meilleures ripostes

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TD 1&2 - Oligopoles
ENSGI – 1° année
2005-2006
Fondements d’économie pour
l’entreprise
TD 1&2 – OIigopoles
Céline Jullien et Bernard Ruffieux
Exemple
Demande
Offre
• Fonction de demande • Le coût total de
:
Q = 13
production est
-P
C=q
avec
• Q : montant total
produit
• P : prix unitaire
• soit un coût unitaire
moyen et marginal de 1.
Maximisation du profit
• Le profit du monopole est égal, comme pour toute
entreprise, à ses revenus moins ses coûts. Si le prix et
les coûts dépendent des quantités, on peut écrire :
 (q)  R(q)  C (q)
• La clé pour trouver le niveau de production qui
maximise le profit est de considérer l’effet d’un
changement du montant produit sur le profit.
• Le taux de changement est appelé profit marginal
(marginal profit) (MP).
Maximisation du profit
• Comme les revenus et les coûts changent tous les deux
quand le volume du produit change, les changements
dans le montant produit affecte le profit. C’est la seule
variable utile ici.
• Le taux de changement du revenu en fonction du
montant produit est appelé revenu marginal (marginal
revenue) (MR).
• De même, on définit le coût marginal (marginal cost)
(MC) comme le changement de coût lié à un
changement du montant produit.
Maximisation du profit
• Le profit marginal est simplement la différence entre le
revenu marginal et le coût marginal :
MP (q)  MR (q)  MC (q)
• Si MR > MC : le profit marginal est positif. Le profit de
la firme s’accroît sous l’influence d’un accroissement
du produit. La firme qui cherche à maximiser son profit
a intérêt à accroître sa production.
• Si MR < MC : le profit marginal est négatif. Le profit de
la firme s’accroît si le montant produit est réduit. La
firme qui cherche à maximiser son profit a intérêt à
réduire sa production.
Maximisation du profit
• Lorsque MR = MC, le montant produit de la firme (q) est celui
qui maximise le profit. Le profit ne peut plus être augmenté par
un accroissement ou une réduction du montant produit.
• La règle de maximisation du profit est donc que la firme doit
produire un montant de produit q* qui égalise le revenu marginal
et le coût marginal.
MR (q*)  MC (q*)
•
On supposera que les conditions de second ordre sont satisfaites, c’est-à-dire que q*
définit bien un maximum et non un minimum de la fonction de profit. Notons aussi qu’il
s’agit d’une règle de maximisation du profit si la firme reste en activité. Une autre décision est de
savoir si la firme doit cesser ou non son activité.
Concurrence
• En situation concurrentielle, le prix est déterminé par le
marché (cf. cours de microéconomie 1).
• Les firmes sont preneuses de prix : le prix est une constante.
• Ceci signifie que, pour une firme donnée, la courbe de
demande est plate. Quelles que soient les quantités offertes,
le prix est le même.
Concurrence
• Pour une firme preneuse de prix, le revenu est linéaire au
montant produit, le prix p étant indépendant des quantités
produits. C’est une constante.
R ( q )  pq
• Ainsi, la fonction de revenu marginal d’une firme
preneuse de prix est :
MR (q )  p
• Connaissant la règle de maximisation du profit des
firmes :
MR (q*)  MC (q*)
• On obtient finalement :
p  MC (q c )
Concurrence
• Dans l’exemple présent, le prix de marché est égal au coût
marginal quel que soit la quantité produite.
• La firme concurrentielle est alors indifférente à ses quantités.
• Les courbes d’offre individuelle et de demande individuelle
sont confondues.
• Par ailleurs, elle ne fera jamais de profit.
• Le surplus ira en totalité du coté des consommateurs.
Concurrence
• Le prix est de 1.
• Les quantités produits au niveau du marché sont de 12.
• Le surplus des producteurs est nul.
• Le surplus des consommateurs est de 72 (12.12/2).
Concurrence
Concurrence
Surplus
des
acheteurs
Monopole
• Le profit du monopole est égal à son revenu
moins ses coûts.
• Ce profit est maximum lorsque le revenu
marginal est égal au coût marginal.
• Le revenu est égal à P.Q.
