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CONSULTATION EN MÉDECINE GÉNÉRALE
Guide de “bonnes pratiques”
pour aborder la sexualité masculine
RÉFLEXES
EN
SEXOLOGIE
RÉFLEXES
EN
SEXOLOGIE
1RÉFLEXE
Com’
2RÉFLEXE
Médical
3RÉFLEXE
Information
4RÉFLEXE
Thérapeutique
Comment aborder
la question
de la sexualité ?
Comment poser
le diagnostic
(positif, diérentiel,
étiologique)
d’un trouble sexuel ?
Comment annoncer
le diagnostic et
construire les bases
d’une alliance
thérapeutique ?
Comment prendre
en charge en
médecine générale ?
SE RAPPELER
DYSFONCTION ÉRECTILE
DIAGNOSTIC
D “S’agit-il de votre érection,
avez-vous des problèmes d’érection ?”
3 QUESTIONS CLÉS
D “Depuis quand ?”
D “Erections spontanées possibles ?”
D “Et votre femme ?”
D Une consultation n’est pas toujours susante
D Un patient ne dit pas toujours tout d’emblée
D La partenaire peut apporter son éclairage
ÉJACULATION PRÉMATURÉE
DIAGNOSTIC
D “S’agit-il de votre éjaculation qui vient
trop rapidement ?”
3 QUESTIONS CLÉS
D “Depuis toujours ou plus récemment ?”
D “Quel est votre délai d’éjaculation ?”
D “Et votre couple ?”
RE-IMAGINE Health Agency - FR1PRI03911/15 – Document établi en décembre 2015
Diagnostiquer, Evaluer pour mieux Traiter
32
Les troubles sexuels masculins occupent une place particulière en médecine
générale, en raison :
- de la diculté qu’ont les patients à parler de leur vie intime
1,
- de l’importance d’entendre et de prendre en charge ces troubles qui ont
un impact considérable sur la qualité de vie 2.
Aussi, an de vous aider à identier les hommes susceptibles de sourir
d’un trouble sexuel et leur proposer une prise en charge optimale, nous avons
fait appel à un comité de pilotage multi-disciplinaire composé de 3 urologues,
3 sexologues et 1 médecin généraliste.
Le travail du comité de pilotage a été ensuite validé par un conseil scientique
nationale composé de 24 spécialistes et 4 étapes appelées “RÉFLEXES”
ont été dénies.
Chacun de ces RÉFLEXES correspond en fait à une problématique
et répond à une question que vous pourriez vous poser lors d’une consultation
pour un trouble sexuel masculin.
1RÉFLEXE
Com’
2RÉFLEXE
Médical
3RÉFLEXE
Information
4RÉFLEXE
Thérapeutique
Comment aborder
la question
de la sexualité ?
Comment poser
le diagnostic
(positif, diérentiel,
étiologique)
d’un trouble sexuel ?
Comment annoncer
le diagnostic et
construire les bases
d’une alliance
thérapeutique ?
Comment prendre
en charge en
médecine générale ?
1RÉFLEXE Com’ 4
- Repérer les circonstances où aborder la sexualité
- Questionner le patient sur l’existence d’un trouble sexuel
- Adopter une posture adéquate
2RÉFLEXE Médical 6
- Entendre la plainte du patient, la recevoir et la valider médicalement
- Etablir un diagnostic
- Identier les facteurs de complexité
- Préparer la prise en charge
3RÉFLEXE Information 8
- Annoncer le diagnostic
- Informer sur la prévalence
- Informer sur les étiologies possibles
- Etablir un contrat et un objectif thérapeutique avec le patient
4RÉFLEXE Thérapeutique 10
- Informer sur le traitement et ses modalités d’utilisation
- Informer sur les eets indésirables possibles
- Prendre RDV pour l’évaluation et le suivi
- Présenter éventuellement la possibilité d’une consultation spécialisée
1. Costa P et al. Dysfonction érectile : connaissances, souhaits et attitudes. Résultats d’une enquête française réalisée auprès de 5 099 hommes âgés de 18 ans à 70 ans.
Prog Urol 2003;13;85-91.
2. Bondil P. La Dysfonction érectile. Eds John Libbey Eurotext, Paris 2003.
Sommaire
54
RÉFLEXE COM’
Comment aborder la question de la sexualité ?
1
Seule une minorité d’hommes sourant d’un trouble sexuel l’aborde spontanément
en consultation1
. Avec un patient qui ne parle pas spontanément de sa sexualité, il est donc
important d’être attentif :
- A son dossier médical
Certaines pathologies (ex : diabète, HTA) comme certains traitements chroniques
(ex : traitement antidépresseur) sont associés à des prévalences élevées
de troubles sexuels 2,3. La dysfonction érectile est par ailleurs un marqueur de risque
cardiovasculaire 4.
