Module 4 Partie 2 Les politiques économiques

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Module 4
Partie 2 Les politiques économiques
Chapitre 1 Allocation des ressources
et réglementation des marchés
ESH ECE 2
Camille Vernet 2015-2016
N.Danglade
Plan
1. Les domaines de l’intervention de l’Etat : la grille de lecture
des économistes
2. Une première approche de l’analyse économique des
défaillances de marché : les défaillances comme situations
exceptionnelles du fonctionnement des marchés
3. L’introduction des asymétries d’information dans l’analyse
des marchés : un élargissement des situations de défaillances
de marché
4. Les justifications économiques de l’intervention de l’Etat,
au-delà des situations de défaillances de marché
5. Les limites de l’intervention publique
6. Les institutions de marché prennent des formes différentes
dans le temps et dans l’espace
1. Les domaines de l’intervention économique de
l’Etat : la grille de lecture des économistes
Comment décider de la manière d’utiliser les ressources ?
Comment décider quoi produire, comment produire et pour qui produire ?
(Paul Samuelson)
L’intervention économique de l’Etat:
modifier l’allocation des ressources
L’intervention économique de l’Etat:
modifier l’allocation des ressources
L’intervention économique de l’Etat:
stabiliser l’économie
L’intervention économique de l’Etat:
stabiliser l’économie
Distinguer intervention sur l’allocation
des ressources et la stabilisation
Document 7 : distinguer intervention sur l’allocation des ressources et régulation (stabilisation) des
marchés
Action sur l’allocation des
ressources
Action sur le résultat de
l’allocation marchande
Agir sur la manière dont les
marchés fonctionnent
Rétablir les équilibres
macroéconomiques
Action en amont
Résultat
Action en aval
L’intervention économique de l’Etat :
assurer la cohésion sociale
Document 9 : l’intervention économique de l’Etat sur la répartition des revenus
Fonctionnement des marchés
Répartition des revenus
Intervention Etat
Inégalités / pauvreté
L’intervention économique de l’Etat :
assurer la cohésion sociale
Document 9 : l’intervention économique de l’Etat sur la répartition des revenus
Fonctionnement des marchés
Répartition des revenus
Modifier l’allocation primaire
des revenus
Intervention Etat
Inégalités / pauvreté
Renforcer la cohésion sociale
Les trois fonctions économiques de
l’Etat selon Richard & Peggy Musgrave
(1959)
Intervention économique de l’Etat
Obtenir une utilisation
efficiente des ressources =
atteindre le bien être collectif
le plus grand possible /
augmenter la production
potentielle
Réduire l’impact des chocs
exogènes négatifs sur
l’économie : ralentissement
activité, chômage, inflation,
déflation … rapprocher la
croissance
réelle de la croissance
potentielle
Politiques qui visent à
modifier
l’allocation des ressources
Politiques qui visent
la stabilisation du cycle
économique
Assurer la cohésion
sociale : en réduisant les
inégalités et la pauvreté
Politiques qui visent à
redistribuer les revenus
2. Une première approche de l’analyse économique des
défaillances de marché : les défaillances comme situations
exceptionnelles du fonctionnement des marchés
2.1 Point de départ du raisonnement : l’allocation des
ressources dans le modèle de marché concurrentiel est
optimale
Sur un marché
Offre
Demande
Calculs des offreurs et des demandeurs qui
optimisent leurs choix en fonction de leurs
contraintes
Equilibre de marché =
situation où les surplus des offreurs et les
surplus des demandeurs sont les plus élevés
possible (il n’est pas possible d’augmenter le
surplus des demandeurs sans baisser celui des
offreurs). C’est la situation optimale définie
par Pareto
En cas de déséquilibres, le marché est autorégulateur (flexibilité des prix)
L’équilibre partiel = la meilleure situation
individuelle et collective possible. Le bien être
individuel se confond avec le bien être collectif
(le marché est « guidé » par une main invisible
pour réaliser l’intérêt général alors que ce n’est
pas ce qui motive les décisions individuelles)
Sur tous les marchés
Les variations des prix relatifs permettent
l’équilibre simultané de tous les marchés
En cas de déséquilibres, les marchés sont
auto-régulateurs
L’équilibre général =
la meilleure situation individuelle et collective
possible.