• Maintenant, le monopole fait le prix. Il fait face à
la courbe de demande de la totalité du marché.
Monopole
On peut donc substituer au prix la fonction de
demande (inverse) et exprimer le revenu en
fonction des seules quantités.
R = P.Q = (13-Q).Q = 13Q – Q2
Ainsi, le revenu marginal (MR) est égal (en
dérivant la fonction précédente) à : 13 – 2Q
Monopole
Quand la courbe de demande est
linéaire, on remarque que la
pente du revenu marginal est
égale au double de la pente de la
courbe de demande.
Revenu marginal
Monopole
• Le coût marginal est égal à 1.
• Ainsi, le monopole optimise son profit pour :
13 – 2Q = 1
soit Q = 6
• Le prix de monopole est alors de 7 (Q = 13 – P).
• Le surplus total se réduit (on produit moins), mais la
part du surplus qui va au producteur s’accroît (elle est
maximale).
Monopole
Surplus
des
acheteurs
Surplus du
monopole
Perte
D’efficacité
Monopole
• La perte de monopole est de 18 (6.6/2).
• Le surplus des consommateurs est de 18
également.
• Comparons les situations de concurrence et de
monopole.
Concurrence et Monopole
Concurrence
Monopole
Prix : 1 €
Prix : 7 €
Quantités produites : 12
Quantités produites : 6
Surplus réalisé : 72 €
Optimal
Surplus réalisé : 54 €
Perte de monopole : 18 €
Surplus producteurs : 0 €
Surplus producteur : 36 €
Surplus consommateurs : 72 € Surplus consommateurs : 18 €
Duopole
Supposons maintenant
• Deux producteurs se partagent le même marché
• Il existe des barrières à l'entrée de l'activité.
• La variable d'action pour chaque firme est sa quantité
produite
• Les décisions de deux firmes sont prises simultanément
• Les deux producteurs ne peuvent pas communiquer.
• Il n'y a qu'une période unique de production
Oligopole de Cournot
• La situation qui vient
d'être décrite est un
duopole de Cournot.
• Dans un oligopole de
Cournot, le prix est
fonction de l’offre totale des
entreprises.
• On appelle oligopole de • Ce prix est déterminé ex
Cournot une situation où
post par la courbe de
la concurrence se fait par
demande.
les quantités, les
décisions étant prises de • Le prix est donc identique
façon simultanée et non
pour les deux entreprises.
coopérative.
Augustin Cournot 1801-1877
• Antoine Augustin
Cournot, mathématicien,
économiste et philosophe.
• Auteur, en 1838, de
Recherches sur les
principes mathématiques
de la théorie des
richesses.
Duopole de Cournot
Remarque préliminaire
• La situation de Cournot contient des
interactions stratégiques.
• Le gain de l’entreprise A dépend non seulement
de son propre choix (le montant produit), mais
aussi du choix de l’entreprise B.
• En effet : le choix du concurrent pèse sur la
formation des prix.
L'exemple numérique
en duopole de Cournot
• Peut-on déterminer un équilibre ?
• Le ou les équilibres de Nash se trouvent
aux croisements, s’ils existent, des
meilleures ripostes.
• Construisons les courbes des meilleures
ripostes. Adoptons d’abord le point de
vue de l’entreprise B.
La courbe des meilleures ripostes
de B
• Supposons par exemple que A produise 1 unité du bien.
• La courbe de demande alors adressée à B est alors :
qB = 13 - 1 - P
• Le profit de B est ainsi :
qB (13 - 1 - qB) - qB = - qB2 + 11 qB
• Maximum pour une production de : 5,5
Le prix est alors de : 6,5
La courbe des meilleures ripostes
de B
• On peut raisonner de même – en restant du point de vue de B – pour toutes
les productions possibles de A :
• ·
• ·
• ·
si A produit 1, la meilleure riposte de B est de 5,5. Le prix est de 6,5
si A produit 2, la meilleure riposte de B est de 5. Le prix est de 6
si A produit 3, la meilleure riposte de B est de 4,5. Le prix est de 6,5
• ·
etc.
• ·
si A produit 12, la meilleure riposte de B est de 0.