- A son attitude et ses plaintes
Les patients susceptibles de présenter un trouble sexuel dont ils n’osent parler
- sont moins attentifs à leur état de santé, à leur régime alimentaire et à leurs traitements ;
- se demandent si certains médicaments sont vraiment nécessaires par crainte
de la survenue d’eets indésirables aectant leur sexualité ;
- se plaignent d’être fatigués ou “un peu dépressif”, de dicultés conjugales.
Lors de la consultation, la communication non verbale est aussi importante que
la communication verbale. Elle peut modier voire contredire le sens compris des mots énoncés.
Il convient également d’adopter une attitude et une posture adéquates pour obtenir du patient
qu’il consente à parler de sa vie personnelle et d’éléments qu’il considère comme privés,
intimes et diciles à aborder. Pour ce faire, trois approches sont donc à combiner :
1. La communication non verbale qui inuencerait une part majoritaire
de la compréhension de l’entretien, repose sur 7 items retenus comme pertinents 6,7 :
- une expression faciale expressive,
- des sourires fréquents,
- un regard franc, “dans les yeux”,
- des hochements de tête, pour marquer l’accord avec les propos du patient,
- l’inclinaison du buste, vers l’avant,
- une posture ouverte,
- une tonalité vocale chaleureuse.
2. L’écoute active 8, qui consiste à se montrer et à être très attentif à son patient
totalement concerné par son problème, et ne penser qu’à lui lors de la consultation.
3. L’empathie 9, qui correspond à la capacité de :
D comprendre la situation de son patient,
D communiquer cette compréhension et vérier sa pertinence en reformulant
aussi souvent que nécessaire,
D agir en utilisant cette compréhension dans un but thérapeutique.
Pour questionner un patient sur sa sexualité lorsqu’il ne l’aborde pas spontanément,
il est recommandé de l’évoquer par une 1re question simple posée sur un ton bienveillant 5.
“Avez-vous des dicultés sexuelles en ce moment ?”
“Comment ça se passe sur le plan sexuel, tout va bien ?”
Cette approche qui s’est avérée aussi ecace qu’un questionnaire 5, peut amener le patient
- à reconnaître avoir un problème sexuel et à poursuivre l’interrogatoire,
- à nier avoir un problème sexuel.
En cas de négation, il est alors conseillé de poser une 2e question pour permettre au patient
de reformuler. Cette question doit alors le rassurer et partir d’un des éléments du dossier
médical.
“Je vous ai posé cette question car vous avez un diabète depuis longtemps et que nous
savons qu’il est fréquent d’avoir quelques troubles sexuels en cas de diabète… 2
Si de nouveau la réponse est négative, il est recommandé de ne pas insister.
REPÉRER LES CIRCONSTANCES OÙ ABORDER LA SEXUALITÉ ADOPTER UNE POSTURE ADÉQUATE
QUESTIONNER LE PATIENT SUR L’EXISTENCE D’UN TROUBLE SEXUEL
1. Costa P et al. Dysfonction érectile : connaissances, souhaits et attitudes. Résultats d’une enquête française réalisée auprès de 5.099 hommes âgés de 18 ans à 70 ans.
Prog Urol 2003;13;85-91.
2. Giuliano FA et al. Prevalence of erectile dysfunction among 7689 patients with diabetes or hypertension or both.Urology. 2004;64:1196-1201.
3. Alechinsky L et al. Troubles de l’érection. Urofrance, référentiel du collège. http://www.urofrance.org/congres-et-formations/formation-initiale/referentiel-du-college/
troubles-de-lerection.html. Consulté le 03/04/15.
4. Gazzaruso C et al. Erectile Dysfunction as a Predictor of cardiovascular events and death in diabetic Patients With Angiographically Proven Asymptomatic Coronary
Artery Disease. Journal of american College of Cardiology. 2008 ; 51 (21) : 2040-44.
5. Derby CA et al. Measurement of erectile dysfunction in population-based studies: The use of a single question self-assessment in the Massachusetts Male Aging Study.
Int J Impot Res 2000;12(4):197-204.
6. Burgoon JK et al. In: Knapp ML, Daly JA, The SAGE Handbook of interpersonal communication: Sage publications 2011:239-280.
7. Adapté de Nardone DA et al. A model for the diagnosis medical interview: non-verbal, verbal and cognitive assessments. J Gen Intern med 1992;7:437-42.