Le bien être individuel se confond avec le bien
être collectif.
Le marché est « guidé » par une main invisible
pour réaliser l’intérêt général alors qu’il n’est
que l’agrégation des décisions individuelles.
De l’équilibre partiel à l’équilibre général :
ce qui est vrai pour un marché est également
vrai pour tous les marchés
2.2 Les analyses traditionnelles des défaillances de marché
dans le cadre néoclassique de « l’économie du bien être » (à
partir des travaux d’Alfred Marshall et Cecil Pigou)
2.2.1 Le cas du monopole naturel : l’abus de position
dominante au détriment des consommateurs
Document 19 : du monopole naturel à l’abus de position dominante
Coûts fixes importants
Premier entré sur le marché = baisse du coût unitaire
de production (coût moyen)
Economies d’échelle (internes)
Baisse du prix = éliminer tout concurrent qui arriverait
après sur le marché (il y a un first advantage mover)
Monopole « naturel »
Risque abus de position dominante : l’entreprise décide
d’augmenter ses tarifs car elle ne craint pas la concurrence
Sur le marché : le prix est plus élevé, la quantité échangée
plus faible
Baisse du surplus des consommateurs : le marché ne
permet pas d’atteindre le plus grand bien être collectif
possible
2.2.2 Le cas des biens collectifs (publics goods) et les
biens communs : risque de sous-production des biens
collectifs et sur-consommation des biens « communs »
Document 20 : typologie des biens
Caractéristiques des biens
Non excluabilité
Excluabilité
Non rivalité
Biens collectifs (public goods)
Biens de club
Rivalité
Biens communs
Biens privés
Critère d’excluabilité : il est possible d’exclure des AE de l’accès à un bien ou service ; conséquence : seul les AE
qui « paient » le bien ou service peuvent y accéder ;
Critère de rivalité : l’utilisation du bien ou service par un AE prive les autres AE de l’utilisation de ce bien ;
conséquence : à chaque fois qu’un AE utilise un bien ou service, la quantité disponible pour les autres AE diminue ;
Document 21 : distinguer biens collectifs et biens communs
Cas d’un bien non – excluable
Le producteur ne peut pas contrôler l’accès à la
consommation par les AE de son bien / service
Les consommateurs sont incités à adopter une
stratégie de passager clandestin : ils ne
paient pas pour consommer
Conséquence : les producteurs ne sont pas
incités à produire ce type de bien =
le bien est sous-produit
Le bien est rival
Le bien est non-rival
Chaque consommation réduit le stock
Chaque consommation n’affecte pas le stock
- D’un côté, aucun producteur n’est incité à
produire ;
- De l’autre côté, aucun consommateur
n’est incité à limiter sa consommation
puisqu’il n’en paie pas le prix
- D’une part, il peut consommer sans payer, ce
qui n’incite pas les producteurs à produire ;
- D’autre part, chaque consommation ne
réduit pas le stock total = que le bien soit
produit pour un AE ou pour tous les AE, le
coût de production est le même
Situation de sur-consommation : la
consommation dépasse l’effort de
production
Situation de sous-production : aucun
producteur ne veut produire un bien/service
qui est accessible à tous « gratuitement »
Tragédie des « communs » (Hardin)
Cas des biens « collectifs »
2.2.3 Le cas des effets externes : les externalités créent
un écart entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif
Externalités : des décisions individuelles (prises pour optimiser les intérêts
individuels) ont aussi des conséquences sur des AE qui ne sont pas liés à l’échange
Si elles détériorent la situation des
agents non liés à l’échange
Si elles améliorent la situation des
agents non liés à l’échange
Les bénéfices privés tirés de
l’échange > au bénéfice collectif
Les bénéfices privés tirés de
l’échange < au bénéfice collectif
Externalités négatives
Externalités positives
Si le marché fonctionnait de manière
optimale : ce type d’échanges
seraient moins nombreux = le
bénéfice collectif augmenterait
Si le marché fonctionnait de manière
optimale : ce type d’échanges
seraient plus nombreux = le bénéfice
privé augmenterait
Conclusion : les biens qui génèrent
des externalités négatives sont
« trop » produits : il faudrait donc
réduire leur production
Conclusion : les biens qui génèrent
des externalités positives ne sont
« pas assez » produits : il faudrait
donc augmenter leur production
« traditionnelles » du marché : l’intervention de l’Etat
pour modifier l’allocation des ressources
2.3.1 Le cas du monopole public
2.3.1.1 Nationalisation ou subvention du monopole
2.3.1.2 Industrie de réseau et mise en place de marchés
contestables
Document 29 : le traitement du monopole naturel : nationalisation, subvention ou contestabilité des
marchés ?
