LA DÉPRESSION La dépression Elle va se manifester différemment d’un sujet à l’autre et selon l’âge. Pour parler de dépression, il faut que la personne présente plusieurs signes soit d’ordre affectif, intellectuel, relationnel ou psychologique. La dépression • • La dépression est une pathologie associant une humeur triste, un ralentissement psychomoteur et des symptômes somatiques (plaintes concernant le corps (ex : difficulté de dormir, perte d’appétit). C’est la pathologie psychiatrique la plus fréquente, elle touche 7% de la population. Le risque majeur est le suicide, il touche 15% des patients dépressifs. Les signes fréquents de la dépression Chez l’adulte : • Altération de l’humeur : tristesse sans lien avec un évènement réellement vécu. • • Fatigue physique : ralentissement global de toutes les activités. Les gestes sont lents, le visage inexpressif est figé par la tristesse, la voix est monocorde et ralentie. Fatigue intellectuelle : ralentissement des idées, troubles de la concentration, de la mémorisation et du jugement. Les signes fréquents de la dépression Chez l’adulte: • Baisse de l’estime de soi : dévalorisation du sujet au plus haut point, culpabilisation à ne plus pouvoir se supporter, guérison impossible. • Le plus dangereux dans l’estime de soi se sont les idées suicidaires avec perte de confiance. • Le sujet est persuadé d’être une charge pour les autres, ne plus intéresser les autres, de ne plus être aimé. • Il souffre de cet état et il est persuadé qu’il ne pourra s’en sortir qu’en se donnant la mort. • Troubles du caractère : Irritabilité, colère, s’emporte pour le moindre souci du quotidien, intolérance surtout au bruit, impulsivité. Les signes fréquents de la dépression Chez l’adulte: Troubles physiques : Trouble du sommeil (réveils précoces), difficulté d’endormissement et les insomnies. Trouble de l’alimentation : anorexie ou boulimie avec grande perte ou prise de poids. Problèmes digestifs : diarrhées ou constipation, maux d’estomac. Céphalées, troubles de la libido, diminution totale du désir, douleurs diverses. Exemple: Trouble panique ou attaque de panique (Crise d’angoisse aiguë). C’est une période limitée dans le temps (quelques minutes à quelques heures) d’angoisse intense associée à des symptômes somatiques : palpitations, transpiration, tremblements, douleur thoracique, nausée, sensations d’étouffement, peur de mourir, de perdre le contrôle, sentiment de dépersonnalisation. Chez les enfants • Dépression chez les enfants : – – • Elle ne se manifeste pas de la même façon chez un tout petit ou chez un adolescent. Toutefois elle reste importante. Jusqu’à 8-9 ans, les enfants n’ont pas la capacité de « verbaliser » leur souffrance. Ils n’ont pas assez de vocabulaire et ne savent pas l’utiliser pour dire leurs difficultés. En dehors des mots, on observe : – – – – – Des changements de comportement : agitation ou repli sur soi, pleurs, cris, agressivité ou passivité, Des troubles du sommeil, Des troubles de l’alimentation, Des difficultés scolaires, Et dans la vie en société. Chez les adolescents Dépression chez les adolescents : • On retrouve les mêmes signes : – – – • Des conduites à risques avec mise en danger : – – – – • Utilisation de produits illicites, Consommation d’alcool, de tabac, Sexualité à risques, Dépassement de soi, dans des jeux dangereux (vitesse etc.) Des idées suicidaires : – • Tristesse, Sentiment de ne pas être compris par les adultes, Manque d’envies, de désirs, de tout ce qui fait plaisir ordinairement, Souvent exprimées chez les adolescents dépressifs qui font des tentatives de suicides. Ces conduites masquent bien souvent une profonde détresse, angoisse. Il y a lieu de discerner la dépression de la crise d’adolescence. Chez les personnes âgées Dépression chez les personnes âgées : – – – – – – Fréquente mais passe souvent de façon inaperçue… Les personnes sont souvent démarquées de part leur statut social de « retraités » depuis plusieurs années. Elles ne sont plus actives : Sujets souvent isolés, peu de monde pour échanger et partager : famille et enfants éloignés, conjoint décédé, relations vieillissantes. Elles pensent souvent à la mort ce qui amplifie leur tristesse et leur perception d’être proche de la mort. Le vieillissement biologique entraîne naturellement un ralentissement ce qui sous-estime leur réel état dépressif. Les plaintes