MENINGITE = INFLAMMATION DES MENINGES origine infectieuse ou non infectieuse isolée ou associée: encéphalite, abcès cérébral, hydrocéphalie autre localisation de la maladie, choc septique MAJORITE DES M. SONT VIRALES BENIGNES MAIS: certaines sont gravissimes……. LES MENINGES: enveloppe du SNC (cerveau + moelle épinière) liquide CéphaloRachidien (LCR) Inflammation du LCR: hypertension intracrânienne + stimulation nocirécepteurs méningés Tableau clinique des M. infectieuses = SYNDROME MĒNINGĒ + FIĒVRE Syndrome méningé: RAIDEUR DE NUQUE Céphalées - Nausées/Vomissements - PhonoPhotophobie Autres causes de syndrome méningé: hypertensions intracrâniennes plutôt aigues (hémorragies méningées ++) « méningisme » Tableau clinique des M. infectieuses: Autres signes possibles: Déficits neurologiques = méningo-encéphalite++: Confusion - Crise épileptique - Aphasie - Hémiparésie Tronc cérébral (=Rhombencéphalite): V, III -IV-VI, VII, VIII Signes infectieux non neurologiques: PURPURA ++ herpès cutané infection virale « banale », pnemopathie, sinusite, etc… Tableau clinique des M. infectieuses: Questions à poser au patient ou à l ’entourage: PRISE D ’ANTIBIOTIQUES ? CONTACT AVEC UNE MENINGITE? Voyage? Toxicomanie? Infection récente? Diagnostic de méningite = analyse du LCR PL: L3-L4 / L4-L5 (moelle se termine en L1-L2) Aiguilles atraumatiques Repos alité après PL : Inutile D’après Straus S et al. JAMA 2006 TDM avant PL ? • non systématique • si indiqué, ne pas retarder l’antibiothérapie Engagement cérébral Recommandations américaines (IDSA 2004) • Patients adultes suspects de méningite bactérienne devant avoir un scanner cérébral avant PL : – – – – – Immunodéprimés (HIV ou traitement) Histoire (récente) d’affection du SNC Convulsions récentes (< 1 sem) Trouble de la conscience Signes neurologiques focaux (quelque soit le type…) Oedème papillaire -> à ne pas chercher Age supérieur à 60 ans selon l’étude Hasbun – discutable… M. bactérienne: mortalité & délai des ATB % % TDM/PL/ATB 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0-2 >2-4 >4-6 >6-8 >8-10 h 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 TDM/ATB/PL ATB/TDM/PL Proulx et al. ICAAC 2003 Analyses systématiques ou fréquentes dans le LCR: Cytologie: GB, GR Chimie: Protéinorachie, Glycorachie, Chlorurachie (NB: glycorachie: à comparer à la GLYCEMIE ++° Bactériologie: examen direct après coloration de Gram (qq heures), mise en culture (qq jours) Autres: PCR (Polymerase chain reaction = détéction de l ’ADN ou de l ’ARN de certains virus ou bactéries); le + fréquent = HSV Antigènes solubles Anapath: recherche de cellules cancéreuses surtout Caractéristiques du LCR : aspect eau de roche éléments < 5/ml (lympho à 95 %) Protéinorachie Glycorachie < 0.5 g/l clair trouble > 5/ml lympho Panaché : PNN + lympho >0.5 g/l >50% glycémie Nle:virus <1/3 ( 0.4-0.5 g/l) <1/3 glycémie: glycémie PNN altérés >100 >0.5 g/l 1-5 g/l <1/3 glycémie bactérie diagnostics normal Méningite aigue virale Tuberculose listeriose Autres bactéries Méningite purulente Méningite purulente - Méningite à liquide clair ... Liquide clair Prédominance lymphocytes Pas de prise d’ATB Méningite à liquide clair Liquide trouble Prédominance PNN Méningite purulente Prise d’ATB récente ATB en Urgence Début de Méningite ? Méningite décapitéé ? Bilan diagnostique et traitement des urgences Méningites purulentes: La précocité du traitement antibiotique adapté conditionne la mortalité et les séquelles