Transplantation hépatique

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Transplantation d'organes
La transplantation est une opération par laquelle
un organe malade est remplacé par un organe
sain prélevé chez une personne décédée.
La personne transplantée est appelée receveur,
celle qui est décédée est le donneur.
Résultat des transplantations
Les médicaments immunosuppresseurs dont
disposent les transplanteurs aujourd’hui, ont
amélioré très sensiblement les résultats des
transplantations. A un an de greffe, plus de 90%
des greffons sont fonctionnels et à 5 ans de
greffe, le taux de réussite est proche de 70%.
types de greffes
peuvent être classés suivant l'origine du greffon :
Isogreffe : le greffon appartient au vrai jumeau du
receveur, cas par essence rarissime.
 Allogreffe : le donneur et le receveur appartiennent à la
même espèce. C'est le cas le plus fréquent.
 Xénogreffe : le donneur est d'une espèce différente mais
proche génétiquement du receveur. Les xénogreffes sont
pour l'instant essentiellement expérimentales.
 Autogreffe : le greffon appartient au receveur. Il s'agit
essentiellement de tissus ou de cellules
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Historique
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Dès le 3ème siècle, on peut trouver des fresques représentant les
premières scènes de greffes, mais principalement de membres tels
que des jambes, ou des bras.
C’est vers 1906 que les premières greffes d’organes ont lieu; mais
elles se soldent toutes par des échecs entraînant la mort du
« cobaye humain ». Mathieu Jaboulay, Français, fait les toutes
premières greffes de reins de porcs ou de chèvres, qui échouent:
les patientes atteintes d’insuffisances rénales meurent en quelques
jours[réf. nécessaire]. Ces échecs permettent de découvrir un des
principaux obstacles de la greffe : le rejet.
L'origine de ce dernier a été attribuée à un problème
immunologique dès les années 1950. Les premières tentatives pour
pallier ce problème consistaient à réaliser une irradiation de
l'organisme receveur, conduisant à la destruction quasi totale des
cellules immuno-compétentes et permettant une acceptation
prolongée du greffon. Différents médicaments anti-rejets furent
testés par la suite, dont les corticoïdes, la mercaptopurine en
19597, puis l'azathioprine en 19618, permettant d'effectuer des
transplantations chez l'homme sans recours à l'irradiation9.
Transplantati
on légendaire
de la jambe
d'un maure
sur Justinien
par Saints
Côme et
Damien.
Ditzingen,
XVIe siècle
Historique
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Le 7 décembre 1905 a eu lieu la première greffe de cornée
avec succès, par le docteur Eduard Zirm (1863-1944). Le
donneur était un jeune garçon de 11 ans devant subir une
énucléation d'un œil blessé mais à la cornée intacte. D'autres
tentatives ont été décrites précédemment mais aboutissant à
des échecs.
La première transplantation rénale à partir d'un donneur
vivant a eu lieu en 1952 sur le jeune Marius Renard par l'équipe
de Louis Michon à l'Hôpital Necker à Paris, les suites
néphrologiques étant assurées par Jean Hamburger. Le jeune
homme mourut 21 jours plus tard.
La première transplantation de foie a eu lieu en 1957 par le
docteur Martinez
La première transplantation de moelle a été faite en 1957
par Edward Donnall Thomas.
La première transplantation cardiaque a eu lieu en 1967
par le professeur Christiaan Barnard en Afrique du Sud. La
survie n'a été alors que de 18 jours. En France, on peut citer le
cas d'Emmanuel Vitria qui vécut avec une telle transplantation
de 1968 à 1987.
Historique
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La première greffe de moelle osseuse a eu lieu en 1968.
1979 : première greffe de trachée. En 2005, première greffe à l'aide
d'un segment d'aorte. En 2008, une nouvelle greffe de trachée est
effectuée en Espagne, le greffon étant la trachée d'un donneur préparé
de telle sorte qu'il ne soit plus nécessaire d'avoir un traitement
immunosuppresseur13.
La première transplantation du poumon a eu lieu en Belgique en 1968.
La première greffe de larynx réussie a eu lieu en 1998 par le Marshall
Strome (Cleveland, Ohio) sur le patient Timothy Heidler qui a ainsi
recouvré l'usage de la parole. Il s'agit de la première greffe d'organe
non essentielle à la survie.
La première double transplantation de mains (avec avant-bras) a eu
lieu en janvier 2000 (Pr. Dubernard).
En 2003 eu lieu la première transplantation de langue (anatomie) à
Vienne.
La première transplantation partielle de visage a eu lieu au CHU
d’Amiens par les équipes de Bernard Devauchelle et Jean-Michel
Dubernard en novembre 2005 sur Isabelle Dinoire.
