnèse IPSS Examen physique Bandelette urinaire TR Plusieurs épisodes d'urgences mictionnelles par jour, avec épisodes d'incontinence depuis peu (± 3 fois/semaine) Nycturie : 2 fois/nuit Le journal des mictions peut aider à objectiver les symptômes IPSS de Walter Jamais Dans moins de 1 cas sur 5 Dans moins de la moité des cas Dans environ la moité des cas Dans plus de la moité des cas Presque toujours Jamais 1 fois 2 fois 3 fois 4 fois 5 fois ou plus Au cours du mois écoulé, à quelle fréquence avez-vous eu la sensation que votre vessie n’était pas complètement vidée après avoir uriné ? Au cours du mois écoulé, à quelle fréquence avez-vous eu besoin d’uriner à nouveau moins de 2 heures après avoir fini d’uriner? Au cours du mois écoulé, à quelle fréquence avez-vous eu une interruption du jet d’urine, c’est-à-dire démarrage du jet, puis arrêt, puis redémarrage ? Au cours du mois écoulé, après en avoir ressenti le besoin, à quelle fréquence avezvous eu des difficultés à retenir votre envie d’uriner ? Au cours du mois écoulé, à quelle fréquence avez-vous eu une diminution de la taille ou de la force du jet d’urine ? Au cours du mois écoulé, à quelle fréquence avez-vous dû forcer ou pousser pour commencer à uriner ? Au cours du mois écoulé, combien de fois par nuit, en moyenne, vous êtes-vous levé pour uriner (entre le moment du coucher le soir et celui du lever définitif le matin) ? Nom : Date de naissance : Walter Dubois 17 octobre 1955 Somme score Score : 16/35 16 Stockage : 9/15 Miction : 7/20 Gravité : Modéré (8 – 19) Diagnostic • IPSS : 16/35 (modéré) • Complément IPSS-QdV : 1 question sur la gêne (score : 0-6) Si vous deviez vivre le restant de votre vie avec cette manière d'uriner, diriez-vous que vous en seriez : Ennuyé (score 5/6) Les troubles mictionnels de Walter sont de gravité modérée mais très gênants • Examen physique • Examen pelvien : sensibilité normale, pas de matité sus pubienne qui pourrait indiquer une rétention • Organes génitaux externes : pas de malformation, pas de hernie inguinale • Toucher rectal (TR) • Surface lisse • Contour : réguliers • Consistance : homogène (pas de nodule dur qui pourrait orienter vers un cancer • Taille : pas d'augmentation significative • Bandelette urinaire : pas d'anomalies Walter est atteint d’IUU sans signes d’obstruction prostatique Quelles options thérapeutiques trouvez-vous appropriées pour Walter ? • Conseils sur le mode de vie Toujours recommandé • Thérapie comportementale/entraînement de Recommandé la vessie • Physiothérapie Recommandé • Agent anticholinergique Recommandé, avec prudence • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques Recommandé* • Orientation vers un urologue Option,mais pas d’indication immédiate *Il n’existe pas encore d’études à long terme (> 1 an) de l’efficacité et de la sécurité du mirabegron Anticholinergique – particularités en hommes Autrefois : anticholinergiques contre-indiqués chez les hommes atteints de HBP / OBP Aujourd’hui : usage prudent avec surveillance de l’IPSS et du volume résiduel post-mictionnel ; études à long terme pas encore disponibles HBP : hyperplasie bénigne de la prostate; OBP : obstruction bénigne de la prostate • Augmentation du volume résiduel post-mictionnel (RPM) : minimal (0–5 ml) • L’incidence de la rétention chez les hommes ne présentant pas d’obstruction est comparable au placebo dans les études (0–1,3 %) • Pour un usage sûr : • Déterminez le RPM avant le début du traitement • Ne commencez pas le traitement si le RPM> 200 ml • Réévaluation régulière de l’IPSS et du RPM Signes de rétention urinaire : douleur abdominale basse, incapacité à uriner Signes d’incontinence par regorgement : fuite permanente de gouttes d’urine Et si... • Walter avait 80 ans et devenait fragile ? • Vérifiez les interactions médicamenteuses (polymédication) • Évaluez l'état mental (problèmes de mémoire, confusion) • L'oxybutynine ne doit pas être utilisée chez les personnes âgées fragiles1 en raison du risque de confusion L’incontinence par regorgement est fréquente chez les personnes âgées fragiles 1. Gibson W et al. Int J Clin Pract 2014;68:1165-73. Catherine, 45 ans (cas 4) • Assistante maternelle • A 3 enfants (16, 14 et 6 ans) • A décidé de vous parler de ses épisodes d'incontinence voici 9 mois ; une IUM avec IUU prédominante a été diagnostiquée • A essayé 2 agents anticholinergiques (l’un après l’autre) mais se plaint que les seuls effets sont une sécheresse buccale et des vertiges Catherine revient vous voir et est insatisfaite Quelles options thérapeutiques trouvezvous appropriées pour