neurologiques. Epidémiologie des méningites bactériennes – Données générales 1,2 millions cas - 135 000 décès/an (OMS) • Pays dits développés – Incidence = 5/100 000 habitants/an chez l’adulte • Pneumocoque et méningocoque = 80% des cas • Impact des politiques vaccinales dans certains pays – vieillissement de la population / immunodépressions • Pays en développement – Incidence = 40 à 50/100 000 habitants/an – Cas particulier de la ceinture méningitique • • • Bouffées epidemiques (Sahel, saisons sèches) méningocoque (A, C, W 135) Mais aussi pneumocoque (sérotype 1) Est-ce que c’est rare en France ? • Environ 3 000 cas de méningites bactériennes par an en France – 2 fois plus que les endocardites – 2 fois moins que les nouvelles infections VIH • Environ 600 méningites à méningocoque/an Estimation du nombre de cas de méningites en France 1991-2003. 700 600 500 H aemophilus M éningo Pneumo Listeria Strepto B 400 300 200 100 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 0 Réseau EPIBAC, INVS. Impact des vaccinations anti-méningococciques (US Army) Les infections à méningocoques Distribution des sérogroupes en France depuis 1985 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 inc A B C autres Source : DO - InVS Infections Invasives à Méningocoque (InVS, 1995-2004) Epidémiologie des méningites bactériennes en France < 15 a* 15-24 a 25 a S. pneumoniae 30 13 64 N. meningitidis 42 77 11 S. agalactiae 11 2 8 L. monocytogenes 3 2 11 H. influenzae 3 6 6 % selon l'âge * : < 2 mois exclus Perrocheau et al., Ann Med Interne 2002 Répartition des bactéries responsables de méningites communautaires selon l’âge S . pneumo niae H. influenzae N. mening itidis S trepto B L. mo no cyto g enes 100% 80% 60% 40% 20% 0% <2m 2 11m 1 2 3 14 15 24 25 39 40 64 >64 source EPIBAC-INVS Méningites purulentes : diagnostic étiologique • Liquide trouble, >100 PNN/ml, protéïnorachie > 1 g/l, glycorachie effondrée. • Les germes en cause : – – – – Méningocoque ( B en France, A en Afrique, C ). Pneumocoque BGN = Haemophylus (enfant), autres BGN (immunodéprimé) Listeria monocytogenes (à liquide puriforme) • La coloration de gram sur le LCR : Cocci gram + Cocci gram - Bacille gram + Bacille gram - Pneumocoque Méningocoque Haemophylus Entérobactéries Listeria Méningites purulentes : enquête étiologique Méningo Epidémie Contage Pharyngite récente Purpura (non extensif) Pneumo Listeria H.I. Début brutal Age>60ans Enfant Infection ORL Paralysie de < 5ans non Brêche NC vacciné ostéodurale : ImmunoAntécédent TC, dépression neurochir. Corticoides Alcoolisme Asplénisme VIH Diagnostic présomptif S. Pneumoniae L. monocytogenes M. tuberculosis Début progressif, peu méningé Coma, convulsions, signes de localisation Otite, mastoidite Début brutal franc, Début « sur très méningé quelques jours », méningé, évolution semi-progressive, Pas de signe de localisation Tronc cérébral (rhombencéphalite) Purpura LCR trouble (PN) ED souvent positif Cocci Gram positif LCR trouble (PN) LCR clair (panaché) LCR clair (lympho) ED très rarement ED variable ED le plus souvent négatif Cocci Gram négatif négatif Début brutal franc, très méningé N. meningitidis Et le terrain… Signes focaux, ou psychiatriques Méningites purulentes : diagnostic rétrospectif 1/ Culture du LCR (+ 80 %) : identification du germe Antibiogramme 2/ Hemoculture (+ 60%): souvent positives identification du germe, Antibiogramme 3/ En cas d ’antibiothérapie préalable : Antigènes solubles Méningocoque A et C, Pneumocoque