En 2006, la première transplantation de pénis est effectuée à l'hôpital
de Guangzhou (Chine) par l'équipe du docteur Weilie Hu. En dépit de
l'absence de signes de rejet, le patient a demandé l'ablation du greffon
après 14 jours.
Historique
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En 2008, le 1er août, la première transplantation
de deux bras entiers a été réalisée en Allemagne à
la clinique universitaire de Munich, par une
équipe de 40 personnes sous la direction des
professeurs Christoph Hijhnke et Edgar Biemer.
En 2009, le 4 et 5 avril, une greffe simultanée du
visage et des mains sur un homme brûlé lors d'un
accident est réalisée à l'hôpital Henri Mondor de
Créteil. Les greffes sont dirigées par le professeur
Laurent Lantiéri et le docteur Jean-Paul
Méningaud pour la greffe du visage, et par le
docteur Christian Dumontier pour la greffe des
mains.
Le rapport d’activité 2008 de l’Agence de la Biomédecine permet de prendre la mesure
de la situation de pénurie d’organes en France.
En 2008, 13 698 patients ont été en attente d’une greffe d’organes. Parmi eux, 10 180
attendaient un rein. 4 620 d’entre eux ont pu être greffés à partir de 1 610 personnes
décédées et 232 donneurs vivants, soit 33.7 % des patients. En ce qui concerne le rein,
2 937 greffes ont été réalisées, ce sont donc seulement 28.8% des patients en attente
qui ont pu être transplantés. Les greffes de reins provenant de donneurs vivants ne
représentait que 7.5% du total (222 patients).
Plus de 200 malades décèdent, chaque année, faute de greffon. Il convient de souligner
que ces décès recensés ne reflètent pas totalement la réalité. En effet, les patients dont
l’état de santé se dégrade en raison d’une trop longue attente sont en général désinscrits
de la liste lorsque leurs médecins estiment qu’ils ne sont plus en état de recevoir une
greffe. Les morts liés à la pénurie sont donc vraisemblablement sensiblement plus
nombreux.
Par ailleurs, alors que 35 000 malades sont dialysés en France, moins d’un tiers d’entre
eux sont inscrits chaque année sur liste d’attente de greffe, alors même que l’on sait que
les contre-indications à la transplantation rénale sont devenues marginales, y compris
pour les patients les plus âgés . Il existe donc des difficultés profondes d’accès à la liste
d’attente (par exemple, 50% des patients de moins de 60 ans ne sont toujours pas
inscrits sur la liste d’attente 18 mois après le démarrage de la dialyse ), qui se traduisent
par une sous estimation vraisemblablement très importantes des besoins de la
population en termes de transplantation rénale.
La source de don d’organes que représente la mort encéphalique est très limitée. Ainsi, il
a été récemment montré que le nombre maximal de donneurs potentiels de ce type était
environ de 4 000 chaque année, alors qu’il en faudrait 11 000 pour répondre aux
besoins ! 3 181 donneurs potentiels en EME (état de mort encéphalique) ont été recensés
en France en 2008. On constate donc que l’on est désormais très proche du niveau
optimal. Cela implique que si l’amélioration du recensement et la diminution du taux de
refus des proches doivent demeurer des priorités, elles ne seront quoi qu’il en soit pas
suffisantes pour répondre de manière satisfaisante aux besoins des patients en attente
de greffe. Le recours à d’autres sources de prélèvement (donneurs décédés suite à un
arrêt cardiaque, donneurs vivants) apparaît désormais comme un impératif.
Organes transplantés
Les transplantations les plus fréquentes sont les
transplantations du rein.
 On pratique également des transplantations du
foie, du cœur, du poumon, du bloc cœur/poumon,
du pancréas et plus rarement de l'intestin. On sait
également greffer des tissus : cornée, os, valves
cardiaques ou vaisseaux sanguins, de la moelle
osseuse.
 Il existe également des techniques expérimentales
de transplantations de tissus composites (main,
partie du visage).
 Certaines transplantations permettent de sauver
une vie, d'autres d'éviter de lourds traitements (la
transplantation du rein permet par exemple d'éviter
la dialyse).

