Il est des personnes qui connaissent un unique grand amour dans

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Connais tu l’’histoire de leur amour…
et de La Traviata….
Attendre que la musique de La Traviata commence et
cliquer pour avancer.
Il n’y eut qu’un « unique grand amour de 50 ans» entre Giuseppe Verdi
et Giuseppina Strepponi…
Comment leur enfance et leur « affinité élective » font qu’ils resteront
unis toute leur vie?
« Il est des personnes qui
connaissent un unique grand
amour dans leur vie et lui
restent fidèles. C’est le cas de
Giuseppe Verdi. Après avoir
été marié, sans amour, avec la
fille de son bienfaiteur, il
tombe amoureux du soprano
Giuseppina Strepponi, qui
croit en lui et l‘aide au début
de sa carrière. Ils vivront
toujours ensemble jusqu’à la
mort de Giuseppina. »
( Francesco Alberoni )
Parc Villa Verdi
A l’inverse du « Coup de foudre » un
autre exemple d’ « affinité élective » est
donné par Francesco Alberoni :
« Dans le film La Leçon de piano de
Jane Campion, Georges Baines est
fasciné par Ada en train de jouer du
piano : par son corps, par son visage et
par le moyen par lequel elle s’exprime : la
musique. Un art inconnu qui lui révèle
son âme et l’âme d’Ada. Georges désire
Ada dans son intégralité corps et esprit.
En effet, la musique est son esprit. Pour
Ada il est le premier homme qui ne sépare
pas son corps de sa musique, qui fonde
ensemble sexualité et art. Cela éveille
l’érotisme d’Ada, le fait surgir et en
même temps lui redonne l’usage de la
parole. »
« Etre amoureux n’est pas un état, mais une élaboration, un devenir.
L’amour ne dure pas parce qu’il se fige, mais parce qu’il se renouvelle,
il renaît. »
dit encore Francesco Alberoni.
Giuseppe Fortunino Francesco Verdi est né le 10 octobre 1813 à La
Roncole, un petit village près de Parme en Italie. Ses parents, Carlo et
Luigia tiennent une petite épicerie-taverne. Giuseppe, leur fils unique
possède des talents musicaux hors du commun et ses parents, malgré
leur ignorance totale de la musique, le comprennent très vite.
Maison Natale de Verdi
Carlo lui offre une épinette. Les progrès de cet enfant sont fulgurants et
à neuf ans, il est l'organiste du village ce qui lui vaut une petite
rémunération.
Il sert la messe. Le son de l'orgue l'enjôle au point qu'il oublie de
présenter les burettes, et c'est un très terrestre coup de pied du célébrant
qui le tire d'extase.
Son père, conscient qu'il faut
donner à Giuseppe une
formation plus sérieuse, le
confie à Antonio Barezzi, un
musicien amateur directeur de
l'association philharmonique
locale de la ville voisine de
Busseto.
Antonio Barezzi
Il va y vivre de dures années
d'études.
Il rentre chez lui à pied au
minimum une fois par semaine
pour satisfaire à ses devoirs
d'organiste.
Son salaire lui permet d'ailleurs de
payer lui-même une partie de ses
frais de logement et d'entretien.
Eglise de Roncole
Barezzi le prend en pension et Giuseppe à mission d'apprendre le piano
à sa jeune fille Margherita .
A seize ans, sa réputation a déjà franchi Busseto. Verdi commence à
composer.
A l'âge de dix huit ans, il part pour Milan pour continuer sa formation.
Il doit néanmoins prendre des cours de composition avec Vincenzo
Lavigna, le chef d'orchestre de La Scala car il est refusé par le
conservatoire d'abord en raison de son âge trop élevé et également à
cause de sa technique pianistique rudimentaire.
En 1836, Verdi retourne à Busseto
où il demeurera trois ans. Le poste
vacant d'organiste de la cathédrale
lui échappe en raison de son
athéisme. Il en ressentira toujours
une certaine amertume vis à vis des
notables de la ville.
Cependant, il obtient un poste de
professeur à l'école de musique de
la ville qui lui permet d'épouser en
1836 Margherita.
Giuseppina Strepponi dont le vrai nom était Clelia Maria Josepha, est
née aux Éloges commune de Lodi en Lombardie le 8 septembre 1815
d'une famille consacrée à la musique : son père, Feliciano, était
compositeur.
À cinq ans elle entre au Conservatoire
de Milan, où elle étudie le chant et à
vingt ans elle débute à Trieste dans
"Matilde de Sharban" de Rossini tout
en captant de suite l'intérêt de la
critique.