8. Miller WR, Rollnick S. L’entretien motivationnel, aider la personne à engager le changement, InterEdition 2013;54-55.
9. Mercer SW et al. Empathy and quality of care. Br J Gen Pract. 2002;52(Suppl):S9-13.
76
RÉFLEXE MÉDICAL
Comment poser le diagnostic (positif, diérentiel, étiologique) d’un trouble sexuel ?
2
Face à un patient porteur d’un trouble sexuel, il convient :
- d’avoir conscience de la diculté de parler de son intimité,
- d’éviter les contre-attitudes (projections personnelles, banalisation de la situation,
évitement du sujet)
- de rester à l’écoute an de traduire la plainte en symptômes en gardant la bonne
distance et une attitude médicale.
An d’adapter au mieux la prise en charge, il convient ensuite d’identier le degré de
complexité grâce à une évaluation à adapter au cas par cas qui repose sur :
- l’interrogatoire,
- l’examen clinique,
- le bilan paraclinique.
La prise en charge est conditionnée par :
- la gravité du trouble,
- les ressources personnelles et relationnelles,
- la motivation et l’aptitude au changement du patient.
Il est donc nécessaire de les évaluer.
La plainte sexuelle ne renvoie pas toujours à un symptôme et ce n’est pas toujours évident de
faire préciser cette plainte.
Aussi, devant une plainte générale, la première étape consiste à diérencier et identier le
trouble sexuel en posant une question simple correspondant à chacun des 4 grands troubles
sexuels masculins :
D Dysfonction érectile
“S’agit-il de votre érection, avez-vous des problèmes d’érection ?”
D Ejaculation prématurée
“S’agit-il de votre éjaculation qui vient trop rapidement, ou au contraire que vous n’arrivez
plus à avoir ?”
D Désir
“Est-ce un problème de désir, avez-vous toujours envie ?”
D Autres problèmes
“Est-ce que vous avez des douleurs ?Est-ce que votre verge s’est modiée ? S’est tordue ?”
La reformulation de la plainte permet ensuite de valider le diagnostic.
“Je vous ai bien compris si je dis que vous me parlez de votre éjaculation qui est trop
rapide ?”
ENTENDRE LA PLAINTE DU PATIENT, LA RECEVOIR ET LA VALIDER MÉDICALEMENT IDENTIFIER LES FACTEURS DE COMPLEXITÉ
PRÉPARER LA PRISE EN CHARGE
ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC
1. AIHUS. Recommandations aux médecins généralistes pour la prise en charge de première intention de la dysfonction érectile. 2010:1-229.
2. Cuzin B et al. Guidelines for general practitioners for rst-line management of erectile dysfunction. Sexologies 2010;20:23-35.
3. Althof SE et al. An Update of the International Society of Sexual Medicine’s Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Premature Ejaculation 2014. Sex Med
2014;2:60–90.
Dysfonction érectile Ejaculation prématurée
Caractériser
le trouble 1
“Depuis quand ?”
“Erections spontanées possible ou pas ?”
“Et votre femme ?”
“Depuis toujours ou récemment ?
Quel est votre délai d’éjaculation ?
Et votre couple ?”
Examen
para-clinique 1,2,3 Recherche de facteurs de risque : HTA,
diabète, hypertriglycéridémie, cholestérol Aucun examen para-clinique recommandé
en dehors des formes organiques
CAS SIMPLES
Dysfonction érectile Ejaculation prématurée
Caractéristiques Secondaire, sans autre trouble sexuel
associé, récente, avec capacité érectile
résiduelle, avec soutien de la partenaire
Soutien et motivation au changement
de la partenaire, peu d’habiletés sexuelles
et dysfonction d’apprentissage au 1er plan
Prise en charge En médecine générale
CAS COMPLEXES
Dysfonction érectile Ejaculation prématurée
Caractéristiques
Primaire, associée à un autre trouble
sexuel, ancienne, sans capacité érectile
résiduelle, avec présence de conjugopathie
ou d’un trouble du désir, présence
d’un trouble psychologique au premier plan
Troubles anxieux importants,
associée à une DE, pas de soutien
de la partenaire ou partenaire absente
Prise en charge En réseau
98
RÉFLEXE INFORMATION
Comment annoncer le diagnostic et construire les bases d’une alliance thérapeutique ?
3
L’information au patient commence par l’annonce du diagnostic, en restituant dans l’ordre
les éléments de l’entretien et de la clinique qui ont permis de poser le diagnostic.
Présenter quelques chires clés à votre patient sur la prévalence du trouble qui le concerne
permet de lui expliquer qu’il n’est pas le seul à en sourir et conduit ainsi à dédramatiser la
situation et à le rassurer.
