Cours de Neuro-Pharmacologie -Rappel sur l’organisation du système nerveux central -Mode d’action des médicaments au niveau du système nerveux central Pr.SLIMANI.M [email protected] 1 • Le système nerveux Dans le crâne Dans le canal vertébral de la colonne vertébrale Recouverts par 3 membranes = méninges (protection) Espaces entre les membranes = liquide céphalorachidien. Le SNC flotte dans un récipient rempli de liquide : protection • Organisation de l’encéphale (1) L’encéphale comporte le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet. Tronc cérébral Cervelet MOELLE EPINIERE NEVRAXE Cerveau ENCEPHALE Ce sont des centres d’intégration, qui analysent les infos sensorielles afin de donner des réponses motrices basées sur l’expérience, les réflexes…. • Organisation de l’encéphale (2) La surface du cerveau comporte de nombreux de replis = scissures ou sillons et des surfaces lisses = gyrus (circonvolutions cérébrales) Cerveau = 2 hémisphères cérébraux divisés par la scissure interhémisphérique Scissure centrale (ou de Rolando) Hémisphère = 4 lobes Scissure latérale (ou de Sylvius) SYSTEME NERVEUX CENTRAL Signaux d’entrée : systèmes sensoriels Signaux de sortie : systèmes moteurs SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE (nerfs crâniens, nerfs rachidiens…) SYSTÈME NERVEUX CENTRAL * ENREGISTREMENT DES INFORMATIONS ENTRANTES. TRANSPORT DES INFORMATIONS * ÉLABORATION DES INFORMATIONS DE SORTIE Elaboration des messages afférents Intégration SNC Perception Transmission Nerfs Transduction Transport de l’information codée Récepteur spécialisé Signal électrique Signal physique Elaboration des messages efférents Construction du mouvement SNC Commande Transmission Nerfs Transduction Transport de l’information codée Effecteur spécialisé Signal électrique Signal physique L’effet du neurotransmetteur est fonction du type de neurotransmetteur et du type de récepteur • Neurotransmetteur excitateur PPSE (potentiel post-synaptique excitateur) • Neurotransmetteur inhibiteur PPSI (potentiel post-synaptique inhibiteur) SUBSTANCE GRISE Centres de traitement des informations SUBSTANCE BLANCHE Voies de conduction des informations RELATIONS ENTRE MOUVEMENTS STRUCTURES NERVEUSES PROGRAMMES ACQUIS PAR APPRENTISSAGE STRUCTURES SOUSCORTICALES ET CORTICALES PROGRAMMES MOTEURS PRIMAIRES TRONC CÉRÉBRAL CERVELET REFLEXES MOELLE ÉPINIÈRE MÉMOIRE DES ÉVÉNEMENTS MÉMOIRE DES CONNAISSANCES MÉMOIRE DES SAVOIR-FAIRE (techniques sportives) SYSTEME LIMBIQUE NOYAUX GRIS CENTRAUX Cortex auditif Cortex visuel Aire de Wernicke (intégration sensorielle) 1.4. La synapse chimique (1) Synapse = point de connexion entre 2 neurones ou entre 1 neurone et une autre cellule (musculaire par exemple) • Constitution d’un neurone : véhicule l’information Dendrites (réception des signaux) Corps cellulaires Cône d’implantation Axone Gaine de myéline Nœud de Ranvier Arborisation terminale Terminaisons axoniques (boutons synaptiques) La pharmacologie Discipline ayant pour objet l’étude des interactions entre les médicaments et les organismes vivants. Pharmacodynamie Action du médicament sur l’organisme Pharmacocinétique Action de l’organisme sur le médicament INTRODUCTION Un stupéfiant est une molécule ayant une action hédoniste(qui procure du plaisir) et de la dépendance (ou addiction : état de besoin vis-à-vis d’une drogue ). Quelque soit sa nature chimique ou sa catégorie psychotrope (stimulant, calmant) toute drogue produit son effet en perturbant la transmission de l’influx nerveux entre les neurone Les psychotropes représentent les substances qui altèrent l’esprit se sont des substances psychoactives , agissant sur le SNC, pour la plupart interférent avec la transmission synaptique chimique la drogue s’oppose à la conduction de l’influx nerveux, à l’entrée de calcium dans la présynapse, elle altère aussi le métabolisme présynaptique, la libération et la recapture des neurotransmetteurs, enfin un agit sur les récepteurs des neurotransmetteurs et sur leurs systèmes de transduction Les conséquences à long terme des psychotropes est de modifier la réceptivité de la synapse, en modifiant le nombre de récepteur, en réaction de défense, ce qui entraîne l‘accoutumance et la dépendance 2-ACTION DES DROGUES SUR LES SYSTEMES DE TRANSMISSIONS NERVEUSES 1) Les