AGENCE FRANCE-PRESSE
SHANGHAI—Silaplupart des
élèves du mondeentierg-
tent auxjoies desvacances,
un nombre croissant de petits
Shanghaienspassent l’étéà
potasserpoutreautop àla
rentrée, dans un systèmescolaire
chinoisdes plus compétitifs.
En congé depuis la findu mois
de juin,Jinyin’apaschômé ces
dernressemaines.À8ans, elle
asuividescoursde mathémati-
ques et d’anglaistous lesmatins
de juillet,et août estconsacàla
natation et àl’étude du pipa,ins-
trument traditionnel chinois.
«Enmatmatiques,ils font
surtoutdesprobmesquirevien-
nent souventdansles compé-
titionsinternationales juniors.
De plus en plus de collèges font
passer ce type de test àl’entrée.
Du coup,il estimportantqu’elle
travailledessuset le programme
de l’anene laisse pasle temps
de le faire. Il ne restequel’été»,
explique sa mère,M
me Huang.
Pour lesactivités musicales, les
compétences passent avantle
plaisiretJinyi se prépareacti-
vement àpasser un certificat de
musiqueavantla rentedesclas-
ses. «Etencore,onneparvient
pasàoccuper tout sontemps»,
regrette presquela maman.
Dans un systèmescolairli-
tiste, lesparents veulentgaran-
tiràleurs enfantslaréussite, y
compris en faisantdessacrifices
financiers.«Ils accordent davan-
tage d’attentionaux diplômes
qu’aux loisir,affirme Liu
Yeping, psychiatre spécialistedes
questions d’éducation à l’Univer-
siJiatong de Shanghai.
Dans une petite ruedu quartier
de l’ancienne concessionfran-
çaise, un calmeestivalgne, sauf
tout au fond d’uneale,sous
unechaleur moiteecrasante,
quelques enfantssepressentde
rentrer en classe.
«Les coursd’étémarchent très
bien.Les plus priséssont l’an-
glaiset le chinoi,taille Wang
Shi, responsableadministrative
de OnlyEducation, quirefuse de
fournirlestarifs. L’établissement
compte plusieursantenne
Shanghai.Pour la seuleécole de
la rueWuyuan,plus de 400 élè-
vessont inscrits.
«Celaleurpermetd’étudier
en avance ce qu’ils verront en
septembre àl’école », assure Mme
Wang, tout en parlant à plusieurs
mèresd’évesdanslapetite
entrée de l’école.
Parcette matied’at, l’ac-
tivité ne semble pasfaiblir et
lescartes de crédit filent pour
payerlescampsd’étéou lesins-
criptions en coursdusoirdela
rentrée, unemannepour leséta-
blissementset lesprofesseurs.
Rasle bol deriz!
La course àl’excellence a pris
suffisamment d’ampleurpour
faireréagirles autoris. La
Commission de l’éducationde
Shanghai,organemunicipal, a
publen juin uneglementation
pour limitertoutdébordement
studieuxLecolesprimaires
et lescollègesnedevront pas
dispenserde coursextrascolaires
pendant lesvacances nationales,
lesweek-ends, l’hiveret lesgran-
desvacance,stipule le texte.
Dans la réalité, de nombreuses
écolessont restéesouvertesl’été.
Certains spécialistes encoura-
gent lesparents àrelâchercette
pressionpermanente. «Cela
conduit juste àassécher l’in-
tdes enfantspourles études.
Ça ne sert àrien. Si lesenfants
ne peuvent pasbienjouer, ils
ne peuvent pasbietudier»,
estime ainsileprofesseur
Wu Jinliang,directeur
du Zhejiang Chengzhang
EducationalPsychiatry
Research Institute.
Desparents aussitentent
de résister àcette spirale
quilaisse peu de tempslibreaux
enfants. «Mon filsesttrop petit,
il a5ans.Son école estrese
ouverte cetétémais je veux qu’il
profitedeses vacances», estime
Zhong Liang, avantd’ajouter:
«C’est rque, dans deux ans, si
tout le mondeme metla pression,
je n’exclus pasde luifairesuivre
descours.»
L’éducationchinoise,des pluscompétitives
Des vacances surlesbancsd’école
PHOTO AGENCE FRANCE PRESSE
Uncours n’attendpasl’autre pourlespetitsChinois voués àlaperformance!Ci-dessus,lesenfantséchauffentleurs muscles avantunentraînementen piscine, à Hefei,dans laprovincedAnhui.
6ACTUEL
FRÉDÉRICK LAVOIE
COLLABORATION SPÉCIALE
CASABLANCA —AuMaroc,où
38%delapopulationest anal-
phabète, l’écrivain public fait
office de plumepour lesillettrés.
L’avènementdel’informatique
et l’arriedes notaires dans le
pays au coursdesdeux dernres
cenniesfaittoutefois de ces
scribesune esce en voie de
disparition.