Le prix est de 1
Exemple numérique
en duopole de Cournot
• Plus systématiquement :
Q = 13- P et Q = qB+qA
• On en déduit :
qB+qA= 13- P
• Pour la firme B le prix est par exemple : P = 13 – qB – qA
• Le profit de B étant égal à PqB – qB il est égal à : qB(13 – qB – qA) – qB
• Soit 13qB – qBqA – qB2 – qB
• soit encore 12qB – qBqA – qB2
• Ce profit est maximum pour 12 – qA – 2qB = 0
L'exemple numérique
en duopole de Cournot
• Au total, la fonction des meilleures ripostes de B aux actions de A
est de la forme :
qB = -0,5.qA + 6
• Symétriquement, les meilleures ripostes de A aux décisions
possibles de B se déduisent de la formule :
qA = -0,5.qB + 6
• L’équilibre de Nash, au croisement des meilleures ripostes, est de :
(q*A, q*B) = (4, 4)
Quantités de B
Les courbes des meilleures ripostes en
concurrence à la Cournot
Meilleures ripostes de A
Abscisses : quantités
produites par A
Ordonnées : quantités
produites par B
Meilleures ripostes de B
En rouge : les meilleures
ripostes de B
En Vert : les meilleures
ripostes de A
Quantités de A
Les courbes des meilleures ripostes en
concurrence à la Cournot
B
Si A produit 1, la meilleure
riposte de B est de produire
5,5
Meilleures ripostes de A
Mais si B produit 5,5 la
meilleure riposte de A n'est
pas de produire 5,5 mais
3,25, etc.
Meilleures ripostes de B
A
Seul le croisement des deux
courbes (4,4) constitue un
équilibre.
L'exemple numérique
en duopole de Cournot
L'équilibre concurrentiel
Production totale de 12
L'équilibre Cournot-Nash Prix de 1 €
de duopole
Surplus des producteurs 0 €
Production totale de 8 (4+4)
Prix de 5 €
Surplus des producteurs 32 €
L'équilibre de monopole
Production totale de 6
Prix de 7 €
Surplus des producteurs 36 €
Équilibre de Cournot-Nash
Résultats
Résultat
Généralisation
• L’équilibre Cournot- • Lorsque le nombre d’entreprise
Nash de duopole
s'accroît, l'équilibre de Cournot
s'établit à un prix
s'établit à un prix qui réduit et
intermédiaire entre le
converge vers le prix
prix de monopole et le
concurrentiel.
prix concurrentiel.
• Parallèlement, les quantités
• Idem pour les
augmentent et converge vers les
quantités.
quantités concurrentielles.
Oligopoles de Cournot
Résultats
Conséquence en termes
d’économie du bien-être
Conséquence en termes de
stratégie d'entreprise
• En situation cournotienne,
le bien-être s’accroît avec
le nombre des producteurs.
 En situation cournotienne,
la profitabilité se réduit
avec le nombre de
producteurs.
Non emboîtement des efficacités
L'apport de Bertrand
En 1883, Joseph Bertrand
reprend le cadre de
Cournot l'applique à la
situation où la variable
d'action n'est plus la
quantité, mais le prix.
Concurrence à la Bertrand
• La concurrence reste non coopérative et simultanée
• On continue à supposer l'existence de barrières à
l'entrée
• Chaque producteur propose un prix
• Celui qui a propose le prix le plus favorable
emporte la totalité de la demande à ce prix.
• Parallèle avec les prix affichés.
Équilibre de Bertrand
• La meilleure riposte de B à tout prix
supérieur au prix d’équilibre est un prix
légèrement inférieur. La meilleure riposte
de A à ce prix est à nouveau un prix
légèrement inférieur.
• L’équilibre de Bertrand est identique à
l’équilibre concurrentiel.
Visualisation de la situation de
Bertrand
• En abscisse les prix de A
• En ordonnées les prix de
B
• En rouge, les meilleures
ripostes de A
• En vert, les meilleures
ripostes de B
Interactions stratégiques à la
Bertrand
• Si A propose un prix de 2,
la meilleure riposte de B
est de proposer un prix
légèrement inférieur à 2.