Production à coûts fixes
importants pour mettre en place
réseau de distribution
Monopole naturel
Pour éviter abus position
dominante
Nationalisation :
monopole public
Subvention entreprise
privée (la tarification au Cm
lui fait perdre de l’argent)
Séparation activité de réseau et
activité de fourniture du service
Activité de réseau = monopole
public
Fourniture du service = Marché
contestable
Disparition du monopole public et
prix de marché de concurrence
dans le cadre de la fourniture de
service
2.3.1.3 Le cas de la fourniture d’eau potable : monopole
naturel et délégation de service public
Production eau
Monopole naturel
Monopole public ou délégation de service public ?
Avantage de la production privée :
volonté de faire du profit donc capacité à
financer les financements d’infrastructures
Inconvénient de la production privée :
situation d’asymétrie d’information ; l’autorité
publique n’est pas en mesure de connaître les
coûts exacts de production
Comment réduire l’asymétrie d’information et le
risque de comportement opportuniste ?
Laffont et Tirole : utiliser des menus de contrats
et des enchères pour « révéler » l’information
2.3.2 Le cas des biens collectifs et des biens communs
Tous les biens collectifs ne sont pas
produits par la puissance publique !
Document 35 : les biens collectifs produits par le … privé !
Les biens collectifs : les consommateurs
agissent en passagers clandestins dans le
cadre d’une production dont on ne peut
exclure personne
Première solution : trouver un moyen
technique pour faire payer les
consommateurs
Exemple du Phare en Angleterre au 17
siècle
ième
Seconde solution : trouver un second type
de consommateur qui utilise le service et qui
ne peut pas agir en passager clandestin
Exemple : la vente d’espace publicitaire dans
l’audiovisuel
Comment un biens collectif devient-il un
bien tutélaire ?
Document 37: des biens collectifs aux biens publics
Biens collectifs
+ Choix politiques
Jugés non nécessaires à la
collectivité
Jugés nécessaires à la
collectivité
Biens tutélaires
Production réalisée par la
puissance publique
Les biens tutélaires ont des caractéristiques
économiques multiples
Document 38 : les justifications de l’Etat producteur (les biens tutélaires)
Monopole public : risque
d’abus de position dominante
Biens collectifs : absence
d’offre privée
Autres types de biens :
de club, privés
Le marché produit ce bien
mais avec une baisse du
surplus des consommateurs
Le marché ne produit pas
ce bien
Le marché produit ce type
de biens
Production de services ou biens jugée
indispensable par la collectivité :
préférence collective exprimées par la
décision politique
Biens tutélaires : biens pris en charge par la puissance publique
Document 39 : marché, défaillances de marché et productions marchandes
Monopole public : risque
d’abus de position dominante
Biens collectifs : absence
d’offre privée
Autres types de biens : de
club, privés
Le marché produit ce bien
mais avec une baisse du
surplus des consommateurs
Le marché ne produit pas
ce bien
Le marché produit ce type
de biens
Production de services ou biens jugée
indispensable par la collectivité :
préférence collective exprimées par
la décision politique
Biens tutélaires : biens pris en charge par la puissance
publique (production non marchande)
Délégation de service public : une
entreprise privée possède le monopole mais
le contrat qui l’engage à la puissance
publique l’incite à ne pas se comporter de
manière opportuniste
Rendre le marché contestable (industries
de réseau) : la puissance publique laisse le
marché produire le service
La puissance publique
laisse le marché produire
ces biens ou services
2.3.3 Le cas des externalités