Chiffres
En 2007, en France, selon l'agence de biomédecine :
 13 074 patients ont eu besoin d'une greffe
 4 664 greffes ont été réalisées
 231 personnes sont décédées faute de greffons
 Presque 4 000 greffes de cornées ont été réalisées
Donneurs : sur 3 144 personnes en état de mort encéphalique, 1 562
ont été prélevés
Organes greffés en 2007 sur 4 664 personnes, selon l'agence de
biomédecine en France
 Cœur : 366 soit 5,7 %
 Cœur-poumons : 20 soit 0,43 %
 Poumons : 202 soit 4,33 %
 Foie : 1 060 soit 22,72 %
 Rein : 2 911 soit 62,4 %
 Pancréas : 99 soit 2,12 %
 Intestin : 6 soit 0,13 %
Le rein est donc la première opération de greffe réalisée en France
avec 2 911 patients greffés en 2007, soit 62,4 % des greffes. La
greffe d'intestin reste anecdotique avec six interventions réalisées
en 2007.
compatibilité immunologique et le
traitement immunosuppresseur
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

Il doit exister une certaine compatibilité immunologique entre le receveur et
l'organe transplanté afin de diminuer le risque de rejet (réaction du système
immunitaire du receveur contre l'organe transplanté ou greffé pouvant
conduire à la destruction de ce dernier). Au minimum, une compatibilité au
niveau du groupe sanguin est requise. La meilleure adéquation possible,
quant au groupe HLA, reste souhaitable, même si elle est moins impérative..
La transfusion sanguine n'est pas considérée comme une greffe car elle ne
pose pas les mêmes problèmes : le sang du donneur n'exige qu'une
compatibilité de groupe sanguin et aucun traitement immunosuppresseur
n'est requis, les éléments sanguins transfusés n'étant là que pour permettre
au patient de passer un cap et étant progressivement remplacés par ceux de
ce dernier.
Une fois greffé, l'organisme des receveurs considère le nouvel organe
comme un objet étranger. Le malade doit donc suivre un traitement
immunosuppresseur à vie pour éviter le rejet du greffon (sauf pour les
valves cardiaques, qui sont traitées avant la transplantation pour ne pas
susciter de rejet, et la cornée).
Prélèvement d'organe
À partir d'un donneur en état de mort encéphalique
 C'est un état très différent du coma, puisque le cerveau est
définitivement détruit.
 La mort encéphalique, définie comme la "destruction du tronc
cérébral associée à celle des hémisphères du cerveau", est un
état très rare (environ 3000 identifiés en France sur environ
500.000 décès).
 Son diagnostic doit être effectué par deux médecins non
impliqués dans une quelconque activité de transplantation. La
mort encéphalique est déclarée après examen clinique
constatant :
 l'absence de conscience
 l'absence de réflexes du tronc cérébral
 l'absence de ventilation spontanée
 La destruction totale et définitive du cerveau, confirmée par
deux encéphalogrammes ou une artériographie cérébrale.
Prélèvement d'organe
À partir d'un donneur vivant
 Une personne en bonne santé a la possibilité de donner un organe de son
vivant. C’est le cas par exemple du rein, d’une partie du foie ou très
rarement du poumon. On peut en effet vivre en bonne santé avec un seul
rein, une partie du foie (car c’est un organe qui se régénère rapidement) ou
une partie des poumons.
 Ce don n’est possible que si le donneur est majeur et très proche du
receveur. La loi de bioéthique fixe la liste des personnes qui peuvent donner
un organe de leur vivant. Cette liste est constituée par la famille proche
(père, mère, conjoint, frères et sœurs, enfants, grands-parents, oncles,
tantes, cousins germains, conjoint du père ou de la mère), ainsi que toute
personne ayant vécu pendant au moins deux ans avec le receveur.
 Les transplantations issues de donneur vivant les plus fréquentes concernent
le rein, le risque pour le donneur étant extrêmement faible. Elles présentent
en outre plusieurs avantages pour le receveur : elles fonctionnent en
général mieux et plus longtemps que les greffes de rein à partir de donneur
décédé. En outre, elles permettent de raccourcir ou de supprimer la période
difficile d’attente en dialyse, ce qui comporte des avantages considérables
sur les plans familiaux, personnels et professionnels. Pour le foie et le
poumon, les risques pour le donneur sont beaucoup plus importants.
 Il n'y pas d'âge limite pour être donneur
Prélèvement d'organe
Sur patient après arrêt cardiaque définitif
 Sous certaines conditions bien précises (contraintes temporelles notamment)
les organes (rein, foie, poumon) de personnes en arrêt cardiaque et
respiratoire définitif peuvent être prélevés. On sait aujourd’hui que les
résultats des greffes de ces organes sont aussi bons que ceux provenant de
donneurs en mort encéphalique. Des programmes de ce type ont démarré
en France fin 2006. On estime qu'ils pourraient conduire à augmenter
d'environ 30% le nombre de greffons disponibles.
