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Fragilités et réalités des
transformations des territoires
espagnols
Vicente Bielza de Ory
1. Où sont les transformations dans
le territoire espagnol ?
• À l’échelle de l’Europe, l’Espagne n’est
pas très bien située pour la révolution
industrielle mais, en revanche, elle a des
atouts incontestables dans la société
postindustrielle et la civilisation des
loisirs.
• La politique du Desarrollo (Développement)
dans les années 1960 impulsent déjà de fortes
mutations économiques et territoriales.
• Les cartes de la Distribution de la population
et du revenu par habitant de 1955 ont servis
de base à l’exposition.
Distribution de la population 1955
La Distribution du revenu par habitant 1955
1ers Madrid, le Pays Basque, la Catalogne
Le triangle géoéconomique Madrid-Barcelone-Bilbao
Vers le développement industriel équilibré et
le tourisme littoral de « sun and sand » de
1960 à 1975
- Après l’industrialisation (jusqu’en 1960) l’économie reste
centrée sur Barcelonne-Madrid-Bilbao.
- Les Plans de Développement (1964-75) sur le modèle
français ont mis en place des zones industrielles a
l’intérieur du pays (Zaragoza, Valladolid, La Coruña-Vigo,
Sevilla).
- Le climat littoral favorable et l’ouverture des frontières dès
les années 1960 entraîne le développement touristique.
Le dépassement de la crise de 1975 a impliqué les
changements suivants :
• Désindustrialisation-réindustrialisation de
Barcelone, Bilbao et Madrid.
• Déclin des Asturies.
• Processus postindustriel de métropolisation.
• Primauté des aéroports (Madrid-Barajas) sur les
ports (Barcelone, Bilbao).
• Internationalisation de l’économie après la crise.
• Investissements de l’industrie automobile : Ford
(Valence) en 1970, GM (Saragosse) en 1981.
Ph4 : L’usine Opel-General Motors de Figueruelas (Saragosse)
L’intégration de l’Espagne en Europe provoque
divers effets dynamisants :
• La multiplication des multinationales à Madrid.
• L’amélioration des infrastructures avec l’aide de
l’Europe.
• L’investissements immobiliers des étrangers.
• La disparition des frontières : l’Espagne est une
des destinations favorite de la société
européenne des loisirs.
Infrastructures : plan TGV
Infrastructures: autoroutes
La phase d’expansion : 1997-2007
• La construction (le « béton ») et le tourisme sont les
fondements de l’économie : banque, crédit bon marché,
industries de sous-traitance, des services…
• Il y a un renforcement des multinationales espagnoles :
- naissance de grandes banques par concentration (Santander, BBVA)
- Repsol, Telefónica, Iberdrola (énergies renouvelables),…
• Investissements des multinationales espagnoles en
Amérique Latine.
• Plus de 4 millions d’étrangers s’y sont installés, le premier
pays d’immigration de l’Union.
• Le chômage tombe à 8 %.
Entre 1997 et 2007 la croissance a toujours été d’au moins
deux points supérieure à celle du reste de l’Union
européenne.
En 2007, le PIB per capita de l’Espagne est supérieur à la
moyenne de l’UE
La crise économique 2008-09 : le PIB a diminué
de 4,2 %
Courbe de la récession de 1992 à cette crise
L’économie espagnole voit son taux interannuel (PIB) chuter
plus d’un 8 %: du 1er trimestre 2007 (+4 %) au cours du 2nd
trimestre de 2009 (-4,2 % )
•
Evolución del PIB de España
2007
I
II
4
3,8
2008
III
IV
I
II
2009
III
IV
I
II
3,5
3,1
2,5
0,9
0,9
0,7
0,6
0,4
1,7
0
Trimestral
0,5
Interanual
-1,1
-0,6
-1,2
-1,1
-1,6
-3,2
Crise et faiblesses
• La crise, qui frappe durement le pays au cours de ces
derniers mois, fait aussi ressurgir de nombreuses faiblesses.
Quelques-unes sont conjoncturelles, d’autres structurelles.
• Pour les premières, c’est dû au fait que Zapatero réagit en
fonction de la conjoncture électorale.
• La politique économique maintenue dès le début de la
démocratie a été cassée. Solbes, ministre de l’Économie
avec Felipe et Zapatero, a démissionné. Le ministre de
l’Économie s’y connaît peu en matière économique.
• L’Espagne sera la dernière à sortir de la crise.