"Le Gondolier" de Venise écrivait ainsi
le 11 novembre 1835:
« Voix limpide, pénétrante, délicate,
convaincante dans l’action. Aux
nombreuses vertus que la Nature lui a
généreusement données, il faut ajouter
la science du chant dans lequel elle
excelle. Rapidement elle resplendira
parmi les astres les plus lumineux du
Théâtre Italien."
Verdi et Giuseppina Strepponi se
rencontrèrent en 1839, alors que
Giuseppina était la coqueluche de
Milan et Verdi un jeune
compositeur pratiquement inconnu.
Leur amitié s'épanouit lorsque la
soprano, usant de son influence
auprès du directeur de la Scala
Bartolomeo Merelli, intervint pour
rendre possible la présentation
d'Oberto, le premier opéra de Verdi.
Bartolomeo Merelli
A cette époque, Verdi était marié à
Margherita Barezzi, avec laquelle
il avait eu deux enfants.
Mais la mort s'abattit sur la petite
famille et lorsque Verdi revint à
Milan après avoir vu mourir tout
d'abord sa fille, puis son fils et
enfin sa femme, il accueillit avec
reconnaissance le réconfort moral
que lui procura Giuseppina
Strepponi, femme sensible, capable
d'émotions profondes.
Le 9 mars 1842 Verdi crée
Nabucco à la Scala avec
Giuseppina Strepponi dans le rôle
d'Abigaille, un rôle qui
l’enthousiasme dès que Verdi le lui
montre et puis, parce qu’à force de
s’intéresser au sort de ce jeune
compositeur, elle sent naître en elle
un sentiment tout autre que
l’intérêt.
C’est un triomphe. Le «Chœur des Hébreux» opprimés qui chantent
l'amour de la Nation est évidemment assimilé à la lutte de l'aristocratie
et des patriotes italiens contre l'occupation autrichienne.
Le déclin progressif de sa
voix poussa Giuseppina à
abandonner la scène en
1846, et elle quitta l'Italie
pour Paris.
Verdi demeura à Milan jusqu'en
juin 1847, date à laquelle, se
rendant à Londres pour la première
de « Les Lombards », il s'arrêta en
chemin à Paris.
Nul ne sait si l'intimité entre Verdi
et Giuseppina Strepponi naquit à
cette occasion ou s'il ne s'agissait
que de la suite d'une relation qui
avait pris naissance à Parme dès
1843.
« Les difficultés de l’existence et
les incompréhensions rencontrées
pendant sa jeunesse avaient laissé
à Verdi un caractère renfermé et
taciturne. Sa forme d’expression
n’était pas la parole mais la
musique. C’est ce qu’avait compris
Giuseppina. Elle pénétra dans
l’âme du jeune et ombrageux
compositeur et y fit naître les
chants les plus beaux » (Alberto
Alberoni)
« De façon analogue, Verdi
entrevoit chez Giuseppina la
réalisation de sa musique et le
couronnement des valeurs de
loyauté et de simplicité en
lesquelles il croit. L’amour prend
naissance sur la base d’une affinité
élective. Cette musique est quelque
chose qu’ils ont en commun de
façon exclusive. Eux seuls la
comprennent. Ce qui les unit est
donc une profonde affinité : le
respect réciproque de leurs essences
physiques et spirituelles. » (Alberto
Alberoni)
Leur vie commune commença, comme celle d'Alfredo et de Violetta
( La Traviata), dans un appartement parisien, durant l'été 1847.
Avec sa « Peppina », Verdi trouva le bonheur dont il avait presque
toujours manqué.
Sa compagne était charmante,
intelligente, sensible, érudite, parfaite
linguiste, en un mot « la parisienne
parfaite », pour reprendre les termes
utilisés à son propos par un célèbre
éditeur parisien.
Le couple fréquentait les salons les
plus célèbres où la soprano, capable
d'éblouir par sa voix pour des
auditoires restreints à défaut de
pouvoir encore se produire dans les
théâtres, interprétait la musique de
Verdi, accroissant encore la notoriété
de celui-ci à Paris.
Mais le couple rejeta bientôt la vie publique, préférant l'intimité d'une
retraite campagnarde.
Ils quittèrent donc la ville, encore une fois comme Violetta et Alfredo,
et louèrent une petite villa à Passy, dans les environs de Paris, où ils
pouvaient se retrouver seuls.
Le couple demeura à Passy, amoureux et épris de la vie campagnarde,
jusqu'à ce que de nouveaux sursauts révolutionnaires ne viennent
troubler le patriotique Verdi qui décida de rentrer en Italie.