 Selon le protocole français, anglais et espagnol , le diagnostic d’arrêt
circulatoire persistant est évoqué devant la constatation de l’absence d’une
reprise d’activité cardiaque au bout de 30 minutes de réanimation
médicalisée bien conduite, réalisée sur les lieux de l’intervention. Devant cet
échec de la réanimation médicale, le transfert du patient est alors envisagé
vers un centre hospitalier et les manœuvres thérapeutiques (ventilation
mécanique, massage cardiaque continu) sont poursuivies. Le constat de
décès, comportant la constatation d’un arrêt cardiaque irréversible pendant
5 minutes après l’arrêt des manœuvres de réanimation, est effectué en
milieu intrahospitalier et l'éventualité d'un prélèvement peut être envisagée.
Le prélèvement est alors effectué idéalement le plus tôt possible (le temps
entre la constatation du décès et la mise en conditionnement du greffon
pour le transport ne devant pas excéder la demi-heure pour le foie, dans
l'heure pour les reins).
 Le donneur peut être également décédé depuis quelques heures (don de
cornée).
Prélèvement d'organe
La vente d'organes
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La vente d'organes est strictement interdite en France, elle est
considérée comme un délit et est punie par la loi : tout
contrevenant risque sept ans de prison et 100 000 € d'amende.
Le don et la greffe d'organes sont en France l'activité médicale
la plus réglementée, dont l'organisation est encadrée par
l'Agence de la biomédecine.
Sur le plan international, bien que posant un problème
d'éthique et de sécurité sanitaire, c'est une pratique qui se
développe : près de 5 % des transplantations seraient faites sur
cette base (achat d'un organe d'un « donneur »,
essentiellement issu d'un pays pauvre). Près de 10 % des
transplantations de rein au niveau mondial se feraient
également par ce biais.
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Le prélèvement est effectué par une équipe médico-chirurgicale spécialisée d'un hôpital ayant
obtenu l'agrément.
Le prélèvement est obligatoirement pratiqué dans un hôpital habilité par le ministère de la
santé et le préfet du département.
Si le sujet en état de mort encéphalique se trouve dans un hôpital non habilité, le transfert vers
un hôpital préleveur est indispensable. Le transfert est obligatoirement médicalisé (ex. Samu).
Une fois le(s) prélèvement(s) effectué(s), le corps est ramené dans son hôpital d'origine, sans
frais supplémentaire pour la famille du donneur.
On prélève chez le même donneur un ou plusieurs organes selon leur état et les besoins
En France, tous les organes prélevés sont conservés par le froid dans des liquides de
conservation.
Le transport est effectué au plus vite (véhicule automobile, T.G.V., avion, hélicoptère...). La
durée de conservation, variable selon les organes, n'excède pas quelques heures.
Le donneur en état de mort encéphalique est pris en charge par la Sécurité Sociale. Seuls sont
dus les soins reçus pendant l'hospitalisation du donneur avant son décès.
Le transport d'un hôpital non préleveur à un hôpital préleveur est pris en charge par
l'organisme de couverture sociale du receveur ; il en est de même de l'hospitalisation en
réanimation et des examens pratiqués.
Les frais des prélèvements sont facturés aux hôpitaux qui ont transplanté.
Pour la famille du donneur, le prélèvement n'entraîne aucun frais lié à cette intervention. Par
contre, le corps une fois rendu à la famille, celle-ci supportera les frais d'obsèques identiques,
qu'il y ait eu prélèvement ou non.
C'est l'Agence de la biomédecine qui dispose des critères, attribue les greffons et à ce titre gère
la liste nationale des patients en attente de greffe.
Le mode de sélection dépend, selon l'organe, des règles de priorité fondées sur des critères
exclusivement médicaux, géographiques, et du temps de conservation du greffon qui est
différent suivant l'organe concerné.
C'est possible mais on est alors limité par la résistance naturelle du corps humain aux
interventions répétées. L'organisme a déjà fabriqué des anticorps dirigés vers l'organe greffé
considéré comme étranger ( on dit du malade qu'il est "hyperimmunisé").
La greffe est effectuée dans le service spécialisé d'un hôpital habilité aux transplantations, par
une équipe rompue à ce type d'interventions. Les greffes d'organes ne peuvent se dérouler que
dans le secteur public. Les greffes de tissus sont possibles dans le secteur privé ou public.
Transplantation cardiaque
Schéma d'un cœur
transplanté
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La greffe cardiaque, ou transplantation
cardiaque, est une intervention chirurgicale
consistant à remplacer un cœur malade par un cœur
sain, prélevé sur un donneur.
Historique
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La première transplantation cardiaque a été faite par Christiaan Barnard,
cardiochirurgien, au Cap en Afrique du Sud le 3 décembre 1967. Il est suivi
par Norman Shumway aux États-Unis quelques mois plus tard.