Informer votre patient sur les étiologies possibles de son trouble permet d’apporter
un rationnel physiopathologique, ce qui peut faciliter l’acceptation du diagnostic.
- Présenter les étiologies de manière simple et synthétique
- Etre assertif dans le discours : “Il s’agit très probablement…”
Il convient de garder à l’esprit qu’un même trouble peut dépendre de plusieurs causes,
pouvant être retrouvées chez un même patient.
Ce contrat permet de s’inscrire dans une démarche d’éducation thérapeutique et de
réassurance du patient.
- Indiquer au patient qu’il va être pris en charge et l’informer sur les diérentes modalités
de prise en charge (sans entrer dans les détails).
- Dénir avec lui l’objectif de sa prise en charge : sa satisfaction et lui indiquer
les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif.
- Préciser que d’autres consultations seront nécessaires pour une bonne prise en charge.
ANNONCER LE DIAGNOSTIC
INFORMER SUR LA PRÉVALENCE
INFORMER SUR LES ÉTIOLOGIES POSSIBLES
ÉTABLIR UN CONTRAT ET UN OBJECTIF THÉRAPEUTIQUE AVEC LE PATIENT
DYSFONCTION ÉRECTILE 1 ÉJACULATION PRÉMATURÉE
2
Ejaculation qui survient toujours ou presque
toujours avant environ 3 minutes après
la pénétration vaginale
+ Incapacité à contrôler l’éjaculation
lors de toutes ou presque toutes les pénétrations
vaginales
+ Conséquences négatives personnelles
Incapacité persistante ou répétée à atteindre
ou à maintenir une érection adéquate
jusqu’à l’accomplissement de l’acte sexuel
+ Sourance marquée et/ou diculté
interpersonnelles
+ Durée des troubles d’au minimum 3 mois
“La situation est très claire, vous avez
un problème d’érection.
Dans votre cas, cela peut s’expliquer
par votre tension et votre surpoids…”
“Vous sourez d’éjaculation prématurée,
c’est-à-dire que vous éjaculez trop rapidement
sans possibilité de vous contrôler.
Chacun est diérent sur le plan
de l’éjaculation mais, plus il y a de stress,
comme dans votre cas, plus ça vient vite…”
Prévalence en fonction de l’âge
18-39 ans 40 à 59 ans 60 à 69 ans > 70 ans
Dysfonction érectile 3 1 à 9 % 2 à 30 % 20 à 40 % 50 à 75 %
Ejaculation prématurée 4 Environ 1 homme sur 5 quel que soit l’âge
1. Eardley I et al. The incidence, prevalence and natural history of erectile dysfunction, Sex Med Rev 2013;1:3-16.
2. Althof SE et al. An Update of the International Society of Sexual Medicine’s Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Premature Ejaculation (PE). Sex Med
2014;2:60-90.
3. AIHUS. Recommandations aux médecins généralistes pour la prise en charge de première intention de la dysfonction érectile 2010:1-229.
4. Porst H et al. The premature ejaculation prevalence and attitudes (PEPA) survey : prevalence, comorbidities and professional help-seeking. Eur Urol 2007: 816-24.
5. American Psychiatric Association. The diagnostic and statistical manual of mental disorders, 5th edition 2013:423-46.
6. Adapté de Buvat J. Pathophysiology of premature ejaculation. J Sex Med 2011;8:316-27.
DYSFONCTION ÉRECTILE 1 ÉJACULATION PRÉMATURÉE 5,6
CAUSES PSYCHOLOGIQUES
ET COMPORTEMENTALES
Individuelles
Anxiété, stress, dépression…
Relationnelles
Conits au sein du couple
Comportementales et environnementales
Cadre familial strict, événements de vie…
Autres troubles sexuels
CAUSES PSYCHOLOGIQUES
ET COMPORTEMENTALES
Individuelles
Anxiété, stress, dépression…
Relationnelles
Conits au sein du couple
Comportementales et environnementales
Cadre familial strict, événements de vie…
Consommation
Alcool, tabac, drogues…
Autres troubles sexuels
CAUSES
PHARMACOLOGIQUES
Eets indésirables
de certains traitements
Psychotropes
Diurétiques thiazidiques
Anti-androgènes…
CAUSES ORGANIQUES
Troubles cardiovasculaires
Dérèglements hormonaux
Troubles neurologiques
Dyslipidémie…
CAUSES ORGANIQUES
Infection du tractus
Génito-urinaire, prostatite…
Hyperthyroïdie
Phimosis
Frein trop court
CAUSES
PHARMACOLOGIQUES
Sevrage aux opiacés
Sevrage au cannabis
1 / 6 100%

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