Nouvelles d’Espagne N°44 – du 22 novembre au 28 novembre 2016 La consommation privée tire la croissance du PIB au T3 2016 (+0,7 % t/t ; +3,2 % g.a.). Le déficit commercial espagnol se réduit de 29 % g.a. sur les 9 premiers mois de l’année 2016 grâce à la baisse du prix des produits pétroliers. Le consensus Funcas revoit à la hausse ses prévisions de croissance pour 2016 (+3,2 %) et 2017 (+2,4 %). Le Congrès va examiner une augmentation du salaire minimum interprofessionnel (SMI). Indicateurs macro Croissance PIB (t/t) Croissance PIB (g.a) Marchés financiers +0,7 % +3,2 % T3 2016 Indice de Production Industrielle (g.a) +0,8 % 09/16 Dette (% du PIB) 101,0 % Déficit public (% du PIB) Cette semaine Semaine précédente IBEX 35 8667,0 8651,5 T2 2016 Rendement bon à 10 ans (%) 1,482 1,513 -3,1 % T2 2016 Prime de risque (pp) 1,288 1,278 Exportations (g.a) +1,2 % 09/16 Importations (g.a) -1,6 % 09/16 Inflation sous-jacente (g.a) +0,8 % 10/16 Emploi Taux de chômage (données cvs) Création d’emplois trimestrielle (données cvs) 19,4 % T3 2016 +161 800 T3 2016 Actualité Economique MACROECONOMIE La consommation privée tire la croissance du PIB au T3 2016 (Cf. Tableau 1). L’INE confirme la croissance du PIB de +0,7 % t/t (+3,2 % en glissement annuel) au T3 2016 (contre +0,8 % t/t ; +3,4 % g.a. aux T1 et T2 2016). La demande intérieure contribue majoritairement à la croissance (2,6 pp) en raison d’une consommation des ménages particulièrement dynamique. Le déficit commercial espagnol se contracte de 29 % g.a sur les 9 premiers mois de l’année 2016 et atteint 13,2 Md €. Cette amélioration résulte principalement de la contraction des importations en valeur (–1,6 % g.a. sur cette période) du fait de la baisse du cours du pétrole. En réalité, la situation commerciale espagnole se dégrade hors énergie puisque l’Espagne enregistre un déficit commercial hors énergie de 1,2 Md € sur les 9 premiers mois 2016 alors qu’elle dégageait un excédent de 2,0 Md € sur la même période en 2015. Le consensus Funcas revoit à la hausse ses prévisions de croissance pour 2016 (+3,2 %) et 2017 (+2,4 %). Les prévisions de croissance sont ainsi revues à la hausse de 0,1 pp aussi bien pour 2016 que pour 2017, compte tenu de l’évolution plus favorable qu’attendue du PIB au 3e trimestre. En effet, la décélération de l’activité économique a été contenue alors que la consolidation sur le marché du travail s’accélère, les affiliations à la Sécurité sociale ayant enregistré une croissance supérieure à celle du PIB au 3e trimestre. LOGEMENT Le Ministère de l’équipement (Fomento) prolonge sa politique d’aide à la location pour les ménages modestes. Le Plan en faveur du logement, 2013-2016, sera prolongé, permettant à 100 000 foyers espagnols1 de percevoir une aide pouvant atteindre jusqu’à 200 € mensuels pour payer leur loyer en 2017. Cette mesure, qui privilégie la subvention à la location plutôt que la construction de logements sociaux en pleine propriété, a été bien accueillie par l’opposition et les acteurs sociaux. Par ailleurs, 70 000 foyers espagnols continueront de percevoir des aides au remboursement de crédits immobiliers contractés pour l’acquisition de logements sociaux. 1 Dont les revenus sont inférieurs à 22 365 € annuels et le loyer mensuel inférieur à 600 €. AMBASSADE DE FRANCE EN ESPAGNE - SERVICE ÉCONOMIQUE - 1 - FINANCES PUBLIQUES Les impôts pourraient augmenter pour réduire le déficit budgétaire en 2017. Le gouvernement Rajoy miserait sur une augmentation des recettes, principalement fiscales, pour mener à bien la réduction du déficit exigée par le Conseil des ministres de l’économie de la zone euro. L’impôt sur le revenu (IRPF) et la TVA ne seraient pas affectés, mais les droits d’accises (notamment sur le tabac et les alcools) seraient mis à contribution. Les principales mesures cibleraient l’impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises, tout en épargnant les PME et les travailleurs indépendants. Le gouvernement envisage un élargissement de la base imposable via une restriction de certaines déductions2 sans modifier les taux d’imposition. La réforme des retraites sera « la plus importante de toute la législature » selon Mariano Rajoy. Le Président du gouvernement s’est dit prêt à discuter d’une éventuelle suppression du plafond de cotisations sociales pour les hauts salaires et à étendre le financement par l’impôt aux prestations contributives (les prestations non contributives