cas clinique 1

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MALADIE THROMBOEMBOLIQUE
Hugo BRAHIC
CHU Clermont Ferrand
CAS CLINIQUE 1
• Mr F., âgé de 56 ans, se présente au service d’accueil des
urgences pour une dyspnée aiguë de survenue brutale. Il a pour
antécédent un lymphome cutané en rémission depuis 1 an. Il ne
prend aucun traitement et n’a pas d’autre antécédent notable
hormis une appendicectomie. Il ne présente pas de douleur
thoracique. Il signale un crachat hémoptoïque survenu une
heure plus tôt.
• L’examen clinique retrouve une auscultation cardiaque et
pulmonaire normale. Il existe une polypnée importante. La
saturation en air ambiant est à 72%. La pression artérielle est à
100/50. La fréquence cardiaque est à 110/min. Enfin, il existe
un reflux hépato-jugulaire avec turgescence jugulaire.
CAS CLINIQUE 1
• Question 1: Quel diagnostic évoquez-vous?
Quels examens complémentaires simples
demandez-vous en première intention?
CAS CLINIQUE 1
• Question 1: Quel diagnostic évoquez-vous? Quels examens
complémentaires simples demandez-vous en première
intention?
• Une embolie pulmonaire grave avec probable infarctus
pulmonaire (hémoptysie).
• Electrocardiogramme
• Radiographie du thorax
• Gaz du sang
• D-dimères
• NFP, ionogramme sanguin, créatininémie, bilan de coagulation
• +/- troponine, BNP
CAS CLINIQUE 1
• Question 2: L’électrocardiogramme montre
une tachycardie sinusale à 110/min, une
déviation axiale droite et un bloc de branche
droit complet. De quoi sont caractéristiques
ces 2 derniers signes dans ce contexte?
Quels autres signes électrocardiographiques
auraient pu s’y ajouter?
CAS CLINIQUE 1
• Question 2: L’électrocardiogramme montre une tachycardie
sinusale à 110/min, une déviation axiale droite et un bloc de
branche droit complet. De quoi sont caractéristiques ces 2
derniers signes dans ce contexte? Quels autres signes
électrocardiographiques auraient pu s’y ajouter?
• Cœur pulmonaire aigu
• Aspect S1Q3
• Troubles de la repolarisation en antéroseptal
• Onde P « pulmonaire »: >2.5mm, bifide en V1, ample en D2,
D3
CAS CLINIQUE 1
• Question 3.
L’angioscanner
thoracique réalisé en
urgence retrouve un
volumineux thrombus
dans l’artère
pulmonaire droite ainsi
que dans l’artère
pulmonaire gauche.
Quel diagnostic est
alors confirmé?
CAS CLINIQUE 1
• Question 3. L’angioscanner thoracique réalisé en
urgence retrouve un volumineux thrombus dans
l’artère pulmonaire droite ainsi que dans l’artère
pulmonaire gauche. Quel diagnostic est alors
confirmé?
• EP bilatérale proximale.
CAS CLINIQUE 1
• Question 4. Quel est votre traitement? Quel
surveillance biologique devez-vous mettre
en place?
CAS CLINIQUE 1
• Question 4. Quel est votre traitement? Quel surveillance
biologique devez-vous mettre en place?
• Hospitalisation en unités de soins intensifs
• Monitoring du rythme cardiaque, de la TA et de la SaO2.
• Oxygénothérapie par masque à haute concentration
• Repos strict au lit
• Héparine non fractionné: bolus de 5000UI puis perfusion
d’entretien 500 UI/Kg/j.
• En cas d’EP non grave:
HBPM autorisée en l’absence d’insuffisance rénale:
- Innohep® (tinzaparine sodique), Lovenox ® (enoxaparine)
ou Arixtra ® (fondaparinux)
• Introduction des antivitamines K le plus précocement possible:
fluindione (Previscan ® ), acénocoumarol (Sintrom ® ),
warfarine (Coumadine ® ).
