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Douleur: traitement
HOPITAL LARIBOISIERE
Dr C. Nollet
Pourquoi parler de la douleur ?
• Insuffisance de traitement antalgique
• Souvent le traitement s’arrête aux
différentes étiologies
• Souvent le traitement n’inclut pas les
symptômes associés (ex: céphalées des
méningites)
• Connaissances insuffisantes sur le
maniement et les indications des
traitements antalgiques
Avec le patient…
- Pas d’idée préconçue sur son niveau de douleur
- Croire le patient +++
- Pas de corrélation radio/clinique/douleur
- Nécessité d’une écoute empathique et attentive
sans préjugé
- Décoder la plainte avec le patient (les enjeux)
Différents types de douleur =
différents traitements
• Douleur nociceptive
• Douleur neuropathique
• Douleur dysfonctionnelle/myofasciale
Douleur nociceptive
• Douleur = signal d’alarme utile
• Douleur lors d’une brûlure sur une plaque
chauffante
Retrait de la main
• Traiter la cause et le symptôme
Traitement de la douleur
nociceptive: paliers OMS
Palier I : périphérique, nonopioïde
• Paracétamol
• (AINS, Corticoïdes)
Palier II : opioïdes faibles
• Codéine
• Tramadol
• Lamaline (paracétamol + opium + caféine)
• Souvent en association avec un Palier I (synergie)
• Effets secondaires : constipation, nausées, vertiges
Palier III: traitement
opioïde « fort » :
morphiniques
Préjugés sur la morphine
• La « mort fine »
• Dépendance
- Dépendance physique (syndrome de sevrage)
- Accoutumance ou tolérance (parfois)
- Pas de dépendance psychique (addiction), sauf si
prescrite dans une mauvaise indication
 Jamais d’arrêt brutal des opioïdes car risque de
syndrome de sevrage
 Toxicomanie iatrogène exceptionnelle
La morphine, est-ce que ce
n’est que pour la fin de vie?
• La morphine ne tue pas si elle est
employée à bon escient
• Elle est très efficace dans la douleur
nociceptive (colique néphrétique,
douleur du cancer, etc..)
• Par contre elle n’est pas obligatoire
pour la fin de vie…
Recommandations
d’utilisation
• Privilégier la voie orale
• Intégrer la prescription dans la progression
thérapeutique définie par l'échelle de l'OMS
• Titrer la douleur au cas par cas
•
Adapter les doses en fonction de l'individu (pas
de règles)
• Associer adjuvants
Indication des morphiniques
• Douleurs nociceptives
• Dyspnées
• Diarrhées
• Toux
Palier III OMS :
•
•
•
•
Agonistes purs
Morphine
Oxycodone
Fentanyl
Hydromorphone
• (Subutex = agoniste antagoniste)
• Association à des antalgiques de palier I : synergie,
potentialisation, épargne morphinique
• Jamais d’association avec palier II
Pharmacocinétique ou comment
ça marche la morphine?
Élimination
Douleur
Absorption,
diffusion
Délai d’action
Durée d’action
Morphine injectable
• SC ou IV
• Délai d’action :
– 7 à 10min en IV
– 15 à 30min en SC
• Demi-vie : 4 heures
• Utilisation : titration, traitement
continu en SE ou PCA, entredoses
Morphine orale d’action
immédiate (LI)
• Délai d’action : 45 min à 60 min
• Durée d’action : 4 heures
• Utilisation : titration, entredoses
• Sevredol ou ActiSkenan
• Solution buvable : Oramorph
Morphine orale à libération
prolongée (LP)
• Utilisation à heures fixes (toutes les 12
heures)
• Délai d'action : 2-3 heures
• Durée d’action : 12 heures
• Moscontin (cp) ou Skenan (gélules, que
l’on peut ouvrir)
Oxycodone
• Oxycontin (LP)
–
–
–
–
Délai d’action : 3 heures
Durée d’action : 12 heures
2 fois plus puissant que la morphine
Ne pas écraser les comprimés
• Oxynorm (LI)
– Délai d’action : moins d’une heure
– Durée d’action : 4 à 6 heures
• Oxynorm injectable
– 2 fois plus puissant que PO
Fentanyl
• Dispositif transdermique (Durogésic)
•
•
•
•
•
Délai d’action: 12h, délai d’élimination: 12h
Utilisation pendant 72 heures
Attention : fièvre, transpiration
Indications : douleurs cancéreuses ÉQUILIBRÉES
25µg/h = 60 mg de morphine orale par 24h
• Fentanyl transmuqueux
• Accès douloureux paroxystiques en cancérologie
• Abstral, Actiq, Breakyl, Effentora, Instanyl,
PecFent
• Pas de bio équivalence  titration à chaque fois
Surveillance du traitement
• EFFICACITE
• EFFETS SECONDAIRES
• SIGNES DE SURDOSAGE
Efficacité du traitement
• Douleur de fond : absente ou intensité
faible
• Accès douloureux : moins de 4 par jour
• Interdoses : efficacité supérieure à 50 %
• Sommeil : respecté
• Activités habituelles : possibles
• Effets indésirables : mineurs ou absents.