et HI d. Méningites purulentes : traitement symptomatique • Dans tous les cas : hospitalisation, pose d ’une VVP • Réanimation en cas de trouble de conscience, signes d ’HTIC, signes de chocs, purpura extensif, marbrures. • Intubation-Ventilation mécanique : troubles de conscience marqués, paralysie du carrefour, encombrement bronchique. • Mesures anti-oedème cérébral (tableau d ’HTIC) : proclive, hypocapnie modérée, lutte contre l ’hyponatrémie (SiADH) • Prévention de l ’hyponatrémie : restriction hydrique… • Corticoïdes ? ... Antibiothérapie en Urgence absolue : Syndrome méningé fébrile avec : • Purpura pétéchial ou echymotique extensif • Choc hémodynamique • Coma Suspicion de Purpura Fulminans : • Germes en cause : méningocoque ou pneumocoque. • Purpura pétéchial non extensif banal lors des méningites à méningocoque. • Risque : choc avec défaillance multiviscérale et CIVD. Antibiotique cephalosporine de 3ème génération : Cefotaxime Claforan® 200 mg/kg/j Transport médicalisé réanimation Méningocoque Mortalité : 3 à 10 %, séquelles 2 à 6 % Méningite purulente à examen direct +: coque gram - : méningocoque • Base du traitement : Amoxycilline 200 mg/kg 4 à 6 perfusions les C3G sont également actives En cas d ’allergie : phénicolés Durée 7-10 jours •Prophylaxie des sujets contacts : Rifampicine 20 mg/kg/j pendant 48 h Si allergie : Rovamycine 12MU/j pendant 5j •Déclaration obligatoire Méningocoque de Sensibilité Diminuée à la Pénicilline 0,125 < CMI < 1 100 4 11 18 80 30 27 32 27 70 73 68 73 97 98 99 2000 60 96 40 89 82 20 0 94 95 96 Sensible Intermédiaire M. Guibourdenche, T Lambert, P Courvalin, JY Riou - Path Biol 1997 CNR Méningocoques, Institut Pasteur, Rapport 2000 Antibiothérapie curative des méningites à Méningocoque Ceftriaxone (Rocéphine) : (70 à 100 mg/kg/j) 1ère dose au domicile, puis toutes les 12 h 4 g/j chez l ’adulte ou Céfotaxime (Claforan) (150 à 200 mg/kg/j) par voie IV, toutes les 2 à 4 h 12 g/j chez l ’adulte ou Amoxicilline (200 mg/kg/j) (si absence de signes de gravité) par voie IV , toutes les 2 à 4 h 12 g/j chez l ’adulte Durée du traitement : 7 jours Histoire naturelle de l’infection méningococcique Réservoir humain exclusif Colonisation du nasopharynx Passage à la maladie (J0-J8): 1/100 000/an en France Porteur sain 5 à 50 % de la population (durée : quelques jours à semaines voire mois) Sang Septicémie + purpura fulminans LCR Méningite Autres organes : articulations, péricarde... Portage « sain » du méningocoque • Portage naso-pharyngé – – – – 10% entre 0 et 14 ans 30% entre 15-20 ans 23% en milieu scolaire 80% à la caserne • Durée du portage – B et C : 5 à 15 semaines voire plusieurs mois – A < 15 jours Après 8 jours de portage, pas de risque d’infection invasive Risques de contamination récente chez les sujets contacts • Contact oral direct • Ou – Proximité < 1 mètre – et durée de contact > 6 heures Prophylaxie : Personnes à risque • Personnes vivant sous le même toit • Amis intimes – Contacts amoureux (baiser) • Scolaire – Crèche et maternelle : tous les enfants de la section ou classe et personnes assurant la garde d’enfant < de 5 ans – Elémentaire et collège : voisins de classe – Internat : même chambre • Contacts rapprochés (sport de combat, discothèque) • Soignants – Pratique du bouche à bouche – Intubation sans protection Circulaire DGS 15 juillet 2002 Prophylaxie • Antibiothérapie – Rifampicine pour les sujets contacts et les malades traités par amoxicilline • 10 mg/kg 