SOMMAIREÉDITORIAL
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TDC NO1087
t
D’APRÈS L’ANTIQUE
Directeur de la publication
Jean-Marc Merriaux
Rédacteur en chef
Guy Belzane
Rédactrice en chef adjointe
Sylvie Gendrot
Rédaction
Marielle Chevallier,
Anne Dartigues,
Laurence Denis,
Christiane Rebattet
Révision
Benoît Selleron
Iconographie
Pierre Philippon
Maquette
Pascal Blua
DIRECTION DE LA VALORISATION DES OFFRES
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Catherine Rastier, chargée
des médias et des partenariats
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86961 Futuroscope Cedex
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CONCEPTION
Agence 154
Création et direction artistique
Claire Salais
TDC est une publication
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TDC Rédaction
60, bd du Lycée
92170 Vanves
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tdc@cndp.fr
IMPRIMERIE
Corlet Roto
Ambrières Les Vallées (53)
Les textes cités dans TDC
le sont à titre documentaire:
les opinions qu’ils peuvent
exprimer doivent être
appréciées de ce point
de vue.
Tous droits de reproduction,
de traduction et d’adaptation
réservés pour tous pays.
© Canopé-CNDP 2015
Dépôt légal janvier 2015
UNE
Salvador Dali, Vénus de Milo
aux tiroirs, 1936.
Bronze, plâtre et pompons de
fourrure, 98 x 32 x 34 cm.
Düsseldorf, Kunstsammlung
Nordrhein-Westfallen
© AKG-images/Salvador Dalí,
Fundació Gala-Salvador Dali/
ADAGP, Paris, 2015
CE NUMÉRO A ÉTÉ COORDONNÉ PAR
Philippe Malgouyres
ONT COLLABORÉ À CE DOSSIER
Claude Aziza,
Jean-Roch Bouiller,
Agnès Bos,
Benjamin Couilleaux,
Marie-Cécile Forest,
Daniela Gallo,
Jean-Luc Martinez,
Philippe Malgouyres,
Olga Medvedkova
©DR
> GUY BELZANE,
RÉDACTEUR EN CHEF
Beau comme l’antique
La formule a beaucoup servi,
souvent, il faut bien le dire, à propos de tout
et de n’importe quoi. L’auteur, on le sait, en est David (pas Jean-Louis, le coiffeur ;
Jacques-Louis, le peintre). Ce qu’on sait moins en revanche, c’est que la phrase,
dans sa version intégrale – «Oh ! Mes amis, quelle belle tête il a ! C’est pur, c’est
grand, c’est beau comme l’antique !» –, désignait… un petit général corse nommé
Napoléon Bonaparte ! L’image n’a certes pas de quoi surprendre de la part du chef
de file du mouvement néoclassique, même si le maître fut bientôt dépassé par les plus
radicaux de ses élèves, les fameux «barbus», qui poussaient la passion «anticolâtre»
jusqu’à s’habiller en toge !
Au-delà du néoclassicisme
(de tous les néoclassicismes), l’Antiquité aura
constitué pour l’art occidental, et cela de manière quasi ininterrompue, un fonds
apparemment inépuisable de formes, de décors, d’objets, de lieux, de figures, de
récits…, univers a priori assez familier du spectateur-lecteur pour dispenser l’artiste
des longues présentations et lui permettre d’aller à l’essentiel, situé ailleurs. Ce n’est
plus tout à fait vrai aujourd’hui, mais ça l’est encore un peu: un temple à colonnes
doriques, un dieu brandissant un éclair ou se changeant en cygne, un homme qui tue
son père et épouse sa mère, les mots demokratia et res publica, les noms de César,
Auguste ou Néron… cela continue de nous parler. La publicité le sait bien.
Et puis, il y a le modèle,
réputé indépassable, enjeu d’on ne sait plus combien de
querelles des anciens et des modernes. Paradoxe d’une civilisation dont toute l’histoire
témoigne de son obsession du changement, de l’innovation, de la transgression et qui
se donne pour idéal non un horizon à atteindre mais un exemple à suivre. Et cela tant
sur le plan esthétique que philosophique ou politique (combien de nouvelles Rome
ou Athènes, de nouveaux César ou Alexandre ?...). Paradoxe, peut-être, mais pas
contradiction: après tout, chacun sait qu’il faut une norme pour la dépasser, une loi
pour l’enfreindre. On en voit aujourd’hui chercher désespérément leur antique, et cela
fait un peu peine à voir.