2.3.3.1 Réduire les externalités négatives : l’exemple de
l’environnement
2.3.3.1.1 La réglementation
2.3.3.1.2 La taxe (ou subvention) : la solution
pigouvienne pour réduire les externalités
Document 44 : la taxe pigouvienne
Portée
Impact incitatif sur les AE à l’origine des
externalités
A la différence de la réglementation, elle ne
concerne que les « pollueurs »
Elle internalise les externalités en rajoutant aux prix
payés par les AE le « coût » du dommage social :
l’arbitrage de l’AE intègre donc les conséquences à
la fois individuelles et sociales son acte
Atteindre l’objectif de prix
Limites
Acceptabilité faible de l’outil fiscal
Il faut pouvoir mesurer parfaitement le montant de la
taxe afin d’obtenir une décision « optimale » de l’AE
(par exemple, si la taxe est trop faible, la décision de
l’AE ne sera pas optimale, le bénéfice sociale restera
inférieur aux bénéfices individuels)
Ne pas atteindre l’objectif de quantité : si le prix
incluant la taxe n’est pas optimale, la quantité
consommée du bien sera différente de la quantité
optimale
2.3.3.1.3 Les droits à polluer : la solution coasienne
pour réduire les externalités
Solution coasienne
Créer un marché où s’échangent des droits à polluer
Admettons par exemple, une firme polluante et un AE pollué qui possède des droits
à polluer qu’il peut vendre à l’entreprise
Décision de la la firme polluante ?
Le coût de la dépollution est croissant avec la quantité produite
Arbitrage :
Tant que le coût de la dépollution est inférieur au prix du DP, l’entreprise va
dépolluer ;
Mais comme le coût de dépollution augmente, il arrive un moment où ce prix
devient supérieur au prix du droit à polluer ; conséquence :
dans ce cas, l’entreprise achète un droit à polluer et pollue
Internalisation des externalités ?
Le prix du droit à polluer vendu par l’AE pollué donne une valeur à la pollution : il
indique le montant de la compensation que l’AE pollué demande pour la pollution
réalisée et il dépend de la technique de dépollution utilisée par l’entreprise
Le marché n’est plus défaillant ;
En créant des DP = internalisation des
externaliés
La somme des intérêts individuels
correspond désormais à l’intérêt général
Limites à la pollution ?
- Moins la technique de dépollution est onéreuse, moins
l’entreprise a besoin d’acheter un DP (elle préfère
dépolluer que polluer) ;
- Plus le prix du droit à polluer est élevé, moins l’entreprise
cherche à acquérir ce droit et préfèrera dépolluer plutôt que
polluer ;
Document 50 : les droits à polluer (Coase)
Portée
Limites
Création d’un marché où se rencontrent les AE qui Plus le nombre d’agents concernés est important, plus
sont concernés par les externalités : ceux qui les les coûts de transaction augmentent, ce qui pénalise
émettent et ceux qui les subissent
les échanges et peut même empêcher le marché de
fonctionner
Elle internalise les externalités en donnant faisant
émerger un prix par le mécanisme de l’offre et de
la demande
Le marché fait donc apparaître le coût/prix de
l’externalité
2.3.3.1.4 Le marché des quotas
Document 53 : distinguer les avantages de la taxe et des permis à polluer
Politique
Politique de prix
Politique de quantités
Objectif ?
Taxe
Permis à polluer (marché des
quotas)
Quelle différence entre les deux Taxe = 20 euros la tonne
Prix du droit à polluer d’une tonne
politiques si :
est de 20 euros
Univers d’incertitude : le risque à
combattre = limiter l’émission de
GES, quelle politique choisir ?
Univers d’incertitude : le risque à
combattre = avoir un prix du carbone
qui ne soit pas désincitatif, quelle
politique choisir ?
Document 56 : Politique environnementale pour limiter les GES (pollution/externalités négatives)
Objectif à atteindre ?
