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CYCLE DE CONFERENCES
LES GRECS ET LA MER
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Cours n°77 – Les Grecs et la mer – FPreteux
Pour contacter le conférencier :
[email protected]
A LA DECOUVERTE DE LA VASTE MER
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C. TORR, dans C. DAREMBERG, E. SAGLIO
(éds.), Dictionnaire des antiquité grecques et
romaines, article "nauis", (navire) 1904
" Les grands peuples de l'antiquité forment
comme une même race en ce qui concerne les
choses de la mer. Sans doute, il y a eu, là aussi
des divergences de détail, mais en tous les
points importants, un navire étrusque ou un
navire romain d'une période quelconque devait
être à peu près semblable à un bateau
phénicien ou à un bateau grec de la même
période."
http://www.franceculture.fr/oeuvre-les-grecs-et-la-mer-de-jean-nicolascorvisier

Jean Nicolas
CORVISIER, , Les
Grecs et la mer, 2008
Propositions bibliographiques :
Jean Nicolas CORVISIER, , Les Grecs et la mer,
2008
 Michel GRAS, La Méditerranée archaïque, 1995
 Pierre LEVEQUE, L'aventure grecque, Paris, 1990.
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Christian JACOB, Géographie et ethnographie en
Grèce ancienne, A. Colin, Paris, 1991.
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Problématique : comment les Grecs ont-il fini
par placer la mer au centre de leur "agora
mentale » ?(Michel Gras)
LE DEVELOPPEMENT DE LA GEOGRAPHIE MARITIME
Nommer la mer:
thalassa = la mer visible
pontos = la haute mer, sans repères de navigation fixes
autres substantifs : pelagos, okeanos
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Doc.1 : Description du
bouclier d'Achille forgé par
Hépahïstos à la demande de
Thétis
 "Il y montre la terre et le ciel et la
mer, le Soleil inlassable, et la Lune
en son plein, et les astres, tous ceux
dont le ciel se couronne ...(...) Puis, à
l'extrême bord du bouclier solide, il
place l'Océan, le vaste et puissant
fleuve."

Homère, Iliade, XVIIII, 480-483 et 609-610

Doc. 2 : La décoration du
bouclier d'Héraclès, qui
revêt ses armes pour
combattre Kycnos
"Enfin, le long du rebord circulaire,
roulait l'Océan - on eût dit un fleuve
coulant à pleins bords - et il
entourait tout entier l'écu aux mille
ciselures. Des cygnes au haut vol y
poussaient des cris vigoureux,
nageant en immense troupe à la
surface de l'eau; et, à côté d'eaux,
des poissons s'agitaient, merveille
pour les yeux."
Hésiode, Le Bouclier, v. 313-318
L’OIKOUMENE (le monde connu des Grecs)
LA CARTE D’HECATEE DE MILET (vers 500 av.J.-C.)
Doc .4 : le scepticisme
d'Hérodote face aux
cartes du monde
(Hérodote, Enquête,
IV, 36)
 "Je ris de voir tant de gens
nous donner des cartes du
monde qui ne contiennent
jamais
la
moindre
explication raisonnable : on
nous montre le fleuve
Océan qui enserre une
terre parfaitement ronde,
comme faite au tour, et l'on
donne
les
mêmes
dimensions à l'Asie et à
l'Europe !"


