Les interventions de crise

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Les équipes mobiles
en psychiatrie
Perspectives internationales
Marianne Ramonet
PH, EPSM Lille Métropole
DIU Santé mentale communautaire
23 Mars 2015 - Lille
INTRODUCTION

Désinstitutionalisation
Mouvement de fermeture des hôpitaux
psychiatriques
 Seconde moitié du 20è siècle


Constat
Fermetures massives de lits d’hospitalisation
 Invention de programmes de soins ambulatoires


Problématique

Quel bénéfice pour les usagers?
PLAN




Historique

De l'asile à la communauté

Nouveaux problèmes
Classification des EM et principes d'intervention
Les équipes d'accompagnement

Du case management à l'ACT

Points clés de l'ACT

Niveau de preuve et indications

Diffusion du modèle
Les interventions de crise

Principes

Niveau de preuve

Diffusion du modèle

Discussion : quels bénéfices pour les usagers ?

Conclusion
HISTORIQUE
DE L’ASILE À LA SANTÉ MENTALE
COMMUNAUTAIRE
1960-1980:
Mouvements de
désinstitutionnalisation
19ème
siècle:
Construction des asiles
1900-1960:
Critique des institutions
asilaires
• Hygiène mentale
• Psychothérapie institutionnelle
• Sociologue et philosophes
• Antipsychiatrie
• Développement des antipsychotiques
HISTORIQUE(2)

De nouveaux problèmes:







Anciens/Nouveaux malades chroniques
Syndrome de la porte tournante
Paupérisation et marginalisation
Perdus de vue
Trans-institutionnalisation
Manque de soutien aux aidants
Nécessité d’inventer des soins dans la cité
CLASSIFICATION DES EM
ET PRINCIPES
D'INTERVENTION
Equipes mobiles
Accessibilité des soins, coordination, réseau:
Evaluation et
orientation
Population cible
+/-
Suivi à domicile:
Suivi intensif
Travailler la « non-demande »
Public cible:
Précarité,
Adolescence…
Interventions
de crise
(court terme)
Suivi non
intensif
Favoriser le soins communautaire,
Éviter les hospitalisations
ACT
(long terme)
CM
VAD de
secteur
-- Objectifs poursuivis
-- Type d’intervention
Légende: ACT: Assertive Community Treatment, CM: Case Management, VAD: Visite à domicile
Classification des équipes mobiles de psychiatrie
PRINCIPES D'INTERVENTION

Travail en équipe pluridisciplinaire

Soins intensifs dans la communauté

Orientation rétablissement et pair aidance

Modèles internationaux de soins intensifs
communautaires:


Assertive community Treatment
Interventions de crise à domicile
ASSERTIVE COMMUNITY
TREATMENT
Modèle et niveau de preuve
MODÈLE : du CM à l'ACT

Case Management (CM)
Gestion de cas
 Coordination médico-social
 Plusieurs modèles: intensité graduée


Assertive Community Treatment (ACT)
Stein et Test, Madison, Winsconsin, USA, 1980
 Soutien communautaire intensif
 Troubles psychiatriques sévères

Stein et Test, 1980 ; Mueser et al. 1998 ; Rosen et al. 2007
MODÈLE (2)

Premiers résultats:







 des hospitalisations
 des réadmissions (revloving door)
 du retour à l’emploi
 de la satisfaction
 des symptômes
Les effets s’arrêtent à l’arrêt du programme
Dissémination du modèle
Stein et Test, 1980 ; Thornicroft et al., 1998 ; Burns et al. 1999 ; Killaspy 2006,
MODÈLE (3)

Points clé:
Teague et Bond 1998 ; UK Department of health 2001
EFFICACITÉ ET NIVEAU DE PREUVE
5 revues, 14 articles
Pas de modification de la morbi-mortalité
 Pas d’effet sur le fonctionnement social
 Pas de preuve sur l’effet clinique
 Pas toujours de  des admissions (Vs Case Management)


Mais:
 du nombre de perdus de vue
  de la satisfaction et de l’engagement +++
  du maintien dans le logement

Mueser et al.1998 ; Burns et al. 1999; Catty et al. 2002; Burns et al. 2007 ; Dieterish et al. 2010;
EFFICACITÉ ET NIVEAU DE PREUVE
(2)

Variabilité des résultats

 fidélité du dispositif   hospitalisations

Composantes des dispositifs:
Visites à domicile régulières
 Équipe médico sociale

 Durée de séjour
hospitalier
Burns et al. 2001 ; Wright et al. 2004 ; McGrew et al. 1994 ; Teague et al., 1998 ; Catty et al. 2002 ; Dieterish et al. 2010 ; Carpenter et al.
2011 ; Mueser et al. 1998.
CONCLUSION: des indications spécifiques