En France, les pionniers en sont les professeurs Christian Cabrol, Gérard
Guiraudon et Maurice Mercadier à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 27
avril 1968. Le patient, Clovis Roblain, 66 ans, n'a survécu que 53 heures à
la transplantation effectuée selon la méthode Barnard pour les sutures et
une méthode inédite du Pr Cabrol pour la préservation du cœur prélevé
chez le donneur par perfusion des artères coronaires.
Les premiers greffés, à de rares exceptions près, ne survivaient pas plus de
quelques semaines à l'intervention, essentiellement en raison du problème
des rejets : réaction de l'hôte contre le greffon considéré comme un corps
étranger.
Les années 1970 voient deux progrès importants : la préservation des
cœurs des donneurs grâce au froid, permettant d'effectuer le prélèvement
à distance du lieu de la transplantation, et la biopsie endomyocardique
permettant le diagnostic précoce du rejet : une sonde est introduite sous
contrôle radiologique et sous anesthésie locale dans une grosse veine et
poussée jusque dans le ventricule droit, permettant d'en prélever un petit
morceau qui est examiné au microscope.
Les années 1980 voient apparaître les premières transplantations cœurpoumon ainsi que les premiers cœurs artificiels, posés le plus souvent en
attente d'un cœur compatible. La ciclosporine, puissant immunosuppresseur, apparaît durant la même époque, permettant d'améliorer
significativement la durée de vie des transplantés
Indication
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La transplantation cardiaque est proposée aux patients porteurs d'une insuffisance cardiaque
grave et irréversible, pour laquelle l'espérance de vie est limitée. Un bilan médical et
psychologique complet est effectué afin de savoir s'il existe d'autres maladies pouvant rendre
difficile la surveillance ou la prescription de certains médicaments. Après discussion du dossier, le
patient est alors "mis sur liste de transplantation" : il est alors susceptible d'être appelé à
n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et devra se rendre dans le plus bref délai dans le
centre de transplantation.
La transplantation cardiaque reste essentiellement limitée par la faible disponibilité des greffons
don d'organe. Le nombre de transplantés (3500 /an dans le monde) stagne alors que les besoins
augmentent.
Technique
La quasi intégralité du cœur du receveur est ôtée après mise en place d'une circulation de
suppléance (circulation extra-corporelle) : seul le toit de l'oreillette gauche est conservé, avec ses
4 veines pulmonaires. Le cœur du donneur est ensuite mis en place et suturé aux autres gros
vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves supérieure et inférieure), ainsi qu'au toit de
l'oreillette gauche.
Evolution
La probabilité de survie atteint presque 90% à un an avec une durée de vie excédant fréquemment
une dizaine d'années.
Les complications principales sont les mêmes que pour toutes transplantations :

complications infectieuses secondaires à la chirurgie mais également à l'immuno-dépression
induite par le traitement.

rejet du greffon par le système immunitaire du receveur, traité par une augmentation du
traitement immuno-suppresseur. Ce rejet est diagnostiqué essentiellement par une biopsie
endomyocardique (prélèvement d'un petit échantillon du ventricule droit à l'aide d'une sonde
positionnée sous contrôle radiographique). Une méthode alternative est la détection de certains
gènes dans les cellules mononucléaires sanguines dont la présence ou l'absence est fortement
corrélé avec la survenue d'un rejet. Cette dernière méthode semble aussi fiable que la biopsie
endomyocardique et pourrait remplacer cette dernière. Le rejet est plus fréquent dans les
premiers mois après la transplantation.

La survenue d'un cancer, secondaire à cette immunosuppression, est également possible et
constitue la deuxième cause de décès chez les greffés dont la transplantation remonte à plus de 5
ans.

A moyen terme, apparaît un athérome du greffon : les artères coronaires (appartenant au cœur du
donneur) se rétrécissent et se bouchent), entraînant des infarctus du myocarde et une
L'assistance ventriculaire
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Lorsque l'état du patient, demandeur de transplantation
cardiaque, se dégrade trop vite pour qu'il puisse
raisonnablement attendre un donneur, une assistance
ventriculaire peut être mise en place. Il s'agit d'une pompe
mécanique assurant le débit cardiaque pendant, parfois,
plusieurs mois. Dans de rares cas, la mise en repos du cœur du
patient permet une récupération de sa fonction et donc le
retrait de l'assistance ventriculaire sans qu'il y ait besoin de
transplantation.