2 fois par jour pendant 2 jours • Réduction du taux de portage de 75 à 98% – Si contre-indication (femme enceinte) • Rovamycine : 3 millions U x 2 (adulte) et 75 000 UI/kg x 2 (enfant) • Echec = 15 %, Ré-acquisition à J12 = 41 % Intérêt uniquement dans les 8 jours qui suivent le contact Circulaire DGS 15 juillet 2002 Vaccination anti- méningococcique Immunisation anti A, C, Y, W135 au 10ème jour Objectif : prendre le relais de l ’antibioprophylaxie Indications : - Si contacts proches du malade - Si contacts fréquentant la même collectivité Vaccins : - Anti A + C ( âge > 18 m…6m) - Anti C (> 2m) - Anti A/C/Y/W135 (>2 4m) Circulaire DGS 15 juillet 2002 Pneumocoque Mortalité 15 à 30%, séquelles 15 à 30% Méningite purulente à examen direct +: Cocci gram +, Pneumocoque Base du traitement : Céphalosporine de 3ème génération • Cefotaxime Claforan 200-300 mg/kg en 4 IVL ou : • Ceftriaxone Rocephine 70-100 mg/kg en 2 IVD Durée 14 jours Pneumocoques de Sensibilité Diminuée à la Penicilline (PSDP) Centre National de Référence des Pneumocoques - P GESLIN % 50 40 30 20 10 0 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 à titre de comparaison : Asie du sud est : 40% (79% (Corée) à 3.8 % (Inde) Song, CID 1999 Facteurs de risque de PSDP dans les méningites de l'adulte • Âge – Enfants en collectivité – Leurs contacts étroits • Exposition au risque d'acquisition – traitement récent par bêtalactamine – hospitalisation antérieure (acquisition nosocomiale) • Immunodépression – VIH – Autres causes d'immunodépression Antibiothérapie des méningites à pneumocoque • Sans facteur de risque pour PSDP ni critères de gravité – C3G (cf méningo) • Avec facteurs de risques pour PSDP et/ou critères de gravité : – C3G – + vancomycine : • • • dose de charge 15 mg/kg sur 1 h puis 40 à 60 mg/kg/j en continu Contrôles des concentrations de vancomycine (25-35 mg/L) • Ré-adapter selon antibiogramme Durée du traitement : 10-14 jours (Conférences consensus SPILF, SRLF, IDSA 2004) Méningite purulente à examen direct +: pneumocoque Signes de gravité : coma, signes neuro, choc, purpura fulminans FdR PSDP : - Jeune âge, ATCD ORL,crêche - Hospitalisation récente - Pénicilline dans les mois qui précèdent - Immunodépression (VIH,autre) C3G + Vanco Cefotaxime Vancomycine 200-300 mg/kg 40-60mg/kg 4 IVL continu Corticoides & Méningites à Pneumo / Méningo: Evolution défavorable % 60 26 52** RR 50 40 15 25 * 30 20 8 11 10 0 Tous Pneumo * p=0,03 **p=0,006 Méningo IC 95% DXM 0,59 0,37-0,94 Placebo 0,50 0,3-0,83 0,75 0,21-2,63 Corticosteroids for everyone with meningitis ? « If the meningitis is found not to be caused by S. pneumoniae, dexamethasone therapy should be discontinued » AR Tunkel & WM Scheld, NEJM 2002 Méningite purulente à examen direct +: bacille gram +, listeria monocytogenes • Le traitement repose sur le clamoxyl à l ’exclusion des C3G. Clamoxyl 200 mg/kg en 4-6 IVL pendant 14 jours • En association avec Gentamycine ou Bactrim. Méningite purulente à examen direct négatif : • Dans tous les cas C3G • Contexte évoquant une listériose : – – – – début subaigu, age>60ans Rhombencéphalite, paralysie de NC formule panachée Immunodépression, corticoîdes Association à Clamoxyl • FDR PSDP ou signes de gravités : Association à vancomycine Méningite à liquide clair : les caractéristiques du LCR aspect clair éléments > 5/ml Prédominance lympho Glycorachie Normale >½ glycémie Abaissée <1/3 glycémie Protéinorachie >0.5 g/l 0.5 –1 g/l diagnostics Panaché : PNN + lympho Méningite aigue virale Brucellose Leptospirose Syphilis Maladie de Lyme >1 g/l Tuberculose Listériose Cryptococcose Bactérienne décapitée, ou au début Listériose réaction méningée à un foyer infectieux Méningite à liquide clair : les Urgences • 4 diagnostics urgents : – – – – Tuberculose neuro-méningée Listeriose Méningite purulente décapitée Méningoencéphalite herpétique • Donc les principaux signes de gravité à rechercher : - Tuberculose neuro-méningée - Listeriose - Méningite purulente décapitée - Méningoencéphalite herpétique Signes focalisés (encéphalite): Rhombencéphalite, trouble de conscience, déficit sensitivomoteur, sd. Cerébelleux... Méningite à liquide clair : les Urgences • 4 diagnostics urgents : – – – – Tuberculose neuro-méningée Listeriose Méningite purulente décapitée Méningoencéphalite herpétique • Donc les principaux signes de gravité à rechercher : - Tuberculose neuro-méningée - Listeriose - Méningite purulente décapitée - Méningoencéphalite herpétique Prise d ’antibiotiques ? Méningite à liquide clair : les Urgences • 4 diagnostics urgents : – – – – Tuberculose neuro-méningée Listeriose Méningite purulente décapitée Méningoencéphalite herpétique • Donc les principaux signes de gravité à rechercher : - Tuberculose neuro-méningée - Listeriose - Méningite purulente décapitée - Méningoencéphalite herpétique Hypoglycorachie ? Méningites à liquide clair hypoglycorachiques : résumé Pathologie : Traitement : Arguments pour débuter : Tuberculose Quadrithérapie Début subaigu,AEG + corticoïdes Atteinte basilaire Protéïnorachie +++ Hyponatrémie Signes scanner Listeriose Amoxycilline Age>60ans 200 mg/kg/j début brutal Atteinte basilaire Paralysie de NC Formule panachée Méningite Cf. Méningite Antibiothérapie décapitée purulente récente. Présence de PNN Arguments pour arrêter : Cultures BK – (>3mois) Autre diagnostic + Autre diagnostic + Evolution – Sinon, arrêt à 21 j. Arrêt à 7-10 j Que faut il savoir sur les méningoencéphalites ? • Connaître les 3 « urgences » malgré leur rareté – BK = 100/an – HSV-1 = 150/an ? – Listeriose = 70/an • Autres étiologies – – – – Egalement rares Moins urgentes Souvent prises en compte dans le traitement des 3 « stars » Explorations diagnostiques décevantes • Le diagnostic de méningo-encéphalite est évoqué devant : – Fièvre, céphalées – Troubles de la conscience précédés par des troubles du comportement – Crise convulsive – Un éventuel déficit neurologique focalisé • paralysie des paires crâniennes • autres… Ponction lombaire d’emblée ou scanner cérébral préalable (cf. méningites) Méningo-encéphalite herpétique : • C’est la seule étiologie virale curable et l’évolution est spontanément mortelle dans la majorité des cas. • Un traitement doit être entrepris en urgence : Acyclovir (Zovirax) 15 mg/kg en IVL toutes les 8 h • Hospitalisation en réanimation • Intubation ventilation assistée selon conscience, troubles déglutition. • Traitement antiépileptique, antioedème cérébral, lutte contre l ’hyponatrémie. Méningo-encéphalite herpétique : • Présentation : méningite à liquide clair normoglycorachique + signes d ’encéphalite, atteinte frontale et temporale • Encéphalite : confusion mentale, troubles du comportement, hallucinations, aphasie, convulsions et parfois déficit focalisé. Rapidement s’installent des troubles de conscience. • Imagerie: le scanner cérébral recherche des zones hypodenses fronto-temporales, parfois hémorragiques, d’apparition tardive. • L’EEG peut