Catherine ? • Conseils sur le mode de vie Toujours recommandé • Thérapie comportementale/entraînement de Essayé, inefficace la vessie • Physiothérapie Essayé, inefficace • Agent anticholinergique Essayé, inefficace • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques Recommandé • Œstrogènes vaginaux Pas indiqué, pas post-ménopausée • Orientation vers un urologue Recommandé Catherine est orientée vers un urologue Options thérapeutiques de 2e et 3e intentions de l’HV/l’IUU • Deuxième intention • (stimulation nerveuse tibiale postérieure, PTNS) • Injections intravésicales de toxine botulique A • Neuromodulation sacrée • Troisième intention • Chirurgie afin d'augmenter la capacité de la vessie • Entérocystoplastie d’aggrandissement → réduction de la fréquence mictionelle Injections intravésicales de toxine botulique A : pas seulement contre les rides • Injection de toxine botulique de type A dans la paroi vésicale • Résultats : amélioration significative et cliniquement pertinente des symptômes, bénéfice sur la QdV • Les patients ayant en moyenne 5,5 épisodes d'IU/jour sont passés à 2,5 épisodes d'IU en moyenne après 12 semaines (contre 4,5 avec le placebo) • Durée de l'effet: ~ 24 semaines • Principaux effets indésirables : IVU et augmentation du RPM pouvant nécessiter un cathétérisme intermittent propre Chapple C et al. Eur Urol 2013;64:249-56; SPC Botox Neuromodulation sacrée • Les nerfs sacrés régulent la fonction vésicale (et intestinale) • Le neurostimulateur normalise la fonction vésicale au moyen de changes dans l’activité des nerfs stimulation nerveuse • Neurostimulateur implanté sous la peau • Electrode depuis le neurostimulateur jusqu'aux nerfs sacrés • Programmateur patient • Résultats • Incontinence d'urgence : améliorée chez 68% des patients 5 ans après l'implantation • Réintervention nécessaire chez 25-30% • Effet durable (années) Van Kerrebroeck PEV et al. J Urol 2007;178:2029-34. Et si... • L'IUE est prédominante et l'EMPP n'est pas efficace ? • Conseils sur le mode de vie Toujours recommandé • Thérapie comportementale/ Pas indiqué pour la composante IUE entraînement de la vessie • Physiothérapie Essayé, pas efficace • Agent anticholinergique Pas indiqué pour la composante IUE • Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques • Œstrogènes vaginaux Pas indiqué pour la composante IUE Pas indiqué, pas post-ménopausée • Orientation vers un urologue Recommandé Les procédures chirurgicales pour le traitement de l’IUE • Bandelette sous-urétrale • Sphincter artificiel Balloon En conclusion • La plupart des patients atteints d'UI peuvent être traités en première ligne • L'entraînement des muscles du plancher pelvien est le traitement de 1re intention de l'IUE • le réentraînement de la vessie est le traitement de 1re intention de l'IUU • Le traitement pharmacologique est principalement indiqué dans le traitement de l'IUU • Si le traitement de 1re intention n'est pas efficace, des options sont disponibles en 2e intention → orientation vers un urologue Algorithme de traitement de l’IU (basé sur les directives de l’EAU*) IU Traitement comportemental et physiothérapie individualisé, y compris entraînement des muscles du plancher pelvien IUE IUM IUU Conseils sur les intestins, les médicaments, les comorbidités, la consommation de liquides Conseils sur la perte de poids Proposer des protections anatomiques ou d’autres dispositifs de protection, si nécessaire Envisager les œstrogènes vaginaux locaux chez les femmes post-ménopausées Proposer une vidange programmée chez les personnes âgées/dépendantes en matière de soins Agent anticholinergique Agoniste des récepteurs bêta-3 adrénergiques Échec du traitement : orientation vers un urologue en vue d’options mini invasives ou d’une chirurgie ; en cas d’IUU : - Injections de toxine botulique A : la plupart des centres - NMS : certains centres spécialisés Lucas MG et al. EAU guidelines on urinary incontinence *EAU : European Association of Urology Addendum Limitation de responsabilité / Comment ce diaporama a-t-il été réalisé ? • Ces diapositives ont été conçues et approuvées par la BAU (Société Belge d’Urologie). • Des urologues et des généralistes ont participé à leur création. • Cet ensemble de diapositives repose sur des données médicales et a été composé avec le plus grand soin. Cependant, ces diapositives ne déchargent par le médecin de sa responsabilité de fournir à son patient son meilleur avis médical concernant un traitement. • Ce jeu de diapositives a vu le jour avec le soutien financier de Allergan (primaire) et Astellas (secondaire).