Le prix du carbone :
Etre certain que les AE vont intégrer
dans leur décision l’impact négatif sur
les autres
La quantité d’émissions
Etre certain que les décisions des AE
ne conduisent pas à dépasser un certain
seuil d’émissions de GES
Utiliser l’instrument de la taxe
Utiliser l’instrument du marché des
permis d’émission
Limites ?
Problème d’acceptabilité de la taxe ;
Difficulté à fixer le montant ;
« optimal » de la taxe ;
Limites ?
Organisation et fonctionnement du
marché ;
Risque de créer « trop » de permis ;
3. L’introduction des asymétries d’information dans l’analyse
des marchés : un élargissement des situations de défaillances
de marché
3.1 Les mécanismes de sélection adverse et d’aléa moral
réduisent l’efficience des marchés
Document 59: le marché fonctionne mal en situation d’asymétrie d’information
Les caractéristiques d’un agent ou d’un bien ne
sont pas connues de l’agent avec qui il échange
Fonctionnement du marché
Les « bons » agents ou « bons » produits
disparaissent du marché : il ne reste que
les « mauvais » ;
Problème de confiance
Les actions d’un agent ne sont pas observables
par l’autre agent avec lequel il échange
Fonctionnement du marché
L’effort réalisé par le premier agent est
inférieur à ce qu’il devrait être ;
La fonction de demande en
situation de sélection adverse
Prix de marché faible
Critère sur lequel la demande
prend sa décision : le prix ou
la qualité ?
Réaction de la demande à la
baisse du prix
Relation prix/demande
Pente de la droite de
demande
Prix de marché élevé
La fonction de demande en
situation de sélection adverse
Critère sur lequel la demande
prend sa décision : le prix ou
la qualité ?
Réaction de la demande à la
baisse du prix
Relation prix/demande
Pente de la droite de
demande
Prix de marché faible
La qualité
Prix de marché élevé
Le prix
Baisse
Augmente
Positive
Positive
Négative
Négative
Confiance et sélection adverse
Document 62: le marché des voitures d’occasion
Au-dessous d’un certain prix :
Au-dessus d’un certain prix :
La décision est prise en fonction de
la qualité supposée du B/S
La décision est prise en fonction du
prix du B/S
Lorsque le prix baisse, les AE
anticipent une chute de la qualité
Lorsque le prix baisse, la contrainte
budgétaire AE diminue
La défiance augmente = la
demande baisse
La demande augmente
Exemples de biens ou services pour
lesquels la baisse du prix fait
augmenter la défiance : les objets
d’occasion, le vin, les produits
alimentaires, les actifs financiers
issus de la titrisation ….
Document 64 : de la sélection adverse à la disparition du marché
Une caractéristique du bien / d’un agent n’est pas connue par le co-échangiste
Sélection adverse
Le fonctionnement du marché conduit les meilleurs produits/ agents à sortir du marché
La confiance entre les AE baisse
Le marché « disparaît »
Comportement opportuniste et aléa
moral
Document 66 : aléa moral et comportement opportuniste
Problème dans la situation du « principal »/ « agent »
Les actions d’un agent ne sont pas observables par un autre :
le « principal » ne peut pas contrôler ce que fait « l’agent »
« L’agent » peut alors modifier son comportement et ne pas
respecter les engagements de son contrat avec le « principal » :
il adopte un comportement opportuniste
Exemple : l’assuré avec l’assureur, le salarié avec l’employeur, le
PDG avec les actionnaires, le garagiste avec le client, …
Document 67 : deux manières de définir l’aléa moral
Comportement de l’agent non
observable par le principal
Comportement opportuniste
Transfert du risque sur
d’autres agents
Comportement plus risqué
Réduire l’efficience des marchés
Pour réduire l’asymétrie d’information, certaines solutions font
dysfonctionner les marchés : l’exemple du marché du travail
Document 69 : les solutions adoptées par les AE pour réduire les conséquences des asymétries d’information
peuvent elles aussi réduire l’efficience des marchés, l’exemple du marché du travail
Asymétrie d’information : l’employeur ne
contrôle pas la productivité du salarié
Il a peur d’avoir à faire à un comportement
opportuniste de tire au flanc
Il décide alors de le payer au-dessus du salaire
d’équilibre
Pour le stimuler et faire augmenter sa
