Thème 3 – LA CHINE. 1ère partie (Histoire) La Chine de 1911 à nos jours : une spectaculaire transformation (p. 206, 208 et 210 et en partie p.212) En 100 ans, depuis la chute de l’empire en 1911, la Chine a traversé de grands bouleversements et connu une spectaculaire transformation. Elle a vécu des révolutions, des guerres, et l’expérience d’un régime communiste marqué par le rôle de Mao Zedong, dirigeant de la Chine populaire de 1949 à sa mort en 1976. Elle est devenue une grande puissance politique et économique, mais un régime démocratique n’a pas pu s’y instaurer. I La Chine en 1911, un empire millénaire affaibli (p.206-207) La Chine a connu une civilisation brillante et a été un empire riche et puissant mais au début du 20ème siècle ce pays est plongé dans une grave crise • une monarchie absolue et traditionnelle qui n’a pas pu se réformer. Dynastie mandchoue (Qing) depuis 1644. Empereur. La cour (cité interdite à Pékin). Des lettrés fonctionnaires (les mandarins) • pauvreté et grandes inégalités sociales. Classes dominantes (grands propriétaires fonciers, mandarins), une masse paysanne très pauvre, exploitée, sous alimentée, des ouvriers dans les grandes villes industrielles et les ports. De fréquentes révoltes (révoltes paysannes, mouvements contre les étrangers). • un empire sous la coupe des puissances étrangères depuis le milieu du 19ème siècle Profitant de cette faiblesse, les grandes puissances (GB, FR, USA, Japon) obligent la Chine à signer des traités qui leur ouvrent des espaces d’influence économique. Elles contrôlent les chemins de fer, le commerce extérieur, une grande partie de l’industrie. Concessions étrangères dans les ports maritimes ou fluviaux (Shanghai p.234). Mémoire de cette domination nourrit nationalisme chinois, volonté d’être un état indépendant et puissant II La Chine entre guerres et révolution 1911-1949 (p.208-209) L’empire est renversé en 1911, mais le pays entre dans plusieurs décennies de conflits politiques et sociaux et de guerres • Une révolution démocratique et son échec Un mouvement politique se développe qui aspire à refonder la nation chinoise, à moderniser l’économie, a établir une démocratie et à améliorer la situation sociale, animé notamment par Sun Yatsen (études de médecine, voyages, Hawaï, GB, Japon…). Révolution 1911. Ces aspirations nationales et démocratiques se manifestent aussi dans le mouvement du 4 mai 1919. Mais ces mouvements ne peuvent l’emporter et la Chine entre dans une période de troubles, l’économie stagne, la pauvreté s’aggrave, des factions armées s’opposent (les « seigneurs de la guerre ») et le pays tend à se disloquer • La domination étrangère et l’invasion japonaise l’industrie moderne reste aux mains des capitalistes étrangers et le pays subit aussi l’invasion japonaise : l’armée japonaise occupe d’abord la Mandchourie (1931) puis en 1937 toute la Chine. De graves crimes de guerre sont commis (massacre de Nankin, 1937). • Le conflit entre le Guomindang et le Parti communiste l’opposition principale est entre le Guomindang (parti nationaliste, fondé par Sun Yatsen en 1920, et dirigé par Jiang Jieshi, un officier qui s’appuie surtout sur la classe bourgeoise des villes) qui gouverne à Nankin entre 1927 et 1937, et le Parti communiste, qui combat pour une révolution sur le modèle soviétique, d’abord dans les villes (grandes grèves à Shanghai en 1925-26), puis, face à la répression (1927), se replie dans les campagnes (la Longue marche 1934). La stratégie de Mao Zedong qui en devient alors le chef, est de s’appuyer sur les paysans, de fonder des bases populaires autonomes dans les campagnes, de créer une armée populaire. • La victoire du parti communiste En 1937 le parti communiste s’engage contre les japonais et pour cela s’allie avec le Guomindang, avant de se lancer à la conquête du pouvoir à la fin de la guerre (1945-1949). Jiang Jieshi et ses partisans se replient dans l’ile de Taïwan, qui devient la République de Chine. III La République populaire de Chine à l’époque maoïste 1949 – 1976 (p.210-211) De 1949 à 1976, l’histoire de la Chine est marquée par le rôle de Mao Zedong qui détient un pouvoir quasi absolu jusqu’à sa mort • Dès 1949 un système sur le modèle de l’URSS est instauré en Chine, avec un parti unique, l’absence de toute liberté (de presse, d’expression), une répression sévère des opposants et des personnes issues de familles dites contre révolutionnaires, l’étatisation de l’économie. • A partir