étant déjà couvertes par le budget de l’Etat). Pour rappel, le déficit de la Sécurité sociale représentait 1,2 % du PIB en 2015 (excédent de 0,7 % en 2009) ; il devrait atteindre 1,7 % du PIB en 2016 (selon les prévisions du gouvernement). Quant au Fonds de réserve des retraites, créé en 2000 et destiné à pallier les besoins de financement, il devrait avoir été totalement épuisé en 2017. MARCHE DU TRAVAIL Les salaires se sont contractés de 0,7 % entre 2008 et 2014. Selon l’indice des prix du travail3 nouvellement publié par l’INE, cette contraction aurait été particulièrement marquée en 2011 et 2012 (respectivement –1,5 % a/a et –1,6 % a/a). Les prix ayant augmenté en moyenne d’environ 8 % sur cette période, le pouvoir d’achat des salariés se serait donc dégradé de façon notable. Le Congrès va examiner une augmentation du salaire minimum interprofessionnel (SMI). Dans les prochaines semaines, le Parlement examinera une proposition de loi, présentée par En Comú et soutenue par le PSOE, destinée à augmenter le SMI mensuel net de 655,2 € actuellement à 800 € d’ici 2018 puis 950 € d’ici 2020. Cela représenterait une augmentation de 45 % du SMI en 4 ans, après une revalorisation de 2 % seulement sur les 4 dernières années. Pour rappel : en 2015, 34 % de la population espagnole a perçu moins de 6 800 € annuels de revenus salariaux, soit près de 6 millions de personnes (+1,2 % a/a)4. Cette vision agrégée regroupe néanmoins des situations très hétérogènes, tels que les contrats à temps partiel ou les contrats saisonniers. ENTREPRISES Endesa verserait 6 Md € de dividendes d’ici 2019. Enel serait le premier actionnaire bénéficiaire (4,1 Md € distribués) puisqu’il détient 70 % du capital du groupe énergétique. Cette forte augmentation des dividendes versés résulte de la révision à la hausse des bénéfices. Cette décision d’Endesa fait pression sur le reste des entreprises de l’Ibex 35 puisque le groupe se positionnerait à leur tête en termes de rendements par action. Actualité Financière SECTEUR BANCAIRE Le taux de créances douteuses à son niveau le plus bas depuis mai 2012 (9,2 %). Selon les données publiées par la Banque d’Espagne, le taux de créances douteuses s’établit à 9,2 % au mois de septembre 2016 alors qu’il atteignait 9,4 % en août dernier. Cela représente une amélioration de 4,4 points par rapport à son maximum historique atteint en décembre 2013 (13,6 %). En valeur, le montant des créances douteuses s’élève à 117,7 Md €, soit le niveau le plus bas atteint depuis mai 2011. L’AFI sera en charge de la privatisation de Bankia et de BMN. Le fonds de restructuration des banques espagnoles (FROB) a finalement sélectionné le cabinet de conseil Analistas financieros internacionales (AFI) pour gérer le processus de privatisation des deux banques espagnoles. Le FROB doit en effet se désengager des deux banques avant fin 2017, alors qu’il avait respectivement injecté 22,4 Md € et 1,6 Md € dans Bankia et BMN lors de la restructuration du secteur bancaire de 2012. Ibercaja a fait savoir qu’elle serait intéressée par le rachat de BMN si cette dernière ne fusionne pas avec Bankia. S&P maintient le rating B+ de Banco Popular et sa perspective positive. L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a confirmé la speculative grade5 B+ de la banque espagnole. S&P souligne que la notation de Banco Popular est limitée par la qualité de ses actifs. Annexes Notamment l’imputation de déficits antérieurs du résultat imposable, qui serait ramenée de 60 % à 25 %. Ce nouvel indicateur mesure l’évolution dans le temps des salaires toutes choses égales par ailleurs. Selon la base de données statistiques de l’agence fiscale espagnole (AEAT) en matière de marché du travail et de pensions. 5 Connue également sous le terme de « non-investment grade » ou de « high yield », faisant à référence à des titres risqués et à rendement élevé. 2 3 4 AMBASSADE DE FRANCE EN ESPAGNE - SERVICE ÉCONOMIQUE - 2 - Tableau 1. Variations annuelles et trimestrielles du PIB, en volumes chaînés Source : Eurostat. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique de Madrid Clause de non-responsabilité Le Service Économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Auteur : Jean-François Collin Service Économique de Madrid Adresse : 10, marques de la Ensenada, 28004 Madrid Rédigé par : SER Madrid Revu par : T. Meinzel Version du 28 novembre 2016 AMBASSADE DE FRANCE EN ESPAGNE - SERVICE ÉCONOMIQUE - 3 -