• Mais à ce prix, la
meilleure riposte de A est
de proposer un prix encore
un peu inférieure…
• … et ce jusqu'au prix
concurrentiel.
Compléments et substituts
stratégiques
Compléments stratégiques
Substituts stratégiques
Compléments et substituts
stratégiques
Compléments stratégiques
Substituts stratégiques
Dans certaines cas – ici Bertrand – Dans d’autres cas – ici Cournot –
un changement de prix de la part un changement de quantité de la
de A conduit à une riposte allant
part de A conduit à une riposte
dans le même sens : une baisse
en sens inverse : une hausse des
des prix de A conduit à une
quantités de A conduit à une
baisse des prix de B.
baisse des quantités de B.
Compléments et substituts
stratégiques
• La distinction entre
complément et substitut
en stratégie est
semblable à cette
distinction relative aux
produits.
• Cette différence est peu
important lorsque le jeu
est simultané…
• … mais lorsque le jeu
est séquentiel, cette
notion d’effet d'un
changement marginal de
son comportement sur
les gains et, dès lors, sur
le comportement de son
adversaire est très
important.
Représentation matricielle de
Cournot et Bertrand
Supposons pour simplifier que les firmes A et
B - disons pour des raisons techniques
d'indivisibilités - ne peuvent produire chacune
que 0, 3, 4, 6 ou 7 unités.
On peut alors représenter le problème sous la
formé d’un matrice de gains, comme en théorie
des jeux.
Les prix
0
3
4
6
7
0
13
10
9
7
6
3
10
7
6
4
3
4
9
6
5
3
2
6
7
4
3
1
0
7
6
3
2
0
-
Les surplus des deux firmes
0
3
13
0
0, 0
10
0, 27
10
3
27, 0
36, 0
6
7
35, 0
5
4
18, 9
2
4, 7
1
0
-6, -7
0, 0
2
7, 4
6, 14
8, 12
12, 8
3
3
3
3
14, 6
4
9, 18
16, 16
6
0, 35
0, 36
15, 20
20, 15
7
7
6
6
7
6
0, 32
18, 18
32, 0
6
9
7
9
4
4
0
-7, -6
-
Les meilleures ripostes
0
3
13
0
0, 0
10
0, 27
10
3
27, 0
36*, 0
6
7
35, 0
5
4
18, 9*
2
4, 7
1
0
-6, -7
0, 0
2
7, 4
6*, 14
8, 12
12, 8
3
3
3
3
14, 6*
4
9*, 18
16*, 16*
6
0, 35
0, 36*
15, 20*
20*, 15
7
7
6
6
7
6
0, 32
18, 18
32, 0
6
9
7
9
4
4
0
-7, -6
-
Un jeu connu…
0
3
13
0
0, 0
10
0, 27
10
3
27, 0
36*, 0
6
7
35, 0
5
4
18, 9*
2
4, 7
1
0
-6, -7
0, 0
2
7, 4
6*, 14
8, 12
12, 8
3
3
3
3
14, 6*
4
9*, 18
16*, 16*
6
0, 35
0, 36*
15, 20*
20*, 15
7
7
6
6
7
6
0, 32
18, 18
32, 0
6
9
7
9
4
4
0
-7, -6
-
La situation de Stackelberg
• Supposons que la firme 1 décide d'abord des
quantités qu'elle va mettre sur le marché puis
que, cette quantité étant connue, la firme 2
décide ensuite de après, en connaissant la
décision – irrémédiable – de la firme 1.
• La firme 1 s'appelle le leader de Stackelberg,
la firme 2 le suiveur.
Henrick von Stackelberg
• Marktform und
Gleichgewicht, 1934
L'équilibre de Stackelberg
• La courbe des meilleures ripostes de la firme 2 à la firme 1
est identique à celle construite pour l’équilibre de Cournot.
• Mais elle se trouve être maintenant entièrement « à la
disposition » de la firme 1.
• Ainsi, la firme 1 va choisir le montant produit, en
cherchant le montant qui optimise son profit, parmi
l’ensemble des issues de jeu possibles décrit par la courbe
des meilleures ripostes de la firme 2.