de 1958 Mao oriente la Chine dans une voie originale, il pense qu’une économie socialiste développée pourra se construire en quelques années par une politique volontariste et que la révolution doit se radicalise toujours plus en éliminant tous ceux qui sont jugés trop modérés ou attachés à des valeurs culturelles jugées bourgeoises. En organisant un culte de la personnalité autour de lui et un endoctrinement de la population, il lance de grandes mobilisations - Grand bond en avant : une réforme agraire avait remis la terre aux paysans mais ils sont alors contraints à se regrouper dans les communes populaires où tout est collectivisé et doivent aussi se consacrer à des productions industrielles. Echec total, famine. - Révolution culturelle. Pendant la Révolution culturelle les jeunes lycéens ou étudiants organisés en Gardes rouges se lancent à l’attaque des « éléments contre révolutionnaires » et détruisent de nombreux symboles de la culture chinoise. Les écoles sont fermées. Ensuite ces jeunes sont envoyés travailler dans les campagnes et l’armée prend le contrôle. Au sommet de l’état et du parti il y a des luttes féroces pour le pouvoir, jusqu’à la mort de Mao en 1976. • La Chine sur la scène internationale La Chine veut s’affirmer comme un leader du Tiers Monde, proposant un communisme volontariste et adapté, selon Mao, aux pays pauvres. Elle rompt avec l’URSS (1963), se dote de l’arme nucléaire (1964), entre à l’ONU à la place de Taiwan (1971) IV La Chine après Mao Zedong (p.210-211 et en partie p. 212 C « les atteintes aux droits de l’homme ») Après Mao (mort en 1976), la Chine connaît de grandes transformations, notamment sur le plan économique (devient un de ces « pays émergents » cf cours de géo sur la mondialisation), rompt avec le maoïsme tout en restant un régime non démocratique • Une économie devenue capitaliste. Après la mort de Mao, la situation est très instable (conflits entre les chefs du parti), la population mécontente. Une partie de l’équipe dirigeante pense qu’il faut relancer l’activité économique, redonner un rôle à la Chine dans le monde, et améliorer le niveau de vie en faisant des réformes économiques. Ce sont les mesures mises en place par Deng Xiaoping entre 1978 et 1989, et cette politique se poursuit après lui : ouverture aux investissements étrangers dans les ZES qui produisent pour l’exportation (électronique, textile) et les villes côtières, dissolution des communes populaires, rétablissement de la propriété privée des entreprises commerciales et industrielles. Aujourd’hui l’économie chinoise peut être qualifiée de capitaliste même si le terme officiel depuis 1992 est « économie socialiste de marché ». La croissance économique est spectaculaire et la société connaît de grands changements (urbanisation, essor de la consommation, enrichissement de certaines catégories sociales). Voir deuxième partie, géographie . • Mais sur le plan politique le régime ne change pas profondément. Même s’il n’est plus totalitaire, il demeure autoritaire, répressif. Le PC est toujours le parti unique. Les opposants sont emprisonnés, certains en exil. Les minorités nationales qui aspirent à plus de liberté sont réprimées (exemple le Tibet, répression depuis la première révolte en 1959). Plusieurs révoltes démocratiques ont eu lieu, la principale est le grand rassemblement des étudiants (rejoints par des travailleurs) pendant 2 mois sur la place Tian Anmen, écrasé par l’armée le 4 juin 1989 (p.244 doc 1). Voir aussi les protestations lors des JO de 2008 p.213, le contrôle de l’internet p.243, et la cérémonie de remise du Nobel de la paix à Liu Xiaobo en 2010 en son absence, p.244. Comment va évoluer la situation ? n’y a t il pas une contradiction entre la liberté économique et l’absence de liberté politique ? entre ouverture économique et fermeture politique, dans un contexte où malgré la censure la mondialisation des communications favorise la circulation de davantage d’idées et d’information ? Conclusion générale En 1949, après plusieurs décennies de guerres et de troubles internes, est proclamée la République populaire de Chine qui est sous l’autorité du parti unique, le Parti communiste chinois, et de Mao Zedong. A partir de 1958, Mao impose de nouvelles directions au communisme chinois, qui sont profondément remises en cause après la mort en 1976. La libéralisation de l’économie favorise la croissance économique mais ne s’accompagne pas d’une libéralisation politique.