Bovins Santé
Mars 2009 Bulletin de l’Alliance Pastorale N°787
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Elle est due à la présence
dans l’intestin grêle du
parasite
toxocara vitulorum,
ver rond de 15 à 20 cm.
C’est une maladie des jeu-
nes animaux (âge inférieur
à 1 an) qui peut apparaître
toute l’année car les oeufs
sont très résistants dans
le milieu extérieur.
CyCle du parasite
Chez la vaChe
Après l’ingestion des oeufs embryon-
nés, les larves libérées dans l’intestin
traversent la paroi intestinale pour
atteindre le coeur par voie sanguine.
Elles sont dispersées dans la circula-
tion générale et vont s’enkyster dans
différents organes ( foie, rate, muscle,
poumon, mamelle...) chez les vaches
non gestantes, ces larves n’évoluent
pas. (Il n’y a donc pas d’ascaridose
clinique chez les bovins adultes). S’il y
a gestation, elles se réveillent et vont
gagner l’utérus pour contaminer direc-
tement le veau. Elles migrent aussi
vers la mamelle pour contaminer le
veau à la naissance lors de la buvée du
colostrum. Un veau peut ainsi naître,
infesté d’ascaris.
Chez le veau
Après la naissance, les larves loca-
lisées dans le foie ou absorbées par
Trois parasitoses internes
à surveiller
chez le jeune veau
L’ascaridose
Ces parasitoses, souvent sous diagnostiquées chez le très jeune veau,
peuvent être à l’origine de pathologies pulmonaires et digestives.
Bovin
Mars 2009 Bulletin de l’Alliance Pastorale N°787 p. 3
voie orale, continuent leur dévelop-
pement pour arriver au tube digestif.
Elles ont toutes un cycle qui passe
par les poumons (ce qui explique
les symptômes pulmonaires), Elles
deviennent adultes dès la troisième
semaine de vie des veaux qui vont
alors éliminer de nombreux oeufs ;
puis dès l’âge de un à deux mois, les
animaux éliminent spontanément les
ascaris.
symptômes
Le parasite, en se nourrissant du
liquide intestinal puise dans les réser-
ves du veau (surtout en glucides et
matières minérales). Ceci entraîne un
ralentissement de croissance et un
mauvais état général (poil piqué). Sa
présence peut provoquer des troubles
digestifs : ballonnements, coliques et
même occlusion qui peut être fatale !
Ces problèmes digestifs sont souvent
précédés de troubles respiratoires
dûs à la migration des larves (respi-
ration rapide et toux).
diagnostiC
Les symptômes sont peu caractéris-
tiques : mauvais état général, toux,
ballonnements, poil piqué...
Le diagnostic de laboratoire par exa-
men coproscopique ne sera possible
qu’à partir de la troisième semaine
après la naissance.
traitement
Il sera réalisé avec un anthelmin-
thique classique choisi parmi les 3
familles :
benzimidazoles, endectocides ou
levamisole. La destruction des lar-
ves chez les vaches adultes est très
aléatoire. Il est donc conseillé de
vermifuger les veaux durant leur
première semaine de vie pour élimi-
ner les ascaris immatures.
Elle est dûe à la présence
d’un parasite hématopha-
ge (qui se nourrit de sang)
: bunostomum phleboto-
mum, de 1 à 2 cm de long
qui vit fixé à la muqueuse
de l’intestin grêle.
Cette affection est souvent
associée à d’autres
strongyloses gastro
intestinales et il est diffi-
cile de l’identifier
cliniquement.
CyCle du parasite
Celui-ci est comparable à celui des
autres strongles digestifs. Les oeufs
éliminés dans le milieu extérieur se
développent en larves infestantes.
Leur pénétration dans l’animal se fait
par voie buccale mais aussi et surtout
par voie transcutanée : le contact
des matières fécales avec la peau est
à l’origine de l’infestation transcuta-
née. La larve gagne le tube digestif
après un passage par les poumons.
symptômes
La pénétration des larves par la peau
est responsable de prurit et léchage
surtout au niveau des membres.
Sa présence à l’état adulte dans l’intes-
tin grêle entraîne des troubles digestifs
avec diarrhée parfois noirâtre. Le para-
site, qui se nourrit de sang, est res-
ponsable d’une anémie et d’amaigris-
sement. L’évolution est généralement
lente et l’issue peut être fatale si aucun
traitement n’est instauré et si l’infesta-
tion est importante (le veau peut être
en plus porteur d’autres parasites telle
la coccidiose).
A l’autopsie, l’examen de la muqueuse
de l’intestin grêle présente de nom-
breuses pétéchies.
traitement
Il sera réalisé avec un anthelminthique
classique.
La bunostomose
Source : Atlas de coproscopie - F. Beugnet - B. Polack - H. Dang
Oeuf de Bunostomum
Bovins Santé
Mars 2009 Bulletin de l’Alliance Pastorale N°787
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Elle est dûe à la présence
dans l’intestin grêle de
petits vers ronds : les
strongyloïdes.
CyCle du parasite
Les oeufs se développent d’autant
mieux dans les litières humides peu
entretenues pour donner des larves
qui vont contaminer le veau par voie
orale mais aussi comme le bunosto-
mum par voies transcutanées. Elles
gagnent d’abord le coeur, puis les
poumons et sont dégluties par l’ani-
mal pour rejoindre le tube digestif.
symptômes
Du prurit peut être observé au niveau
de la pénétration des larves, la migra-
tion des larves par le poumon peut
entrainer une toux sèche et être res-
ponsable de l’installation de patholo-
gies infectieuses (pneumonies).
La diarrhée observée peut être inten-
se si l’infestation est forte ( et asso-
ciée à d’autres parasites).
diagnostiC
Comme l’ascaridose et la bunosto-
mose, les signes cliniques sont peu
caractéristiques. Le diagnostic de
laboratoire se fera par coproscopie :
des oeufs embryonnés sont parfois
visibles.
traitement
Le traitement sera précoce et s’effec-
tuera avec les mêmes molécules que
pour les strongyloses.
La strongyloïdose
Conclusion
Ces trois parasitoses, souvent sous
diagnostiquées chez le très jeune
veau, peuvent être à l’origine de
pathologies pulmonaires et diges-
tives : de plus, l’animal sera fragi-
lisé et fréquemment une surinfection
virale, bactérienne ou coccidienne
aggrave le pronostic, l’issue pouvant
être fatale.
La prévention passera par un bon
confort de l ‘animal :
Eviter la cohabitation dans un local
restreint des vaches et de leurs
veaux.
Veiller à une bonne ambiance du
bâtiment (aération, densité).
Effectuer un curage et paillage régu-
lier (pour éliminer les oeufs et les lar-
ves à l’origine de l’infestation trans-
cutanée du jeune veau naissant).
Dans les élevages à risques, pra-
tiquer un traitement préventif des
vaches.
r
Par Cécile BOURRY
Dr Vétérinaire
Strongyloide Oeuf de Toxocara vitulorum
Source : Atlas de coproscopie - F. Beugnet - B. Polack
- H. Dang
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