Les causes structurelles de la gravité de la
crise
• Économie très dépendante de l’économie européenne par
le poids du tourisme.
• Importance de l’économie du « béton »: crise de la
construction et endettement des ménages.
• Manque de productivité.
• Déficit d’investissement dans l’économie de la
connaissance et de la recherche.
• Absence de réformes structurelles : les entrepreneurs
demandent un abaissement du coût des licenciements.
Le chômage pourra atteindre 20 % à la fin
de 2009
• Le chômage en 2008-2009 provoque la plus importante
perte d’emplois en Europe.
• Le taux atteint 20 % comme lors des crises antérieurs (de
75-85 et 92-95).
• À la différence du reste de l’Europe, la crise économique
espagnole va devenir un véritable désastre social.
2. QUELLES SONT LES RÉGIONS QUI
GAGNENT ? QUELLES SONT LES
RÉGIONS QUI PERDENT ?
Au cours des 50 dernières années, les régions dont le poids a
augmenté sont la communauté de Madrid, le littoral
méditerranéen et les Canaries
• Leur part de population espagnole est passée de 35 % en
1955 à 50 % en 2006.
• L’importance des économies d’échelle se traduit par un
poids encore supérieur en terme de VAB (Valeur Ajoutée
Brute) avec un taux de 46 % en 1955 et de 55 % en 2005.
Variation de population, 1955-2005 :
Les plus grandes croissances relatives sont celles de Madrid,
littoral méditerranéen, les Baléares et les Canaries
Distribution de la population 2005
Distribution du revenu par habitant, 2005 :
les premières places sont occupées par Madrid, le Pays
Basque, la Navarre, la Catalogne, La Rioja et l’Aragon
La convergance régionale (1995-2005)
• Le PIB par habitant de la communauté de Madrid est
presque le double de celui d’Extrémadure.
• Mais la différence relative entre la 1re communauté et la
dernière a diminué au cours des deux dernières décennies.
Variation du revenu par habitant, au cours des 50
dernières années (1955-2005)
Les régions qui gagnent
• Le littoral méditerranéen et les Canaries avec le
tourisme, les PME et le trafic portuaire.
• Les métropoles nationales et régionales de
l’interieur (Madrid, Saragosse, Valladolid, Séville)
avec la concentration économique de l’industrie et
des services.
PIB del Banco de Bilbao. Fundación BBVA, mayo 2008
Ranking renta per cápita, 2005
LE NORD-EST
• 1. Comunidad de Madrid 22 945 euros
• 2. País Vasco 22 571
• 3. Navarra 22 346
• 4. Cataluña 20 638
• 5. La Rioja 18 904
• 6. Aragón 18 849
• 7. Islas Baleares 18 507
• 8. Cantabria 17 043
• 9. Castilla y León 16 921
• 10. Ceuta y Melilla 15 973
• 11. Comunitat Valenciana 15 874
Les premières régions : PIB, 2008
PIB precios de m ercado 2008
32.355
24.020
España
30.614
31.120
Navarra
Madrid
26.323
Aragón
P. Vasco
28.095
Cataluña
Les régions qui perdent
- Le Sud-Ouest (Extrémadure, Andalousie, Castille-La
Manche) : territoires de faible densité avec un
héritage préindustriel et qui ont connu un exode
rural.
- Celles ayant connu une crise industrielle : les
Asturies.
Ranking renta per cápita, 2005
• 12. Canarias 15 670
• 13. Asturias 15 524
• 14. Galicia 14 438
• 15. Murcia 14 242
LE SUD-OUEST
• 16. Castilla-La Mancha 13 730
• 17. Andalucía 13 314
• 18. Extremadura 12 106
Il existe un gradient de prospérité augmentant du SO
au NE
3. LA QUESTION DES PAYSAGES : QUELS
SONT LES PLUS TRANSFORMÉS ?
Les mutations les plus marquantes se
sont produites dans :
• les aires métropolitaines de l’intérieur
• et au long de la côte méditerranéen
Le littoral méditerranéen et les
grandes aires métropolitaines
espagnoles ont connu :
• Un phénomène de périurbanisation avec
spéculation sur le sol et dilatation diffuse de la
ville.