TRAVERSER LA MEDITERRANEE
le témoignage des périples :
- du cap Malée (pointe du Péloponnèse) à Gibraltar : 10 jours environ
- de Carthage aux colonnes d'Héraclès = Gibraltar (7 jours et 7 nuits, selon Scylax)
- traverser le Pont-Euxin = la mer Noire (9 jours et 8 nuits selon Hérodote)
estimations de vitesse :
700 stades (177m.) de navigation par jour
1000 stades par 24 h
Publication du périple de Néarque en 1800
consultable en ligne sur Gallica (site de numérisation d’ouvrages de la BNF)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5657594s.r=voyage+de+néarque.langFR
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NEARQUE
- un Crétois venu
d’Amphipolis en
Thrace
Satrape de LyciePamphylie au nom
d’Alexandre
Philos (ami) et
émissaire du roi
En 326-324, mène une
expédition navale le
long des côtes de
l’Inde à la Perse
L’expédition d’Alexandre le grand
(334-325)
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Doc. 5 : les préparatifs de départ de la flotte
d'Alexandre en 326 (Arrien, Inde, 18,1-11)
18.1 "Quand sa flotte fût prête sur les rives de l'Hydaspe,
Alexandre rassembla tous ceux des Phéniciens, Cypriotes et
Egyptiens qui l'avaient suivi au cours de son expédition à
l'intérieur des terres. Il forma avec eux des équipages pour
ses bateaux, choisissant comme marins et comme rameurs
tous ceux qui étaient experts dans les choses de la mer. Il y
avait aussi dans son armée une proportion non négligeable
d'habitants des îles qui possédaient cette expérience, des
Ioniens et des Hellespontins. (...)
Arrien donne les noms des triéarque et chefs de contingents.
18. 10 Alexandre plaça à leur tête comme amiral Néarque fils
d'Androtime, Crétois d'origine mais résidant à Amphipolis
sur le Strymon.
18.11 Quand le roi eut pris toutes ces dispositions, il offrit
un sacrifice aux dieux de ses ancêtres et à tous ceux que les
devins lui indiquèrent : à Poséidon, à Amphitrite, aux
Néréides, à Océan lui-même, au fleuve Hydaspe d'où il
partait, à l'Akésinès dans lequel se jette l'Hydaspe et à l'Indus
dans lequel se jettent ces deux fleuves."
Le monde connu au temps
d’Alexandre
Alexandre au milieu de sa flotte en Inde. Gravure d'Andre Castaigne
1898
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Doc. 6 : la flotte
d'Alexandre
19.6 "Après avoir levé
l'ancre,
Alexandre
descendit
l'Hydaspe
jusqu'au confluent de
l'Akésinès
et
de
l'Hydaspe. 7. Il y avait en
tout huit cents bateaux :
des bateaux de guerre,
des bateaux marchands,
d'autres de transport
pour les chevaux et des
bateaux
qui
transportaient les vivres
avec l'armée."
La province du Balouchistan, pays
des Ichtyophages
Doc. 7 : le peuple des Orites (les Ichctyophages =
mangeurs de poissons)
 La flotte de Néarque mouille sur les rivages du pays des
Orites (l'actuel Bélouchistan). Après une bataille victorieuse
contre ce peuple, l'armée macédonienne observe les
prisonniers.
 Arrien, Inde, 24. 9. "Les prisonniers avaient la tête
chevelue, le reste du corps recouvert de poils, et des
ongles pareils à des griffes : ils s'en servaient, rapporte-ton, comme si c'étaient des crochets de fer : ils les utilisaient
pour prendre des poissons qu'ils fendaient d'un coup
d'ongle, et fendaient de la même manière les types de bois
les plus tendres; les autres, ils les taillaient avec des pierres
aiguës, car ils ne disposaient pas de fer; comme
vêtements, ils portaient des peaux de bêtes, y compris, pour
certains, les peaux épaisses de grands poissons."
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Doc. 8 : un combat contre les baleines (Arrien, Inde, 30,1-4 )
" Dans la mer extérieure vivent de grandes baleines et des
poissons bien plus gros que dans notre mer intérieure. Néarque
raconte qu'après leur départ de Kyias, à l'aube, ils virent de l'eau de mer
qui était soufflée dans les airs et comme projetée en hauteur par la
violence d'une tempête. Effrayés, ils demandèrent aux pilotes ce dont il
s'agissait et l'origine de ce phénomène. Ces derniers répondirent que
c'étaient des baleines qui, en se déplaçant dans la mer, soufflaient l'eau en
l'air: les marins, sous le coup de la frayeur, laissèrent tomber les rames de
leurs mains.
Néarque, s'approchant des autres bateaux, se mit à exhorter et encourager
les marins et, chaque fois qu'il passait devant un navire, il leur ordonnait de
diriger la proue vers les baleines comme pour engager le combat, puis de
mêler leurs cris de guerre au fracas des vagues, et de ramer en frappant
l'eau de coups répétés et en faisant un grand vacarme. (...)
Les baleines, qu'on voyait déjà près des proues des bateaux, plongèrent,
tout effrayées, dans les profondeurs de la mer pour remonter bientôt à la
surface près des poupes, et projeter à nouveau de l'eau de mer très haut. A
ce salut inespéré les marins applaudirent et félicitèrent Néarque pour
son audace et son habileté."
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