Verdi et Giuseppina Strepponi préparèrent leur demeure à Sant'Agata,
où le compositeur acquit une propriété, et ils regagnèrent leur terre
natale au début du mois d'août 1849.
L'idylle parisienne prit fin, mais pas la « traviata » de la vie privée de
Verdi. Comme les amants du roman de Dumas, Verdi et Giuseppina
Strepponi se heurtèrent à des normes morales inflexibles.
"La traviata" est un mot italien qui
signifie tout à la fois:
"celle qui fait fausse route" ou
encore "celle qui s’est écartée du
droit chemin (travia) :
« La dévoyée », la femme de
mauvaise vie qui est en dehors de
l’ordre des bonnes mœurs du
monde.
Marie Duplessis.
Avant qu'ils ne se marient, les habitants de la petite cité italienne de
Busseto dans laquelle ils résidaient considéraient leur cohabitation
comme immorale et marquée du sceau du péché.
Busseto
Cet unique grand amour (qui dura plus de cinquante ans) influença l'un
des opéras les plus tragiques de tous les temps.
A Busseto, la population, témoignant d'une mentalité provinciale
étroite, tint vertueusement la « Violetta » de Verdi à l'écart, la laissant
seule sur son banc d'église, l'évitant ostensiblement dans la rue. Avec
quelle satisfaction les ragots ne relevaient-ils pas que la mauvaise santé
de Giuseppina était, sans nul doute, l'effet de la justice divine.
Verdi se trouva soudainement
assailli de toutes parts
d'innombrables « Germont père »,
hommes et femmes.
Aux murmures et aux critiques
exprimées à haute voix, Verdi fit la
sourde oreille.
Etonnamment indifférents à ceuxci tout au long de son existence, le
distant compositeur ne s'inquiéta
ni ne tint jamais compte de
l'opinion publique, et encore moins
de celle de ses voisins tellement
collet-montés.
Verdi n'entendait les remontrances
que lorsqu'elles provenaient d'un
seul homme : son bienfaiteur et
ami, Antonio Barezzi. Père de la
première femme de Verdi, Barezzi
était également un peu celui du
compositeur, et lorsqu'il se plaignit
auprès de ce dernier de ce qu'il
s'affichait avec sa maîtresse (c'est
du moins ce que pensaient les
villageois, Verdi et Giuseppina
Strepponi menant par ailleurs une
vie de reclus), le vieillissant
Barezzi reçu de Verdi une des plus
longues lettres écrites par ce
dernier.
Il s'agit également de l'une des plus
importantes, car elle est extrêmement
révélatrice de la mentalité de Verdi et
qu'elle aurait pu être écrite par Alfred
Germont s'adressant à son père.
Datée de janvier 1852 et adressée de
Paris, la lettre était écrite sur le
Copialettere di G. Verdi.
« Vous vivez », écrivit Verdi à son
bienfaiteur, « en un lieu où tous ont la
fâcheuse habitude de se mêler
fréquemment des affaires des autres et de
désapprouver toute chose ne
correspondant pas à leurs idées ; j'ai pour
habitude, si l'on ne me le demande pas,
de ne pas intervenir dans les affaires des
autres, précisément parce que j'insiste
pour que nul n'interfère avec les
miennes… »
« Je n'ai aucune difficulté,
d'aucune sorte, pour lever le rideau
qui révèlera les mystères enclos
entre les quatre murs de ma maison
et pour vous parler de ma vie chez
moi. Je n'ai rien à cacher. Dans ma
demeure vit une femme libre,
indépendante, aimant comme moi
la vie solitaire, disposant d'une
fortune qui la met à l'abri du
besoin. Ni elle, ni moi ne devons à
qui que ce soit aucun compte pour
nos actions.
Mais, d'un autre côté, qui sait quelles relations nous entretenons ?
Quelles affaires ? Quels sont mes droits sur elle et ceux dont elle dispose
sur moi ? Qui peut dire si elle est ou non ma femme ? Qui peut dire si
cela est bien ou mal ? Pourquoi ne serait-ce pas une bonne chose ? Et si
cela n'est pas le cas, qui est en droit de nous jeter la première pierre ? »
« Qui peut dire si elle est ou non
ma femme ? » demande Verdi. Le
fait est qu'en 1852, et pour
quelques années encore,
Giuseppina Strepponi n'était pas
l'épouse de Verdi.
