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atmosphérique.2 Dans ces conditions, toute pathologie pré-
sentant une obstruction à l’équilibre des gaz (par exemple,
otites, sinusite, iléus, pneumothorax, pneumocéphale) de-
vient une contre-indication au vol ou nécessite un délai avant
son accomplissement (par exemple, status postchirurgie
abdominale, traitement décollement rétine, postchirurgie
thoracique, etc.).
Phénomène de décompression
Cette problématique – bien connue des plongeurs –
s’applique également dans les airs suivant la loi de Henry
qui définit qu’à température et saturation constantes, la
quantité d’un gaz dissous dans un liquide est proportion-
nelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le li-
quide.2 En d’autres termes, si la pression extérieure dimi-
nue, le gaz en solution va diminuer et se libérer sous forme
de bulles. L’ex position précoce à de basses pressions atmo-
sphériques après avoir été soumis moins de 24 heures
avant à de hautes pressions (plongée sous-marine) facilite
le dévelop pement d’une maladie de décompression avec
libération de microbulles d’azote.3-5
Humidité
Durant le vol, l’humidité présente en avion est diminuée
de 20% pouvant entraîner des phénomènes inconfortables
de sécheresses des muqueuses, des conjonctives, ou de la
peau, toutefois sans risque vital pour la santé.3-5
rôle du médecin de premier recours
Le rôle du MPR est d’identifier les patients à risque,
d’évaluer leur tolérance aux conditions du vol en fonction
de leurs pathologies et d’anticiper les besoins nécessaires à
la réalisation du vol, en particulier pour les vols long-cour-
riers. Il devra parfois prescrire un traitement, des mesures
spécifiques, voire un accompagnement médicalisé, afin de
garantir un voyage sans risque. En effet, l’assistance sani-
taire offerte par le personnel des vols de ligne et les traite-
ments d’urgence disponibles sont très limités. Enfin, il doit
évaluer si les pathologies du patient pourraient altérer le
confort des autres utilisateurs ou la sécurité du vol.
Les compagnies d’aviation ont la possibilité légale de
refuser de transporter un passager, y compris au moment de
l’embarquement.1,5 Chaque compagnie possède un formu-
laire de renseignements médicaux MEDIF (http://medical-
services.swiss.com/en/Documents/SAF_MEDIF_FORM_
2011_EN.pdf), que le MPR doit remplir et remettre au pa-
tient, pour qu’il informe la compagnie d’aviation, qui pourra
prévoir d’éventuelles mesures de soutien. En cas de doute,
le MPR pourra contacter le service médical de la com-
pagnie aérienne responsable du vol. Les patients à mobi-
lité réduite doivent contacter directement la compagnie
aérienne pour obtenir les différentes mesures d’accom pa-
gne ment.
Le MPR devra également recommander à ses patients
de garder dans leur bagage à main leur traitement médical
essentiel. Dans certaines situations (traitement par opiacés,
matériel d’injection, etc.), un certificat médical destiné aux
autorités aéroportuaires attestant leur prescription médicale
est recommandé. Il en est de même lors de présence d’im-
plants métalliques ou de stimulateur cardiaque. L’utilisation
d’appareil électrique (CPAP, BiPAP, aspiration, concentrateur
d’oxygène) nécessite l’accord préalable du service médical
de la compagnie aérienne.
Le tableau 1 résume les contre-indications absolues et
relatives à voler, les éventuels délais à respecter, et les
mesures et traitements spécifiques à proposer.
maladies pulmonaires et cardio-
vasculaires
La problématique principale est de décider de la tolé-
rance du patient à l’hypoxie et s’il doit bénéficier d’un ap-
port en oxygène. Les recommandations largement recon-
nues de la British Thoracic Society sont résumées dans la
figure 1.6-9 Edvardsen et coll
.
10 proposent, pour les patients
1754 Revue Médicale Suisse
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www.revmed.ch
–
24 septembre 2014
Tableau 1. Contre-indications relatives et absolues à voler et mesures d’adaptation proposées 3-5,7-9,11-14
Problématique Contre-indication absolue Contre-indication relative Remarques/mesures d’adaptation
Pneumologie
Asthme • Asthme labile • Garder à disposition lors du voyage :
• Asthme sévère bronchodilatateurs de courte durée d’action
• Hospitalisation récente pour et corticostéroïdes oraux
décompensation
Maladie pulmonaire • Dépendra de la PaO2 ou SaO2 • Dépendra de la PaO2 ou SaO2
hypoxémique (voir figure 1) (voir figure 1)
• Besoin de O2 L 4 l/min au sol
Autre pathologie • Pneumothorax • Incapacité de vol jusqu’à guérison
intrathoracique • Pneumomédiastin (délai 1-3 semaines postinflation)
• Emphysème sous-cutané • Suivi radiologique nécessaire
• Epanchement pleural • Suivant la sévérité nécessite un drainage et
l’évaluation de la composante hypoxémique
(voir figure 1)
Postopératoire • Toute chirurgie pulmonaire récente • Report 1 à 3 semaines postintervention
• Pneumectomie/lobectomie • Report 6-9 mois, évaluation des comorbidités
hypoxémiantes de base, si PaO2 L 70 mmHg :
apte au vol
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