Facteurs familiaux

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Le trauma chez l’enfant
Docteur Degani BANZULU – UNIKIN
Kinshasa 2015
STRESS-TRAUMA ET STRESS POST TRAUMATIQUE
Quelques définitions :
StressD’autres
post traumatique
: Entité
clinique: qui
ne regroupe
conséquences
existent
trouble
du
Stress
:
Depuis
Hans
Selye
«
syndrome
d’adaptation
qu’une
partie
des syndromes
liéstroubles
à l’exposition
à un
Traumatisme
:
Effraction
du
développement
de
l’enfant,
cognitifs,
général » =Selon
ensemble
des
réactions
physiologiques
et
traumatisme.
le
DSM,
on
sous-entend
une
action
quasi
psychisme,
incapacité
à symboliser
changement
de
personnalité,
altération
de
psychologiques
de
l’organisme
face
à
un
événement
mécanique
de
l’événement
sur
les
réactions
sans
tenir
une
expérience
effrayante
l’estime de soi et du contrôle de l’impulsivité,…
stressant
compte de l’aspect subjectif!!
Chez les enfants , la fragilité n’est
forcement plus grande, mais elle est
différente (une expérience de séparation
brutale
peut
être
l’équivalent
d’une
expérience de mort chez l’adulte
Le développement de la personnalité est
affecté : inhibition, agressivité, passivité,…
Les réactions vont varier en fonction de
l’âge
Chez l’enfant de moins de 6 ans :
Des réactions courantes : pleurs, crainte
d’être séparé des parents,…
Des comportements régressifs : succion
du pouce, retour de l’énurésie,…
Influencé par les réactions des parents
face au traumatisme
Chez l’enfant de 6 à 12 ans :
Retrait social, agitation, agressivité, troubles de
l’attention,…
Des symptômes psychosomatiques : douleurs
abdominales,..
Altérations des performances scolaires
Troubles de l’humeur
Chez les adolescents :
Clinique proche de celle des adultes :
 Cauchemars
 Insensibilité émotive
 Evitement
 Troubles de l’humeur
 Abus des substances
 Comportements antisociaux
 Tendance suicidaire
Selon Terr
Quatre catégories de symptômes communs aux traumas de type I et II :
Des souvenirs intrusifs et répétitifs
Des comportements répétitifs (des mises en actes ou des jeux répétitifs
recréant des aspects de la situation traumatique, les rêves répétitifs étant
rares chez l’enfant)
Des peurs spécifiques ou non spécifiques
Un changement d’attitudes envers les gens et pessimisme par rapport au
futur
Dans le type I, aussi évitement, défauts de peception, recherche
d’explications
Dans le type II, certains symtômes témoignent de réactions de défense face
à la répétition des événements (déni, évitement plus important, amnésie,
dissociation,…)
En se basant sur le trio syndromique classique du PTSD (reviviscence,
hypervigilance et évitement), le sujet va mettre en place des stratégies pour
réduire la survenue de ces symptômes :
Evitement Restrictions des réactions affectives  Risque d’émoussement
global de la vie émotionnelle  Retrait Troubles de personnalité
Hypervigilance (=réaction d’adaptation mais tardive et plutôt préparant le
sujet à faire face à des nouveaux événements) Troubles du sommeil, de
la concentration, anxiété,… Des troubles psychosomatiques :
dermatologiques, respiratoires, douleurs chroniques,… les répercussions
cognitives, affectives et sur la socialisation de l’enfant qui n’ont pas été
prises en compte dans la description clinique du PTSD de l’enfant!!!!
Autres troubles post-traumatiques chez l’enfant :
Des troubles anxieux
Des troubles dépressifs
Des troubles du comportement avec instabilité psychomotrice inhabituelle,
TDHA,…
Des troubles somatiques (dermatologiques)
Des comportements type régressif (surtout énurésie)
Des troubles de la personnalité (borderline, narcissique, psychopathique,…),
souvent si trauma type II
Facteurs influençant la gravité et l’intensité des réactions :
Des facteurs pré-traumatiques : ATCD d’abus
ou d’autres formes de trauma, de troubles
mentaux
Des facteurs traumatiques: gravité, proximité et
durée d’exposition (physique et émotionnelle)
au trauma, nature du trauma (à caractère
sexuel? mortifère? lié à la réalité psychique
interne ou externe? perpétrée par un proche ou
un étranger?
Des facteurs post-traumatiques : disponibilité
du soutien familial ou social, émergence de la
symptomatologie classique
Le niveau de développement de l’enfant :
retard de développement chez enfant de moins
de 6 ans ; troubles de l’humeur et difficultés
scolaires en période de latence ; des troubles
identitaires, de conduites, agressivités et abus
des substances chez l’adolescent
Le contexte culturel et social : les invariants
culturels ne concernent pas tant des
symptômes que des processus = l’effroi, le
changement dans l’appréhension du monde et
la métamorphose du sujet.