Dans d'autres cas, la pompe remplace totalement le cœur
malade qui est enlevé. Il s'agit alors d'un cœur artificiel dont le
modèle le plus connu reste le Jarvik et dont les premiers
modèles datent de la fin des années 80. Le pronostic reste
cependant sombre avec près de 50% de mortalité à un an mais
permettant un retour à domicile dans un cas sur deux.
Les premiers modèles étaient de type pulsatile, imitant la
contraction rythmique du cœur. Les modèles les plus récents
sont à flux continu, le débit étant assuré par une pompe
rotative.
Transplantation hépatique
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La transplantation hépatique, ou greffe du foie, est une
intervention chirurgicale consistant à remplacer un foie malade
par un foie sain, prélevé sur un donneur.
Le foie étant le seul organe possédant la capacité de se
régénérer, il est possible de réaliser une transplantation
hépatique à partir d'un greffon prélevé chez un donneur vivant,
appartenant à la famille proche du receveur. Le plus
fréquemment, le greffon provient d'un donneur déclaré en état
de mort encéphalique.
Pour éviter le rejet, il est nécessaire d'avoir une compatibilité
HLA optimale et le traitement immunosuppresseur est
indispensable. Pour certaines hépatites fulminantes, l'urgence
peut amener à ne pas tenir compte de la compatibilité HLA.
Historique
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1er mars 1963 : première transplantation hépatique réalisée par le Pr Thomas
Starzl chez un patient de 3 ans atteint d'une atrésie des voies biliaires ayant
conduit à une insuffisance hépatique. L'enfant décède d'une hémorragie lors de
l'opération qui a lieu à Denver, Colorado.
1963: quatre autres interventions infructueuses sont effectuées chez des adultes
1969 : à Louvain en Belgique, est réalisée par le Pr Kestens et le Pr Otte la première
transplantation hépatique en Europe, chez un patient atteint d'une hépatite B qui
décèdera d'une pneumopathie un mois plus tard.
17 mars 1971 : transplantation réussie chez un enfant de 17 mois à Louvain.
L'arrivée de la Ciclosporine A, puissant traitement immunosuppresseur, va
permettre l'essor de la transplantation hépatique.
De nombreux médecins viennent se perfectionner à Pittsburgh, devenu le centre
pionnier.
Février 1984 : succès d'une greffe hépatique chez un patient atteint d'une cirrhose
due à une hépatite B réalisée par les professeurs Kestens, Otte et de Hemptinne
(Université catholique de Louvain).
Août 1984 : première transplantation hépatique chez l'enfant avec un foie réduit à
Louvain
Janvier 1988 : transplantations hépatiques chez l'adulte avec greffon issu d'un
donneur vivant
22 Juillet 1992 : Première Européenne : transplantation hépatique avec donneur
vivant (son père âgé de 27 ans) réalisée sur un nourrisson, une petite fille de 10
mois à l'Hôpital Edouard Herriot (Lyon, France) Juillet 1993 : Transplantations
hépatiques chez l'enfant avec greffon issu d'un donneur vivant
1993 : Première xénotransplantation orthotopique d'un foie de babouin chez un
homme atteint d'une hépatite B active et du VIH en phase terminale, par l'équipe
du Professeur Thomas Starzl (Pittsburgh, Pennsylvanie) . Décès à 70 jours d'une
hémorragie cérébrale consécutive à une aspergillose, combinée à une stase biliaire
pan-hépatique.
Indications
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Hépatite fulminante
Cholestase chronique : cirrhose biliaire primitive, cholangite sclérosante, atrésie
des voies biliaires
Cirrhose : d'origine alcoolique (le sevrage doit être supérieur à 6 mois), virale
(hépatite B, hépatite C), auto-immune...
Hépatopathie métabolique : hémochromatose, maladie de Wilson
Cancers primitifs du foie : selon certains critères issus de consensus, comme les
critères de Milan
Autres : syndrome de Budd-Chiari
Contre-indications
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Cirrhose alcoolique non sevrée
Tumeurs hépatiques en dehors des critères favorables à la transplantation
Défaillance cardiaque ou respiratoire
Déficit immunitaire congénital ou acquis (VIH)
Atrophie cérébrale
Complications
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Complications liées à l'intervention et la pathologie causale
Défaut de fonctionnement du greffon, hémorragies et thrombose de l'artère
hépatique.
Récidive de la pathologie causale sur le greffon : alcoolisme non sevré, hépatite B
ou C
Rejets et complications liées au traitement immunosuppresseur
Rejet hyperaigu, rejet aigu ou rejet chronique.