L'équilibre de Stackelberg
• La courbe de demande adressée à la firme A est :
qA = 13 - qB - p
• Le surplus de A est de : qA.p - qA
Soit : qA(13 - qB - qA) - qA
• On sait par ailleurs que la courbe des meilleures ripostes de B à A
est :
qB = - 0,5.qA + 6
• Dès lors, la fonction de surplus de A peut s’écrire :
• qA(13 + 0,5.qA - 6 - qA) - qA = qA(7 - 0,5.qA) - qA = - 0,5 qA2 + 6 qA
L'équilibre de Stackelberg
• Le profit est maximum pour :
-qA + 6 = 0
• soit qA = 6
• Pour ce montant de production de 6 par la firme A, la meilleure
riposte de la firme B est de produire 3.
• La production totale est de 9 et le prix est de 4. Les profits respectifs
de 18 et 9 pour les deux firmes.
Stackelberg vs Cournot
Équilibre de Stackelberg
Production totale de 9 (6+3)
Prix de 4 €
Surplus des producteurs 27 €
(18 et 9)
Équilibre de Cournot
Production totale de 8 (4+4)
Prix de 5 €
Surplus des producteurs 32 €
(16 et 16)
Le duopole de Stackelberg engendre un équilibre
plus concurrentiel que le duopole de Cournot : le
prix baisse, les quantités augmentent. Le bien-être
s'élève… et les profits se réduisent.
Stackelberg vs Cournot
Du point de vue des
entreprises
Du point de vue de
l'équilibre du bien-être
Il est profitable de se
trouver en position de leader
de Stackelberg.
Un oligopole de Stackelberg
est préférable à un oligopole
de Cournot.
Au cas où elle ne peut être
leader, une entreprise a
intérêt a être en situation de
Cournot plutôt que de
Stackelberg.
De Cournot à Stackelberg : comment une
firme peut-elle modifier le jeu ?
Une entreprise peut-elle
Une armée qui brûle ses
passer d'une concurrence à vaisseaux fait une action
la Cournot à une
stratégique.
concurrence à la Bertrand
?
En économie, l'engagement
irréversible le plus courant
Oui, si elle effectue une
action stratégique.
consiste à faire une dépense
irrécupérable (sunk cost).
Une telle action est un
engagement.
Les dépenses irrécupérables
Un engagement est une
sont donc des actions
action irréversible.
stratégiques
De Cournot à Stackelberg : comment une
firme peut-elle modifier le jeu ?
Dans notre exemple, en partant d'une
situation à la Cournot, le premier qui produit
6 de façon irréversible - en tout cas qui fait
croire à l'autre que l'action est irréversible change le jeu en jeu de Stackelberg…
… et se retrouve leader de ce jeu.
Une telle action est stratégique, puisqu'elle
change le comportement de l'autre (ici contre
son intérêt).
Du suiveur … à l'entrant
potentiel
• En l'absence de barrières institutionnelles, on
peut considérer que le modèle de Stackelberg
décrit une situation telle que :
– Le leader est la firme installée
– Le suiveur est l'entrant potentiel.
Prix limite
• Pour la firme A, le prix de
monopole n’est pas "soutenable".
• Cela signifie que, si la firme A
produit les quantités de monopole –
égales à 6 – la meilleure riposte de
B est alors de produire 3.
• Quel montant doit produire A si elle
entend être en monopole, malgré la
menace de production de B ?
• Ce montant, défini pour
la première fois par
Sylos-Labini en 1962,
s’appelle le prix limite.
• Ce prix correspond au
montant de production de
la firme installée tel que
le meilleur profit
possible de l’entrant
potentiel (ici la meilleure
riposte) soit égal à 0.
Le prix limite dans notre exemple
Dans notre exemple, le prix limite correspond à une
production de 12 unités par la firme A. Pour ce
montant, en effet, la courbe de profit de la firme B est
de :
q (13 - 12 - q) - q = - q2
Maximum pour q = 0
En d’autres termes, pour interdire l’entrée, il faut que
la firme A produise un montant égal au montant
concurrentiel.
Le prix limite dans notre exemple
Ce résultat s’explique : l’entrée étant sans coût – absence
de coûts fixes – le moindre pouvoir de monopole, aussi petit
soit-il, crée un intérêt à l’entrée.
