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Taxidermie 117
Rouget du porc
Le Rouget est dû à une bactérie,
Erysipelothrix rhusopa-
thiae
. C’est une maladie universellement répandue.
La maladie chez l’animal
Espèces concernées :
principalement le porc et les
autres suidés, mais aussi les mammifères marins, les
oiseaux (dindons), les poissons, les amphibiens et les
crustacés.
Symptômes chez l’animal :
le porc est l’espèce la plus
fréquemment atteinte. On peut distinguer une forme
septicémique suraiguë où l’éruption cutanée n’a pas le
temps d’apparaître avant la mort. Plus fréquemment, on
rencontre un type aigu caractérisé par de la fièvre et sur-
tout un exanthème localisé aux oreilles, au ventre et aux
faces internes des cuisses. Il existe également une forme
cutanée bénigne, chez les sujets jeunes, une forme chro-
nique (endocardite-arthrite). Un aspect particulier du
caractère saprophyte du Rouget est sa présence sur la
peau des poissons, des grenouilles et des crustacés.
Germes et mode de contamination
Localisation des germes :
dans les sécrétions et le sang
des animaux atteints.
Résistance des germes :
radicalement détruits par les
agents désinfectants usuels.
Contamination :
se fait par contact avec les porcs, ino-
culation accidentelle par blessure lors de la manipula-
tion de viscères, de peau ou d’os de porcs, de moutons,
d’oiseaux, d’arêtes de poissons, de crustacés. Elle peut
se faire, également, par voie buccale.
La maladie chez l’Homme
Symptômes :
la forme de Rouget la plus fréquente chez
l’homme est une affection cutanée localisée (l’érysipé-
loïde de Baker-Rosenback) provoquée par une inocula-
tion accidentelle et siégeant souvent sur un doigt ou sur
le dessus de la main. L’incubation est de 12 à 48 heures.
La symptomatologie se traduit, au niveau de la blessure,
par une zone érythémateuse, liliacée, au pourtour oedé-
matié, avec sensation de brûlures. Il peut exister une
fébricule. La plaque poursuit son extension pendant 5 à
10 jours et l’évolution est souvent favorable, la guérison
s’obtenant au bout de 2 à 3 semaines. L’arthrite de voisi-
nage est rare, les bactériémies avec endocardite sont
exceptionnelles. Une forme très rare est le Rouget cutané
généralisé, avec adénopathie volumineuse, fièvre, multi-
ples localisations cutanées, douleurs articulaires. Un
Rouget septicémique, très rare, a une issue souvent
fatale.
Diagnostic :
il est évoqué en fonction du contexte pro-
fessionnel (bouchers, pêcheurs, cuisiniers, employés
d’abattoirs, etc.). Le diagnostic clinique est facile, les
lésions cutanées étant caractéristiques, le diagnostic bio-
logique est délicat.
Thérapeutique :
le traitement fait appel à la pénicilline G
ou V ou à l’amoxicilline.
Prévention
Port de gants.
Tularémie
Maladie commune à l’homme, aux lagomorphes et à certains
rongeurs. Elle est due à
Francisella tularensis
.
La maladie chez l’animal
Espèces concernées :
le réservoir principal est constitué en
France à 95 % par le lièvre. Autres rongeurs.
Symptômes chez l’animal :
assez vagues chez le lièvre, les
animaux sont souvent asthéniques et se laissent facilement
approcher. À l’autopsie, on constate une hypertrophie des
ganglions, une splénomégalie, la rate doublant ou triplant de
volume. Lésions nécrotiques des ganglions axillaires et ingui-
naux (foie, rate).
Germes et mode de contamination
Localisation des germes :
sang, urines, salives des animaux
atteints. Tiques sur animaux malades.
Résistance des germes :
40 jours sur les peaux, 4 mois sur les
cadavres. Germes rendus inactifs par les désinfectants
usuels, surtout le Formol.
Contamination :
elle se fait lors de la manipulation d’un lièvre,
le germe traverse la peau, même saine. Les voies d’entrée les
plus fréquentes sont la voie cutanée et la voie conjonctivale.
Il est possible, plus rarement de se contaminer par voies
digestives et respiratoires en inhalant des poussières
souillées. L’inoculation peut aussi se faire par piqûres de
tiques.
La maladie chez l’Homme
Symptômes :
incubation de quelques heures à 15 jours. Les
symptômes sont brutaux : céphalée, fièvres et douleurs. La
phase d’état est dominée par une atteint ganglionnaire
importante en relation avec la porte d’entrée du germe, la
forme ulcéroganglionnaire brachiale après inoculation à la
main est la plus fréquente. Éruption cutanée, puis ulcération,
lymphadénite, fièvre, conjonctivite, pneumonie. Non traitée
l’adénopathie peut évoluer vers une phase suppurative, traî-
nante pendant des mois.
Diagnostic :
le diagnostic bactériologique est difficile. La
sérologie viendra a posteriori confirmer le diagnostic. La ma -
ladie devant être envisagée après un contact avec un lièvre.
Thérapeutique :
antibiothérapie reposant sur la doxycycline
ou le thiamphénicol associé à un aminoside. Le drainage chi-
rurgical de l’adénopathie est exceptionnel.
Prévention
Port de gants, de masque.