systèmes dopaminergiques cérébraux la dopamine joue un rôle clé dans l'expérience du plaisir, le renforcement et l'autostimulation. La longue voie méso-corticolimbique en est la base et peut être modulée soit par les agonistes dopaminergiques soit les antagonistes (ou neuroleptiques). Cette voie est le site d'action de drogues telle la cocaïne (inhibiteur de la recapture présynaptique de la dopamine), de divers psychostimulants (voire antidépresseurs) de la nicotine (au niveau des récepteurs situés dans le nucleus accumbens Autostimulation chez le rat: quand l’animal presse le levier placé devant lui, il reçoit une décharge électrique Les systèmes dopaminergiques nigrostrié et mésocorticolimbique Les hypnotiques, anxiolytiques, antidépresseurs et neuroleptiques sont des médicaments psychotropes. Ils ont une action sur le système nerveux central Qu’est-ce que ça fait ? Les médicaments psychotropes permettent d’atténuer ou de faire disparaître troubles du sommeil, anxiété, dépression… Leur prise prolongée peut évoluer vers une pratique toxicomaniaque, détournée de son usage thérapeutique. •Les hypnotiques ou somnifères :risque à terme accoutumance et dépendance •Les tranquillisants ou anxiolytiques; risques à terme accoutumance et dépendance. •Les antidépresseurs ; s'ils ne provoquent ni accoutumance ni dépendance, l'arrêt brutal du traitement est toutefois déconseillé. •Les neuroleptiques ou antipsychotiques; les effets secondaires s’atténuent parfois avec le temps. Il n’existe pas d’usage toxicomaniaque des neuroleptiques. Les psychotropes sont des médicaments qui agissent sur le métabolisme du cerveau. Pour comprendre la nature de cette action, il faut savoir que notre cerveau est constitué de milliards de cellules nerveuses (les neurones) interagissant les unes avec les autres – on peut dire qu’elles «communiquent» entre elles. L’illustration 1 montre deux cellules nerveuses reliées par une zone de contact appelée synapse. Lorsqu’une cellule nerveuse est stimulée, un courant électrique très faible se déplace le long de son enveloppe, la membrane cellulaire. Parvenu à la terminaison de la cellule, ce courant électrique provoque la libération de médiateurs chimiques – les neurotransmetteurs – dans la fente synaptique. Ces neurotransmetteurs stimulent alors la cellule voisine en agissant sur des parties spécialisées de celle-ci – les récepteurs Les médicaments psychotropes agissent soit sur la concentration des neurotransmetteurs dans la fente synaptique, soit sur leur capacité à se lier aux récepteurs. Il existe un grand nombre de médiateurs chimiques. Les mieux connus sont la sérotonine, le GABA, la dopamine et la noradrénaline. Leurs métabolismes respectifs sont influencés de diverses manières par les différents psychotropes. La synapse chimique (entre deux neurones) Axone du neurone présynaptique Boutons terminal Membrane postsynaptique Vésicules synaptiques (neurotransmetteurs) Fente synaptique Canal ionique (fermé) Canal ionique (ouvert) On suppose que, en cas de maladie, il y a trop ou pas assez de médiateurs chimiques dans la fente synaptique, ce qui accroît ou diminue fortement la transmission de l’information entre les neurones. L’utilisation des psychotropes vise à supprimer ce déséquilibre. Comme il n’est pas possible de faire en sorte que les médicaments n’agissent que sur certaines zones de contact, ceux-ci provoquent des effets secondaires indésirables Les tranquillisants et les somnifères sont les psychotropes les plus souvent prescrits, raison pour laquelle nous les présentons en premier. Ces médicaments ont pour effet de calmer, de diminuer l’anxiété et de favoriser le sommeil Qu’est-ce qu’une psychose? Le terme «psychose» est une dénomination générale utilisée pour décrire l’état d’une personne qui ne vit plus la même réalité que celles qui l’entourent. Elle peut par exemple se sentir poursuivie ou menacée sans raison concrète, avoir l’impression que ses pensées sont influencées de l’extérieur ou voir ou entendre des choses qui n’existent pas en réalité (hallucinations. Les neuroleptiques sont utilisés en premier lieu dans le traitement des psychoses. Ce groupe de médicaments divise fortement les médecins et les personnes concernées en raison de leurs effets indésirables parfois considérables. Au