Infections bactériennes, virales et parasitaires, néoplasies liées à
l'immunosuppression
Technique
En général, la transplantation hépatique est effectuée de façon orthotopique, cela
implique que le foie natif soit retiré et le nouveau foie placé dans le même
emplacement anatomique. La transplantation peut être séparée en étapes comme étant
composée de l'hépatectomie (ablation du foie), la phase anhepatique (sans de foie), la
phase d'implantation et la phase post-implantation. L'opération se fait par une grande
incision dans l'abdomen supérieur (sous les cotes principalement du coté droit).
L'hépatectomie implique la dissection de toutes les attaches ligamentaires du foie, ainsi
que la voie biliaire principale, l'artère hépatique, les veines sus-hépatiques et la veine
porte. Habituellement, la partie retrohepatique de la veine cave inférieure est retirée
avec le foie, bien qu'une autre technique puisse la préserver (technique "piggyback").
Le sang du donneur présent dans le foie sera vidé et remplacé par une solution de
stockage réfrigérée spécialement conçue pour la préservation d'organes. L'implantation
implique des anastomoses (connexions) de la veine cave inférieure, la veine porte et
l'artère hépatique. Une fois que le flux sanguin est rétabli dans le nouveau foie, les
voies biliaires (canal cholédoque) sont anastomosées (connectées) à l'intestin grêle.
L'intervention dure habituellement entre cinq et six heures, mais peut être plus ou
moins longue en raison de la difficulté de l'opération et l'expérience du chirurgien.
La grande majorité des greffes de foie utilisent le foie entier d'un donneur non-vivant
pour la transplantation, en particulier pour les receveurs adultes. Une avancée majeure
en transplantation hépatique pédiatrique a été le développement de la transplantation
hépatique avec un greffon de taille réduite, dans laquelle une partie du foie d'un adulte
est utilisé pour un bébé ou un petit enfant. D'autres développements dans ce domaine
comprennent la transplantation du foie partagé («split»), dans lequel un foie est utilisé
pour les greffes pour deux bénéficiaires, et la transplantation foie de donneurs vivants,
dans laquelle une partie du foie d'une personne en bonne santé est retiré et utilisé
comme greffe pour une autre personne (en générale un lien familial ou émotionnel fort
lie ces deux personnes). Une transplantation hépatique pour un receveur pédiatrique
implique l'ablation d'environ 20% du foie du donneur (partie gauche). Cette partie
régénère («repousse») dans les quelques semaines qui suivent.
La transplantation hépatique avec
« donneur vivant »
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La transplantation hépatique avec « donneur vivant » a émergé dans les dernières décennies
comme une option thérapeutique alternative pour les patients présentant une maladie
hépatique au stade terminal. Les principales indications à un tel geste sont la cirrhose et / ou le
carcinome hépatocellulaire (cancer du foie), ces derniers sont souvent imputables à un ou
plusieurs des éléments suivants: l'abus d'alcool au long cours, l'hépatite C et l'hépatite B non
traitées et ceci après plusieurs décennies d'évolution. Le concept de la transplantation
hépatique avec « donneur vivant » a émergé en réponse à la pénurie généralisée de foies de
donneurs décédé, et s'est révélée possible grâce à la remarquable capacité de régénération que
possède le foie humain. Durant cette opération un morceau de foie sain est prélevé sur une
personne vivante et transplanté au receveur après que le foie malade a été enlevé.
La première transplantation hépatique avec « donneur vivant » a été effectuée la première fois
avec succès par le Dr Christoph Broelsch au Centre Universitaire de Chicago en novembre 1989,
lorsqu'une fillette de 2 ans, a reçu une partie du foie de sa mère. Plus tard, la transplantation
hépatique avec « donneur vivant » s'est révélée possible également d'adultes à adulte, et est
maintenant pratiquée dans quelques grands centres universitaires. Elle est considéré comme
techniquement plus exigeante que la transplantation d'un foie cadavérique, et pose également
des problèmes éthiques inhérents à la réalisation d'une opération chirurgicale majeure
(hépatectomie) sur un être humain en bonne santé. Dans une étude récente, le risque de
complications chez le donneur est d'environ 10%, et c'est très rarement qu'une seconde
opération est s'avère nécessaire. Les problèmes courants sont les fistules biliaire, une stase
gastrique et les infections postopératoires, elles sont plus fréquentes si l'on prélève le lobe
droit du foie. Le décès après la transplantation hépatique avec « donneur vivant » est
actuellement <1%.
Habituellement, 55 à 70% du foie (le lobe droit) est prélevé sur le donneur vivant. Après
l'intervention le foie du donneur se régénère rapidement, si bien que sa fonction est à nouveau
de 100% en 4-6 semaines, il retrouve sa taille initiale dans les semaines qui suivent. Il est
possible d'enlever jusqu'à 70% du foie d'un donneur sans courir de risques supplémentaires. Le
retour à une taille et fonction normale mettra plus de temps chez le receveur.