Dans ces conditions, il est avantageux pour l’entreprise A
d’accepter l’entrée de l’entreprise B.
Notons néanmoins que, dès lors, il est nécessaire pour la
firme A d'avoir une production de leader de Stackelberg
crédible.
En effet, le montant de production de 6 n’est pas la
meilleure riposte de A à une production de 3 !
Le prix limite dans notre exemple
Pour une production de
3, la meilleure riposte
est de 4,5.
Seule une production de
12 conduit à une absence
de production de B.
Barrière à l’entrée
L’équilibre de von Stackelberg
avec coûts fixes et irrécupérables
Barrière à l’entrée et équilibre de von
Stackelberg
avec un coût fixe irrécupérable
• On considère maintenant que la production nécessite un coût
fixe irrécupérable.
• La courbe de demande du secteur est toujours : q = 13 – p
• La courbe des coûts d'une entreprise quelconque du secteur
est :
c = q + 6,25
• soit un coût fixe considéré comme irrécupérable de 6,25 et un
coût marginal constant et égal à 1.
Concurrence
• Le prix concurrentiel est de 1.
• A ce prix là, les entreprises ne produisent pas.
• Ainsi, en univers concurrentiel, la présence
d’un coût fixe conduit à une absence de
production.
Monopole non contestable
(barrières institutionnelles)
• Si le monopole produit q
unités, son revenu sera de :
q.p ; soit : q (13 - q)
• Le profit du monopole sera
alors égal au revenu moins
les coûts, soit :
[ q (13 - q) ] - [ q + 6,25 ]
• soit : - q2 + 12q - 6,25
Le maximum est pour :
12 – 2q = 0 ; soit q = 6
Le monopole maximise son
profit pour q = 6 unités. Le
prix unitaire est alors de 7 €.
Pour cette quantité et ce prix,
le profit est de :
12 . 6 - 62 - 6,25 = 29,75
Monopole avec … et sans coûts
fixes
• Le prix et les quantités de monopole sont les
mêmes avec ou sans coût fixe.
• L’optimisation du monopole – l’égalisation du
revenu marginal et du coût marginal – est
indépendante des coûts fixes.
Menace d'entrée… quand la firme installée
cherche à s'en accommoder
• Supposons qu’une entreprise B peut entrer
dans le secteur dans les mêmes conditions que
A, c'est-à-dire que ses coûts fixes et variables
soient identiques.
• Cette entreprise – qu’on suppose rationnelle –
ne va entrer que si elle pense réaliser un profit
positif.
S'accommoder de l'entrée
• Supposons que A produise la quantité de monopole, soit 6.
• Dans ce cas, pour B, le prix sera de : p = 13 - 6 - qB
• Le profit de B sera donc de : [ (13 - 6 - qB) qB ] - [qB + 6,25 ]
• Cette équation est maximale pour qB = 3.
• L'offre totale sur le marché est alors de 9, le prix unitaire
de 4 et le profit net de B de 2,75.
S'accommoder de l'entrée
• Dans cette configuration, si A maintient sa production de 6, le
profit de A est de 11,75 (baisse des prix engendrée par
l'entrée de B).
• C’est l’équilibre de Stackelberg. Il n’est pas différent de
l’équilibre précédant, sans coûts fixes.
• Ici encore, seuls les profits diffèrent.
Choisir entre lutter et
s'accommoder
• Supposons maintenant que A produise 7
unités et que l'entrant continue de croire que
son comportement ne changera rien au
comportement de A. Dans ce cas, l'entrant
aura un profit de :
[ (13 - qA - qB) qB ] - [qB + 6,25 ]
• Soit
[ (13 - 7 - qB) qB ] - [qB + 6,25 ]
Choisir entre lutter et
s'accommoder
• L'équation est maximale pour une production qB
de 2,5. A ce montant de production, le profit de
la firme B est égal à zéro.
• L'entrant choisira dans ce cas de ne pas entrer.