cours des dernières années, les chercheurs ont mis au point des neuroleptiques dits «atypiques», qui permettent d’éviter certains effets indésirables, même s’ils en provoquent certains autres qui leur sont propres. Mode d’action des neuroleptiques Se basant sur un modèle fortement simplifié, les chercheurs en psychiatrie supposent aujourd’hui que, lors des psychoses, les synapses des neurones de certaines régions cérébrales possèdent une concentration anormalement élevée d’un médiateur chimique appelé dopamine. La dopamine joue notamment un rôle dans notre capacité à percevoir et à attribuer de l’importance aux stimuli et influence de façon déterminante l’intensité de notre perception. Un excédent de dopamine aura donc pour effet de renforcer la transmission de certains stimuli. Les neuroleptiques agissent en bloquant les récepteurs de la dopamine, de manière que l’excédent de dopamine ne puisse plus y exercer son action. Ce mécanisme permet d’atténuer la transmission amplifiée des stimuli due à la maladie. Les neuroleptiques agissent cependant également, avec plus ou moins de force, sur d’autres médiateurs chimiques Dépression La dépression est un trouble de l'humeur . Les symptômes de la dépression sont notamment : une tristesse persistante une perte d'intérêt pour des choses et des gens qu'on trouvait autrefois agréables l'impression d'être toujours fatigué ou de ne pas avoir d'énergie des pleurs sans raison apparente des sentiments de désespoir, d'impuissance ou d'inutilité de la difficulté à se concentrer, à prendre des décisions ou à se souvenir des pensées suicidaires ou morbides une modification de l'appétit ou des habitudes de sommeil un sentiment de culpabilité Si elle n'est pas traitée, la dépression peut avoir une incidence sur la qualité de vie et les relations. Les traitements les plus courants sont les antidépresseurs, la psychothérapie ou les deux.. Comment les antidépresseurs fonctionnent Des substances chimiques comme la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine sont naturellement présentes dans notre organisme. Elles sont nécessaires au fonctionnement normal du cerveau. Chez certaines personnes dépressives, il peut y avoir un déséquilibre de ces substances chimiques (appelées neurotransmetteurs) dans le cerveau. Les antidépresseurs agiraient en rééquilibrant une ou plusieurs de ces substances chimiques. Mode d’action des antidépresseurs Les neurobiologistes et les psychiatres supposent aujourd’hui que lors d’une dépression, la quantité des médiateurs chimiques noradrénaline et sérotonine dans la fente synaptique est insuffisante. Après avoir été libérés, ils sont soit rapidement «recapturés» par la cellule nerveuse afin de pouvoir être réutilisés, soit éliminés dans la fente synaptique. Beaucoup d’antidépresseurs agissent en empêchant cette recapture, raison pour laquelle ils sont appelés inhibiteurs Le mécanisme d’action des antidépresseurs est largement centré sur l’impact synaptique de ces médicaments. Beaucoup d’arguments plaident en faveur d’une neurobiologie propre de la dépression, fondée sur les systèmes monoaminergiques. Lors d’épisodes dépressifs, la neurotransmission aminergique (essentiellement noradrénergique et sérotoninergique) est diminuée, offrant ainsi aux thérapeutes une corrélation anatomo-clinique de la dépression pouvant s’expliquer par la down regulation des récepteurs béta-adrénergiques, La recapture des neurotransmetteurs se fait par transport actif sodium dépendant. C’est à ce niveau qu’interviennent les antidépresseurs tricycliques ; en empêchant cette recapture, ils facilitent la transmission monoaminergique sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS). Parmi les autres produits, se trouvent notamment les inhibiteurs de la monoamine oxydase (MAO) ou les antidépresseurs tricycliques (ATC). Ils agissent aussi la plupart du temps sur les neurotransmetteurs noradrénaline et sérotonine, en retardant leur élimination (inhibiteurs de la MAO) ou en inhibant leur recapture (ATC). LES ANXIOLYTIQUES (OU TRANQUILLISANTS Définition : Médicaments de l’anxiété, de l’hyperémotivité, et des situations de stress. Les plus utilisés sont les benzodiazépines qui ont 5 propriétés : - myorelaxantes, - anticonvulsivantes, - action sédative à forte