Effets secondaires (souvent
transitoires)
• Constipation ++
• Nausées, vomissements
• Somnolence (dette de sommeil)
• Délirium – hallucinations –troubles des
fonctions cognitives
• Rétention urinaire
• Prurit
• Clonies
Savoir reconnaître les signes de
surdosage
somnolence
Diminution de la
fréquence respiratoire
(< 12/min)
Arrêt de
morphinique
+/-
naloxone
(Narcan)
apnée
En résumé
Morphine injectable
IV
1mg
=
3mg
Hydromorphone
1mg = 7.5mg
SC
1mg
=
2mg
Morphine
orale par 24h
Durogésic
60mg24h =25µg/h
2mg
=
1mg
Oxycodone PO
Oxycodone IV
2mg = 1mg
Délais et durée d’action des
paliers 3 OMS
Délais
Durée
7 min
4h
15 à 30 min
4h
Morphine orale LI
1h
4h
Morphine orale LP
3h
12h
Fentanyl
transdermique
12h
72h
12h au retrait
5 à 15 min
3h
2h
12h
1h
3h
4 à 6h
12h
Morphine Oxycod IV
Morphine SC
Fentanyl transmuqu.
Oxycodone LP
Oxycodone LI
Hydromorphone
En pratique
Mise en route du traitement
• Titration
• Extrapolation du dosage et des
entredoses
• Toujours expliquer le traitement
• Prévenir et expliquer les effets
secondaires possibles
Titration
Principe du traitement
Prévention des douleurs
iatrogènes
Utilisation palier III
• Dose de base répartie sur le
nycthémère avec opioïdes LP, et
possibilités de bolus avec opioïdes LI
• Bolus : sixième/dixième de la dose
quotidienne
• Augmentation : nombre d’interdoses
nécessaires sur 24H
• Diminution : paliers de 30 à 50%
Paliers III et gériatrie
• Dénutrition
• Insuffisance respiratoire
• Insuffisance rénale
 réduire les doses à l’instauration du ttt
• Insuffisance rénale ou hépatique sévères
 espacer les doses
• Attention aux interactions médicamenteuses
Rotation des opioïdes
Rotation des opioïdes:
Pourquoi?
• TTT antalgique: balance entre l’effet antalgique
et les effets secondaires
• Intérêt de molécules différentes pour agir sur des
sous-récepteurs différents
• Si trop d’effets secondaires pour une antalgie
insuffisante : rotation
Rotation des opioïdes:
Pourquoi?
• Intolérance
• Effets secondaires
• Changement de l’état clinique
(insuffisance rénale, voie per os
impossible)
• Voie d’administration impossible
• Échappement
Avant de faire la rotation
En cas de persistance de douleurs : toujours vérifier
• Mécanisme de la douleur :
– nociceptif, neuropathique, facteurs psychogènes
• Observance du traitement ?
• Vomissements ? Et cause ?
• Prescription adaptée ? (doses de « secours » pour
des accès douloureux : interdoses)
• Existe-t-il d ’autres possibilités thérapeutiques
(radiothérapie, chimiothérapie, cimentoplastie
vertébrale …) ?
Rotation des opioïdes:
Comment?
• Tenir compte des durées d’action et
des délais d’action
• Tenir compte des équivalences entre
les molécules
PO à PO, TD à PO, PO à TD, PO à IV, TD à IV…
Douleurs neuropathiques
Douleurs neuropathiques :
définition
• « Douleur en rapport direct avec une
lésion ou une maladie affectant le
système somatosensoriel périphérique
ou central »
• Douleur = dysfonctionnement du
signal d’alarme
Douleurs neuropathiques
• Douleurs la plupart du temps chroniques et
séquellaires, parfois aiguës
• Caractéristiques sémiologiques propres,
différentes de la douleur nociceptive
• Etiologies: Douleur du zona (phase
chronique), douleur du membre fantôme,
post opératoire++, polyneuropathie
diabétique, post-radique, radiculopathie,…
Douleur neuropathique mais
comment la diagnostiquer ?
• DN4
Traitement: PAS les
« antalgiques classiques »
• Anti-dépresseurs tricycliques
à celles utilisées dans la dépression)
• Anti-convulsivants
utilisées dans l’épilepsie)
(doses inférieures
(doses inférieures à celles
• TENS, patch d’anesthésique local (Versatis),
de capsaïcine (Qutenza), stimulation
cordonale postérieure, stimulation
magnétique transcrânienne, etc…
• Morphiniques : inefficaces !
Pharmacocinétique ou comment
ça marche les traitements des
DN?
• Augmentation progressive
• Efficacité à 10 jours minimum
• À arrêter progressivement
• Objectif: diminuer
– l’intensité des douleurs (30, 50, 70%...)
– le retentissement sur la qualité de vie
Douleurs dysfonctionnelles
- syndromes myofasciaux
• Dérèglement du système d’alarme
• Pas de traitement avec une efficacité
totale
• Techniques non-médicamenteuses à
privilégier
– (kiné +++, relaxation, psychothérapie…)
– Prise en charge globale du patient et des
symptômes associés (anxiété, dépression,…)
• Éviter les opioïdes !
« tout pour soulager les souffrances »
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