retrouver de grandes ondes lentes pseudorythmiques de localisation fronto-temporale. • Biologie du LCR: PCR herpes-virus simplex (HSV), l’élévation de l’interferon , mise en évidence du virus en culture. Herpès Simplex Virus (HSV) Coupe axiale transverse en T2 : plage d’hypersignal de la partie antérieure du lobe temporal, atteignant le cortex et la substance blanche. Hypersignal de l’insula et des gyrus cingulaires (c). Inc. / 100 000 Méningites à Listeria incidence par âge en 1999 0,45 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 <1 1à2 3à4 5 à 14 15 à 40 à >64 39 Source 64 : DO - InVS Classes d'âge Méningo-encéphalite listérienne – Listéria-monocytogenes, origine alimentaire chez l’adulte – Atteintes neurologiques : • méningite pure (30% des atteintes listérienne de l’adulte) • méningo-encéphalite (36%) • rhombencéphalite (plus rare) – Causes favorisantes sous-jacentes ( 60 à 100%) • immunodépression, cancer, maladies hématologiques • maladies chroniques (diabète, cirrhose, alcoolisme) • âge > 65 ans – Clinique • Début progressif • troubles de la conscience, convulsions, déficit moteur, atteinte cérébelleuse, ataxie, paralysie de la latéralité, PF droite • parfois tableau de rhombencéphalite, sans méningite : – LCR • liquide trouble ou clair • pleiocytose et protéinorachie variables (entre 30 et 7 000 éléments/mm3) • hypoglycorachie dans 50% des cas, ex direct + < 50% – hémocultures positives 50 à 70% – scanner • souvent normal • parfois lésions hypodenses, évocatrice d’abcès, pont, cervelet – IRM : rhombencéphalite Méningo-encéphalites à Listeria – traitement • amoxicilline + gentamicine ( ou cotrimoxazole ), 21 jours – évolution • mortalité reste importante, en fonction du terrain sous-jacent • 20 à 30% en moyenne, mais le pronostic est aussi celui de la maladie sous-jacente • séquelles : paralysie des nerfs craniens, hémiplégie – prévention • alimentaire Les méningites tuberculeuses incidence par âge en 1999 Incidence / 100 000 0,50 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00 0-4 5-14 15-24 25-39 40-59 60-74 >=75 Groupe d'âge Source : DO - InVS Tuberculose neuro-méningée • Le terrain : – Antécédent de Tuberculose ou de Primo-infection tuberculeuse – notion de contage tuberculeux – absence de vaccination par le BCG – Alcoolisme, asplénisme, diabète, corticothérapie. • Circonstances de survenue : installation subaigue avec altération de l’état général, un amaigrissement, une fièvre au longs cours. • Clinique : – Syndrome méningé peu franc. – Troubles du comportement. – Signes d’atteinte basilaire (paralysie de nerfs crâniens, syndrome cérébelleux). Méningo-encéphalites tuberculeuses • Etude Américaine: 186 804 hospitalisations pour encéphalite (1988-97) – – – – Plus de 60% = étiologie indéterminée durée d ’hospitalisation = 12 jours Mortalité = 7,4% Causes identifiées 1. HSV 2. Varicelle 3. Arboviroses + Toxoplasmose c/o VIH+ Khetsuriani et al. Clin Infect Dis 2002;35:175-82. Diagnostics différentiels des méningo-encéphalites • • • • Abcès cérébraux (+/- endocardite) Empyemes Thrombophlébite cérébrale Maladies sytémiques – Behcet – Sarcoïdose • Néoplasies – LNH… Abcès cérébraux (pyogènes) Thrombophlébite cérébrale Empyèmes Méningites à liquide clair virales bénignes Les plus fréquentes mais c’est un diagnostic d’élimination : - Sujet jeune, non immunodéprimé - Pas de prise d’antibiotiques récente - Syndrome pseudo-grippal associé - LCR à formule lymphocytaire - Glycorachie normale MERCI