dose, - anxiolytique, - amnésiante. Ils appartiennent au groupe des psycholeptiques ou sédatifs psychiques (qui diminuent l’activité mentale). Classification : Les benzodiazépines regroupent la moitié des tranquillisants disponibles. On distingue : - Les benzodiazépines (VALIUM, TRANXENE, TEMESTA …) - Les autres familles : Les carbamates (EQUANIL) Les pipérazines (ATARAX) - Divers (BUSPAR). Benzodiazépine Les médicaments à base de benzodiazépine constituent le plus grand groupe de tranquillisants et de somnifères. Ils agissent sur le métabolisme du système GABA (acide gamma-aminobutyrique) dont ils renforcent l’action, ce qui a pour effet d’atténuer la perception des stimuli qui atteignent l’organisme provoquent une détente agréable. La musculature se détend et l’anxiété diminue nettement. La consommation d’alcool est donc à éviter absolument lorsque l’on prend des benzodiazépines. Le risque de dépendances lié aux benzodiazépines est élevé et doit être pris très au sérieux. Mécanisme d’action : Les benzodiazépines se fixent au niveau des récepteurs spécifiques du GABA (acide gamma-aminobutyrique), neurotransmetteur responsable des mécanismes d’inhibition du S.N.C., mécanisme qui explique les propriétés myorelaxantes et anticonvulsivantes. Leurs effets anxiolytiques et hypnotiques dépendent plutôt d’une action frénatrice des catécholamines et de la sérotonine. La buspirone agit principalement comme agoniste des récepteurs 5-HT1 à la sérotonine LA NICOTINE Le tabac est la cause de 20% des morts dans les pays industrialisés. A ce titre c’est certainement l’une des drogues les plus dangereuses, si ce n’est la drogue la plus dangereuse. La nicotine, son principe actif, provoque de la tolérance très rapidement (d’une prise sur l’autre et en moins d’une heure) et de la dépendance tant psychique que physique • Une cigarette contient plus de 4000 produits chimiques dont au moins 50 sont des cancérogènes avérés • une cigarette entraîne la formation de benzène, de monoxyde de carbone, d'oxyde d'azote, d'acide cyanhydrique, d'ammoniac et de mercure ainsi que des métaux dont le plomb, le mercure et le chrome. • Lorsqu'un fumeur fume une cigarette, tous les produits chimiques se mélangent et forment un goudron collant La nicotine rend les fumeurs dépendants au tabac et les expose secondairement aux dizaines de substances toxiques et cancérigènes. •Elle stimule le système nerveux et provoque une forte dépendance proche, voire même supérieure, à celle provoquée par l'héroïne et la cocaïne. •La nicotine met environ 7 secondes pour arriver au cerveau et provoquer un effet flash, très rapide, provoquant cette sensation de plaisir et de détente. •La nicotine agit sur le cerveau et entraîne une diminution du stress, une sensation d'avoir moins besoin de manger ou un effet stimulant. •La nicotine provoque des effets néfastes cardiovasculaires en augmentant la fréquence cardiaque. •La nicotine diminue le diamètre des artères irriguant les mains et les pieds provoquant une baisse de leur température. Il en résulte : - un surmenage du cœur fœtal pendant 20 minutes après chaque bouffée de cigarette, - un retard psychomoteur moyen de 4 mois et une lenteur plus grande de l’apprentissage, - un taux de mort subite accru, - un enfant chétif de poids insuffisant, de fragilité accrue aux infections. LE DÉROULEMENT DE LA GROSSESSE Outre une baisse de la fertilité, une mère fumeuse a plus de risques de faire une grossesse extra-utérine ou une fausse couche qu’une mère non fumeuse. Elle a également 1,5 fois plus de risques d’accoucher prématurément. Le bébé d’une mère fumeuse est plus à risque de présenter un poids inférieur à la naissance, un périmètre crânien réduit, un retard du développement physique et mental, un délai de croissance, des maladies respiratoires et de mourir du syndrome de la mort subite du nouveau-né. Figure du haut : Condition normale physiologique. Après ouverture du canal sodique par liaison de l'acétylcholine, le récepteur passe par un état désensibilisé avant de revenir au stade de repos ou d'être renouveller. Figure du bas : Condition toxicomaniaque tabagique. La nicotine remplace l'acétylcholine et surstimule le récepteur nicotinique. Puis le récepteur est inactivé à long terme et son renouvellement est bloqué par la nicotine