"Essais cliniques et Innovations thérapeutiques : les conditions du succès" (Table ronde) Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive Professeur Philippe Rougier Oncologie Digestive, HEGP, APHP UVSQ, faculté Iles de France Ouest Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive: les bases Les cancers digestifs sont comme tous les cancers le résultat de mutation génétiques. Ces mutations peuvent survenir soit au niveau des gènes activateurs soit au niveau des gènes suppresseurs Elles peuvent influer sur la sensibilité des tumeurs aux différents traitements et doivent être prises en compte dans les essais cliniques Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive: les exemples Les cancers gastriques qui surexpriment HER2 (15%) bénéficient de l’ajout du trastuzumab (Herceptine) . Les tumeurs stromales (GIST) ont souvent une mutation du gène cKIT et sont sensible au GLIVEC mais leur sensibilité dépend du type de mutations: elle est forte en cas de mutation de l’exon 11 et faible en cas de mutation de l’exon 9. Les adénocarcinomes colorectaux ont des sensibilités différentes selon les mécanismes de cancérogénèse et les mutations du gène KRAS. Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive Cancer Gastrique (CG) & expression de HER2 HER2 est exprimé dans les CG avancé/metastatique Son inhibition par trastuzumab combiné à une chimiothérapie associant capécitabine/5-FU & sel de platine a été évaluée. son expression est recherchée par Immunohistochimie (+++) ou par FISH (positive) Elle est hétérogène Et retrouvée positive chez # 16% GC, gastric cancer; GEJ, gastro-oesophageal junction Score 6.5 Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive 5FU ou capé-CDDP + trastuzumab vs 5FU ou capé-CDDP phase III ToGA IHC 3+ et/ou FISH+ Événements Objectif principal survie globale ( 10 mois => 13 mois) 1,0 FU/cap + cisplat + trastuzumab n= 294 0,8 FU/cap + cisplat 13,8 mois 0,6 11,1 mois 0,4 n= 290 RR = 0,74 (IC: 0,60-0,91) p = 0,0046 0,2 0,0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 Mois IHC3+ ou 2+FISH+ : 11,8 mois vs 16 mois 22/04/2017 Van Cutsem E et al., ASCO 2009 Les tumeurs stromales (GIST) Influence des mutations de l’exon 11 sur la réponse au Glivec c-kit Genotype Predicts Best Clinical Response to Glivec® P<.0001 P=.003 Cell membrane Exon 11, D550-580 % Total Exon 9, dup., 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 PD/NE SD PR Exon 11 (N=82) Exon 9 (N=19) No Mutation (N=16) Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive Adénocarcinomes colorectaux Phénotype MSI (instabilité microsatellite ou dMMR: defective mismatch repair), observé dans 15% des cas traduit une mutation sur les chromosomes 2 ou 3 d’un gène (hMLH1, hMSH2, hMSH6 …) et confère un meilleur pronostic mais une moindre sensibilité au 5FU Le géne KRAS, muté dans 40% des cas confère une absence de réponse aux traitements par anti EGFR Recepteur de l’EGF (EGFR): R activation => dimérisation Voie très impliquée dans les cancer colorectuax R R Voie de signalisation Intra cellulaire RAS RAS RAF SOS K K PI3-K pY pY GRB2 MEK pY PTEN STAT AKT MAPK transcription Genique progression cycle Cell. P P myc cyclin D1 Cyclin D1 DNA proliferation/ maturation Jun Fos Myc invasion/ metastases survie/anti-apoptose angiogénèse Inhibiteurs du recepteur de l’EGF (EGFR) Les Ac monoclonaux Cetuximab panitumumab R R Anti TK RAS RAF SOS K K PI3-K pY pY GRB2 MEK pY PTEN STAT AKT MAPK transcription Genique progression cycle Cell. P P myc cyclin D1 Cyclin D1 DNA proliferation/ maturation Jun Fos Myc invasion/ metastases survie/anti-apoptose angiogénèse cancer colorectaux statut KRAS et efficacité du cetuximab Schéma étude Nb. patients Réponses Obj (muté/sauvage) KRAS KRAS Muté Sauvage Références Liévre et al. JCO 2008 Benvenuti et al. Cancer Res 2007 De Roock et al. Cetux ± irinotecan ± CT 114 (36/78) 0 43.6% Panit. ou cetux ± CTx 48 (16/32) 6 31% Cetux ± irinotecan 113 (46/67) 0 40% Cetux ± CTx 81 (32/49) 6 27% Cetux + CTx 59 (16/43) 0 28% Cetux 80 (30/50) 0 10% Ann Oncol 2008 Finocchiaro.. ASCO 2007 Di Fiore et al. Br J Cancer 2007 Khambata-Ford et al. JCO 2007 *Cetux cetuximab ; **panit panitumumab ; RO = réponses objectives cancer colorectaux CRYSTAL: Statut KRAS et SSP KRASmuté KRAS muté n=192 n =348 1.0 PFS 1an: 25% vs 43 % 0.9 0.8 0.7 A:CETUXIMAB+FOLFIRI 0.6 0.5 0.4 B:FOLFIRI 0.3 0.2 0.1 0.0 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Progression-free time (months) Log Rank p :0.017 KRAS sauvage HR=0.68 mSSP CETUXIMAB+Folfiri: 9.9 mois Folfiri: 8.7 mois 18 Estimate0 Kaplan-Meier (SPP) progression Survie sans Estimate Kaplan-Meier (SPP) progression Survie sans KRASsauvage n =348 Cetuximab + FOLFIRI 1.0 FOLFIRI alone 0.9 0.8 B:FOLFIRI 0.7 0.6 0.5 0.4 A:CETUXIMAB+FOLFIRI 0.3 0.2 0.1 0.0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Progression-free time (months) Log Rank p :0.47 KRAS mt HR=1.07 : mSSP CETUXIMAB+Folfiri: 7.6 mois Folfiri: 8.1 mois E. Van Cutsem ….P Rougier, ASCO 2008, A 2 Biomarqueurs et essais cliniques en oncologie digestive: conclusions Les biomarqueurs influent les réponses aux traitements et doivent donc être caractérisés au même titre que les facteurs cliniques (EG, age, comorbidités), l’extension tumorale (type et nombre de sites etc), les signes biologiques (LDH, GB, PA, ACE…), la différentiation tumorale. Leur recherche est une part importante de l’activité de recherche clinique. Leur caractérisation impose une méthodologie rigoureuse pour le recueil des données et leur interprètation (analyses univariées et multivariées…)