Transplantation rénale
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La transplantation rénale, ou greffe de rein est
une intervention chirurgicale consistant à
remplacer un rein défectueux par un rein sain,
prélevé sur un donneur. Il s'agit de la greffe la
plus courante, elle possède un taux de réussite
élevé. Elle est pratiquée chez les patients
souffrant d'insuffisance rénale terminale afin
d'améliorer leur qualité de vie, et de les libérer
des contraintes des séances de dialyses. Cette
greffe n'est donc pas vitale pour le patient.
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Le rein transplanté est généralement greffé
plus bas que la position anatomique normale.
Qui sont les candidats à la
transplantation rénale ?
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La transplantation est possible chez de nombreux
patients insuffisants rénaux, à condition de trouver le
bon rein.
Différents tests doivent être pratiqués pour établir si le
rein transplanté est compatible avec le receveur en
termes de groupe sanguin et de type de tissu. Les
patients exclus sont ceux présentant une maladie
cardiaque grave ou un cancer, car les médicaments
utilisés pour prévenir le rejet du rein transplanté
peuvent aggraver ou faire progresser ces maladies.
Les patients ont plus de probabilité de supporter
physiquement l’intervention s’ils ont un poids et une
pression artérielle normaux. L’état de santé des
patients très gros ne leur permet pas de recevoir une
greffe. Il est peu probable que les patients âgés de plus
de 70 ans réagissent correctement à l’intervention et
aux médicaments requis après celle-ci.
Tests préalables à la
transplantation
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Compatibilité du groupe sanguin Un simple test sanguin établit auquel des
quatre principaux groupes sanguins (A, B, AB, or O) un patient ou un donneur
appartient. Votre système immunitaire attaquera un rein dont le groupe sanguin
n’est pas compatible avec le vôtre. Vous ne pouvez recevoir une greffe de rein que
si votre groupe sanguin est compatible avec celui du donneur. Vous pouvez
remarquer que le groupe O est compatible avec tous les autres groupes.
 Compatibilité du type tissulaire. Il est souhaitable de faire correspondre le
type de tissu du donneur et du receveur. Plus ils sont compatibles, plus il y a de
chances que la greffe rénale dure longtemps. Une compatibilité parfaite n’est
toutefois pas essentielle. Le type tissulaire est généralement établi en examinant
six protéines différentes dans l’organisme. Des individus différents possèdent des
versions différentes de ces protéines. Le type tissulaire est déterminé par un test
sanguin. Le nombre de types tissulaires possibles étant nettement supérieur au
nombre de groupes sanguins, la probabilité d’obtenir une correspondance parfaite
est moindre. Une correspondance exacte du type tissulaire entre donneur et patient
est extrêmement rare. Les médecins envisagent généralement une transplantation
lorsque au moins la moitié des protéines de type tissulaire du donneur correspond
aux protéines du receveur.
 Recherche virale. Tout candidat à la transplantation est soumis à une série de
tests sanguins visant à rechercher divers virus tels que le VIH, les virus de
l’hépatite B et de l’hépatite C et le cytomégalovirus. Parfois, ces virus sont présents
et inactifs chez le patient, mais la transplantation et les médicaments
immunosuppresseurs sont susceptibles de les activer et d’entraîner l’apparition
d’une maladie.
L’intervention de transplantation
L’intervention de transplantation en elle-même
nécessite une anesthésie générale et dure
généralement entre 2 et 3 heures.
 Les propres reins du patient sont le plus
souvent laissés en place et le rein transplanté
est placé plus bas dans l’abdomen. Le rein
transplanté possède sa propre artère qui lui
permet de recevoir le sang du cœur, une veine
pour ramener le sang vers le cœur et un uretère
pour évacuer l’urine vers la vessie.
 Beaucoup de receveurs de rein ne réalisent la
gravité de leur maladie qu’après avoir récupéré
de l’intervention de transplantation. Après
celles-ci, ils commencent à se sentir comme
avant l’insuffisance rénale.
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Quelle est la position des
différentes religions ?
La plupart des courants religieux sont
favorables au Don d'Organes : le catholicisme,
le protestantisme, l'islam, le judaïsme, une des
grandes familles du bouddhisme.
 Néanmoins, il faut noter l'opposition de
l'hindouisme et du shintoïsme
 Que l'on ait une conviction religieuse ou non
n'influe évidemment pas sur les notions de
fraternité, d'amour, de dignité, de respect. Les
prélèvements et transplantations d'organes ne
posent pas de problèmes particuliers, ils
incitent cependant à une profonde réflexion

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