CAS CLINIQUE 1
• Question 4. Quel est votre traitement? Quel surveillance
biologique devez-vous mettre en place?
• Surveillance biologique:
=> TCA => objectif : 2 à 3 fois le témoin
=> Héparinémie : objectif 0.3 à 0.6 UI
(=> +/- activité anti Xa (HBPM))
=> dans les 4 à 6 heures suivant le changement de dose puis
tous les jours en l’absence de changement de dose d’héparine.
=> Plaquettes 2 fois/semaines (sauf fondaparinux)
=> INR: objectif: 2 à 3.
CAS CLINIQUE 1
• Question 5. Malgré votre traitement, l’état
de Mr F. ne s’améliore pas. La polypnée et
la dyspnée s’aggravent et la TA chute à
60/30. Quel est votre diagnostic? Quel est
son mécanisme?
CAS CLINIQUE 1
• Question 5. Malgré votre traitement, l’état de Mr F. ne
s’améliore pas. La polypnée et la dyspnée s’aggravent et la TA
chute à 60/30. Quel est votre diagnostic? Quel est son
mécanisme?
• EP massive avec état de choc cardiogénique => patients à haut
risque de mortalité
• Cœur pulmonaire aigu = Insuffisance ventriculaire droite aiguë
par augmentation brutale de la post charge du VD. Compression
VG par VD
CAS CLINIQUE 1
• Question 6. Quel est votre traitement?
CAS CLINIQUE 1
• Question 6. Quel est votre traitement?
• THROMBOLYSE
CAS CLINIQUE 1
• Question 7. Quelles contre-indications
recherchez-vous avant de débuter ce
traitement ?
CAS CLINIQUE 1
• Question 7. Quelles contre-indications recherchez-vous avant de débuter ce
traitement ?
• Contre-indications absolues: hémorragie active, hématome
intracranien spontané récent.
• Les autres contre-indications ne sont que relatives:
- Chirurgie majeure, accouchement, biopsie ou ponction de gros vaisseaux
inaccessibles à la compression dans les 10 jours précédents.
- AVC ischémique dans les 2 mois précédents
- Saignement digestif dans les 10 jours précédents
- Traumatisme grave dans les 15 jours précédents
- Neurochirurgie ou chirurgie ophtalmo dans le mois précédent
- HTA sévère non controlable (PAS >180 mmHg; PAD >110 mmHg)
- Ressuscitation récente après arrêt cardiorespiratoire
- Plaquettes <100 000/mm3, TP< 50%
- Grossesse
- Endocardite infectieuse
- Rétinopathie diabétique hémorragique
CAS CLINIQUE 1
• Question 8. En cas de contre indication
absolue à ce traitement, quel autre
traitement peut être proposé?
• Question 8. En cas de contre indication
absolue à ce traitement, quel autre
traitement peut être proposé?
• Traitement chirurgical:
embolectomie.
• Question 9. Si Mr F s’était présenté dès
l’admission avec une PAS < 90mmHg,
quel est l’examen que vous auriez
réalisé en première intention? Si celuici n’est pas disponible dans l’hôpital
où vous travaillez, quel autre examen
doit être réalisé?
• Question 9. Si Mr F s’était présenté dès l’admission avec une PAS <
90mmHg, quel est l’examen que vous auriez réalisé en première
intention? Si celui-ci n’est par disponible dans l’hôpital où vous
travaillez, quel autre examen doit être réalisé?
• En cas d’état de choc avec forte
suspicion d’EP: seule la réalisation
d’un angioscanner thoracique en
urgence est indiqué.
• Si scanner non disponible, ETT.
CAS CLINIQUE 1
• Question 9. L’évolution de cette embolie
pulmonaire est finalement favorable.Mr F regagne
son domicile après 15 jours d’hospitalisation. Lors
d’une consultation réalisée un an plus tard, Mr F
se plaint d’une dyspnée de stade III de la NYHA.