Plusieurs raisons ont été avancées
à la prolongation, pendant une
période inutilement longue, de
cette vie de maîtresse et d'amant.
Aucun « Germont père » ne leur barrait le
chemin. Ni l'un ni l'autre n'était marié.
Qu'est-ce qui les éloignait, alors ? Il
semble que les remords de Giuseppina
aient constitué le principal obstacle entre
eux. Il ne serait pas inopportun de penser
qu'elle souffrait d'une sorte de « complexe
de Violetta », si tant est que cela existe.
De nature humble, repentante,
Giuseppina Strepponi adorait La Dame
aux Camélias, d'Alexandre Dumas,
roman qu'elle avait lu dès sa publication
en 1848. Elle avait assisté, avec Verdi, à
la première de la pièce, à Paris, en février
1848, au théâtre Vaudeville.
« Oh, mon Verdi, » écrivit
Giuseppina dans une lettre
extrêmement émouvante « je ne te
mérite pas, et l'amour que tu as
pour moi est un don, un baume
pour un cœur qui est souvent très
triste en dépit des apparences du
bonheur. Continue à m'aimer,
aime-moi même après ma mort,
lorsque je me présenterai devant la
justice divine, riche de ton amour
et de tes prières, oh mon
Rédempteur ! » Et on peut
entendre dans ces mots l'écho
poignant, non de Marguerite
Gautier, mais de Violetta Valéry
Il n’est pas besoin de détailler le
sujet La Traviata, il suffit de
rappeler que Violetta VALERY,
courtisane et demi-mondaine, porte
au jeune Alfredo GERMONT un
amour qui la sublime et la purifie.
Elle ira jusqu’au bout de ce
sentiment puisqu’elle se pliera à la
séparation exigée par le père
GERMONT pour des raisons
sociales et fera croire à Alfredo
qu’elle lui est infidèle . Ce n’est
qu’au chevet de Violetta mourante
que le jeune homme saura la vérité
et la grandeur du renoncement de
sa bien-aimée.
Violetta est une des plus pures
figures sacrificielles du théâtre
verdien: son sacrifice ne se
concentre pas uniquement dans la
grande scène avec le père
d’Alfredo; mais elle irradie dans
toute l’œuvre: elle sacrifie sa santé
à sa vie mondaine, elle est prête à
sacrifier sa passion naissante à sa
chaîne de courtisane, elle sacrifie
son amour à la sœur d’Alfredo et
jusqu’à sa mémoire à la future
femme de ce même Alfredo.
Violette est bien le miroir
lyrique de ces incarnations
romanesques qui transgressent
par là même, l’intérêt en
fantasme et hausse ces
dévoyées au rang de figures
mythiques.
Pour cette héroïne forte,
unique, VERDI crée un
personnage démesuré,
inhumain, tragique et sublime.
Violetta n'est pas Marguerite
Gautier qui conserve, même dans
son repentir, une rancœur contre
« le monde inflexible ».
Violetta est Giuseppina
Strepponi, humble, contrite, en
adoration devant son
rédempteur.
Musicalement et verbalement,
Violetta est plus fine, plus
intelligente, plus sensible que
la fragile courtisane de
Dumas.
Le drame de Violetta est celui
d'une amoureuse, pas celui
d'un jeune galant cherchant à
être introduit auprès d'une
maîtresse professionnelle.
Le monde de La Traviata est
le Paris de Giuseppina, en
1847, pas celui de Marguerite.
Le salon est un salon d'amis ;
Flora son amie est une
compagne, pas un procureur.
Giuseppina Strepponi participa à
la préparation de La Traviata.
Elle est sans doute responsable de
son étroite affinité avec Violetta.
Une lettre du 3 janvier indique que
Giuseppina a joué un rôle dans la
composition de l'opéra, approuvant
ici, hésitant là et, ainsi que le
déclare un critique, « invoquant
l'humeur répondant le mieux à celle
de son cœur ».
Le librettiste Piave connaissait lui
aussi très bien la situation du couple
Verdi-Strepponi.
En écrivant le livret de La Traviata,
il renonça à tout cynisme au profit de
sentiments sincères, et lorsqu'il écrivit
l'insoutenable réplique de Germont
père, « Ah,il passato,perchè v'accusa !
» (Ah, le passé! Pourquoi faut-il qu’il
vous accuse!), il est fort possible qu'il
ait pensé à Giuseppina Strepponi,
torturée par le remord, accusée par
son passé, un passé qui incluait deux
enfants illégitimes.