somatiques : • • • Masquent souvent les symptômes dépressifs. Le vieillissement entraîne des dysfonctionnements de tout l’organisme. Multiplient les pathologies et les plaintes douloureuses : douleurs articulaires, troubles digestifs et respiratoire, difficulté pour la marche. Chez les personnes âgées Mais aussi : – – – – Un sentiment d’inutilité, de culpabilité que l’on trouve dans la dépression et qui s’installe plus rapidement chez un sujet âgé. La dépression est plus difficile à déceler, elle peut prendre l’aspect d’une démence. Le moindre changement dans leur cadre de vie (hospitalisation, entrée en institution, en maison de retraite), perturbe leurs habitudes de vies entraînant très vite des symptômes dépressifs voire une dépression. les personnes présentent : • • • • Des troubles de la mémoire. De la tristesse accompagnée par un sentiment d’inutilité souvent masqués par des plaintes somatiques. Des troubles de comportement, agitation, agressivité, déambulation. A l’inverse un isolement plus marqué accompagné d’une grande tristesse. Facteurs de risques et de gravité • • Facteurs de risques: – La dépression est une maladie grave. Elle touche de plus en plus de personnes, des deux sexes, de tous les âges et de tous les milieux sociaux. La dépression peut être : – Réactionnelle : • • • • • Un évènement douloureux (deuil, séparation, perte d’emploi, surmenage). Un changement de cadre de vie (déménagement, hospitalisation, entrée en maison de retraite). Des conditions de vie de plus en plus difficiles et stressantes (difficultés sociales). Sans cause précise apparente (réaction à un stress, histoire de vie, souffrances de l’enfance). La Gravité : • • • Le risque majeur est le suicide ou des comportements suicidaires. Le risque de chronicisation de cet état (mal-être continu). Chez l’adolescent : conduites à risques (drogue, alcool, tabac, conduites dangereuses et sexuelles) Important • • L’intensité de la dépression n’est pas en rapport avec l’évènement vécu douloureusement. Ce qui paraît futile voire anodin pour certains, peut prendre une importance considérable pour d’autres. Traitement, rôle et compétence de l’aide soignant: Lors du recours à une hospitalisation : (réel risques suicidaires majeurs, anorexie majeure etc.). • • • • Le traitement consiste à rétablir une humeur positive et stable. Il s’agit de rassurer le patient, avoir des gestes contenants et apaisants. Un traitement médicamenteux est prescrit : antidépresseurs, anxiolytiques (en phase aigue) et des hypnotiques si besoin. Proposition d’une psychothérapie (analytique, comportementale, systémique) L’aide-soignant participe aux soins en collaboration avec l’infirmière, il participe en équipe à l’élaboration du projet thérapeutique en réponse aux besoins spécifiques du patient dépressif. A- Besoin de communiquer: • • • • • • • Assurer l’accueil, être à l’écoute de la personne (mots, expressions, tonalité de la voix) et des accompagnants (famille, amis etc.). Répondre aux interrogations dans la limite de ses compétences. Rassurer, expliquer le déroulement de l’hospitalisation. Observation de la situation (relever des faits précieux). Communiquer avec le patient, sa famille pour être au plus près des besoins de chacun. Solliciter le dialogue, instaurer une relation de confiance. Observer le comportement, l’humeur, la gestuelle, être à l’écoute. B-Besoin de sécurité: • • • Oter tous objets susceptibles d’être utilisés pour attenter à sa vie (objets tranchants, miroirs, ceinture, médicaments…). Aider la personne à ranger ses affaires (vider les valises). S’assurer de la sécurité des lieux (produits dangereux sont enfermés), les portes restant fermées (pharmacie, cuisine…), sécurisation des fenêtres. C- Accompagner dans les gestes de la vie quotidienne: Présence de l’aide-soignant. Assurer les soins d’hygiène et de confort (préserver aux mieux l’autonomie de la personne). D- Participer avec l’équipe infirmière à la surveillance du traitement: • • • • Surveillance des différents paramètres (température, alimentation, hydratation, transit (constipation), sécheresse de la bouche). Vérification de la prise de médicaments et de ses effets secondaires. Education du patient (nécessité de prendre un traitement, minimum 6 mois). Transmission de toute observation modifiant la prise en charge du patient dans le but de son amélioration.