L’échographie cardiaque avec Doppler met en
évidence une dilatation modérée des cavités
droites ainsi qu’une insuffisance tricuspide de
grade II permettant d’estimer la pression artérielle
pulmonaire systolique à 62mmHg. Quel diagnostic
évoquez-vous?
CAS CLINIQUE 1
• Question 9. L’évolution de cette pathologie est finalement favorable.Mr F
regagne son domicile après 15 jours d’hospitalisation. Lors d’une
consultation réalisée un an plus tard, Mr F se plaint d’une dyspnée de stade
III de la NYHA. L’échographie cardiaque avec Doppler met en évidence
une dilatation modérée des cavités droites ainsi qu’une insuffisance
tricuspide modérée permettant d’estimer la pression artérielle pulmonaire
systolique à 62mmHg. Quel diagnostic évoquez-vous?
• Hypertension artérielle pulmonaire postembolique (cœur pulmonaire chronique postembolique).
CAS CLINIQUE 1
• Question 10. Quels examens
complémentaires demandez-vous afin de
confirmer ce diagnostic? Qu’en attendezvous?
CAS CLINIQUE 1
• Question 10. Quels examens complémentaires demandez-vous
afin de confirmer ce diagnostic? Qu’en attendez-vous?
• Scintigraphie pulmonaire de ventilation perfusion: défaut de
perfusion/ventilation normale.
• (Angioscanner thoracique).
• Cathétérisme cardiaque droit qui confirme le diagnostic
d’HTAP précapillaire:
PAPm > 25mmHg au repos ou PAPm > 30mmHg à l’effort
P capillaire normale < ou = 15mmHg
Résistances pulmonaires élevées (>3 unités wood)
CAS CLINIQUE 2
• Mme D, 33 ans, fume et a
pour seul traitement une
contraception orale par
oestroprogestatifs. Elle n’a
aucun antécédent. Suite à
l’apparition d’une douleur
du mollet droit, un échoDoppler veineux des
membres inférieurs est
réalisé et permet de poser
le diagnostic de thrombose
veineuse surale et poplitée
droite.
CAS CLINIQUE 2
• Question 1. Quel est votre traitement, sa
durée et sa surveillance?
CAS CLINIQUE 2
• Question 1. Quel est votre traitement, sa durée et sa surveillance?
•
•
•
•
•
Arrêt du tabac et de la contraception orale
Traitement ambulatoire possible
Repos strict au lit pendant 48 à 72heures
Contention élastique
HBPM: tinzaparine sodique (Innohep®), enoxaparine
(Lovenox®)…
• Eventuellement éventuellement fondaparinux sodique
(Arixtra®)
• Ou plus rarement, héparine non fractionnée:
=> héparine sodique (IV)
=> calciparine (SC) en 3 injections
• AVK: fluindione (Previscan®), acénocoumarol (Sintrom®),
warfarine (Coumadine®) dès le 1er jour.
CAS CLINIQUE 2
• Durée du traitement:
=> le traitement par héparine doit être maintenu jusqu’à
obtention d’un INR>2
=> Durée du traitement par AVK controversée: 6 à 12
semaines si 1er épisode de TVP distale avec facteur
étiologique clair, 3 à 6 mois si 1er épisode de TVP
proximale, 1 an voire plus si récidive et persistance
facteur favorisant.
• Surveillance clinique et biologique (TCA uniquement si
héparine non fractionnée, plaquettes bihebdomadaires,
INR).
CAS CLINIQUE 2
• Question 2. Quel aurait été votre traitement
si la scintigraphie pulmonaire de
ventilation/perfusion avait mis en évidence
un déficit de perfusion associé à une
ventilation normale, bien toléré
cliniquement? Pendant quelle durée?
CAS CLINIQUE 2
• Question 2. Quel aurait été votre traitement si la
scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion avait mis
en évidence un déficit de perfusion associé à une ventilation
normale, bien toléré cliniquement?