Choisir entre lutter et
s'accommoder
• Du point de vue de la firme installée, le prix
limite correspond au montant de production qA
tel que, à ce montant, le maximum de
l’équation de profit de B, est nul :
[ (13 - qA – qB) qB ] - [qB + 6,25 ]
Choisir entre lutter et
s'accommoder
• Ainsi, quand le monopoliste A produit 7 et non
pas 6 (avec un profit de 28,75 et non de 29,75)
le monopole devient “soutenable” puisque, à ce
niveau de production, l’entrant potentiel B
renonce.
(… l'entrant renonce puisque son profit est au
maximum nul, pour une production de 2,5).
Lutter ou s'accommoder :
conclusion
  En présence de coûts irrécupérables, il existe des
barrières à l’entrée potentielles.
  Selon l’importance des coûts irrécupérables, et en
fonction de la configuration de concurrence, la firme
installée peut avoir intérêt :
- à s'accommoder de l'entrée en jouant leader de
Stackelberg
- à empêcher l’entrée en jouant le prix limite.
Lutter ou s'accommoder :
conclusion
• Dans l’exemple que nous venons de prendre,
l’entreprise A a intérêt à interdire l’entrée.
• Dans la réalité, l’entreprise installée peut avoir intérêt
à accroître les coûts fixes irrécupérables de façon à
limiter l’entrée.
• En termes plus généraux, accroître les dépenses
irrécupérables accroît les barrières et, dès lors,
procure un avantage concurrentiel.
Matrice de gains en présence
de coûts fixes
0
0
2,5
3
4
6
2,5
13
0/0
10,5
17,5 / 0
10
21,75 / 0
9
25,75 / 0
7
29,75 / 0
28,75 / 0
4
10,5
10
0 / 17,5
0 / 21,75
8
7,5
10 / 10
10 / 13,25
7,5
7
13,25 / 10
11,75 / 11,75
6,5
6
15,75 / 7,5
13,75 / 8,75
4,5
4
14,75 / 2,5
11,75 / 2,75
6
7
3
3,5
7,75 / 0
9
7
7
0 / 25,75
0 / 29,75
6,5
7,5 / 15,75
6
8,75 / 13,75
5
9,75 / 9,75
3
5,75 / 1,75
4,5
2,5 / 14,75
4
2,75 / 11,75
3
1,75 / 5,75
1
-6,25 / -6,25
2
0
3
7,75 / -0,25
6
0,75 / -2,25
-
6
0 / 28,75
3,5
0 / 7,75
3
-0,25 / 7,75
2
-2,25 / 0,75
0
-
Prix limite :
interdire l'entrée
0
0
2,5
3
4
6
2,5
13
0/0
10,5
17,5 / 0
10
21,75 / 0
9
25,75 / 0
7
29,75* / 0
28,75 / 0*
4
6
7
10,5
10
9
7
0 / 17,5
0 / 21,75
0 / 25,75
0 / 29,75*
8
7,5
6,5
4,5
10 / 10
10 / 13,25
7,5 / 15,75*
2,5 / 14,75
7,5
7
6
4
13,25 / 10
11,75 / 11,75 8,75 / 13,75* 2,75* / 11,75
6,5
6
5
3
15,75* / 7,5
13,75* / 8,75 9,75* / 9,75*
1,75 / 5,75
4,5
4
3
1
14,75 / 2,5
5,75 / 1,75
11,75 / 2,75*
-6,25 / -6,25
6
7
3
3,5
7,75 / 0*
2
3
7,75 / -0,25
0,75 / -2,25
6
0* / 28,75
3,5
0* / 7,75
3
-0,25 / 7,75
2
-2,25 / 0,75
0
-
0
-
-
Les équilibres
0
0
0, 0
3
27, 0
4
32, 0
6
7
3
13
10
9
7
36*, 0
Monopole de A
(insoutenable)
35, 0
6
0, 27
18, 18
Cartel
égalitaire
20*, 15
4
10
7
6
4
18, 9*
Stackelberg
(A leader)
3
14, 6*
0, 32
15, 20*
16*, 16*
Cournot
12, 8
7, 4
6
7
9
7
0, 36*
Monopole de B
(insoutenable)
0, 35
6
4
9*, 18
Stackelberg
(B leader)
3
8, 12
6*, 14
4, 7
2
1
0, 0
Concurrence
Bertrand
-6, -7
0
5
3
2
-7, -6
0
-
6
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