ÀBabEl Had, dans la médina
de Rabat, ilssont unedouzaine
sous leur parasolàattendreles
raresclients devantleurs deux
machines àécrire rouillées, une
en arabe, l’autre en français.«La
wilaya (pfecture) apromis il y
alongtempsdenousconstruire
desbureaux, mais ça n’atoujours
pafait », plore l’écrivain
public Mohammed Mejdou,dans
un français sitant.
L’hommede 30 anstient bou-
tiquesousson parasoldepuis
l’âgede 19 ans, lorsqu’il a quit
l’école sans diplôme. Il ahérité
desmachines,delapetitetable
vieillieet destroischaisesde son
bureau en pleinairde sonmaître
écrivain,mortaprès 40 ansde
tier. C’estde luiqu’il a appris
la profession, «aufil desjours, à
forcede le regarder fair.
L’écrivain public au Maroc,
commedansplusieurs pays au
fort taux d’analphabétisme,c’est
celuiqui dige lesdemandes,
lesréclamations, lescontrats et
même lesformulaires de visa
et lesCVdeses compatriotes
quinesaventpas écrire.Plus
question toutefoisderédiger de
lettresaux familles àl’étranger.
Unetâche qune donnepas
assez de valeur»àunmétierdéjà
en manque de reconnaissance,
expliquent unanimementles
scribesrencontrés.
Il n’existe aucune formation
au Marocpourdevenir écrivain
public.Pas même d’association,
ni de charte ou de code déon-
tologique. Chaque écrivain doit
concevoirlui-mêmeses techni-
ques de travailet... sothique.
C’estungrave probme,croit
Mohammed BenJelloun, écri-
vain public qui, lui, dispose
d’un localdanslamédinade
Casablanca.Selon cetancien
fonctionnaire, 99%des écrivains
publicsdupaysn’ont pasles
compétences–niparfois l’hon-
nêteté –pouraccomplir correcte-
ment leur tier.
Ferventcroyant,Mohammed
BenJelloun se dithonte et
«réglo », d’abord parcequ’il a
«peur de Dieu». Et s’il se targue
d’être compétent, c’estqueles35
anes qu’ilapassées dans la
fonction publique lui ont permis
de comprendre ce qu’attendla
bureaucratie descitoyens.Ce qui
estloin d’être le casde tousses
collègues, selonlui.
Les notairesprennentlaplace
Dans la médinadeSalé, en
banlieue de Rabat, Othmane
Bouchetouf estplutpessimiste
quantàl’avenirdumétierque lui
atransmisson père. «J’aivuune
cinquantaine d’écrivainspublics
fermer boutique àleurretraite,
faute de reve.Aujourd’hui,
nousnesommesplusqu’une
trentainedanslamédina!» Et
pour cause. Lesclients se font
de plus en plus rares. «Quand
j’ai commencéavecmon pèreil
ya18ans,nousrecevions 15 ou
20 clientspar jour.Aujourd’hui,
nousn’enn’avons plus quedeux
ou trois! D’iciunanoudeux, le
tier n’existera plus», prédit le
jeunescribe.
Selonlui, c’estlamontée du
notariat depuis lesdeux dernres
cenniesquiest en trainde don-
nerlecoupdegrâceaumétier.
«Toutcequi auntitre foncier,
on ne peut plus ytoucher. Ça doit
passerpar un notaire, puisqu’il
est beaucoupplus qualif
La confiancedupublic
D’autres,comme Mohammed
BenJelloun, croient qu’il y aura
toujours uneplace pour cette
professiondans le royaumechéri-
fien. «L’écrivainpublic peut vous
donner mieuxque quiconque
uneidée de la sociétémarocaine,
parcequetout le mondenousfait
confiance, assure-t-il. Beaucoup
de gens viennent nousconfierdes
choses ou nousdemanderconseil,
dans descasd’adulre parexem-
ple, lorsqu’ils veulentporter
plaintecontre leur femmeou leur
mari.Ilsnousfont plus confiance
qu’à leur avocat
Lesanalphatesnesont pas
lesseuls à retenirlesservices de
l’écrivain public,ditMohammed
BenJelloun. «Lorsqu’un decin
s’achète unevoiture à l’étranger,
parexemple,il vient me voir pour
remplirles formulaires. Parce
qu’il y a deschoses qu’il ne veut
pasquesa secrétaire sache.»
Maroc:lafindes écrivainspublics
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PHOTO FRÉDÉRICKLAVOIE,COLLABORATIONSPÉCIALE
Une femme attendunécrivain public, lequel s’estabsentépourlaprreBab
ElHad, dans ladinadeRabat,capitale duMaroc.
ACTUEL FAMILLE
Dans unsystème scolaire élitiste,lesparentsveulentgarantir àleurs enfants
laussite,ycompris en faisantdes sacrifices financiers.
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LA PRESSEMONTRÉALLUNDI 20 AOÛT 2007
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