• Idem sauf:
• Hospitalisation
• HBPM (tinzaparine sodique, Innohep®) ou HNF,
éventuellement fondaparinux sodique (Arixtra®)
• Durée du traitement par AVK en cas d’EP:
• Si facteur déclenchant réversible: 3 mois
• En cas d’absence de facteur déclenchant : au moins
6 mois
• Si 2ème épisode sans facteur déclenchant: AVK au
long cours recommandé
• Si AVK au long cours, le rapport bénéfice/risque
doit être régulièrement réévalué
• En cas de cancer: HBPM 3 à 6 mois puis AVK ou
HBPM à vie ou jusqu’à la rémission du cancer
CAS CLINIQUE 2
• Question 3. Quel aurait-été votre traitement
si la clairance de la créatinine de Mme F.
était inférieure à 30mL/min?
CAS CLINIQUE 2
• Question 3. Quel aurait-été votre traitement
si la clairance de la créatinine de Mme D.
était inférieure à 30mL/min?
• Idem sauf contre-indication des HBPM et
du fondaparinux sodique++++
CAS CLINIQUE 2
• Question 4. Quel aurait été votre traitement
si Mme D présentait une contre-indication
absolue au traitement anticoagulant et un
déficit en protéine C?
CAS CLINIQUE 2
•Filtre cave
•Interruption partielle de la
VCI
•Définitif ou retirable
•Indication: contre indication
absolue au traitement
anticoagulant et haut risque
de récurrence de la maladie
thrombo-embolique.
CAS CLINIQUE 2
• Question 5. Si Mme D. ne fume pas, ne
prend pas de contraception orale et a une
clairance de la créatinine à 80mL/min mais
a bénéficié d’une chirurgie orthopédique
suite à un accident de ski , quel traitement
mettez-vous en œuvre pour éviter la
maladie thrombo-embolique?
CAS CLINIQUE 2
•
Question 5. Si Mme D. ne fume pas, ne prend pas de contraception orale et a
une clairance de la créatinine à 80mL/min mais a bénéficié d’une chirurgie
orthopédique suite à un accident de ski , quel traitement mettez-vous en œuvre
pour éviter cette maladie thrombo-embolique?
• Traitement préventif
• Essentiel +++
- Lever précoce
- Mobilisation des membres chez les alités si possible
- Contention élastique si possible
- Héparinothérapie sous-cutanée préventive par
calciparine ou HBPM
Cas clinique 3
Me A, 26 ans, rentre de vacances en avion, après un séjour à
SYDNEY.
Le lendemain, elle ressent brutalement une douleur
basithoracique gauche s’accompagnant d’un essoufflement.
Craignant une embolie pulmonaire, son médecin référant
l’adresse aux urgences.
L’interrogatoire vous apprend que cette patiente bénéficie
depuis 5 ans d’une contraception orale et qu’elle a présenté, à
18 ans, une TVP surale, alors qu’elle portait une attelle pour
entorse.
En dehors de la dyspnée, l’examen est normal. TA 12/8 et
pouls à 85/min.
Question 1
A l’arrivée aux urgences, quels examens
complémentaires pouvez-vous demander pour
confirmer l’hypothèse diagnostique soulevée?
Question 2
Le diagnostic d’EP de moyenne importance a
été confirmé. Le bilan général que vous avez
réalisé ne montre pas d’anomalie significative.
Planifiez le traitement antithrombotique qu’il
est nécessaire de prescrire et sa surveillance
biologique.
Question 3
Moyennant un traitement adéquat, tout s’est
finalement bien passé. Il y a maintenant 2 mois que
la patiente est sortie de l’hôpital.
Afin de trouver une explication possible à cette
histoire clinique, vous planifiez un bilan de
thrombophilie.
- Ce bilan est-il justifié?
- Indiquez les anomalies que vous allez devoir
rechercher?
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