Les grandes aires métropolitaines espagnoles
Ranking Municipio
Población Á. metropolitana Población
1º
Madrid
3.155.359
Madrid
5.843.041
2º
Barcelona
1.593.075
Barcelona
4.686.701
3º
Valencia
796.549
Valencia
1.694.970
4º
Sevilla
704.154
Sevilla
1.317.098
5º
Zaragoza
647.373
Málaga
1.074.074
6º
Málaga
558.287
Bilbao
947.581
7º
Murcia
409.810
Asturias
855.199
8º
Las Palmas
378.628
Alicante-Elche
710.448
9º
Palma de Mallorca
375.773
Zaragoza
683.763
10º
Bilbao
353.173
Las Palmas
616.903
Dilatation de l’urbanisation et occupation diffuse du
territoire au cours de la décennie 1990-2000
• La production de sol
urbanisé s’est
accélérée.
• Elle a augmenté 6
fois plus que la
population et
représentait le
double de la
moyenne
européenne (14 %
dans l’UE des 15).
Prédominance des terrains destinés à l’habitation, aux
grandes surfaces commerciales et aux loisirs
•
La destination principale
du sol est l’habitat (40
%). Le nombre de
logements a augmenté
avec la multiplication des
résidences secondaires.
Par ailleurs, la surface
moyenne occupée par
habitant a également
augmenté.
•
Une seconde destination
du sol est celle des
grandes surfaces
commerciales et des
installations destinées
aux loisirs.
Exemple de la Saragosse (2001-2007)
• Les nouvelles réalisations logistiques,
industrielles, tertiaires, résidentielles ou de
zones vertes ont doublé la surface urbaine
existant en 2001, dilatant ainsi l’aire
métropolitaine.
Saragosse : vue vers l’ouest.
La Saragosse préindustrielle a toujours été une ville de croissance compacte sur la rive
droite de l’Èbre (à gauche dans la photo). La Saragosse postindustrielle péri-urbanisée
est dominée par le corridor est-ouest de l’Èbre, construit d’usines et d’habitat jusqu’à
50 km d’Alfajarín à Figueruelas (GM).
4. LA CONSTRUCTION
INSTITUTIONNELLE DE L’ESPAGNE EN
PARALLÈLE
Le changement de l’aménagement du
territoire de l’État centraliste à l’Espagne
autonomique dans l’Espagne préautonomique à partir des années 60
•
Il y a une priorité de la politique régionale sur la
planification physique de l’espace en utilisant les
instruments utilisés en France pour faire face aux
graves déséquilibres provoqués par l’inégal
développement industriel.
La Constitution de 1978 et les attributions des
Communautés Autonomes (CC.AA.) dans le
domaine de l’OT : conflits avec l’État.
• L’article 148 accorde aux CC.AA. les compétences d’OT en urbanisme et
logement.
• D’autres articles réservent à l’État certains domaines concernés par l’OT
comme :
o les infrastructures d’intérêt national : ports et aéroports, chemins de fer et
autres transports terrestres, ressources hydrauliques ;
o la planification générale de l’activité économique ;
o les questions d’environnement et de patrimoine culturel ;
o le droit de la propriété, notamment du sol.
• En raison de l’absence d’un Conseil d’État compétent en matière d’OT, les
interventions du Tribunal Constitutionnel se multiplient pour résoudre les
conflits entre l’État et les CC.AA.
ORGANIZACIÓN AUTONÓMICA EN MATERIA DE
Ordenación del Territorio, Urbanismo y Medio Ambiente
Claro
O.T. , Urbanismo y Medio Ambiente
Gris
O.T. y Urbanismo / Medio Ambiente
Oscuro
O.T. / Urbanismo / Medio Ambiente
Évolution des objectifs en matière d’OT dans les
CC.AA. : de la priorité économique à l’aménagement
durable
• La Constitution fait prévaloir la planification physique.
• Par habitude héritée de l’époque du « desarrollismo » (volonté
du développement à tout prix), les objectifs de CC.AA. sont avant
tout économiques.
• Par la suite la réglementation s’est davantage préoccupée de la
l’aménagement.
• La durabilité est mise en avant à partir de la Conférence de Río
en 1992.
• L’influence de la Stratégie territoriale européenne (1999) et des
documents provenant de l’Union européenne changèrent
l’approche concernant l’aménagement territorial.
Bilan : manque de réalisme, de coopération et
d’efficacité dans la planification territoriales des
CC.AA
• On s’est préoccupé davantage des principes que des
réalisations concrètes.
• L’harmonisation entre la réglementation et la pratique
de l’aménagement territorial et sectoriel n’a
pratiquement pas eu lieu.
• Il y a un manque de coordination entre les
administrations.
• Font défaut, en général, les outils utiles à la mise en
pratique de l’aménagement.
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