A M B A S S A D E D E F R A N C E E N E S P A G N E - S E R V I C E É C O N O M I Q U E
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FINANCES PUBLIQUES
Les impôts pourraient augmenter pour réduire le déficit budgétaire en 2017. Le gouvernement Rajoy miserait sur une
augmentation des recettes, principalement fiscales, pour mener à bien la réduction du déficit exigée par le Conseil des ministres
de l’économie de la zone euro. L’impôt sur le revenu (IRPF) et la TVA ne seraient pas affectés, mais les droits d’accises
(notamment sur le tabac et les alcools) seraient mis à contribution. Les principales mesures cibleraient l’impôt sur les sociétés
pour les grandes entreprises, tout en épargnant les PME et les travailleurs indépendants. Le gouvernement envisage un
élargissement de la base imposable via une restriction de certaines déductions
sans modifier les taux d’imposition.
La réforme des retraites sera « la plus importante de toute la législature » selon Mariano Rajoy. Le Président du
gouvernement s’est dit prêt à discuter d’une éventuelle suppression du plafond de cotisations sociales pour les hauts salaires et
à étendre le financement par l’impôt aux prestations contributives (les prestations non contributives étant déjà couvertes par le
budget de l’Etat). Pour rappel, le déficit de la Sécurité sociale représentait 1,2 % du PIB en 2015 (excédent de 0,7 % en 2009) ;
il devrait atteindre 1,7 % du PIB en 2016 (selon les prévisions du gouvernement). Quant au Fonds de réserve des retraites, créé
en 2000 et destiné à pallier les besoins de financement, il devrait avoir été totalement épuisé en 2017.
MARCHE DU TRAVAIL
Les salaires se sont contractés de 0,7 % entre 2008 et 2014. Selon l’indice des prix du travail
nouvellement publié par l’INE,
cette contraction aurait été particulièrement marquée en 2011 et 2012 (respectivement –1,5 % a/a et –1,6 % a/a). Les prix ayant
augmenté en moyenne d’environ 8 % sur cette période, le pouvoir d’achat des salariés se serait donc dégradé de façon notable.
Le Congrès va examiner une augmentation du salaire minimum interprofessionnel (SMI). Dans les prochaines semaines,
le Parlement examinera une proposition de loi, présentée par En Comú et soutenue par le PSOE, destinée à augmenter le SMI
mensuel net de 655,2 € actuellement à 800 € d’ici 2018 puis 950 € d’ici 2020. Cela représenterait une augmentation de 45 % du
SMI en 4 ans, après une revalorisation de 2 % seulement sur les 4 dernières années. Pour rappel : en 2015, 34 % de la population
espagnole a perçu moins de 6 800 € annuels de revenus salariaux, soit près de 6 millions de personnes (+1,2 % a/a)
. Cette vision
agrégée regroupe néanmoins des situations très hétérogènes, tels que les contrats à temps partiel ou les contrats saisonniers.
ENTREPRISES
Endesa verserait 6 Md € de dividendes d’ici 2019. Enel serait le premier actionnaire bénéficiaire (4,1 Md € distribués)
puisqu’il détient 70 % du capital du groupe énergétique. Cette forte augmentation des dividendes versés résulte de la révision à
la hausse des bénéfices. Cette décision d’Endesa fait pression sur le reste des entreprises de l’Ibex 35 puisque le groupe se
positionnerait à leur tête en termes de rendements par action.
SECTEUR BANCAIRE
Le taux de créances douteuses à son niveau le plus bas depuis mai 2012 (9,2 %). Selon les données publiées par la Banque
d’Espagne, le taux de créances douteuses s’établit à 9,2 % au mois de septembre 2016 alors qu’il atteignait 9,4 % en août dernier.
Cela représente une amélioration de 4,4 points par rapport à son maximum historique atteint en décembre 2013 (13,6 %). En
valeur, le montant des créances douteuses s’élève à 117,7 Md €, soit le niveau le plus bas atteint depuis mai 2011.
L’AFI sera en charge de la privatisation de Bankia et de BMN. Le fonds de restructuration des banques espagnoles (FROB)
a finalement sélectionné le cabinet de conseil Analistas financieros internacionales (AFI) pour gérer le processus de privatisation
des deux banques espagnoles. Le FROB doit en effet se désengager des deux banques avant fin 2017, alors qu’il avait
respectivement injecté 22,4 Md € et 1,6 Md € dans Bankia et BMN lors de la restructuration du secteur bancaire de 2012. Ibercaja
a fait savoir qu’elle serait intéressée par le rachat de BMN si cette dernière ne fusionne pas avec Bankia.
S&P maintient le rating B+ de Banco Popular et sa perspective positive. L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a
confirmé la speculative grade
B+ de la banque espagnole. S&P souligne que la notation de Banco Popular est limitée par la
qualité de ses actifs.
Notamment l’imputation de déficits antérieurs du résultat imposable, qui serait ramenée de 60 % à 25 %.
Ce nouvel indicateur mesure l’évolution dans le temps des salaires toutes choses égales par ailleurs.
Selon la base de données statistiques de l’agence fiscale espagnole (AEAT) en matière de marché du travail et de pensions.
Connue également sous le terme de « non-investment grade » ou de « high yield », faisant à référence à des titres risqués et à rendement élevé.