La sévérité de la symptomatologie des traumatismes psychiques ne semble pas dépendante de l’âge
des enfants exposés à l’événement, comme par exemple Pynoos et al. l’ont montré à la suite du
tremblement de terre en Arménie en 1988. Le développement cognitif de l’enfant n’a pas non
plus toujours d’influence sur la survenue des troubles. L’âge et le niveau de développement ont
plus un rôle sur le type d’expression symptomatique des troubles que sur leur prévalence même si,
bien sûr, la question de ce qu’est, chez l’enfant, une menace de mort ou une menace de l’intégrité
physique de soi ou des autres dépend de son âge et de ses capacités perceptuelles et conceptuelles
sur le plan cognitif et affectif, le concept de mort se mettant en place progressivement. C’est pour
quoi, chez l’enfant, la protection des parents par rapport à l’impact traumatique d’un événement
est très importante. Les troubles psychopathologiques préexistants sont, bien sûr, aussi un facteur de risque.
Facteurs familiaux
Pour de nombreux auteurs, les facteurs familiaux, c’est-à-dire la réaction des parents, leur
disponibilité, leur fonctionnement psychique, leurs éventuels antécédents
psychopathologiques et la qualité des interactions entre les différents membres
de la famille, sont les facteurs qui influencent le plus le développement de syndromes
psychotraumatiques chez l’enfant (et en particulier chez le Bébé) et chez l’adolescent. Les
parents peuvent amortir l’impact psychique de l’événement mais, à l’inverse, une réaction
de détresse importante d’un des parents peut être l’agent du traumatisme psychique
de l’enfant. Par ailleurs, le traumatisme a aussi dans certaines situations un impact
transgénérationnel.
Dans une revue de la littérature portant sur 25 études, Foy et
al. ont montré que trois facteurs étaient le plus souvent
associés à la survenue de symptômes d’ESPT chez l’enfant : la
gravité de l’exposition à l’événement, le temps écoulé depuis
l’événement et la détresse des parents
L’approche par la notion d’événement de vie :
Initialement, établissement d’une liste des événements de vie possible et déterminer la
contrainte ou la charge émotionnelle liée à chaque événement (p.ex échelle de RaheHomes???), ce calcul pouvant se faire de trois manières (à priori, à postériori, par l’expert)
Or la charge émotionnelle varie d’une personne à une autre
Sur terrain deux ordres de difficultés concrètes : comment évaluer l’événement? Comment
évaluer les conséquences?
Evaluer l’événement :
Débat sur le critère A du DSM :
Critère A1 : Exposition : exposition directe ou indirecte (contagion, voire
transmission intergénérationnelle, y compris génétique?), rôle des vecteurs
indirects comme la télévision, l’internet,… (une sorte de « PTSD sans
trauma »)
Critère A2 : La présence d’une réaction immédiate post-traumatique comme
la dissociation
Conséquences sur le plan épidémiologique dans la constitution des cohortes
Évaluer les conséquences :
Evitement y compris des médecins!!!
Peu d’échelles francophones validées chez les enfants
Sources de l’anamnèse (enfants?, entourage?)
Etudes épidémiologiques :
Peu d’études en population générale sur les enfants, certaines ont quand même évalué
les adolescents : La prévalence de l’ESPT était plus élevée chez les filles que chez les
garçons. Les adolescents ayant présenté un ESPT avaient aussi plus de difficultés sur le
plan émotionnel, comportemental, relationnel, scolaire, et plus de conduites suicidaires
et de problèmes somatiques. Ce qui est intéressant, c’est que les adolescents ayant vécu
un événement traumatique, même s’ils ne présentaient pas d’ESPT, avaient aussi plus ce
type de difficultés que ceux sans antécédents d’événements traumatiques. Ce qui
montre bien que l’ESPT ne résume pas l’ensemble des troubles psychotraumatiques.
Par rapport aux événements traumatiques :
Tous les événements ne sont pas équivalents ; certains traumatismes sont dits extrêmes
et certains intentionnels. Les événements traumatiques peuvent être des agressions
physiques et/ou sexuelles, des catastrophes naturelles ou accidentelles, des actes de
terrorisme ou des scènes de guerre, voire plus récemment des maladies somatiques.
Les résultats sont très variables selon les études. La prévalence des troubles
psychotraumatiques chez l’enfant et chez l’adolescent est, en général,
élevée et peut concerner jusqu’à 70 à 80 % des sujets après un événement traumatique
majeur. Cette fréquence est, bien sûr, variable en fonction de l’événement traumatique et
du temps écoulé depuis. Le diagnostic d’ESPT semble plus fréquemment porté chez les
filles que chez les garçons. L’association à d’autres troubles (en particulier dépressifs ou
anxieux) est souvent très élevée. Les formes partielles d’ESPT paraissent plus fréquentes
que le tableau complet.
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