productivité
Pour faire augmenter le coût
d’opportunité en cas de licenciement
Théorie du salaire d’efficience
Théorie des contrats implicites
Conséquence commune : le salaire réel se fixe au-dessus du
salaire d’équilibre = rigidité sur le marché du travail qui
provoque du chômage involontaire
3.2 Le cas des marchés incomplets : les crises de confiance
et l’incertitude font « disparaître » certains marchés
Document 71 : le marché du financement des études
Etudiants qui ont besoin de
financer leur formation
Incertitude sur le devenir
professionnel de chaque
étudiant
Les banques refusent de
prêter : pas de financement
Intervention de l’Etat
bourses
sert de garantie
Réglemente le marché des prêts
étudiants : prêts étudiants
conditionnés aux revenus
Le système financier particulièrement
concerné par les situations de marché
incomplet
Document 72 : la disparition des marchés lorsque l’information est imparfaite, le cas du marché des crédits
Sélection adverse
Incertitude sur l’évolution future des
caractéristiques d’un co-échangiste
Perte de confiance : les banques rationnent le
crédit car elles ne peuvent pas déterminer la
qualité des emprunteurs ; plus les taux
augmentent, plus les meilleurs emprunteurs
partent, moins les banques ont confiance dans
les AE à besoin de financement = une friction
de crédit = crise financière
Les banques ne savent pas si les
emprunteurs pourront rembourser plus tard
leurs crédits étudiants : elles ne financent
pas ce type de crédit
Blocage du marché des crédits
Le système financier particulièrement
concerné par les situations de marché
incomplet
Document 73 : l’allocation sous optimale des ressources sur les marchés lorsque l’information est imparfaite,
le cas des marchés des capitaux
Les transferts de risques
entre agents produit de
l’aléa moral et augmentent
le risque systémique
Les banques rationnent le
crédit aux emprunteurs
lorsque les taux d’intérêt
montent (sélection adverse)
Les banques rationnent le crédit
aux étudiants (l’incertitude sur
les caractéristiques futures des
emprunteurs est trop élevée)
L’allocation des ressources sur les marchés des capitaux est sousoptimale
Le cas du financement de la transition
énergétique et des investissements « verts »
Document 76 : les difficultés du financement des investissements « verts »
Investissements « carbones »
Faibles coûts / forte rentabilité
Financement élevé
Investissements « vert »
Forts coûts / forte incertitude
Financement faible
Chemin de dépendance en faveur des investissements
« carbones » plutôt que « décarbonés »
Le cas du financement de la transition
énergétique et des investissements « verts »
Document 77: rôle du prix du carbone pour développer le financement de la transition énergétique (lien
entre défaillance de marché par externalité et défaillance de marché par incertitude)
Investissements « carbones »
Transition énergétique
Externalités négatives
Si taxe carbone et prix du carbone identiques
et élevés sur le marché des quota à polluer
Hausse du coût relatif des
investissements carbonés
Développement marché du financement
des investissements décarbonés
Baisse du prix relatif des investissements
décarbonés
3.3 Réduire les asymétries d’information
3.3.1 Révéler l’information pour réduire la sélection
adverse : du côté de l’offre ou du côté de la demande
Révéler les préférences pour réduire l’asymétrie d’information et
permettre l’échange
Document 80 : réduire les asymétries d’information pour réduire la sélection adverse
Asymétrie d’information
Du côté de la demande
Du côté de l’offre
Sélection adverse
Exemple de l’assurance
Exemple des voitures d’occasions,
Si tous les AE paient la même du vin
assurance, les « meilleurs » AE vont Si les AE acheteurs n’ont pas
sortir du marché
confiance dans la qualité du bien, ils
se retirent du marché
Conséquence
Les acheteurs d’assurance vont Les vendeurs de voitures vont
révéler leurs préférences à l’aide de révéler les informations sur la qualité
menus de contrat
de leur voiture (certification, label
…)
Certaines assurances peuvent devenir des biens tutélaires
Les individus doivent s’assurer contre un risque :
chômage, maladie
Situation d’asymétrie d’information : l’assureur