Que Giuseppina se soit sentie des affinités
avec le personnage de Marie, nous le savons
par ses lettres, témoignant de son amour
pour ce roman. Craignant la consomption,
la mort ou une quelconque punition divine,
elle est proche de la figure de « MarieMarguerite-Violetta »
Une de ses lettres, datée du 2 mars 1835,
est signée « Il tuo povero Livello », une
expression chargée d'une signification
étonnante. En italien, Livello est un nom
désignant un bien foncier tenu à bail, qui
paraît avoir été utilisé pour évoquer une
femme ou une courtisane placée sous la
protection d'un amant, dont elle-même
serait le Livello.
Le 29 avril 1859, à Collonges
sous Salève en Savoie italienne,
Verdi et Giuseppina Strepponi
furent mariés par l'abbé
Mermillod, mettant ainsi fin au
cauchemar de leur propre
histoire de « la traviata ».
L'amitié dans l'amour, selon
Alberoni :
« Comment faire pour savoir si
l'autre nous aime ? Si l'autre ne
nous ment pas ? Nous posons
des questions, nous le mettons à
l'épreuve, et l'autre fait de
même à notre égard.
C'est seulement ainsi que
l'amour devient une
connaissance véritable et non
un rêve. L'amour, pour durer,
doit devenir aussi confiance et
estime. Autrement dit, il doit
acquérir quelques-unes des
caractéristiques de l'amitié.
L'amour qui naît de l'amitié a déjà
parcouru une étape de ce chemin.
Nous connaissons notre ami, ses
limites, mais aussi ses qualités.
Et surtout, nous avons confiance
en sa loyauté. S'il n'en était pas
ainsi, il ne serait pas devenu notre
ami.
L'amitié a une substance morale.
C'est sur ces connaissances, sur ces
sécurités morales silencieuses que
l'amour naissant peut compter.
L'amour demeure un tourment et une crainte, il demeure une émotion et
des larmes, il demeure un désir indicible d'avoir l'être aimé en nous.
Mais, à côté de ces sentiments, mêlés à eux, l'amitié y insère l'intimité,
la confiance partagée et le respect de la liberté. Aussi l'énamourement
qui naît dans l'amitié est-il plus limpide et plus serein."( Alberto
Alberoni )
Quand une vie va être un destin, il n'y a
pas d'événements inutiles. Il fallait que
Verdi devienne à 27 ans, et pour la vie,
cet homme en noir. Il fallait que le
conservatoire ne fasse pas de lui un
établi, un officiel. Il fallait qu'un tout
simple bonheur familial n'adoucisse pas
un génie d'abord brutal et sauvageon. Il
fallait, homme de peu de mots et encore
moins de sourires, qu'il serre les dents sur
ses chagrins, attelé dix ans de rang à ce
qu'il appellera sa galère, forçant le succès
et ne s'asservissant pas à lui. Il fallait
que « La Strepponi », déjà célèbre, chante
Abigail. Qu’elle croît en Verdi et le fasse
croire en lui-même.
Sa « Peppina » avec son amour et
sa grande expérience de chanteuse,
sera toujours une collaboratrice
fiable, prodigue de conseils et de
suggestions.
Pendant les cinquante ans de leur
vie commune, l'amour de
Giuseppina resta toujours
constant.
Elle lui écrivit :
« Je te le jure, et il ne te te coûtera rien de le croire, je m'étonne souvent
du fait que tu connaisse la musique! Même si cet art est divin et même
si ton génie est digne de l'art que tu professes, ce qui me fascine et que
j'adore en toi c'est ton caractère, ton honneur, ton indulgence vers les
fautes des autres, bien que tu sois très exigeant envers toi même. Ta
charité pleine de pudeur et de mystère, ton indépendance orgueilleuse et
ta simplicité d'enfant, cette qualité de naturel avec laquelle tu as su
conserver une virginité des idées et des sentiments dans ce cloaque
humain. » (Giuseppina Strepponi)
En 1867, le père de Verdi décède
ainsi que Antonio Berezzi son
beau-père et mécène.
Le couple adopte une petite fille,
Maria Filomena Verdi.
Maria Filomena Verdi.
Giuseppina Verdi meurt à
Sant'Agata le 14 novembre 1897
et Verdi meurt le 27 janvier 1901
dans son Hôtel à Milan.
Chambre de Giuseppina à Sant'Agata
Musique VERDI « La Traviata »
Textes : Alberto Alberoni sociologue, écrivain….
et Internet
Photos :Internet
Daniel Avril 2007
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Ce diaporama n°21 est strictement privé. Il est
à usage non commercial.
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