Troubles psychiatriques sévères
Hospitalisations fréquentes






 du nombre d’hospitalisations avant programme 
hospitalisations
Difficultés d’engagement dans les soins
Précarité (ex: un chez soi d’abord)
Comorbidités addictologiques : double diagnostic
Indications rares
Usagers confrontant le secteur à ses limites
Burns et al. 2007; Dieterish et al. 2010; Killaspy et al. 2009; Rosen et al. 2007; Mueser 1998
DIFFUSION DU MODELE

Programmes « Housing First »

ACT : USA, Canada, Japon, Australie, Norvège...

UK : Assertive Outreach teams

Pays Bas : nouveau modèle : FACT

European Association on Assertive Outreach (3è
congrès Oslo 2015)
INTERVENTIONS DE CRISE
À DOMICILE
Modèle et niveau de preuve
INTERVENTIONS DE CRISE À
DOMICILE

La crise
Changement
Système

Types de crises
Psychosociale
 Psychotraumatique
 Psychopathologique
Crise

Capacités
d’adaptation
Homéostasie
(équilibre)
De Clercq, 1997 ; Séguin et al. 2012.
Vulnérabilité
Trouble psychiatrique
sévère
Symptômes
INTERVENTIONS DE CRISE À DOMICILE
(2)
Equipe de crise à domicile:
•Pluridisciplinaire
•Réactive
•Disponible (24h/24, 7j/7)
•Durée limitée (6 semaines)
Exacerbation aigue
Trouble psychiatrique sévère
Indication d’hospitalisation
(en l’absence de l’équipe de crise)
Johnson 2004 ; Sjølie et al. 2010 ; D. of Health 2001
•Traiter dans la communauté
•Minimiser les conséquences de la crise
•Eviter ou raccourcir une hospitalisation
•Soutenir l’entourage
•Améliorer la satisfaction
+/- Hospitalisation
initiale
Soins classiques
EFFICACITÉ ET NIVEAU DE PREUVE
Les interventions de crise:
3 revues, 5 articles

Effet sur les hospitalisations



Facteurs de variation



 des hospitalisations (de 10 à 50%)
 des réadmissions
Liées aux pratiques (lieu d’évaluation, libre choix de l’usager)
Liés aux patients (absence de consentement, risque suicidaire,
agressivité, environnement)
Effets cliniques



Peu de données
 du taux de suicide
 de la satisfaction
Johnson et al. 2005 ; Johnson 2004 ; Joy et al. 2006; Cotton et al. 2007 ; Robin et al. 2008; Sjølie et al. 2010 ; Jacobs et Barrenho
2011 ; While et al. 2012
DIFFUSION DU MODELE

Pays Anglosaxons, Europe du Nord.

France (!) :
ERIC (Plaisir)
 ULICE (Marseille)
 SIIC (Lille)

DISCUSSION
UNE EVALUATION COMPLEXE


Difficile d’établir la preuve d’un bénéfice lié à la durée
d’hospitalisation
Variation plurifactorielle:






Facteurs individuels: patient, pathologie, environnement
Facteurs liés aux traitements
Facteurs liés au système de soins
Taux de réadmission (rechute) → lié à des facteurs
individuels
Durée d’hospitalisation → lié au système de santé
On ne peut raccourcir la durée d’hospitalisation que si l’on
propose des soins ambulatoires soutenus.
Capdevielle et al. 2009
PLACE DE L’HOSPITALISATION

L’hospitalisation en psychiatrie reste nécessaire.

Quelles indications?
Risque auto ou hétéro-agressif
 Comorbidités
 Absence de consentement
 Facteurs environnementaux

Stein et Test 1980
AU DELA DU NIVEAU DE PREUVE

Enjeu éthique
Réflexion individuelle centrée sur la personne
→ ORIENTATION RÉTABLISSEMENT


Articulation des différents modèles dans un
système de soins gradués
CONCLUSION
CONCLUSION




La désinstitutionalisation a permis d’inventer des
modèles de soins communautaires
Leur impact clinique est difficile à mettre en évidence
L’évaluation des soins dans la communauté ne se
mesure-t-elle pas au-delà des critères médicaux
objectivables (rétablissement, citoyenneté)?
Il n’est pas « normal » de vivre à l’hôpital
MERCI DE VOTRE
ATTENTION.
[email protected]
ref : M. Ramonet, J.-L. Roelandt/Annales MédicoPsychologiques 171 (2013) 524–530
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