ne connaît par la « qualité » de l’assuré
Risque : segmentation entre les « bons » assurés qui s’auto-assurent à faible coût et
les « mauvais » assurés qui s’assurent à coût plus élevé
Si on considère que certains risques sont des « risques sociaux » (qui dépendent moins
des individus que la collectivité / c’est un choix collectif exprimé politiquement) :
la protection des individus doit être sociale et non individuelle
Mise en place d’une assurance obligatoire et publique : mutualisation collective des
risques = bien privé tutélaire
Comment résoudre les problèmes posés par la sélection
adverse ? En résumé
Asymétrie d’information : sélection adverse
Risques : disparition d’une partie de la
demande ; segmentation du marché
Révéler les informations :
certification, label, menu de contrat
Production publique (bien tutélaire)
La production de biens tutélaires
Document 83 : les justifications de l’Etat producteur (les biens tutélaires) – complet
Monopole public : risque
d’abus de position dominante
Biens collectifs : absence
d’offre privée
Autres types de biens :
de club, privés
Le marché produit ce bien
mais avec une baisse du
surplus des consommateurs
Le marché ne produit pas
ce bien
Le marché produit ce type
de biens
Cas de sélection adverse
(assurance chômage/maladie)
Production de services ou biens jugée
indispensable par la collectivité : préférence
collective exprimée par la décision politique
Biens tutélaires : biens pris en charge par la puissance publique
3.3.2 Réduire l’aléa moral
Document 86
Asymétrie d’information : aléa moral
Risque : comportement opportuniste
Comment réduire ce risque ?
Contrat incitatif : exemple
les bonus/malus …
Contrat révélateur : menus de
contrat, système d’enchères, …
En résumé, les défaillances de marché
Document 87: résumé, les défaillances de marché
Externalités
Biens
Sélection
Aléa
moral Marchés
collectifs et adverse
(asymétrie
incomplets
biens
(asymétrie
information)
communs
information)
Price-maker
Ecart entre NonInformation imparfaite
bénéfices
excluabilité
individuels
des
et bénéfice utilisateurs
collectif
Coûts fixes et L’utilisation
Diversité
Agents/biens
Agents ont des Incertitude
économie
de
certains nature
des ont
des comportements sur
les
d’échelle
biens
et biens
caractéristiques inobservables
conditions
services a des
non
connues par
les
co- de
conséquences
par
les co- échangistes
l’échange
sur
des
échangistes
acteurs
en
dehors
du
marché
Prix de marché Certains
Certains
Les
Comportements Certains
supérieur
au biens
sont biens
ou « meilleures »
opportunistes
biens
ou
prix de CPP et produits
en services ne agents/biens se des « agents » services ne
quantité
trop grande sont
pas retirent
du au
détriment sont
pas
échangée
quantité
et produits
marché ;
des
produits
inférieure
= d’autres
en (sous
possibilité
« principaux » ; (sous
perte
de trop
faible production) ; crise
de Gaspillage
et production)
surplus
au quantité ;
d’autres sont confiance qui sous allocation car
détriment des écart
entre surpeut
faire des ressources
l’incertitude
consommateurs rendements
consommés
disparaître
le
sur
privés
et
marché ; sous
l’échange
rendement
production
est
trop
collectif
importante
Réduction du bien être collectif
Monopole
naturel
Situation
par rapport
à la CPP
Circonstance
d’apparition
Conséquence
sur
l’allocation
marchande
Des défaillances de marché à
l’intervention de l’Etat
Document 88 : comment réduire les défaillances de marché ; l’intervention publique, une possibilité
Défaillances de marché
Allocation des ressources caractérisée par un écart entre ce qui maximise le
bien être collectif et ce qui maximise les décisions individuelles
Le marché ne permet pas d’aboutir à une allocation « optimale » des
ressources : il est possible de faire mieux
Intervention Etat
Augmenter quantités produites et
satisfactions des AE ; meilleure
utilisation des ressources
Stimuler activité économique :
hausse croissance potentielle
Instruments de marché qui
permettent la « découverte de
l’information » (menus de
contrat ; enchères) et des
incitations à ne pas adopter de
comportements opportunistes
(assurance et bonus/malus)
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