VIH et aide alimentaire Module 9 But Se familiariser avec les spécificités des programmes alimentaires pris dans le contexte du VIH. Objectifs • Comprendre l'objet/le rôle de l'aide alimentaire dans le contexte du VIH • Etre conscient des considérations particulières liées au choix des rations, ciblage, type de rations, et à la durée du programme lors de la programmation de l'aide alimentaire dans le contexte du VIH. Quelques nouveaux termes et acronymes MMS : Mélange maïs-soja CPFE : Complément protéiné fortement énergétique ATPE : Aliment thérapeutique prêt à l'emploi Aliment sur prescription : Aliment acheté uniquement pour le patient ; en général, lorsque le patient souffre de malnutrition Objet/rôle de l'aide alimentaire 1. 2. 3. Physique/biochimique – Bien-être/état nutritionnel – Efficacité du traitement (TB et TARV) Sécurité alimentaire/revenu – Sécurité alimentaire du foyer – Transfert de revenu Participation au programme – Fréquentation, inscription (PTME, alimentation scolaire) Question-clé : D'où vient votre alimentation ? 1. Programme du PAM ou de l'USAID (Titre II) : Initiative à grande échelle ; liste fixe de denrées alimentaires/choix limités ; nécessité d'une planification préalable importante 2. Achat local en espèces fournies par votre programme ou don privé : montants plus petits, mécanisme plus souple, permet d'être plus réactif face aux clients Facteurs à envisager pour concevoir la taille et la composition des rations 1. Les besoins accrus en énergie des PVVIH 2. Difficultés à s'alimenter et capacités réduites à digérer et absorber les aliments, particulièrement dans le cas de l'infection au VIH symptomatique 3. Capacité réduite à transformer et à préparer les aliments 1. Besoins accrus en énergie Groupe de population Adultes Femmes enceintes/mères allaitantes* Enfants Phase du VIH Besoins en énergie Asymptomatiques Augmentation de 10% Symptomatiques augmentation de 20 à 30 % Asymptomatiques Augmentation de 10% Symptomatiques augmentation de 20 à 30 % Asymptomatiques Augmentation de 10% Symptomatiques (sans perte de poids) augmentation de 20 à 30 % * En plus de l'énergie, des protéines et micronutriments supplémentaires que requiert la grossesse ou l'allaiteme Symptomatiques (avec augmentation de 50 à Source : OMS, 2003 • Des besoins accrus en énergie se traduisent-ils nécessairement par Etre séropositif n'est en soi un plus indicateur de besoin d'aide unepasration grande ? alimentaire • Il faudrait peut-être ajuster les rations "standard" afin d'être à niveau avec les PVVIH symptomatiques • Envisager une ration par foyer pour veiller à ce que la ration de la PVVIH ne soit pas diluée (car partagée parmi les membres du foyer) • La "COMPOSITION" de la ration pourrait s'avérer plus importante que sa "TAILLE" − Ajouter de l'huile pour augmenter la densité énergétique − Envisager la consommation d'aliments composés (c'est-à-dire 2. Difficultés à s'alimenter Symptômes et maladies associés au VIH et sida – – – – – – – Candidose et autres infections buccales Perte d'appétit Changement du goût Fièvre Nausée, surtout en cas de prise de médicament Constipation/diarrhée Epuisement Quel impact sur le choix de la ration? Envisager des denrées alimentaires qui : • Peuvent être employées sous forme de bouillie ou de gruau (par ex. mélanges maïs-soja et blésoja) • Choisir une texture plus facile à avaler • A haute valeur énergétique et riche en nutriments • Déjà transformés pour faciliter la digestion 3. Capacités réduites à transformer et à préparer la nourriture La maladie et le temps consacré aux soins réduisent le temps restant pour aller chercher le combustible et l'eau destinés à la préparation de la nourriture La transformation des aliments (mouture) coûte trop cher pour les foyers touchés. Les enfants sont souvent chargés de préparer la Comment ces contraintes affectent-elles le choix des rations ? Envisager des denrées qui sont usinées et/ou partiellement précuites : Aucune mouture supplémentaire n'est nécessaire Temps de cuisson minimum (environ 10 minutes) Exige une quantité réduite de combustible pour la cuisson Plus facile à préparer par les enfants Quelques exemples de la façon dont les rations sont modifiées dans le contexte du VIH PAM Mozambique – PTME - plus Ration mensuelle par foyer : 36 kg de maïs, 18 kg de mélange maïs-soja, 6 kg de légumineuses, 3 kg d'huile Ciblage et base de la ration : • • • Axé sur les femmes en PTME, basé sur les besoins d'un foyer moyen touché par le sida. Soutient fortement les besoins nutritionnels des membres du foyer souffrant de maladie chronique Comprend 2 rations visant à répondre aux 2/3 des besoins des adultes, et 2 rations alimentaires supplémentaires pour les jeunes enfants ou les besoins partiels des adultes Durée : Foyer aidé par le biais du programme de PTME pendant les 18 mois qui suivent l'accouchement. I-LIFE Malawi Ration mensuelle par foyer : 50 kg de maïs, 10 kg de mélange maïs-soja, 5 kg de légumineuses, 4 kg$$ d'huile Ciblage et base de la ration : • Axé sur les foyers dont des membres sont atteints de maladie chronique ou sur des patients tuberculeux • La ration vise à représenter les besoins caloriques complémentaires des malades chroniques et à alléger les contraintes de temps et de ressource des pourvoyeurs de soins, en attendant que les membres récupèrent la capacité de gagner leur vie productivement. Durée : Exercice N° 1 Modifier la ration dans le contexte du VIH Types de rations Ration générale – Plutôt dans les situations d'urgence. La ration couvre généralement la plupart/tous les apports nutritionnels recommandés et peut être modifiée dans le contexte du VIH. Ration complémentaire – "Ciblage" ou "couverture" des groupes vulnérables. Ration pouvant être prise chez soi (sèche) ou sur place (liquide) et couvre une portion des ANR. Dans le contexte du VIH, les malades chroniques, les PVVIH/S et les orphelins et enfants vulnérables sont des cibles courantes. Ration thérapeutique Pour remettre en forme les personnes souffrant de malnutrition aiguë. Dans le contexte du VIH, la Critères de détermination des cibles Comme dans les contextes exempts de VIH, la détermination des cibles devrait comprendre les indicateurs de biens/richesse et les données socio-démographiques pour atteindre les "plus vulnérables". Données socio-démographiques Biens/richesse Nombre d'OEV dans un foyer Présence de malades chroniques dans un foyer Foyer ayant un enfant à sa tête Ratio de forte dépendance PVVIH Biens détenus par le foyer Index de stratégie d'adaptation (ISA) Emploi Score de consommation alimentaire (SCA) Ration individuelle ou ration destinée au foyer ? Comment prendre la décision ? Nécessité d'envisager... – Quel est l'objectif de l'activité alimentaire ? – Quel est le degré d'insécurité alimentaire du foyer ? – Quelle influence aura la stigmatisation ? Procurer une ration au foyer en plus d'une ration individuelle (ex. PVVIH) peut contribuer au fait que la ration ne soit pas diluée aux fins de partage parmi les membres du foyer. Durée de la ration Elle doit être déterminée par une analyse des objectifs de l'aide alimentaire et une surveillance constante du degré d'insécurité alimentaire et/ou de la malnutrition. CRS Inde - Chennai – l'alimentation en tant que complément du TARV et de la stratégie DOTS ; Durée de la ration : 6 mois et IMC>18 pour TARV ; et 8 mois pour DOTS CRS Guatemala – nourriture pour PVVIH qui sont sous TARV, ont des symptômes de cachexie et disposent de peu de ressources Durée de la ration: 18 mois et jusqu'à réalisation d'un IMC de 20 à 24 ou d'une meilleure situation économique. Stratégies de sortie et intégration • Les stratégies de sortie veilleront à ce que les résultats en matière de nutrition et de sécurité alimentaire perdurent, une fois le bénéficiaire sorti du programme. • Les programmes d'aide alimentaire devraient être planifiés en étant intégrés aux activités se rapportant à l'agriculture, la santé, l'eau, l'assainissement et aux moyens de subsistance… Exercice N° 2 Toucher et goûter Aliments spécialisés